Vous voulez comprendre l’économie ?


Qu’est-ce que l’économie ?

L’économie est avant tout une branche de la praxéologie qui étudie l’action humaine. L’économie se concentre sur l’action humaine située sur le marché (faisant intervenir le capital, l’intérêt, le prix de marché, les coûts, les profits, les faillites etc.).

L’action humaine est caractérisée par le fait qu’une action est intentionnée, elle poursuit un but, une fin et met en œuvre des moyens de l’atteindre. La praxéologie met en avant des lois invariables de causes à effets dans les actions humaines.

La méthode

Comment aborder de tels phénomènes ? Il y a deux façons majeures de la faire : par l’apriorisme et par l’empirisme.

L’empirisme se caractérise par le fait que l’économiste se contente d’observer, de mesurer des « lois économiques » en observant les données empiriques : celles-ci sont en évolution permanente, rien n’est figé, rien n’est déterminé. Ce qui amène à une certaine impasse, il devient difficile de déceler les lois dans des faits économiques où rien ne se fige.

L’apriorisme permet de trouver ces lois économiques, ou plus généralement, ces lois de l’action humaine.

« Les traits universels de l’action humaine qui sont au cœur de l’analyse praxéologique échappent à l’observation au sens strict. On ne peut ni regarder, ni ouïr, toucher ou sentir les choix, les valeurs et la rareté des biens économiques. Ces phénomènes sont inaccessibles aux organes sensoriels de l’homme. Cela ne change rien au fait qu’ils sont bien réels et bien connus, mais leur connaissance provient non pas de l’observation mais d’une réflexion qui est alors « pure » en ce sens qu’elle ne s’appuie pas sur des impressions sensorielles. La praxéologie est donc une science apriorique comme les mathématiques ou la logique (praxéologie veut littéralement dire « logique de l’action humaine »). Ses propositions échappent à toute vérification ou falsification par l’observation. Elles doivent être validées ou réfutées par un raisonnement pur, qui s’appuie uniquement sur l’autoréflexion de l’homme » (Action humaine, Dictionnaire du Libéralisme).

Mark Skousen a mis en application l’affirmation de Milton Friedman : toutes les lois de la théorie économique tiennent en une page ! Les voici :

1. Intérêt personnel : Personne ne dépense l’argent des autres avec autant de soin que le sien propre.

2. Croissance économique : La clé de l’élévation du niveau de vie est de développer l’épargne, la formation de capital, l’éducation et la technologie.

3. Commerce : Lors de tout échange volontaire, quand ils disposent d’une information précise, l’acheteur et le vendeur sont tous les deux gagnants ; de ce fait, une augmentation du commerce entre individus, entre groupes ou entre pays est profitable aux deux parties.

4. Concurrence : Étant donnée la réalité universelle des ressources limitées et des demandes illimitées, la concurrence existe dans toutes les sociétés et ne peut pas être abolie par décret gouvernemental.

5. Coopération : Puisque la plupart des individus ne sont pas autosuffisants, et que presque toutes les ressources naturelles doivent être transformées pour devenir utilisables, les individus – travailleurs, propriétaires, capitalistes et entrepreneurs – doivent travailler ensemble dans le but de produire des biens et services de valeur.

6. Division du travail et avantages comparatifs : Les différences de talents, d’intelligence, de savoir et de propriété conduisent à la spécialisation et à un avantage comparatif détenu par chaque individu, entreprise ou pays.

7. Dispersion du savoir : L’information sur le comportement du marché est si diverse et omniprésente qu’elle ne peut être saisie ni calculée par une autorité centrale.

8. Perte et profit. Le profit et la perte sont des mécanismes du marché qui indiquent ce qui doit être ou ne pas être produit dans le long terme.

9. Coût d’opportunité : Étant donné les contraintes de temps et de ressources, il faut toujours faire des arbitrages. Vouloir faire quelque chose demande de renoncer à d’autres que l’on aurait aimé faire aussi. Le prix payé pour s’engager dans une activité est égal au coût des activités auxquelles on a renoncé.

10. Théorie des prix : Les prix sont déterminés par l’estimation subjective des acheteurs (demande) et des vendeurs (offre), et non par un quelconque coût de production objectif ; plus le prix est élevé, moins les quantités achetées seront grandes et plus les quantités offertes seront importantes.

11. Causalité : À chaque cause correspond un effet. Les actions des individus, des entreprises ou des gouvernements ont un impact sur les autres acteurs de l’économie, impact qui peut être prédit, bien que le niveau de prédictibilité dépende de la complexité des actions engagées.

12. Incertitude : Il existe toujours une dose de risque et d’incertitude sur l’avenir, car les gens effectuent des réévaluations, tirent des leçons de leurs erreurs et changent d’avis, ce qui rend délicate toute prédiction sur leurs comportements à venir.

13. Économie du travail : L’augmentation des salaires sur le long terme ne peut être réalisée que par une plus grande productivité, c’est-à-dire par davantage d’investissements en capital pour chaque travailleur ; le chômage chronique est une conséquence de l’action du gouvernement qui fixe les taux de salaire au-dessus du niveau d’équilibre du marché.

14. Contrôles du gouvernement : Les contrôles des prix, des salaires ou des loyers peuvent bénéficier à certains individus ou groupes, mais pas à la société dans son ensemble ; en fin de compte, ces contrôles créent de la pénurie, du marché noir et une détérioration de la qualité et des services. Les repas gratuits, ça n’existe pas.

15. Monnaie : Des tentatives délibérées pour déprécier la monnaie nationale, ou baisser artificiellement les taux d’intérêt, ou encore pour s’engager dans des politiques d’argent facile conduisent inévitablement à l’inflation, à des cycles prospérité/récession et aux crises économiques. C’est le marché, et non l’État, qui devrait régler la monnaie et le crédit.

16. Finances publiques : Dans toutes les entreprises publiques, et afin de maintenir un haut niveau d’efficacité et une bonne gestion, les principes du marché doivent être adoptés chaque fois que cela est possible :

  1. le gouvernement devrait essayer de se cantonner à ce que les entreprises privées ne peuvent pas faire ; il ne doit pas s’engager dans des affaires que le secteur privé gère mieux que lui.
  2. le gouvernement devrait fonctionner selon ses moyens.
  3. l’analyse coût/avantage: les bénéfices marginaux doivent être supérieurs aux coûts marginaux.
  4. le principe de commutativité: ceux qui bénéficient d’un service devraient payer pour ce service.

 

L’économie c’est pas si compliqué !