Y a-t-il lieu, pour parer aux dangers de l’alcoolisme, de restreindre la liberté du commerce des boissons ?

Devant les progrès de l’alcoolisme, les sociétés de tempérance et la force des gouvernements offraient deux réponses assez distinctes. Étudiant la question en 1885, les libéraux de la Société d’économie politique ne se montrent guère favorable à une prohibition ; mais les bornes exactes de l’intervention de l’autorité font débat. Selon les uns, l’État peut légitimement contrôler le nombre des débitants de boissons alcoolisés, et il peut surveiller la production des alcools les plus dangereux ; pour d’autres, en dehors de prononcer une interdiction aux mineurs et de sanctionner les fraudes, l’État doit rester en retrait. « Il est souverainement injuste, dit notamment Arthur Raffalovich, de donner à une majorité le droit de contrôler les goûts de la minorité et de la priver de l’usage modéré des boissons, parce qu’il y a des ivrognes. »

Le problème des transports maritimes de la France

En février 1921, Yves Guyot était réélu à la présidence de la Société d’économie politique. « Elle est une société de doctrine, disait-il, dont l’objet est de maintenir les vérités acquises, en recherchant de quelle manière elles peuvent être complétées et en essayant de dégager leurs rapports avec les faits qui se produisent. » Malheureusement le courant était contraire, dans cette société même, comme la discussion du jour, sur les transports maritimes, l’illustrait par son ton bien moins libéral que jadis.

Du développement des travaux publics en temps de crise comme moyen d’en atténuer les effets

Réunie le 5 avril 1883, la Société d’économie politique examine la question du recours à l’État entrepreneur de travaux publics, comme ressource en temps de crise. La plupart des membres qui s’y expriment soutiennent, comme Frédéric Passy, que cette intervention est malavisée, coûteuse et inefficace, et que les crises ne se liquident bien que d’elles-mêmes.

La place des femmes est-elle au foyer de la famille ou dans l’atelier ?

Dans sa réunion du 5 juin 1884, la Société d’économie politique met à l’étude la question du travail des femmes. Dans leur écrasante majorité, les orateurs font valoir les uns après les autres que la vraie place de la femme est au foyer, et que la famille, cet élément clé de la civilisation, est mise en danger par l’entrée massive des femmes dans le monde du travail.

La poste comme service public et comme branche de revenu

Dans sa réunion du 5 juin 1863, la Société d’économie politique étudie le service postal. Son monopole entre les mains de l’État est souvent décrit comme une nécessité : en est-il vraiment ainsi ? Et que disent à la fois l’expérience et la théorie de l’intervention de l’initiative individuelle dans le transport des lettres ? Cette concurrence est-elle un stimulant notable ? Offre-t-elle au public des avantages de qualité ou de prix ? Voici quelques-unes des questions qui firent la matière de la discussion.

La réglementation du travail

Dans la séance du 5 février 1908 de la Société d’économie politique, Yves Guyot et le député Charles Godart s’affrontent au sujet d’un récent rapport préconisant la généralisation de la journée à huit heures et un renforcement de la surveillance. Si pour le second, c’est une solution logique à des abus graves, pour le premier, l’intervention égalisatrice de l’État est contraire à ses objectifs et détruit la liberté du travail.

Contribution à l’histoire de la colonisation de l’Algérie (1881-1905)

En novembre 1906, la Société d’économie politique tâche de dresser un bilan des efforts financiers et humains réalisés depuis quelques décennies pour la colonisation de l’Algérie. L’heure de l’enthousiasme et des rêves d’un Eldorado est définitivement passée. Émile Levasseur, Paul Leroy-Beaulieu et les autres considèrent que l’Algérie est pour la France une richesse assez médiocre. L’anti-colonialisme n’est pourtant pas de rigueur dans ce cercle. La persévérance, la supériorité de l’intérêt national et de l’honneur sont offerts comme solution aux sceptiques éventuels, auxquels d’ailleurs la parole n’est pas donnée.