BIBLIOGRAPHIE MORELLET

 

Aux éditions de l’Institut Coppet

Fragments d’un traité de la propriété des hommes sur les choses

La propriété, notion cardinale pour les sociétés libres, est attaquée au XVIIIe siècle par une série de sophistes qui en troublent la compréhension et promettent de grands dangers, si on ne les réfute sérieusement. Pour Jean-Jacques Rousseau, la propriété est une usurpation ; pour Mirabeau et Bentham, c’est une institution bienfaisante, mais simple création de la loi, qui peut en modifier les termes, selon les convenances du moment. Toujours en lutte contre les sophismes économiques et pour l’avancée des vérités économiques, l’abbé Morellet expose, dans les fragments de ce traité de la propriété composé à l’époque de la Révolution, une réalité toute différente. La propriété de l’homme sur les choses, explique-t-il, n’est que la conséquence de la propriété qu’a chacun sur soi, sur son corps et sur ses facultés. Par le travail, l’homme s’approprie des choses, sans atteinte à la propriété d’autrui. La loi, qui vient protéger la propriété, ne la fait pas naître, mais la reconnaît pour la garantir des atteintes. Y voir clair sur l’idée de propriété, écarter les sophismes, était une urgence en 1790 ; elle existe toujours.

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Réfutation de l’ouvrage de Galiani intitulé : Dialogues sur le commerce des grains

Au XVIIIe siècle, André Morellet a défendu la liberté et la propriété contre tous les sophistes qui l’attaquaient, et son œuvre rappelle, à un siècle de distance, celle de Frédéric Bastiat. En 1770, dans une énième œuvre de circonstance, il s’occupe de réfuter les paralogismes de l’Italien Ferdinando Galiani, défenseur d’un système alternatif de réglementation sur le commerce des grains. Ce sont deux hommes de l’époque des salons, qui se fréquentent, mais leurs opinions divergent. « Vous êtes très décidé contre la liberté », lui écrit Morellet en privé ; « au moins voulez-vous y mettre des restrictions, des limitations, et j’offre le combat à outrance pour la liberté illimitée ».

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Léonce de Lavergne, Les économistes français du XVIIIe siècle

Plus que toute autre période de notre histoire intellectuelle, le XVIIIe siècle continue de nous dominer et de nous fasciner. Son héritage est tout à la fois scientifique et moral : c’est l’ère de la science, qui certes n’est pas close, et celle d’un humanisme qui reste rafraîchissant. Dans le domaine de ce qu’on appelait encore « l’économie politique », les réalisations furent plus brillantes encore peut-être qu’en philosophie, en littérature ou en politique. En 1700, c’était toute une science sinon à créer, du moins à coordonner et à organiser, que cette discipline, et une série de penseurs dont la notoriété reste encore à faire, s’en sont occupés. Le livre que nous rééditons ici contient une série de tableaux, sur quelques-uns des personnages, tous plus attachants les uns que les autres, qui ont concouru dans cette carrière, autour de l’époque des Lumières : l’abbé de Saint-Pierre, François Quesnay, le marquis de Mirabeau, les physiocrates, Turgot, le marquis de Chastellux, l’abbé Morellet et Dupont de Nemours.

 


Liste des principaux écrits de l’abbé Morellet
sur la politique et l’économie politique

 

Réflexions sur les avantages de la libre fabrication et de l’usage des toiles peintes en France, 1758

Mémoire des fabricants de Lorraine et de Bar, 1762

Fragment d’une lettre sur la police des grains, 1764

Réflexions sur les avantages de la liberté d’écrire et d’imprimer sur les matières de l’administration, 1764

Mémoire sur la situation actuelle de la Compagnie des Indes, juin 1769

Réponse au mémoire de M. l’abbé Morellet, sur la Compagnie des Indes, par Jacques Necker, fin aout 1769

Examen de la Réponse de M. N*** au Mémoire de M. l’abbé Morellet sur la Compagnie des Indes, fin septembre 1769

Prospectus du Nouveau Dictionnaire du commerce, 1769

Réfutation de l’ouvrage qui a pour titre Dialogues sur le commerce des bleds, 1770

Analyse de l’ouvrage intitulé de la législation et du commerce des grains, 1775

Théorie du paradoxe, 1775

Théorie du libelle, par Linguet

Réponse sérieuse à M. L**, 1775

Traduction de la Richesse des nations d’Adam Smith, 1776

Mémoires relatifs à la discussion du privilège de la nouvelle Compagnie des Indes, 1787

Réponse précise au Précis pour les actionnaires de la nouvelle Compagnie des Indes, 1787

Avis aux faiseurs de constitutions, 1789

Mémoires sur le dix-huitième siècle et sur la Révolution, 1821. Volume 1 — Volume 2


Fonds d’archives

Bibliothèque municipale de Lyon. — Fonds Morellet.

Dont : Traité de la propriété, 1790. — Critique des Principes d’économie politique de Canard, 1801