Critique physiocratique d’un collègue libéral : Condillac

En 1776, Turgot est au ministère, mais les physiocrates, loin d’être arrivés au pouvoir, sont en vérité sur la défensive. Turgot lui-même, et nombre autres, tels Condillac,  ou Morellet, quoique passant auprès du grand public pour leurs affiliés en raison de la proximité de leurs doctrines, sont en vérité jugés sévèrement par le petit nombre des fidèles physiocrates, du nombre desquels Baudeau, le premier, est resté. Lui qui vient de faire revivre ses Éphémérides consacre à Condillac un article critique dans lequel il expose quelques-unes des dissemblances de fond que le nouvel économiste, auteur du livre sur Le commerce et le gouvernement, entretient avec la doctrine fixée jadis par François Quesnay.
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Jérémie Rostan, Commerce vs. Gouvernement. Un essai sur Condillac.

Ce qui fait de Condillac le père fondateur du Libéralisme ‘‘Vieille École’’, de la philosophie libérale et de la science économique, c’est qu’il ne se contente pas de démontrer les bénéfices du commerce, ainsi que leur légitimité morale : il poursuit et démontre tout aussi bien les maléfices sociaux et l’illégitimité morale des interventions du gouvernement.