Constant polémiste. Textes politiques choisis par Olivier Pozzo di Borgo, édité par Jean-François Revel

Benjamin_ConstantTextes politiques de Benjamin Constant choisis par Olivier Pozzo di Borgo, collection Libertés dirigée par Jean-François Revel

Préface à la Notice bibliographique

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De Benjamin Constant, le grand public connaît surtout Adolphe, le Journal intime, quelques récits autobiographiques. Pourtant, Constant comptait, pour « marquer sa place », moins sur eux que sur son grand ouvrage De la religion… (commencé en 1785, publié de 1824 à 1831) et, d’autre part, sur les écrits et les discours dans lesquels, sous tous les régimes, et surtout à partir de 1800, il avait inlassablement défendu la cause de la liberté. Et c’est bien au député libéral que la France fit, en décembre 1830, des funérailles nationales : vingt ans plus tard, elle n’y songeait plus.

Mais il n’y a pas de prescription pour la liberté. Depuis quelques années, son œuvre politique sort de cet injuste oubli. Dans son édition des Œuvres de Benjamin Constant à la « Bibliothèque de la Pléiade » (1957), M. Roulin a inséré, malgré sa longueur, le texte complet des Principes de politique applicables à tous les gouvernements représentatifs, où le conseiller d’État de 1815 a commenté l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire, dont il était le principal rédacteur, et montré dans quelle mesure il satisfaisait à l’idéal libéral. C’est son ouvrage politique le plus complet, mais non sans doute le plus vivant.

Notre intention, dans le présent recueil de textes, a été de faire voir Constant en marche, créant au jour le jour sa pensée et sa langue, moins soucieux de construire une Doctrine de la liberté pour l’appliquer ensuite aux faits que d’inventer une solution libérale aux problèmes apportés par le cours, imprévisible, des événements. Composés à des époques, dans des circonstances, sur des sujets et pour des publics bien différents, ces écrits et ces discours laissent une étonnante impression d’unité : ce n’est pas l’unité formelle d’un système dogmatique, mais celle d’un esprit auquel une foi politique et, pour tout dire morale, donne le mouvement et la vie. La collection des ouvrages de Constant sur le Gouvernement représentatif (dans l’édition Laboulaye) et ses Discours à la Chambre (1819-1827) occupent quatre volumes in octavo de cinq cents pages. Il en faudrait au moins quatre autres pour imprimer ou réimprimer deux traités inédits, les discours prononcés de 1827 à 1830, des articles dispersés.

Nous avons laissé de côté les écrits de l’époque du Directoire. Ils auraient appelé trop d’explications : la pensée s’y cherche encore parmi la confusion des événements, des intérêts, des idées, et elle s’exprime souvent en une langue tendue et fatigante, chargée d’abstractions et de métaphores. C’est après ces années d’apprentissage, à partir de 1800, que nous suivrons la carrière politique de Constant : à peine nommé tribun, en 1800, il doit se demander si, dans une République, les gouvernants incarnent la volonté nationale, ou bien en sont les mandataires. De ses discours au Tribunat, nous en avons retenu deux : des notices et des notes les situent par rapport aux doctrines et aux événements. Nous avons procédé de même avec les écrits et les discours composés pendant chacune des grandes périodes de notre histoire (Empire, Première Restauration, etc.). Lorsque l’étendue des textes nous a obligé à ne publier que des extraits, nous avons essayé, en les reliant par des résumés, de rompre le moins possible le mouvement de la pensée.

La Notice bibliographique ne vise qu’à fournir quelques renseignements pratiques au lecteur désireux de connaître l’œuvre politique de Constant mieux que par des extraits.

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