Des spéculations de bourse et de leur influence sur la fortune publique, par Louis Reybaud

Au milieu du XIXe siècle, la bourse et les opérations financières commencent à prendre une importance démesurée, qui inquiète les économistes. Dans une vaste étude, Louis Reybaud examine les motifs de cet engouement et décèle la source de nombreux déboires futurs. La spéculation éhontée et la manipulation financière, qui prête appui à des combinaisons industrielles et commerciales parfois peu solides, est pour lui un mirage qui n’emporte actuellement la population que par le défaut d’une saine liberté des transactions : cette pleine liberté, en restreignant l’emprise des privilèges et monopoles, découragera les manipulateurs et enhardira les épargnants.

Abrégé du projet de paix perpétuelle

En 1733, l’abbé de Saint-Pierre a déjà diffusé son projet de paix perpétuelle à travers plusieurs travaux successifs, soit manuscrits à quelques personnalités, soit imprimés pour le plus grand public, qui les a plutôt avidement recherchés. Pour continuer la popularisation de sa grande idée, il compose désormais un abrégé, qui condense et complète l’œuvre précédente en trois volumes. Il s’agit toujours de la même pensée : que les nations européennes signent un traité par lesquelles elles s’engagent à recourir toujours à la voie de l’arbitrage et aux décisions d’un conseil européen, plutôt que la voie de la guerre, qu’elles abandonnent pour n’y plus revenir. 

De la rédaction et de l’interprétation des lois (1887)

Dans un chapitre de son traité de droit, Courcelle-Seneuil nous explique en quoi l’idée selon laquelle il est aisé de faire une loi, plus aisé encore de l’appliquer, est foncièrement erronée. Tout d’abord, ajouter une loi à la législation d’un pays est un acte qui demande une grande réflexion : souvent, dans l’empressement, heurté par un dysfonctionnement apparent ou alerté par des plaintes d’ailleurs pas toujours sincères, un homme politique propose une nouvelle loi, dont l’application ultérieure produit des effets pires que le mal qu’elle était sensée solutionner.

Mirabeau, un économiste grand seigneur, par L. Cabantous

Le marquis de Mirabeau, bras droit de Quesnay au sein de l’école physiocratique, fut comme son mentor un homme à paradoxes, fait remarquer Louis-Pierre-François Cabantous dans une conférence de 1867. « Singulier mélange d'obstination aristocratique et de zèle novateur, il réunit tous les contrastes dans sa personne et dans sa conduite. » Il est, selon l’auteur, le représentant de ces économistes grands seigneurs, libéraux par tempérament mais sans consistance.

L’opportunité des réformes

Les partisans de l'immobilisme piègent toujours les artisans des réformes dans le dilemme de l'impossibilité provisoire. De nos jours, ce sont le problème du terrorisme puis la pandémie qui rendraient vaines les aspirations aux libertés. Déjà, à la toute fin du XVIIe siècle, Pierre de Boisguilbert, le premier théoricien du laissez-faire, luttait contre de tels arguments : la guerre, lui disait-on, empêchait la réforme des impôts et la libéralisation du commerce des grains. Dans un texte brillant, il apportait sa réponse.

Débat sur le socialisme avec Victor Considérant

Le 2 janvier 1848, dans une réponse à une lettre de Victor Considérant, Frédéric Bastiat critiquait en ces termes les subventions gouvernementales prévues pour venir en aide à des industries malades : « Mais alors, ces industries ruineuses (devenues lucratives par des largesses du public), je vous demanderai avec quoi elles se développeront. Avec du capital, sans doute. Et d’où sortira ce capital ? Des autres canaux de l’industrie où il gagnait sans mettre la main au budget. Ce que vous proposez revient donc à ceci : Décourager les bonnes industries pour encourager les mauvaises ; faire sortir le capital d’une carrière où il s’accroît pour le faire entrer dans une voie où il se détruit, et faire supporter la destruction, non par l’industriel maladroit et malavisé, mais par le contribuable. »

La Corée et son avenir, par Léon de Rosny

Si l’ère des grandes découvertes a étendu et dévoilé l’espace du monde aux yeux des Européens, certains territoires sont restés résolument fermés, et par conséquent méconnus, jusqu’à une époque assez récente. Alors que ses voisins chinois et japonais accueillaient les jésuites dès le XVIe siècle, la Corée va rester rebelle aux observateurs extérieurs jusqu’au milieu du XIXe siècle. En 1859, illustrant ce mouvement, le Journal des économistes ouvre ses pages à Léon de Rosny, un orientaliste très en vue, pour présenter la presqu’île de Corée. L’occasion pour l’auteur, après un descriptif rapide mais plutôt positif, d’engager la France à s’intéresser à la Corée, force économique du futur.

Abrégé de la Démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville

La Démocratie en Amérique, publié en deux parties (1835 et 1840), est un chef-d'oeuvre intemporel, acclamé et indéfiniment commenté. Son millier de page pouvant paraître intimidant, l'Institut Coppet publie cet abrégé de 200 pages, richement annoté, où sont condensés les meilleurs morceaux, les développements les plus dignes d'être lus.

Benoît Malbranque – New and unpublished material regarding French classical liberalism

In this book are published a wide range of new and unpublished documents, from renown authors such as the physiocrats, Bastiat, Molinari, J.-B. Say, Yves Guyot, among other names. These writings, offered in both original French and English translation, and carefully annotated, uncover new aspects of French classical liberalism and will be of great value to scholars and lovers of liberty alike.

Les dangers du droit à l’hôpital

Cet article de Gustave de Molinari, publié il y a 170 ans jour pour jour, et qu’on retrouvera bientôt au volume 8 de ses Œuvres complètes, illustre les répugnances que les grands libéraux du XIXe siècle avaient à l’endroit de la santé gratuite, et quels étaient leurs arguments pour s'y opposer.