À qui revient le pouvoir de faire les lois ?

Pour répondre à la question de qui doit faire les lois, il est important de remarquer, rappelle Dupont de Nemours dans un écrit de 1789, que si on parle de lois contraires aux droits fondamentaux de l’homme, alors à proprement parler personne n’a le droit de les faire, et ce pouvoir ne peut être délégué à quiconque. « Dans l'origine des sociétés, écrit-il, les hommes ont eu des principes plus sûrs et des idées plus justes, que nous ne le croyons communément. Ils n'ont point dit LÉGISFAITEUR, ce qui aurait indiqué le pouvoir de faire arbitrairement des lois ; ils ont dit LÉGISLATEUR, porteur de loi, ce qui détermine que celui qui est chargé de cette fonction respectable, n'a d'autre droit que de prendre la loi dans le dépôt immense de la nature, de la justice et de la raison, où elle était toute faite, et de la porter, de l'élever, de la présenter au peuple. »

L’homme aux quarante écus et les physiocrates, par Anselme Batbie

Dans cette conférence donnée en 1864, Anselme Batbie examine l’origine et les mérites du livre que Voltaire consacra aux questions fiscales et économiques sous le titre de L’homme aux quarante écus (1768). Il retrace d’abord les progrès de la science économique au XVIIIe siècle sous l’impulsion des physiocrates et explique leur conception de l’impôt unique. Enfin Batbie étudie la valeur de la critique que Voltaire a spirituellement adressée dans son livre aux physiocrates et à ce principe fiscal plus tard renié par la science.

Nicolas Baudeau, physiocrate, fondateur des Éphémérides du Citoyen

À Chancelade, où il a été formé et a vécu comme chanoine régulier, nous revenons sur l'abbé Nicolas Baudeau, physiocrate, défenseur de la propriété et des libertés, qu'il a étudié du point de vue philosophique et économique. Auteur de nombreux ouvrages et fondateur premier du périodique les Éphémérides du Citoyen, il a laissé une trace réelle dans l'histoire de la pensée libérale en France et à l'étranger.

Critique physiocratique d’un collègue libéral : Condillac

En 1776, Turgot est au ministère, mais les physiocrates, loin d’être arrivés au pouvoir, sont en vérité sur la défensive. Turgot lui-même, et nombre autres, tels Condillac,  ou Morellet, quoique passant auprès du grand public pour leurs affiliés en raison de la proximité de leurs doctrines, sont en vérité jugés sévèrement par le petit nombre des fidèles physiocrates, du nombre desquels Baudeau, le premier, est resté. Lui qui vient de faire revivre ses Éphémérides consacre à Condillac un article critique dans lequel il expose quelques-unes des dissemblances de fond que le nouvel économiste, auteur du livre sur Le commerce et le gouvernement, entretient avec la doctrine fixée jadis par François Quesnay.

Dupont de Nemours et les débuts de la physiocratie

C'est à Chevannes, dans le Loiret, que Dupont (de Nemours) a passé la première partie de sa carrière d'économiste, ayant acheté sur ces terres une propriété qui le mettait à proximité géographique du marquis de Mirabeau, son collègue au sein de l'école de Quesnay. Dans cette vidéo, Benoît Malbranque revient sur sa trajectoire au sein du groupe physiocratique, dont il fut le plus jeune mais non le moins actif.

L’énigme de l’échec russe de Lemercier de la Rivière

Brouillé avec le ministère de son pays et laissé sans ressources après l’intendance en Martinique, le physiocrate Lemercier de la Rivière connut une gloire littéraire immense avec la publication de L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques (1767). Recommandé par Diderot, il fut invité à la cour de Russie par Catherine II pour participer à la réforme des lois. Ce fut un échec, dont on s’est longtemps mal expliqué les causes, et qu’un récent livre tâche d’examiner. Sa conclusion est que Catherine II, qui se piquait de philosophie et de modernisme, recula vite devant l’énergie réformatrice du physiocrate ; en politique avisée, elle se voulait avant tout pragmatique et méfiante.

Idées sur les innovations anti-monarchiques proposées aux notables

À l’aube de la Révolution française, le camp des économistes libéraux, issus de François Quesnay et de sa doctrine, reste fracturé par des divergences profondes de doctrine. Nicolas Baudeau, jadis fondateur et directeur du périodique commun, les Éphémérides du Citoyens, poursuit alors sa lutte contre les idées républicaines et anti-monarchiques portées par Turgot et quelques-uns de ses proches, comme Condorcet ou Du Pont de Nemours.

La faible connaissance du Tableau économique de Quesnay par les physiocrates

Dans cette lettre, restée longtemps inédite, et dont un très large extrait a désormais été publié par l’Institut Coppet, le marquis de Mirabeau revient sur la réalité de l’engagement intellectuel de ses collègues physiocrates. De ses propres yeux, dit-il, il a vu que le Tableau économique de Quesnay restait totalement ignoré par la majorité des soi-disant disciples. La plupart menaient en fait leur propre chemin, prenaient à des sources variées, et composaient une œuvre en somme très hétéroclite.

Qui étaient vraiment les Physiocrates?

La physiocratie est connue pour être la première école de pensée économique de l’histoire. Les doctrines et le tempérament vrai de cette poignée d’auteurs sont toutefois difficiles à dévoiler, et restent prisonniers de mythes, propagés par les livres d’histoire. Leur libéralisme n’est pourtant éclatant et porteur de sens, que compris dans ses nuances.

Les origines chinoises du libéralisme

À l'aube du siècle des Lumières, le modèle chinois, porté par les missionnaires jésuites, s'est imposé en Europe. Pour Pierre Bayle ou Voltaire, la Chine devient un modèle de tolérance, et pour Boisguilbert, le marquis d'Argenson, les physiocrates et Turgot, cette nation illustre la mise en pratique de l'économie politique du laissez-faire, qu'ils développent parallèlement. Retour, avec ce livre, sur une influence majeure, réexaminée avec soin.
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#TeamPhysiocrates

Dans le monde universitaire, les spécialistes actuels de la Physiocratie sont des adversaires du libéralisme. Un livre collectif récent regroupe les contributions de plusieurs d’entre eux sur les anti-physiocrates, auteurs qui aident, disent-ils, à remettre en question les lois naturelles de l’économie et à lutter contre le néolibéralisme, l’ennemi ultime.
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Dans l’intimité de François Quesnay

Les Mémoires de Madame du Hausset sont une source très précieuse sur la vie de François Quesnay à Versailles et sur les idées qu’il tentait d’y agiter avec ses amis, les Physiocrates. Lui et Mme du Hausset étaient alors tous deux au service de la favorite du Roi, madame de Pompadour : l’un était son médecin personnel, l’autre sa femme de chambre.