Qui étaient vraiment les Physiocrates?

La physiocratie est connue pour être la première école de pensée économique de l’histoire. Les doctrines et le tempérament vrai de cette poignée d’auteurs sont toutefois difficiles à dévoiler, et restent prisonniers de mythes, propagés par les livres d’histoire. Leur libéralisme n’est pourtant éclatant et porteur de sens, que compris dans ses nuances.

Boisguilbert, premier théoricien du laissez-faire

Personnage haut en couleur, Pierre de Boisguilbert (1646-1714) s’est opposé à la politique mercantiliste et réglementaire héritée de Colbert, et dans plusieurs ouvrages aujourd’hui méconnus, il en prit le contrepied en développant une théorie du laissez-faire, où la puissance publique n’est plus agissante, mais laisse les hommes rechercher leur intérêt.

Le baccalauréat et les perroquets

Pour Yves Guyot, jeune auteur de L’Inventeur (1867), le baccalauréat est le fruit d’un système éducatif funeste qui brise la personnalité individuelle des enfants et étouffe leur développement. Ne réclamant qu’un effort de mémorisation, il produit des intelligences superficielles et vaines.

La Corée et son avenir, par Léon de Rosny

Si l’ère des grandes découvertes a étendu et dévoilé l’espace du monde aux yeux des Européens, certains territoires sont restés résolument fermés, et par conséquent méconnus, jusqu’à une époque assez récente. Alors que ses voisins chinois et japonais accueillaient les jésuites dès le XVIe siècle, la Corée va rester rebelle aux observateurs extérieurs jusqu’au milieu du XIXe siècle. En 1859, illustrant ce mouvement, le Journal des économistes ouvre ses pages à Léon de Rosny, un orientaliste très en vue, pour présenter la presqu’île de Corée. L’occasion pour l’auteur, après un descriptif rapide mais plutôt positif, d’engager la France à s’intéresser à la Corée, force économique du futur.

La poste comme service public et comme branche de revenu

Dans sa réunion du 5 juin 1863, la Société d’économie politique étudie le service postal. Son monopole entre les mains de l’État est souvent décrit comme une nécessité : en est-il vraiment ainsi ? Et que disent à la fois l’expérience et la théorie de l’intervention de l’initiative individuelle dans le transport des lettres ? Cette concurrence est-elle un stimulant notable ? Offre-t-elle au public des avantages de qualité ou de prix ? Voici quelques-unes des questions qui firent la matière de la discussion.

Laissons Faire, n°38, octobre 2021

Au programme de ce nouveau numéro : Les libéraux français en voyage aux États-Unis, par Benoît Malbranque. — La correspondance entre le marquis de Mirabeau et Jean-Jacques Rousseau. — Nécessité de la concurrence religieuse, par Yves Guyot (1899). — Recension : Olivier Caumont (dir.), La Maison des Lumières Denis Diderot. Présentation des collections permanentes.

La liberté se visite – Le Musée Denis Diderot à Langres

Les penseurs et défenseurs de la liberté en France ne jouissent pas d’une renommée telle qu’on doive voir avec indifférence le succès des initiatives qui tâchent de les faire mieux connaître et mieux valoir. Il en est ici des musées comme du reste. À peine notre pays compte-t-il un Musée Voltaire, un Musée Pierre Bayle, et un Musée Diderot : et en attendant de pouvoir présenter un jour les richesses d’un Musée Turgot, Frédéric Bastiat ou Jean-Baptiste Say (les lieux ne manqueraient pas, s’il ne manquaient pas plutôt et d’abord d’argent), c’est à ces figures libérales plus larges, plus composites, qu’il faut recourir, si l’on veut, en libéral, reprendre goût avec le tourisme culturel.

Les libéraux français en voyage aux États-Unis

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les libéraux français ont souvent vu et présenté les États-Unis comme un exemple et un modèle. Toutefois, nombreux sont ceux qui, ayant effectué le voyage pour clarifier leur opinion, en sont revenus avec de nombreuses critiques à formuler. C’est le cas, à travers les décennies, de Volney, Tocqueville et Gustave de Molinari.

Les premières propositions de réforme de Boisguilbert

Dans cette lettre, Boisguilbert se présente au contrôleur général comme un donneur d’avis ayant, contrairement aux autres, l’avantage de connaître les faits, doté qu’il est d’un bagage de connaissances pratiques « acquises par quinze années de forte application au commerce et au labourage ». Il explique ensuite dans les grandes lignes ses idées économiques : si le peuple est misérable, c’est qu’il souffre de l’incohérence de la fiscalité et des entraves à la liberté du commerce ;  il convient donc d’établir la liberté des chemins et de réformer l’assiette de l’impôt.

Nécessité de la concurrence religieuse

Dans cette brochure de 1899, Yves Guyot défend la séparation des Églises et de l’État. « Que ce soit ce système ou un autre qu’on adopte, dit-il, le but à poursuivre, c’est d’établir, contre l’Église catholique actuelle, la possibilité de la concurrence religieuse. »