L’inauguration de la statue a eu lieu le 23 avril 1878 à Mugron, en présence de personnalités venues de Paris, dont de nombreux anciens amis et collaborateurs de Bastiat.
Discours de Léon Say, ministre des finances.
Édition numérique réalisée par Monica Somandroiu, Institut Coppet
Messieurs, vous m’avez fait un grand honneur en m’appelant à présider cette cérémonie. Je le dois au nom que je porte; vous avez voulu associer le nom de Jean-Baptiste Say à celui de Frédéric Bastiat. La fête que vous donnez est celle de l’économie politique.
Quelle n’est pas mon émotion de me voir, dans les lieux mêmes où Bastiat a passé sa jeunesse et presque tout son âge mûr, entouré dotant de personnes qui ont connu et aimé l’homme illustre dont nous consacrons aujourd’hui la gloire en inaugurant ce monument!
Bastiat vous a appartenu pendant quarante ans; nous ne l’avons eu que pendant six années, mais comme elles ont été brillantes les six années pendant lesquelles, sans cesser d’être à vous, il a été possédé, si j’ose ainsi m’exprimer, par la France tout entière!
Inconnu la veille et célèbre le lendemain, il a apporté à Paris les trésors de science qu’il avait puisés dans ses études au milieu de vous, et les trésors de bon sens et d’esprit dont la nature l’avait doué. Apôtre sans être sectaire, il faisait tous les jours, sur le grand théâtre où son mérite l’avait appelé, de nouvelles recrues pour cette belle cause de la liberté du commerce qu’il aimait avec tant d’ardeur, et qui était à cette époque la question principale de l’économie politique, celle même qui semblait alors absorber toutes les autres.
Il apprenait à ceux qui chez nous sont si facilement ignorants de ce qui se passe au-delà de nos frontières par quels efforts Cobden avait triomphé en Angleterre de préjugés séculaires. Il voulait nous faire imiter ces efforts et produire un de ces mouvements qu’il était si difficile de faire éclore dans la France paisible du gouvernement de Juillet. Les hommes mûrs l’admiraient, les hommes jeunes l’aimaient, et tout le monde se laissait séduire par sa parole et par le charme de manières qui ne nous paraissaient si aimables et si nouvelles que parce qu’elles étaient sincères, chaudes et vraies.
C’est la Ligue contre la loi des céréales, c’est l’entreprise gigantesque et patriotique de Cobden qui semble avoir mis le feu à l’imagination de Bastiat.
C’est en lisant un journal anglais, auquel, comme il le dit, il s’était abonné par hasard, que Frédéric Bastiat apprit l’existence de la Ligue. Ceci se passait en 1843. Il faut connaître les faits plus en détail; il lit la journal la Ligue; il traduit, au fur et à mesure qu’ils sont prononcés, les discours de Cobden, de Fox, de Bright, de Wilson, de Villiers; il entre par correspondance en relations avec Cobden, et, le 8 avril 1845, il lui écrit qu’il a traité enfin avec M. Guillaumin, dont le nom est resté si cher aux amis de la science, pour l’impression de Cobden et la Ligue.
Le livre s’ouvre par une introduction qui est un morceau capital sur la situation économique de l’Angleterre au moment où s’est produite l’agitation pour la Réforme; le reste est une suite de discours traduits et reliés les uns aux autres par quelques explications. Mais ce qui, au point de vue qui nous occupe, est le plus intéressant, c’est de retrouver Bastiat lui-même sous les traits des orateurs qu’il nous fait connaître. Il s’est approprié une partie de leur méthode, il s’est assimilé leur langage et l’a transporté dans son français, alors que, ne traduisant plus, il exprime plus tard ses propres pensées.
Lisez plutôt le discours dans lequel Fox raille si agréablement les protectionnistes qui veulent que le pays se suffise à lui-même.
«…Voilà, dit Fox en parlant de la vie d’un lord, un cuisinier français qui prépare le dîner pour le maître et un valet suisse qui prépare le maître pour le diner. Milady, qui accepte sa main, est toute resplendissante de perles qu’on ne trouva jamais dans les huîtres britanniques, et la plume qui flotte sur sa tête ne fut jamais la queue d’un dindon anglais. Les viandes de sa table viennent de la Belgique; ses vins, du Rhin et du Rhône; il repose sa vue sur des fleurs venues de l’Amérique du Sud, et il gratifie son odorat de la fumée d’une feuille apportée de l’Amérique du Nord. Son cheval favori est d’origine arabe; son petit chien, de la race du Saint-Bernard sa galerie est riche de tableaux flamands et de statues grecques. Veut-il se distraire, il va entendre des chanteurs italiens vociférant de la musique allemande, le tout suivi d’un ballet français. S’élève-t-il aux honneurs judiciaires, l’hermine qui décore ses épaules n’avait jamais figuré jusque-là sur le dos d’une bête britannique. Son esprit même est une bigarrure de contributions exotiques. Sa philosophie et sa poésie viennent de la Grèce et de Rome; sa géométrie, d’Alexandrie; son arithmétique, d’Arabie; et sa religion, de Palestine. Dès son berceau, il presse ses dents naissantes sur du corail de l’océan Indien; et lorsqu’il mourra, le marbre du Carrare surmontera sa tombe. Et voilà l’homme qui dit: Soyons indépendants de l’étranger!»
N’est-ce pas du Bastiat tout pur, et ne croirait-on pas reconnaître la plume qui a écrit plus tard la pétition des fabricants de chandelles?
«Vous voulez, fait dire Bastiat aux fabricants de chandelles, réserver le marché national au travail national. Nous subissons l’intolérable concurrence d’un rival étranger placé, à ce qu’il paraît, dans des conditions tellement supérieures aux nôtres pour la production de la lumière, qu’il en inonde notre marché national à un prix fabuleusement réduit. Ce rival, qui n’est autre que le soleil, nous fait une guerre si acharnée que nous soupçonnons qu’il nous est suscité par la perfide Albion, d’autant plus qu’il a pour cette île orgueilleuse des ménagements dont il se dispense envers nous. Nous demandons qu’il vous plaise de faire une loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, abat-jour, contrevents, volets, rideaux, vasistas, œils-de-bœuf, stores, en un mot de toutes ouvertures, trous, fentes et fissures par lesquels la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons au préjudice des belles industries dont nous nous flattons d’avoir doté le pays, qui ne saurait sans ingratitude nous abandonner aujourd’hui à une lutte si inégale.»
Quand Bastiat écrivait ce pamphlet, il pensait à l’Anglais indépendant de l’étranger dans ses discours, et que Fox nous montre si dépendant du reste du monde par tous les détails de sa vie. Cependant, le style de Bastiat a plus de finesse. Il a pris l’humour anglais, mais il l’a un peu dégrossi.
Cobden, Bright et les autres ligueurs doivent beaucoup à Bastiat, qui a rendu leurs noms populaires dans notre pays; mais Bastiat leur doit beaucoup aussi[1], car il a été leur élève, et sa manière incisive, pénétrante, pleine de bon sens et d’ironie, il la leur doit en grande partie. J’ai vu, et c’est un des souvenirs les plus intéressants de ma jeunesse, j’ai vu Bastiat et Cobden assis l’un à côté de l’autre sur la même plate-forme dans un de ces grands meetings anglais où la Réforme était célébrée. Ils étaient bien dissemblables l’un de l’autre. Cobden était le Nord et Bastiat le Midi; mais, en les voyant côte à côte, émus par les mêmes discours, se laissant aller aux mêmes applaudissements, et reçus avec les mêmes acclamations, on sentait qu’ils se ressemblaient et par le cœur et par l’esprit. Leur devise à tous deux n’était-elle pas la même? Ils étaient les hommes de la justice, de la paix et de la liberté.
Tout plein des souvenirs de la Ligue, Bastiat avait fondé à Bordeaux avec Dufour-Dubergier une association en faveur de la liberté commerciale puis, installé à Paris, il réchauffait le zèle des économistes. Il instituait avec Dunoyer, Faucher, Adolphe Blanqui, mon père et tant d’autres[2], une ligue à la mode anglaise; il créait enfin, en 1846, le journal le Libre Echange, avec cette triple devise «La vie à bon marché. On ne doit payer d’impôt qu’à l’Etat. Les produits s’achètent avec des produits.» Des réunions avaient lieu dans la salle Montesquieu, sous la présidence du duc d’Harcourt; des discours étaient prononcés et étaient écoutés avec un intérêt croissant par un auditoire de 2,000 personnes. Le mouvement était né; il grandissait. Cette belle campagne se poursuivit jusqu’en 1848.
La révolution de Février devait changer bien des choses; le cadre et le fond des discussions n’est plus le même. L’économie politique, dont tous les efforts se tournaient en 1847 contre le système protecteur, va être obligée de faire face à de nouveaux adversaires. Elle va se trouver en lutte avec les socialistes. Bastiat, nommé par vous membre de l’Assemblée nationale, se jette avec ardeur dans la mêlée.
C’est l’époque où sa plume a produit les écrits les plus parfaits. Aux petits pamphlets sur la protection succèdent les petits pamphlets sur le socialisme la Propriété, l’Etat, la Loi, et tant d’autres. Mais voici bientôt une guerre d’un nouveau genre. Dans le journal même de Proudhon, Bastiat réfute les doctrines du célèbre socialiste. Le talent de l’écrivain s’élève avec les sujets qu’il traite. On sent qu’il livre des batailles sérieuses; la liberté du commerce, la protection deviennent des incidents la grande doctrine qui domine tout est celle de la liberté de l’individu il faut sauver l’individu de ce panthéisme nouveau qui absorbe l’humanité dans l’Etat. Rien n’est saisissant comme cette discussion qui revêt toutes les formes, qui se poursuit au milieu des incidents les plus graves de la politique, et dans laquelle Bastiat atteint décidément le premier rang comme écrivain et comme polémiste. Mais sa santé s’use dans le travail et dans l’activité de la vie politique. II y perd aussi, en même temps que sa santé, un peu de ses illusions de solitaire il croyait facilement trouver dans ses adversaires des hommes de bonne foi; il s’apercevait, maintenant qu’il était au fort de la bataille, qu’on a le plus souvent pour adversaires des hommes de parti pris, et que, si le parti pris n’est pas la mauvaise foi, il produit presque toujours les mêmes conséquences. Dans sa polémique avec Proudhon, Bastiat avait montré une patience que beaucoup de personnes avaient trouvée excessive. Aussi prit-il enfin le parti de clore sa longue et curieuse controverse par les paroles qui suivent
« Est-ce à dire que j’aie négligé les arguments de M. Proudhon? Je montrerai que j’ai répondu à tous, et d’une manière si catégorique, qu’ils les a tous successivement abandonnés. Je n’en veux que cette preuve M. Proudhon a fini par où on finit quand on a tort; il s’est fâché. »
Si j’ai parlé de Bastiat polémiste, si j’ai mis ses qualités de lutteur au-dessus de toutes les autres, ce n’est pas que j’oublie son livre doctrinal sur les Harmonies économiques, dans lequel il développe cette belle idée philosophique que tous les intérêts légitimes sont harmoniques. Ce livre est un des livres les plus élevés qui aient été produits par l’Ecole économique moderne; mais je suis obligé de passer, et je ne puis le juger en passant. Tous ceux qui connaissent Bastiat connaissent ses Harmonies, et tous aiment l’auteur autant qu’ils l’admirent pour le livre qu’il a écrit, et cependant c’est une œuvre incomplète, qui manque des développements que le grand économiste lui aurait donnés dans la suite si sa carrière n’avait pas été si courte. Cet ouvrage, quelle que soit sa valeur, aura dans les générations futures moins da retentissement que ses écrits polémiques.
Je ne voudrais pas prolonger ce discours; ce n’est le moment ni de faire une analyse des œuvres de Bastiat, ni d’écrire une histoire de sa vie; mais je n’aurais pas rempli jusqu’au bout mes devoirs envers sa mémoire si je n’avais pas parlé du rôle qu’il a joué dans nos assemblées politiques.
Il n’était pas homme de parti, ce qui l’a empêché de jouer un rôle politique. Dans le gouvernement parlementaire, qui n’est pas autre chose que le gouvernement du pays par les partis, il est impossible d’avoir une action sérieuse sur les affaires quand on ne subit pas jusqu’à un certain point la discipline du parti dont on veut faire triompher les idées et dont on veut voir réaliser le programme. Je ne veux pas faire ici de théorie constitutionnelle, ni vous dire comment le gouvernement par les partis a pu avoir chez nous et ailleurs les plus heureux résultats. Toujours est-il que Bastiat avait une personnalité trop marquée pour être un parlementaire complet.
Il avait accepté la République et désirait qu’on la fît vivre. C’était, à proprement parler, un républicain conservateur. Envoyé par vous à l’Assemblée nationale, puis à l’Assemblée législative, il fut constamment libéral, toujours indépendant et souvent isolé. Dans sa circulaire de 1849, il disait:
«Vous pouvez comprendre ma ligne de conduite ce qu’on me reproche, c’est précisément ce dont je m’honore. Oui, j’ai voté avec la droite contre la gauche quand il s’est agi de résister au débordement des fausses idées populaires; oui, j’ai voté avec la gauche contre la droite, quand les légitimes griefs de la classe pauvre et souffrante ont été méconnus.»
Quelques mois plus tard, il écrivait ce qui suit dans une lettre livrée depuis peu à la publicité :
«Les élections n’auront lieu qu’en 1854; ne portons pas si loin notre prévoyance; je sais dans quel esprit les électeurs m’ont nommé et ne m’en suis jamais écarté. Ils ont changé; c’est leur droit. Mais je suis convaincu qu’ils ont mal fait de changer. Il avait été convenu qu’on essayerait loyalement la forme républicaine pour laquelle je n’ai, quant à moi, aucun engouement; peut-être n’eût-elle pas résisté à l’expérience, même sincère, alors elle serait tombée naturellement, sans secousse, de bon accord, sous le poids de l’opinion publique au lieu de cela, on essaye de la renverser par l’intrigue, le mensonge, l’injustice, les frayeurs organisées, calculées, le discrédit; on l’empêche de marcher on lui impute ce qui n’est pas son fait, et on agit ainsi contrairement aux conventions, sans avoir rien à mettre à la place.»
N’aurais-je pas le droit de dire, après avoir cité ces deux passages, que Bastiat eût été avec nous dans l’œuvre que nous avons entreprise de fonder la République conservatrice? Le grand économiste s’est rencontré sur ce terrain avec le grand homme d’Etat que la France a perdu il y a bientôt une année. Bastiat et Thiers semblaient être les champions des idées les plus contradictoires; l’un était l’apôtre du libre-échange, et l’autre était le défenseur convaincu de la protection. Ils se sont pourtant rencontrés deux fois, parce que l’un et l’autre étaient doués du plus rare bon sens et du patriotisme le plus élevé. La première fois, c’était en défendant la propriété si vigoureusement attaquée par le communisme en 1848. Je me rappelle encore les effets de la défense vigoureuse de Bastiat et de Thiers. Ils avaient chacun leur point de vue, ils avaient chacun leur clientèle; ici, on suivait le raisonnement scientifique précis et pressant de l’économiste: là, on était entraîné par le bon sens philosophique de l’homme d’Etat. La seconde fois qu’ils se sont rencontrés, c’est sur le terrain de la république modérée; mais, s’ils ont pu se donner matériellement la main dans la première rencontre, ce n’est qu’à travers les années qu’ils se rejoignent dans la seconde. Les paroles prononcées en 1850 par Bastiat, sur la nécessité de pratiquer sincèrement la République, Thiers n’a pu les répéter que vingt-deux années plus tard.
Mais quittons la politique; aussi bien Bastiat, quoique très-fidèle à ses opinions libérales, n’y est-il entré que par occasion. Il ne s’en servait que comme d’un théâtre sur lequel il pouvait faire jouer ses pièces.
Sa passion dominante était l’économie politique. Son héros était l’homme usant librement, sans faire obstacle à la liberté des autres, des facultés dont la nature l’avait doué. Il le voulait maître de son travail et de ses biens, et ne pouvait pas croire qu’il pût l’être sans la liberté de l’industrie et sans la liberté du commerce.
N’est-ce pas le lieu de nous demander si nous avons profité de l’exemple et de l’enseignement de Bastiat, et si nous avons fait après lui tout ce qu’il fallait faire pour servir la cause qu’il a défendue avec tant d’éclat?
La politique commerciale inaugurée en 1860, et qui a été si féconde en résultats heureux, nous a fait un bien dont nous jouissons comme on jouit de la santé, pour ainsi dire, sans nous en apercevoir.
C’est cette jouissance paisible qui explique comment les amis de la liberté commerciale se sont les uns après les autres successivement endormis. Les prohibitions disparues, et la douane laissant entrer des produits jusqu’alors inconnus, les échanges internationaux s’accroissant d’année en année et nous procurant des débouchés nouveaux, la richesse publique augmentant dans des proportions inespérées sans discontinuité et nous permettant de nous relever avec éclat de nos désastres, tout a crée peu à peu autour de nous comme une atmosphère naturelle qui semble avoir toujours existé.
Il a fallu qu’on craignît un retour aux idées du passé pour ramener soudainement les esprits, d’abord à des souvenirs, ensuite à des réflexions dont on avait perdu l’habitude. Aussi, ne s’est-on pas remis assez promptement sur la vraie voie. On n’a pas songé aux principes qui paraissaient être des armes rouillées. Dans nos discussions actuelles, je regrette de le dire, la doctrine est absente. On parle au jour le jour sur des détails, on redit des choses d’il y a trente ans, on se perd dans des enquêtes cent fois faites[3].
Le grand point de vue, le point de vue de l’économie politique, celui que Bastiat a si éloquemment mis en lumière, le point de vue du consommateur, paraît oublié.
Le consommateur, c’est pourtant tout le monde; c’est en réalité le pays lui-même qui demande à s’approvisionner librement au plus bas prix possible sur tous les marchés du globe.
Mais le consommateur ne parle plus; Bastiat était sa voix; Bastiat n’est plus, il n’a plus de voix.
On ne raisonne plus aujourd’hui, quand on ne raisonne qu’au point de vue des producteurs.
C’est à eux qu’on demande si la législation les gêne. On oublie de faire la même question aux consommateurs, et on trouve cet oubli bien naturel, puisqu’il n’y a personne pour répondre en leur nom.
Est-ce à dire que les producteurs doivent être tenus à l’écart, qu’on ne doit pas écouter leurs plaintes? Loin de là! Car c’est en étudiant leurs besoins qu’on apprendra les transitions qu’il faut ménager, les droits acquis qu’il faut respecter, la juste mesure enfin qu’il faut toujours garder. Seulement, ces tempéraments sont du ressort de l’administration ils constituent l’art du gouvernement. Ce n’est pas de la doctrine et je regrette de ne plus voir flotter dans les airs avec la même fierté qu’autrefois ce grand drapeau du libre-échange sur lequel Bastiat écrivait naguère : « On ne doit payer d’impôts qu’à l’État. »
[1] Au colonel Thompson notamment qui a écrit, comme lui, de petits tracts contre les protectionnistes. (Note de la Rédaction.)
[2] Parmi ceux qui payèrent le plus de leur personne, il y a lieu de citer Anisson Duperron, duc Eug. d’Harcourt, pairs de France; Michel Chevalier, Ch. Coquelin, Fonteyraud, Joseph Garnier, Molinari, Wolowski, publiciste3; Paillottet, D. Potonié, négociants; à Bordeaux, Duffour-Dubergier, maire, Campan et Bruuet, secrétaires de la Chambre de commerce; à Lyon, Bossette, président de la Chambre de commerce, etc. (Note de la Rédaction.)
[3] Ce reproche nous plait, surtout dans la bouche d’un ministre; mais il ne s’adresse certainement pas aux promoteurs et aux défenseurs du traité de commerce et de la réforme douanière, encore moins aux journaux économistes. Quant au consommateur, il a toujours été la pierre angulaire de la dialectique économique. (Note de la Rédaction.)
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