Un nouveau mode d’empiétement de l’État sur les droits de l’individu. Les discussion de l’Académie de médecine sur la thérapeutique officielle et la médecine d’État

« Que l’administration prenne des précautions contre les choses, soit : elle est dans son rôle, pourvu qu’elle y montre une certaine retenue et de la circonspection. Qu’elle réglemente les établissements insalubres, les logements insalubres, qu’elle punisse la sophistication des denrées, qu’elle interdise la vente des articles manifestement nuisibles, nous l’admettons. Mais les personnes ne sont pas des choses. La personne humaine a droit au respect et à la liberté ; qu’on agisse sur l’homme par voie de persuasion, de propagande ; qu’on se fie au temps et à la raison. C’est un outrage à la raison humaine que de prétendre que l’obligation, c’est-à-dire la force, soit le seul moyen de répandre les bonnes habitudes et les bonnes mœurs. »

Chronique (Journal des économistes, juillet 1898)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de juillet 1898, le développement des dépenses publiques et de l’intervention de l’État à travers l’Europe et en Amérique du Sud, l’insurrection de Cuba, et l’exploitation des indigènes en Algérie et en Cochinchine.

Huit articles sur le libre-échange

Dans cette série d’articles sobrement intitulés « Le Libre-Échange », Ernest Martineau, en fidèle disciple de Frédéric Bastiat, combat l’un après l’autre les sophismes des protectionnistes et montre à quoi aboutissent leurs conceptions. Le protectionnisme, c’est l’injustice de la loi mise au service de l’intérêt particulier des producteurs, au dépens du bien-être des consommateurs. C’est aussi une immense et bien amère déception, car tous ces producteurs privilégiés étant eux aussi consommateurs, ils ne parviennent pas même à jouir du fruit de leur système de spoliation.

L’agriculture en France et le libre-échange

Spécialiste reconnu des questions agricoles, Léonce de Lavergne étudie dans cet article de 1856 les effets comparés du libre-échange et de la protection sur les principales branches de la production agricole. Contre les protectionnistes, qui soulèvent des craintes chimériques, et contre certains libre-échangistes eux-mêmes, qui font des promesses un peu hasardées, il établit précisément ce que l’agriculture aurait à gagner au libre-échange. Compte tenu des circonstances nationales, ce gain ne serait pas éclatant, mais il serait toutefois clair et évident, dit-il. Il faut donc réformer les tarifs de douane dans le sens du libre-échange et ne les conserver que comme outil fiscal qui en vaut bien un autre. 

Communauté (Commerce), par Véron de Forbonnais (1753)

« Le premier principe du commerce est la concurrence ; c’est par elle seule que les arts se perfectionnent, que les denrées abondent, que l’État se procure un grand superflu à exporter, qu’il obtient la préférence par le bon marché, enfin qu’il remplit son objet immédiat d’occuper et de nourrir le plus grand nombre d’hommes qu’il lui est possible. Il n’est aucune exception à cette règle… »

Chronique (Journal des économistes, juillet 1887)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de juillet 1887, le service militaire obligatoire, les mesures contre les étrangers vivant en France, la fin du monopole des poudres, la séparation de l’Église et de l’État, la colonisation française en Algérie, le monopole des omnibus, la situation économique et sociale en Irlande, et l’antisémitisme en Russie.

Correspondance physiocratique choisie (1767-1776)

Dans cette correspondance exceptionnelle et inédite, Pierre-Samuel Dupont (de Nemours) discute avec quelques-uns des principaux représentants de l’école physiocratique, Lemercier de la Rivière, Nicolas Baudeau, Louis-Paul Abeille, sur une période qui couvre près d’une décennie. De l’enthousiasme du voyage en Russie de Lemercier de la Rivière aux discordes internes, des opérations du ministère de Turgot à la stratégie de défense des idées de liberté en France, c’est toute la vie du mouvement physiocratique qui est éclairée d’une nouvelle lumière par ces documents.

De l’intervention du pouvoir dans les élections

Dans cette brochure anonyme parue en 1843, Gustave de Beaumont revient sur ce qui fut l’un de ses thèmes politiques de prédilection : la corruption électorale. Au moment où les électeurs sont appelés à voter, ou même pendant une longue période préalable, le pouvoir joue de son influence injuste et pernicieuse : qu’une petite bourgade, par exemple, retranchée dans l’opposition, veuille bien soutenir le gouvernement dans son vote, et elle peut se promettre que les travaux importants sur son canal, ses routes, ses ponts, etc., seront entrepris. Ce système vicie les institutions libres d’un peuple, et il faut lutter par les lois et les mœurs pour rétablir la justice et la moralité dans les élections.

Esquisse d’une politique rationnelle (Partie 2 sur 2)

Dans cette longue étude en deux parties, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil pose les bases d’une politique rationnelle. Il examine tour à tour le fondement des constitutions, le mécanisme des lois, l’organisation des gouvernements et le recrutement des fonctionnaires. Il remplace l’abus des mots par la précision des principes, et l’égarement de la routine par un programme de réforme ambitieux mais à opérer dans le temps et sans révolution.

Chronique (Journal des économistes, décembre 1898)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de décembre 1898, les effets de la politique protectionniste sur les relations de la France avec l’Angleterre, la liberté pour les femmes de devenir avocates, l’antisémitisme en Algérie, et une solution pacifique à la question de l’Alsace-Lorraine.

Esquisse d’une politique rationnelle (Partie 1 sur 2)

Dans cette longue étude en deux parties, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil pose les bases d’une politique rationnelle. Il examine tour à tour le fondement des constitutions, le mécanisme des lois, l’organisation des gouvernements et le recrutement des fonctionnaires. Il remplace l’abus des mots par la précision des principes, et l’égarement de la routine par un programme de réforme ambitieux mais à opérer dans le temps et sans révolution. 

Laissons Faire, n°53, janvier 2023

Nouveau numéro de la revue Laissons Faire, de l'Institut Coppet. Au programme : (INÉDITS) Lettres de Pierre-Samuel Dupont (de Nemours) à Karl Fredrik Scheffer (1773-1783). (TEXTES) Collectivisme agraire et nationalisation, par Paul Leroy-Beaulieu (1897). — L’Afrique sous le gouvernement républicain, par Léonce de Lavergne (1849). (RECENSION CRITIQUE) Germaine de Staël, Œuvres complètes, série II, tome IV : Œuvres dramatiques (en deux volumes). Honoré Champion, 2021.

Une lettre inédite sur la question du droit de vote des noirs affranchis

« Exclure les nègres, parce qu’ils ne sont pas blancs, et cependant les compter dans la population électorale, c’est, ce me semble, recréer une aristocratie qui sera presqu’aussi insolente et aussi dangereuse que celle que vous avez détruite. Pour une démocratie telle que la vôtre, pour un peuple à qui l’avenir du monde appartient, il me paraît peu sage de laisser subsister de pareils ferments d’inégalité et de discorde. »

La question des traités de commerce

En 1879, une « Association pour la défense de la liberté commerciale et industrielle et pour le maintien et le développement des traités de commerce » a été fondée par Léon Say et ses amis, et tient des conférences régulières. Dans celle qui suit, Jules Simon développe les arguments du libre-échange et combat les prétentions des protectionnistes. L’ambition générale, toutefois, est modeste : il ne s’agit pas de réclamer un libre-échange intégral, mais le maintient des dispositions des traités de commerce actuels.

Chronique (Journal des économistes, mai 1898)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de mai 1898, les différences entre les systèmes coloniaux français et anglais, le monopole des agents de change, et l’extension de l’antisémitisme en Algérie.

Lettres à Karl Fredrik Scheffer

Dans cette correspondance inédite, Dupont de Nemours revient notamment sur l’activité, souvent vive, mais parfois aussi atone, de l’école physiocratique, en proie aux difficultés, faisant face à la censure et aux préjugés. Le bras droit de Turgot au ministère n’a pas longtemps l’occasion de remplir ses lettres d’enthousiasme. Très vite la réalité de la mise en retrait, du succès des opinions contraires, retrouve place dans ses lettres. Honnête et perspicace, Dupont offre un tableau précieux du développement de la pensée économique libérale autour des années 1760-1770.

Sur le théâtre de Madame de Staël

L’œuvre littéraire et la carrière politique de Germaine de Staël se tiennent et se répondent, et derrière la figure omniprésente de la romancière elle-même, on retrouve constamment dans Corinne ou dans Delphine le souffle de l’opposante politique. Son théâtre, cependant, touche de plus près à l’art ; au milieu des effervescents débats sur la tragédie, les compositions du groupe de Coppet inaugurent et préparent un renouvellement de la dramaturgie française. Les pièces composées par Germaine de Staël ont aussi une portée plus intime encore que ses romans : non qu’elle ait manqué, dans ceux-ci, d’apparaître en permanence et de se donner constamment la réplique ; mais au moins le roman a une vocation qui est d’emblée publique : le théâtre de Germaine de Staël, au contraire, se joue de la frontière parfois mince entre sphère privée et sphère publique. Ses pièces sont jouées avant tout devant les amis et les proches, moitié par vocation, moitié par devoir. 

Conférence au profit des victimes du tremblement de terre de l’Amérique méridionale

Quelques mois après la grande catastrophe qui a touché plusieurs pays de l’Amérique du Sud en août 1867, une poignée des plus fameux représentants du libéralisme français du temps se réunit pour apporter leur soutien et engager les Françaises et les Français à effectuer un don de générosité. Édouard Laboulaye, Théodore Mannequin, Arthur Mangin, Jules Simon prennent l’un après l’autre la parole, et rappellent la comptabilité entre les principes du libéralisme et la générosité manifestée envers la souffrance imméritée.

Sur l’esclavage des noirs

En 1771, le physiocrate Dupont (de Nemours) profite de la circonstance d’une réédition d’un livre de Jean-François de Saint-Lambert, où il est question de l’esclavage des noirs, pour offrir aux lecteurs des Éphémérides du Citoyenune large critique argumentée de cette institution barbare et anti-économique. Après avoir cité très largement les critiques morales de Saint-Lambert sur l’esclavage, Dupont se livre à une analyse économique, pour prouver que l’esclavage est, non seulement une abominable injustice, mais aussi un procédé coûteux, qu’on remplacerait avantageusement par l’emploi d’une main-d’œuvre libre.

L’émigration des femmes aux colonies, par Joseph Chailley-Bert

Pour les libéraux français partisans de la colonisation en cette fin de XIXe siècle, la question de l’utilité et de la désidérabilité des colonies n’est plus à l’ordre du jour. Le pays est entré pleinement dans cette voie, et les sceptiques ou adversaires d’hier sont eux-mêmes résignés. Il reste à réformer le système colonial, à améliorer son administration. Pour Joseph Chailley-Bert, la question de l’émigration des femmes aux colonies est cruciale. Dans cette conférence de janvier 1897, il expose son projet d’une association qui ferait un travail d’intermédiaire, pour apporter des postulantes capables aux colonies françaises, où ces femmes premièrement travailleraient, puis trouveraient certainement d’elles-mêmes un mari.