Germaine de Staël – Le Mannequin

La Collection Jeunesse des éditions de l'Institut Coppet s'agrandit, avec la parution d'un nouveau titre. Le Mannequin, de Germaine de Staël (1811), met en scène une jeune femme qui invente un ingénieux stratagème pour délier son père des obligations qu'il a contractées, et s'offrir la liberté d'épouser l'homme qu'elle aime. C'est un plaidoyer pour l'accomplissement des femmes, composé par celle dont le talent et les idées firent naître tant de haines et de persécutions.

Gustave de Beaumont – Marie ou l’esclavage aux États-Unis

En 1831, Beaumont et Tocqueville avaient découvert l’Amérique, et après avoir d’abord imaginé d’écrire ensemble un grand livre, ils se partagèrent cette tâche, car Beaumont avait été saisi par une question qu’il n’était plus libre d’abandonner. Au-delà même de la plaie de l’esclavage, s’était présentée à lui l’absurdité de la ségrégation raciale et l’injustice du sort des indigènes. L’homme de sentiment qui, peut-être, chez lui, dominait l’être de raison, en revint bouleversé ; son sens de la justice était pour toujours heurté, et il se dégoûta à jamais de l’Amérique. Afin de sensibiliser l’opinion publique, il se décida à écrire un roman, Marie, qui présenterait le tableau de ces injustices américaines. Si ce livre n’est pas passé à la postérité comme un chef-d’œuvre de notre langue, à côté des classiques de la littérature, il a pour le recommander d’être le premier consacré aux persécutions contre les esclaves émancipés, et l’un des plus criants manifestes en faveur de l’émancipation humaine, de même qu’un cri d’humanisme qu’on peut encore entendre aujourd’hui.

Benoît Malbranque – La politique du joueur de violon (Collection jeunesse)

Les éditions de l’Institut Coppet inaugurent une Collection Jeunesse, où seront publiés des nouvelles et contes, nouveaux ou anciens, dans la plus pure tradition de Frédéric Bastiat. — Le premier titre nous transporte dans un petit royaume, où une princesse qui va devenir reine cherche le moyen de s’échapper à ses responsabilités, pour jouer à sa guise du violon.

Volney – Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique

En 1795 l’idéologue Volney s’embarquait au Havre avec des convictions claires, partant « chez un peuple libre, voir si un ami sincère de cette liberté profanée trouverait pour sa vieillesse un asile de paix dont l’Europe ne lui offrait plus l’espérance. » Trois ans de séjour aux États-Unis devaient toutefois renverser cet enthousiasme. Trente ans avant Tocqueville, il conçut l’ambition de faire de cette nation américaine tant vantée l’objet d’un examen impartial. Malheureusement sa santé ne lui permit pas de publier davantage qu’une première partie, consacrée principalement à la géographie et à la géologie des États-Unis, où des notes et quelques traits épars nous font seuls entrevoir toute sa pensée. — Dans l’introduction à cette nouvelle édition, Benoît Malbranque mobilise le manuscrit de la relation de voyage de Volney, conservé dans les archives familiales, pour éclairer l’expérience américaine, amère et instructive, de l’un des plus attachants représentants du mouvement des Idéologues.

Œuvres d’Ernest Martineau

Ernest Martineau (1844-1905), le plus fidèle disciple de Frédéric Bastiat, n’a pas la notoriété qu’il mérite. Ce propagandiste ardent du libre-échange, de la liberté individuelle et de la propriété, défenseur d’un libéralisme authentique et sans concession, a publié des centaines d’articles et plusieurs brochures sur les sophismes protectionnistes, l’erreur socialiste, et le rôle minimal de la loi et de l’État. Renouvelant, quarante ans plus tard, le combat de son maître Bastiat, il s’est confronté au protectionnisme de Jules Méline et au socialisme collectiviste de Karl Marx et de Jean Jaurès. Pour la première fois, l’Institut Coppet réunit les œuvres de ce penseur fécond, injustement oublié.

E. Martineau, le plus fidèle disciple de Frédéric Bastiat

Ernest Martineau (1844-1905), le plus fidèle disciple de Frédéric Bastiat, n’a pas la notoriété qu’il mérite. Ce propagandiste ardent du libre-échange, de la liberté individuelle et de la propriété, défenseur d’un libéralisme authentique et sans concession, a publié des centaines d’articles et plusieurs brochures sur les sophismes protectionnistes, l’erreur socialiste, et le rôle minimal de la loi et de l’État. — Dans l’introduction aux deux volumes de ses Œuvres, à paraître ce mois-ci, Benoît Malbranque présente la carrière et les idées de ce penseur fécond, injustement oublié.

[Œuvres russes inédites de G. de Molinari] (1) Conférence sur le progrès et la civilisation

Gustave de Molinari a séjourné à deux reprises en Russie, il a publié plus d’une centaine d’articles dans la presse russe, et a donné des conférences nombreuses à travers le pays. Cette masse documentaire de première importance était restée jusqu’à ce jour inédite en français. — Dans cette conférence de 1865, Molinari retrace l’histoire de la notion de progrès, et de sa manifestation concrète. Le progrès, c’est essentiellement l’amélioration de la condition matérielle et morale de l’humanité. 

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 10)

Œuvres complètes de Gustave de Molinari, sous la direction de Mathieu Laine, avec le soutien de M. André de Molinari, et avec des notes et notices par Benoît Malbranque. — Volume 10 : Rejeté en Belgique depuis la transformation du pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte en régime autoritaire, Gustave de Molinari occupe les années 1853 et 1854 à différents projets de transition et de circonstance. C’est la poursuite de sa collaboration aux travaux de l’économie politique française ou parisienne, tels que le Journal des économistes ou le Dictionnaire de l’économie politique, dont il est un acteur majeur ; c’est encore l’enseignement de cette même science, qu’il poursuit et dont il tirera un premier volume en 1855. Ces deux années sont aussi des temps d’écriture et d’opérations commerciales, qui aboutiront, à partir de janvier 1855, à des œuvres majeures, dans un climat désormais fixé : la fondation de l’Économiste Belge, et de nouveaux ouvrages.

Olbie, ou Essai sur les moyens de réformer les mœurs d’une nation

« Les hommes instruits, en général, font moins de mal, commettent moins de dégâts que ceux qui ne le sont pas. L’homme qui a étudié l’agriculture, et qui sait ce qu’il faut de soins pour faire pousser une plante, pour élever un arbre, celui qui connaît leurs usages économiques, sont moins près de les détruire, que l’ignorant chez qui ces précieuses productions ne réveillent aucune idée. De même, l’homme qui a étudié les bases sur lesquelles se fondent l’ordre social et le bonheur des nations, ne les sape jamais sans répugnance. »

La liberté des banques et l’agriculture

En décembre 1866, après une communication sur les bons effets de la liberté des banques sur l’agriculture dans l’île de Jersey, une discussion s’engage à la Société d’économie politique sur ce thème. Face à Louis Wolowski, leur éternel ennemi sur ce sujet, les « libre-banquistes », comme ils s’appellent — Horn, Léonce de Lavergne, notamment — font valoir que la liberté des banques revitaliserait l’agriculture et servirait au progrès économique de la France.

Guerre de l’Espagne au Chili. Les neutres et le droit des gens

En 1866, à l’agression de l’Espagne contre le Chili et au bombardement de Valparaiso, J.-G. Courcelle-Seneuil répond en France avec une deuxième brochure consécutive pour condamner formellement les procédés de la puissance espagnole et engager les neutres, meurtris dans leurs intérêts commerciaux, à riposter par ce que nous nommerions aujourd’hui le « boycott », et par une réaffirmation plus solennelle de certains principes du droit des gens. 

De l’esprit public en France

Dans les 4e et 6e livraison du Censeur (1814), Charles Dunoyer survole l’histoire française pour expliquer l’absence d’un esprit public au sein de la population. Sans cesse occupé de son enracinement et d’écarter les menaces qui pèsent sur lui, le pouvoir politique en France a paru peu intéressé par les valeurs de communion et de symbiose. Si aujourd’hui les hommes paraissent désunis et se repaissent dans leur égoïsme, c’est que les gouvernants les ont fait tels, pour mieux servir leur ambition de pouvoir.

Le libéralisme économique en France de 1695 à 1776

Le libéralisme économique en France de 1695 à 1776 pèche certainement par l’absence d’ouvrage doctrinal complet, qui offrirait une synthèse facile d’accès. Mais à travers tous les écrits fournis à la postérité par cette poignée d’auteurs, de Boisguilbert à Condillac en passant par d'Argenson, Gournay, les physiocrates, Turgot, on retrouve une pensée puissante et volontiers radicale, qui se fait jour au milieu d’un système de pensée ouvert, tolérant, humaniste, cosmopolite, qui est aussi l’une de ses plus grandes richesses.

Correspondance inédite de J.-G. Courcelle-Seneuil avec Arthur Mangin

Dans ces quelques lettres inédites, tirées des archives personnelles d’Arthur Mangin (collaborateur notamment à l’Économiste français) Jean-Gustave Courcelle-Seneuil exprime quelques mises au point sur certaines de ses prises de position ou sur son enseignement de l’économie politique à l’École normale. On notera, comme particulièrement éclairante, une explication sur l’emploi abusif du mot « capital » par les économistes, et une réclamation sur la qualification d’ « esprit absolu » et d’ « économiste intransigeant ».

L’administration et le phylloxera

En 1875, pour parer au mal causé par le phylloxera, l’administration centrale et locale ont édicté des mesures liberticides, en faisant usage de pouvoirs qui sortent de leurs attributions. Pour Michel Chevalier, la proscription du cépage américain, et l’emploi forcé de certains produits chimiques, sont hautement condamnables. C’est d’ailleurs une règle générale, rappelle-t-il, que « l’autorité, dans l’intérêt du public et dans celui de sa propre considération, est tenu de se montrer extrêmement réservée en présence des problèmes qui viennent à être posés dans la sphère des arts utiles, agriculture, manufacture, commerce. Il convient qu’elle tourne sa langue sept fois avant de se prononcer pour une des solutions qui ont pu être proposées. Elle doit favoriser la diversité des tentatives plutôt que de les restreindre. »

L’expansion coloniale

Dans cette court texte inséré dans la Revue économique de Bordeaux, Frédéric Passy rappelle la portée et la signification de son anti-colonialisme, dont la ferveur lui a inspiré par exemple un grand et célèbre discours à l’occasion du Tonkin, en 1885. Sa conviction centrale, c’est, comme il le répète, « la supériorité des moyens pacifiques sur les moyens violents, et, par conséquent, de la pénétration graduelle, par le commerce et par les entreprises privées, sur l’occupation, en apparence plus rapide, en réalité plus longue, parce qu’elle reste contestée, par les armes ».

Conjectures sur l’histoire du droit de propriété

Dans cet article du Journal des économistes, publié en 1878, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil retrace, sur la base des sources historiques et du raisonnement rétrospectif, l’histoire nébuleuse du droit de propriété. Aux âges les plus reculés, la propriété commune seule domine, et c’est au milieu des violences et des ravages de l’époque grecque et romaine que la propriété privée obtient peu à peu de la reconnaissance. La vraie notion de la propriété privée, fondée sur le travail seul et le respect des règles de la justice, doit continuer à être portée par la science, dit-il, jusqu’à ce que la liberté règne dans les institutions et les lois, au même titre que dans les faits.

Leçons d’histoire données à l’École Normale (1795)

Nommé à l’École Normale, Volney trace devant son auditoire ses réflexions sur l’écriture de l’histoire, l’influence des récits historiques, les divers degrés de croyance qu’on doit leur accorder selon les auteurs et les évènements. Dans une démarche prudente et sceptique, il met en garde contre les dangers d’une éducation historique bâclée, des projets évasifs d’histoire universelle, et présente ses plans pour améliorer la production historique portant sur le monde entier.

L’agriculture et l’économie politique, discours prononcé à la Société centrale d’agriculture

En 1875, Louis Wolowski évoque devant la Société centrale d’agriculture de France les lointains accomplissements de l’économie politique sur les questions agricoles. Depuis la fin du XVIIe siècle, rappelle-t-il, les économistes ont défendu la liberté des cultures, l’immunité de la propriété, et l’échange libre des fruits de la terre. Si la condition des populations rurales s’est tant améliorée depuis l’époque de La Bruyère et de Vauban, c’est en grande partie la suite des progrès permis par la liberté du travail et la liberté des échanges.