Jean-Édouard Horn – Les idées économiques de Boisguilbert

On peut apprécier, en lisant cette étude, la valeur et la nouveauté d’idées destinées à devenir centrales dans les discussions économiques des XVIIIe et XIXe siècles, comme l’impôt, le commerce, la rente de la terre, le rôle de l’État. Ayant fait le choix de ne consacrer que quelques lignes ou quelques pages aux premiers travaux d’histoire de Boisguilbert, à ses activités rurales, ou à son expérience de lieutenant-général à Rouen, Horn est en mesure de faire ressortir le détail et la profondeur de la pensée de l'auteur sur des questions qui, s’étant posées à lui vers 1690, et pouvant servir à la réflexion de lointains lecteurs, au XIXe, et aujourd’hui au XXIe siècle, avaient en effet besoin d’être bien contextualisées. C’est à ce titre que son ouvrage mérite encore d’être lu, et de servir de manuel pour la connaissance de Boisguilbert, l’un des premiers fondateurs du libéralisme économique en France.

Les origines chinoises du libéralisme

À l'aube du siècle des Lumières, le modèle chinois, porté par les missionnaires jésuites, s'est imposé en Europe. Pour Pierre Bayle ou Voltaire, la Chine devient un modèle de tolérance, et pour Boisguilbert, le marquis d'Argenson, les physiocrates et Turgot, cette nation illustre la mise en pratique de l'économie politique du laissez-faire, qu'ils développent parallèlement. Retour, avec ce livre, sur une influence majeure, réexaminée avec soin.
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La réception de la Dîme royale de Vauban parmi les ministres de l’époque

Grand serviteur de la monarchie auréolé de toutes les gloires, Vauban fut sévèrement persécuté à la fin de sa vie pour avoir osé décrire dans la Dîme royale (1707) la misère affreuse que l’arbitraire fiscal causait alors en France. Les ministres du temps, qui goûtaient peu les critiques à peine latentes que ce livre contenait à l’endroit de leur propre action, rejetèrent son livre comme celui d’un homme qui déraisonnait.
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Lettre sur la manière de faire les statistiques

Vauban avait compris que l’amélioration des connaissances humaines tant sur les matières militaires que sociales ne pouvait se faire qu’à la condition d’une meilleure appréciation, plus juste, plus scientifique, de la réalité. Convaincu de cela, Vauban profita des nombreux voyages qu’il fit à travers toute la France, pour s’enrichir d’une large expérience des faits, selon une méthode et avec une exigence qui transparaissent toutes deux dans cette lettre.
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Projet de capitation

C’est à la fin de l’année 1694 que Vauban coucha sur le papier son projet de capitation, qui formera le socle de la Dîme royale. Trois ans plus tard, il sollicita le Roi pour lui présenter le projet.
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Boulainvilliers ou Vauban ? 

Des preuves nouvelles invitent à croire que le Mémoire concernant les moyens d'établir le droit d'amortissement des gabelles, qui présente une réforme fiscale avant Vauban et Boisguilbert, ne peut être attribué à Boulainvilliers comme on l’a longtemps cru.