Y aurait-il avantage à établir, par un accord international, une législation fiscale uniforme dans les différents pays ?

En 1887, Léon Say expose devant ses collègues de la Société d’économie politique ses considérations personnelles sur le bienfondé d’une union douanière. Pour réduire la tentation de la contrebande, il recommande l’adoption d’une législation fiscale uniforme. Cette union douanière, ajoutait-il, plus complète que celle proposée par Gustave de Molinari, ne pourrait vraisemblablement voir le jour que couplée à une union politique. La difficulté, alors, serait de rendre désirable le déplacement de l’autorité et du pouvoir, des mains nationales à des mains trans-nationales.

Introduction au Nouveau dictionnaire d’économie politique, par Joseph Chailley-Bert

Dans l’introduction au Nouveau dictionnaire d’économie politique (1891), Joseph Chailley (dit Chailley-Bert, du nom de son beau père décédé — procédé curieux) expose les ambitions et l’économie générale de cette somme qui doit succéder au Dictionnaire de Coquelin et de Guillaumin, paru en 1852-1853. Pour raffermir l’école libérale sur ses bases, Chailley et son adjoint, Léon Say, font le choix d’écarter certains libéraux radicaux ou qui ne s’accordent pas avec eux sur des questions fondamentales comme la colonisation. Ils livrent, de ce fait, une image très précieuse du « nouveau » libéralisme, alors dominant, qui étouffera la tradition héritée de Turgot, J.-B. Say ou Bastiat, avant de périr lui-même, écrasé par le poids croissant de ses propres compromissions.

Y a-t-il lieu, pour parer aux dangers de l’alcoolisme, de restreindre la liberté du commerce des boissons ?

Devant les progrès de l’alcoolisme, les sociétés de tempérance et la force des gouvernements offraient deux réponses assez distinctes. Étudiant la question en 1885, les libéraux de la Société d’économie politique ne se montrent guère favorable à une prohibition ; mais les bornes exactes de l’intervention de l’autorité font débat. Selon les uns, l’État peut légitimement contrôler le nombre des débitants de boissons alcoolisés, et il peut surveiller la production des alcools les plus dangereux ; pour d’autres, en dehors de prononcer une interdiction aux mineurs et de sanctionner les fraudes, l’État doit rester en retrait. « Il est souverainement injuste, dit notamment Arthur Raffalovich, de donner à une majorité le droit de contrôler les goûts de la minorité et de la priver de l’usage modéré des boissons, parce qu’il y a des ivrognes. »
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Les faux amis du libre-échange

Dans cette lettre adressée à Yves Guyot, Ernest Martineau, disciple de Bastiat, souligne la présence de deux écoles dans la défense de la liberté du commerce : une voie modérée, qui privilégie les traités de commerce et les négociations ; et une voie radicale, à laquelle il se rallie, fondée sur les principes et sur la science, et qui ne transigeant pas, ne place rien d’autre sur son drapeau que le principe fondamental du droit à échanger.  
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« Je suis libéral, vous êtes malhonnête », Léon Say ou le libéralisme assumé

La chronique de Jean Marc Daniel du 23 mai 2012 sur BFM Business mettait en avant le thème de la faillite bancaire, et précisément le cas de l'Union Générale, banque catholique qui fît faillite en 1882. Bontoux en appelle au ministre des finances, afin de sauver sa banque de la faillite. Ce dernier, Léon Say, petit fils de Jean Baptiste Say, refuse tout simplement de lui venir en aide en justifiant : "je veux votre mort parce que je suis libéral et vous êtes malhonnête".
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Histoire des doctrines économiques par Joseph Rambaud : le libéralisme éclectique

En France les doctrines allemandes, plus ou moins imbues d'historisme et de socialisme d'État, ne sont pas parvenues à dominer. Non seulement les théories des lois économiques naturelles et permanentes ont conservé leur prestige ; mais avec elles se sont aussi conservées les doctrines libre-échangistes que les premiers disciples de Jean-Baptiste Say, puis Frédéric Bastiat, avaient soutenues.