Économiste de l’Ecole Autrichienne et traducteur d’une douzaine de langues en français et en anglais, François Guillaumat a publié les livres en français de Murray Rothbard et demeure le principal traducteur des textes de Hans-Hermann Hoppe.
Plus récemment, il est devenu spécialiste de l’ex-Yougoslavie, puis analyste de la politique intérieure américaine ; il traduit en ce moment un livre du brésilien sur l’art de la séduction.
Il a enseigné à Paris V, Lille II et Dauphine et écrit de nombreux textes principalement théoriques en économie et en philosophie politiques.
En économie, sa référence est Ludwig von Mises par l’intermédiaire de Murray Rothbard ; en philosophie de la connaissance c’est Ayn Rand, même si Claude Tresmontant lui a prouvé l’existence de Dieu et enseigné le peu qu’il sait de la théologie. Sans se faire d’illusions sur la possibilité actuelle d’une société sans état, il tient qu’on ne peut analyser les principes politiques que dans les termes de l’anarcho-capitalisme tel que récemment enrichi par Hans-Hermann Hoppe.
Il analyse ici l’étatisme d’un point de vue à la fois logique, insistant sur la contradiction pratique et en particulier le vol de concepts comme moyen privilégié d’identifier les erreurs de raisonnement, et économique, exposant le Charlatanisme Ordinaire des économistes contemporains qui refusent de tirer les conséquences, pour les rationalisations de l’étatisme, de faits qu’ils reconnaissent par ailleurs comme absolument vrais.
D’où sa dénonciation de l’emploi fallacieux, illégitime, de notions liées à la propriété, à la valeur et aux prix dans le discours des “économistes” contemporains, ses Conclusions de Bitur-Camember sur les ravages et l’échec garanti des interventions de l’état, et son analyse des effets de l’Irresponsabilité Institutionnelle qu’elles entretiennent sur la perception de ses problèmes par la société.
Cet entretien vous est proposé en trois parties.
Grégoire Canlorbe: Le passage du positif au normatif, de la description du monde tel qu’il est aux prescriptions sur ce que le monde devrait être, est un problème épistémologique bien connu. Au sein de la tradition libérale, les auteurs jus-naturalistes, tels que Locke, Bastiat et Rothbard, tiennent la propriété privée légitime (i.e. acquise sans violence) pour un droit naturel, i.e. qui se déduit de la nature humaine.
Il est souvent argué que cette position philosophique n’est pas valable en ce sens qu’elle infère un devoir-être sur la base de l’être, ce qui constitue une aberration logique. En tant que libéral anarcho-capitaliste et défenseur revendiqué de « la propriété naturelle», que répondriez-vous à cette critique récurrente ?
François Guillaumat: Après avoir longtemps été admirateur de Karl Popper, donc dupe de l’affirmation suivant laquelle les normes ne sauraient se déduire des faits, j’inviterais ceux qui me succèdent à parcourir les trois phases habituelles de la conversion intellectuelle : le chemin singulier suivi pour découvrir l’erreur, puis la découverte des innombrables occasions manquées de s’en apercevoir, et enfin une démonstration ancrée dans un cadre philosophique plus étendu.
Le chemin singulier, c’est la découverte progressive de toutes ces situations où l’économiste se sera rendu compte que sa science spécifique, qui se soucie de distinguer le vrai du faux en matière de causalité sociale, permet de présenter certains choix comme absurdes, puisqu’ils ne peuvent aboutir aux résultats qu’ils prétendaient viser : ce que même les adeptes du subjectivisme normatif reconnaissent au moins implicitement.
Cette phase-là se résume et s’achève par la réplique de Rothbard à Mises, disant que si les jugements de valeur ne sauraient être que subjectifs, indépendants des faits de la réalité, alors qu’importe de la connaître ou non, cette réalité-là ?
Oui, si le subjectivisme normatif est vrai, à quoi sert de connaître les faits ?
Rothbard lui-même avait démontré, paradoxalement sans s’en apercevoir (cf. dans L’éthique de la Liberté le sophisme pseudo-universaliste de « l’uniforme vert réglementaire ») qu’en philosophie politique au moins, le critère seul de la cohérence logique non seulement permet de circonscrire le domaine de l’action rationnelle mais conduit à une définition non contradictoire unique de l’acte juste, comme respectant le critère de la propriété naturelle.
Une fois passé le premier frisson que l’on éprouve à se retrouver du Mauvais Côté du Positivisme Officiel (au moins dans l’Université), on se rend compte que leur fameux subjectivisme normatif, les subjectivistes eux-mêmes ne s’y conforment jamais : ne les voit-on pas, après qu’ils ont sentencieusement disqualifié en tant que tel tout raisonnement philosophique normatif, multiplier les jugements de valeur au nom de leur (prétendue) Science descriptive ?
Et cette contradiction-là va bien au-delà de la Sophistique Technocratique ordinaire, où tout rapport logique fait défaut entre les fameux « chiffres » (presque toujours dépourvus de fondement en théorie de la valeur) et les politiques dont ils sont le prétexte :
c’est le fait même de raisonner à l’appui d’une norme quelle qu’elle soit qui implique qu’on y a renoncé, au subjectivisme normatif : par le seul fait qu’il est un « isme » c’est-à-dire un parti pris de penser et d’agir d’une certaine façon, c’est en vertu de ses propres principes et définitions que le subjectivisme normatif est arbitraire et par conséquent se disqualifie lui-même.
Pour sa part, Ayn Rand appelait « vol de concept » le fait de se servir d’une notion dont, à un titre ou à un autre, on nie les fondements dans la réalité objective : contradiction qui bien entendu réfute tout énoncé qui en ferait usage.
Le critère du Vol de concepts est aujourd’hui l’outil principal de ce qu’elle appelait le « Détective philosophique », celui qui débusque les erreurs de raisonnement, parce que la pensée contemporaine perd de vue aussi bien la hiérarchie que la dépendance réciproque des définitions telles qu’elle les a décrites dans son Introduction à l’épistémologie objectiviste.
Et si elle les perd, c’est parce qu’elle est marquée par ce que Karl Popper, qui en était dupe, appelait le nominalisme, lequel prétend que les définitions des mots seraient arbitraires et conventionnelles, donc indépendantes des lois de la réalité ; comme l’emploi d’un mot implique l’existence d’une chose, dotée de certaines caractéristiques – sa nature, disent les philosophes réalistes – une pensée, ou soi-disant telle, qui nie la possibilité d’une définition objective se retrouvera minée par les contradictions internes que ce parti pris aura multipliés entre les présupposés, et à un moindre degré les implications, de la définition des mots dont elle se sert.
Et cela affecte bien sûr toute la pensée : la philosophie normative n’étant en fait qu’une définition du Bien, l’absurdité du subjectivisme en la matière n’est qu’un exemple parmi d’autres des absurdités auxquelles le nominalisme conduit.
Et absurdités-là, on s’aperçoit qu’elles sont encore plus nombreuses qu’on ne l’imaginait lorsqu’on a compris, avec Hans-Hermann Hoppe, que toute action implique certaines affirmations, que l’on peut entre autres confronter au discours parlé pour repérer des contradictions. Il s’en est servi pour prouver que la propriété de soi est axiomatique (« si je dispose de mon corps pour parler, j’affirme implicitement que j’en suis le propriétaire »), mais on peut aller au-delà : agir dans un certain sens, c’est affirmer non seulement qu’on a le Droit de le faire, mais que c’est une bonne chose, que l’on sait comment agir, qu’on en attend un certain résultat, entre autres cet excédent de la valeur sur le coût de l’action que l’on appelle profit, etc. : la liste demeure ouverte.
C’est donc dans l’action que se trouve le lien naturel entre l’être et le devoir faire, et c’est tout naturellement, qu’il est revenu à un praxéologiste, comme l’avait remarqué Rothbard, d’avoir de nouveau comblé, par l’intermédiaire des affirmations implicites de l’action, et des contradictions pratiques qui peuvent exister entre ce discours implicite et ce qu’on affirme par ailleurs expressément, le fossé apparent inventé par les fausses philosophies contemporaines entre les faits et les normes.
La notion de contradiction pratique n’a donc pas encore livré tout son potentiel ; on peut même y voir, dans l’état de la pensée contemporaine, une porte d’accès privilégiée vers la découverte du vrai et l’exposition des erreurs : songeons seulement aux rationalisations de l’Esclavagisme étatiste qui présupposent que les hommes de l’état disposeraient d’une « information parfaite » sur des faits dont on est au contraire certain qu’ils ne pourront jamais l’avoir…
C’est que le subjectivisme normatif n’est pas toujours une erreur innocente, mais demeure au contraire un instrument majeur de l’arbitraire politique, dans la mesure où il disqualifie a priori la morale commune et le Droit naturel qui condamnent l’intervention de l’Etat : « Tu ne voleras pas, tu ne désireras pas injustement le bien d’autrui, etc » : seuls les voleurs et les assassins ont intérêt à ce que la définition du vol et de l’assassinat passe pour une affaire d’émotion subjective et les hommes de l’état sont de très loin les pires voleurs et les pires assassins : sous le masque du « pluralisme » et du scientisme, ils censurent les opinions pour que ça ne se sache pas.
A la 27° minute de La Normalophobie, émission que j’ai faite avec Georges Lane sur Lumière 101, je détaille plus avant le rôle que le nominalisme, avec son expression politique à travers le subjectivisme normatif, joue au service de l’Esclavagisme Absurdiste du Socialisme Pseudo-Démocratique.
Grégoire Canlorbe: Sous quelles circonstances et pour quels motifs êtes-vous venu à la philosophie de la propriété naturelle ? Quel a été l’élément déclencheur de votre conversion ?
François Guillaumat: Quand Georges Lane a voulu me démontrer que les prétendues « externalités », pour les économistes le Prétexte Numéro Un des Usurpations étatiques, ne sont qu’un mirage conceptuel, c’est-à-dire que la théorie est absurde en plus d’aboutir à des conclusions arbitraires comme l’avait remarqué Rothbard, j’ai mis six années à comprendre pourquoi : je suis donc plutôt lent à la détente, et si j’ai découvert deux ou trois choses, c’est pour avoir commencé tôt et continué longtemps.
Comme tout le monde en France, j’avais d’abord gobé tous les mensonges et sophismes de la Pseudo-Démocratie Socialiste. Pire encore, j’avais commencé par faire Sciences Po, section « Service public », laquelle n’est, pour reprendre l’expression de René de Laportalière, qu’une « fabrique d’alibis » pour l’Esclavagisme Absurdiste de la Caste Exploiteuse. Les professeurs étaient sincères et bienveillants, pourquoi m’auraient-ils raconté des mensonges ? Et je les ai tous admirés, à l’exception de Laurent Fabius.
J’avais quand même remarqué trois choses :
Premièrement, en deuxième année on y discutait des politiques économiques et sociales sans tenir compte de la théorie économique apprise en première année – y compris pour les vérités élémentaires de la théorie des prix, comme le fait que le salaire minimum n’est qu’une interdiction de travailler et absolument pas une garantie de revenu.
Deuxièmement, j’avais quand même compris que, pour que les hommes de l’état imposent leur prétendue « justice sociale », il leur faudrait un pouvoir totalitaire, et que cette condition-là, bien qu’absolument nécessaire, ne serait toujours pas suffisante.
Enfin, dans le fatras des « explications » de l’inflation qui pullulaient à l’époque, j’avais été contraint par le raisonnement logique de conclure que tous les prix ne peuvent pas monter indéfiniment si la quantité de monnaie ne s’accroît pas, opinion qui à l’époque était fort mal vue et taxée de « simplisme » : comme pour le salaire minimum, c’était là une vérité inéluctable parce qu’en fait elle est vraie par définition ; mais je n’en étais certes pas à professer que la théorie économique n’est qu’une branche de la logique, et certes pas une science expérimentale.
C’est alors que je suis tombé sur les écrits de Henri Lepage avec son flair pour nous présenter les auteurs contemporains : Friedman, Hayek, Buchanan, Rothbard…
Ensuite, Paul Blair m’a fait découvrir Ayn Rand puis, paradoxalement car il est resté pseudo-expérimentaliste, Florin Aftalion qui m’a amené à lire Mises, ce que j’avais d’abord refusé de faire pendant un an et demi… parce que celui-ci disait que la théorie économique n’est pas une science expérimentale !.
Cela dit, au-delà de ces accidents de parcours qui accélèrent votre compréhension, si on veut réfléchir sur les conditions générales d’une telle conversion, il faut constater qu’à de rares exceptions près, on devient « libéral » quand on s’est progressivement aperçu que les politiques économiques et sociales échouent à réaliser leurs objectifs, réels comme prétendus, bien avant d’identifier les raisons logiques fondamentales pour lesquelles elles ne le peuvent jamais.
C’est ensuite qu’on se rend compte non seulement que la philosophie politique est la discipline intellectuelle qui permet de juger ces politiques mais qu’elle est la seule à pouvoir le faire : en d’autres termes que, pour juger les politiques économiques et sociales, la philosophie politique est à la fois nécessaire et suffisante, et que la théorie économique n’est utile que comme un double : double de même nature, puisque les moyens de preuve sont les mêmes (« la validité des concepts et la cohérence du raisonnement »), et qu’elle a presque le même objet, étant donné que ce qui est injuste est destructeur et réciproquement ; ce double est très utile puisqu’il permet au philosophe politique de repérer des erreurs qui lui auraient échappé autrement, mais il n’est pas logiquement nécessaire et les plus grands philosophes peuvent par conséquent s’en passer.
La morale commune et le Droit naturel, c’est-à-dire les normes que chacun reconnaît vis-à-vis d’autrui et auxquelles il se conforme dans sa vie de tous les jours, quand il ne se rêve pas en homme de l’état, sont donc suffisantes pour juger les politiques et les institutions ; bien entendu, comme pour l’abandon du subjectivisme normatif, en se retournant on repère toutes les occasions qu’on avait eues de s’en rendre compte, et qu’on a manquées faute d’oser tirer les conséquences de ce qu’on savait déjà de science certaine. La plupart des gens ont besoin qu’on leur prenne la main pour les leur faire tirer, ces conséquences, et c’est le rôle que jouent aujourd’hui Rothbard, Ayn Rand et Hoppe, bien plus que Mises et Hayek, meilleurs économistes que philosophes.
Grégoire Canlorbe: Vous écrivez : « L’économiste qui refuse de reconnaître les Droits de propriété ou, comme c’est le plus souvent le cas, se met à oublier qu’il l’a fait au départ de son raisonnement, dit littéralement n’importe quoi : son discours n’est plus qu’une litanie absurde, née d’un vol de concepts. »
Pourriez-vous expliciter et développer cette idée d’un « vol de concepts » commis par tout économiste qui suggère le bien-fondé de certaines entorses à la propriété naturelle ?
François Guillaumat: En l’espèce, la question de savoir si la propriété est naturelle ou non n’est pas nécessairement pertinente et peut même égarer le raisonnement, comme c’est arrivé à Amartya Sen : dans « The Impossibility of a Paretian Liberal », celui-ci invente de prétendus « écarts à l’optimum » qui soi-disant naîtraient de la propriété naturelle, sans voir que c’est n’importe quelle configuration des contraintes de propriété, quelles qu’en soient la nature et l’origine, qui donnerait l’occasion de soi-disant « identifier » des écarts de ce genre à partir du moment où l’on accepterait sa manière sophistique, arbitraire et absurde, d’envisager leurs conséquences.
Ce qui est pertinent, donc, c’est qu’en économie, on ne peut pas seulement définir une représentation théorique sans préciser à quelles contraintes de rareté se confrontent les personnes qui agissent, puisque tous leurs jugements de valeur en dépendent :
— sans contrainte de rareté, pas de valeur du tout (dans la plupart des cas, « l’air est gratuit ») ;
— dans l’autre sens, à contrainte exceptionnelle, valeur anormalement élevée : que l’on songe à Robinson Crusoe quand il n’avait que quelques clous pour bâtir ses abris et ses enclos !
Dans le cadre de la société, la contrainte de propriété – ce que j’ai effectivement le droit de faire, avec quoi et quand, représente une contrainte de rareté essentielle, sans laquelle on ne peut tout simplement pas raisonner sur l’économie.
Le vol du concept de propriété par le Charlatanisme Ordinaire se fait de deux manières :
— directe d’une part,
— et d’autre part indirecte par le biais de la valeur, laquelle devient alors elle-même le concept directement volé, les deux concepts étant intimement liés.
Vole directement le concept de propriété l’économiste, ou soi-disant tel, qui prétend « justifier » l’intervention de l’état par ses rationalisations principales que sont les prétendues « externalités » ou les prétendus « monopoles sur un marché libre ».
En effet, ces rationalisations traitent le Droit de propriété à la fois comme s’il existait – comme condition nécessaire pour définir leurs représentations théoriques, et comme s’il n’existait pas — pour contester certaines de ses conséquences : on est dans le monde d’Alice au Pays des Merveilles, pour reprendre l’expression de Georges Lane.
Ces rationalisations présentent l’exercice paisible de leur Droit de propriété par leurs victimes désignées non pas comme la réalisation même de l’« optimum » économique tel qu’ils l’ont eux-mêmes implicitement défini en postulant l’existence des contraintes de rareté comme condition nécessaire de leurs représentations théoriques, mais, au prix d’une contradiction qui devrait être manifeste, comme un obstacle à la réalisation de cet « optimum » : arbitrairement, ils dénoncent comme un « problème » certaines des conséquences naturelles du fait que, par hypothèse, personne ne peut faire ce qu’il veut avec ce qui n’est pas à lui, et qui découlent du fait de la contrainte de propriété en tant que telle.
En d’autres termes, ayant postulé l’existence des Droits de propriété, avec toutes leurs implication logiques parce que c’était une condition nécessaire pour définir leur « modèle » y compris l’« optimum » qui y est associé, ils font ensuite comme si ces Droits ne devaient pas avoir certaines des conséquences qu’ils ont naturellement.
La définition de cet « optimum »-là étant strictement déterminée par ces Droits de propriété-là, ils volent le concept de propriété en prétendant leur opposer quelque « optimum » que ce soit : car, dans ce type d’analyse, tout « optimum », s’il existe, est déterminé par les contraintes postulées au départ ; on ne peut donc pas définir un « optimum économique » indépendamment des Droits de propriété tels qu’on en a postulé l’existence, et encore moins contre eux.
En prônant l’intervention de l’état, ce qu’ils recommandent en fait c’est une autre configuration des Droits de propriété, mais celle-ci déterminerait un autre optimum, sans rapport avec le premier et impossible à comparer avec lui dans ce contexte.
Et c’est alors que, à l’occasion de leur vol direct du concept de propriété, apparaît le lien intime entre le vol du concept de propriété et le vol du concept de valeur : car cette comparaison-là, ils prétendent quand même la faire, et cela impliquerait nécessairement que l’on puisse mesurer, et soustraire entre eux les jugements de valeur des agresseurs étatiques et de leurs victimes pour parvenir à un solde net qu’ils appelleraient « accroissement de l’utilité sociale ».
Or, la valeur n’est pas mesurable : les jugements de valeur sont des actes de la pensée au moment d’agir, qui ne se prêtent donc à aucune mesure, aucune comparaison ni addition ni solde entre les personnes ; et tous les économistes le savent, qui se réfèrent sans cesse au Critère de Pareto, lequel n’a été inventé que pour tenir compte, justement, de cette impossibilité.
Il s’ensuit que toute prétendue « comparaison de coûts et d’avantages » entre les personnes, a fortiori entre des groupes de personnes, est entièrement dépourvue de fondement en théorie de la valeur et qu’elle est, de ce fait, pure charlatanerie :
en économie, si on peut juger les contraintes de propriété, ça ne peut se faire que par référence à la métaphysique de la production c’est-à dire, dans la pratique, à la Propriété Naturelle des philosophes politiques, ce qui est injuste étant destructeur et réciproquement ; c’est pourquoi, entre autres, la Démonstration de Bitur-Camember s’y réfère expressément pour décrire les « investissements » dans la politique comme autant de pseudo-investissements, perdus pour toute production réelle.
On notera à cette occasion la deuxième manière dont le critère du vol de concepts permet de déceler les erreurs de raisonnement :
Dans le cas du subjectivisme normatif, le sophiste contredit donc réfute lui-même son faux principe en raisonnant à l’appui d’une norme, pratique qui (entre autres, de ce fait) est en soi licite et même nécessaire ;
dans le cas des prétendues « comparaisons coûts/avantages », c’est la pratique qui se trouve disqualifiée par le fait qu’elle méconnaît un principe que le sophiste lui-même a reconnu comme vrai.
Cette sophistique qui vole le concept de valeur en prétendant s’en servir alors qu’elle méconnaît sa nature, on l’appelle utilitarisme en science économique : elle y est l’un des grands fleurons dans la panoplie de son Charlatanisme Ordinaire alors que son inventeur, Jeremy Bentham, reconnaissait déjà en privé son caractère totalement fallacieux tout en la continuant à la pratiquer :
‘C’est en vain que l’on parle d’ajouter des quantités qui, après cette addition, continueraient comme devant ; le bonheur d’un homme ne sera jamais le bonheur d’un autre […]
‘vous pourriez tout aussi bien feindre d’additionner vingt pommes avec vingt poires […]
‘cette additivité des bonheurs de différents sujets […] est un postulat sans l’admission duquel tout raisonnement pratique est remis en cause.’
Ce texte de Bentham a été retrouvé dans ses papiers personnels par Elie Halévy
(The Growth of Philosophical Radicalism, p. 495.)
Cependant, l’utilitarisme ne vole le concept de propriété qu’indirectement, par le truchement de l’« optimum » implicite, en l’espèce indéfinissable, dont il prétend soi-disant « rapprocher ».
Le Charlatanisme Ordinaire des économistes mathématiciens les a conduits à pratiquer une autre manière de voler le concept de valeur en dénaturant celle-ci sous la forme de prétendues « fonctions d’utilité » (avec leur corollaire, les prétendues « courbes d’indifférence).
La notion est implicitement pseudo-expérimentaliste, dans la mesure où elle prétend réduire les jugements de valeur à des réactions mécaniques, en formant des « hypothèses » qu’ils voudraient statistiquement « vérifiables » sur leurs prétendus « déterminants ».
Comme, dans la réalité, ces jugements de valeur sont des actes de la pensée au moment d’agir face à une contrainte, actes de la pensée dont on ne peut rien savoir en-dehors de l’action effective, les gloses sur les raisons d’agir des individus, a fortiori lorsqu’on ne peut pas observer leur action, n’appartiennent pas à la théorie économique mais à l’art de la prévision, qui est une discipline historique (laquelle peut faire usage, entre autres, des résultats de la psychologie expérimentale).
En soi, le vol du concept de valeur par les prétendues « analyses » en termes de « fonctions d’utilité » ne vole pas le concept de propriété ; cependant, il a bel et bien conduit à de prétendues représentations théoriques des jugements de valeur qui, à force de méconnaître leur nature, l’ont totalement oublié.
Le Charlatanisme Ordinaire a une autre manière de méconnaître le fait que la valeur ne se mesure pas qui vole bien plus directement le concept de propriété, quand il pratique ce que François-René Rideau a identifié sous le nom de sophisme comptable, et que j’appelle pour ma part le Sophisme Pseudo-Comptable, pour le distinguer du Sophisme Anti-Comptable.
Le Sophisme Anti-Comptable viole les conditions d’une comptabilité rationnelle en se soustrayant à ses disciplines élémentaires : par exemple, en méconnaissant que toute richesse a une origine comme elle a une affectation, ce qui entretient le mythe de l’état-Père Noël, qui distribuerait des cadeaux venus on ne sait d’où.
Autre exemple connexe, oublier que toute action a un coût : seuls les théoriciens des Choix publics tiennent compte du fait que toute action politique a un coût pour celui qui agit.
Enfin, méconnaissent aussi les disciplines élémentaires de la comptabilité
— le protectionnisme, qui prend un gain pour une perte et une perte pour un gain (comme l’exposait Frédéric Bastiat) et
— le keynésianisme, dont les prétendus « multiplicateurs » sont, comme l’a signalé Rothbard, une inversion magique grotesque des rapports de l’arithmétique avec la réalité, appliquées aux sommes d’argent – aux quantités de monnaie — qui font l’objet de la comptabilité.
Le keynésianisme est également une Sophistique Pseudo-Comptable dans la mesure où, comme tout « raisonnement macroéconomique », il vole le concept de prix : pour reprendre les termes de Georges Lane, Keynes a donné
« naissance à une démarche qui consistera à considérer qu’on peut faire abstraction des prix en théorie économique, ou qu’il revient au même qu’un prix soit fixé par le marché ou qu’il soit fixé par les hifis ! »
(les HiFis, ce sont les Hauts Fonctionnaires dans la phraséologie de Michel de Poncins. Dans ce dernier cas, « publics » ou privés, ce n’est pas à des prix que l’on a affaire mais à des tarifs.)
En effet, le Sophisme Pseudo-Comptable viole les conditions d’une comptabilité rationnelle en méconnaissant ses conditions de validité : il consiste, dans une vaine tentative pour échapper au fait que la valeur n’est pas mesurable, à traiter ces mêmes sommes d’argent comme une prétendue « mesure » de substitution dans des conditions où ces sommes d’argent ne traduisent pas les jugements de valeur des personnes qui agissent ; c’est en volant ainsi le concept de valeur qu’il vole le concept de propriété, puisque c’est en se confrontant aux contraintes effectives auxquelles ils font face que les individus forment leurs jugements de valeur réels pour disposer de la richesse.
Le Sophisme Pseudo-Comptable commet un troisième type de vol de concepts, toujours associé à la propriété comme concept volé, à savoir qu’il vole le concept de prix, puisqu’il se sert de cette notion dans des conditions où elle ne peut pas s’appliquer.
Rappelons donc à quelles conditions, et dans quelle mesure les quantités de monnaie traduisent les jugements de valeur : dans tout échange effectif de monnaie contre quelque chose d’autre, l’« acheteur » démontre qu’à ce moment, il donne au moins autant de valeur à ce qu’il « achète » qu’à la quantité de monnaie qu’il aura livrée à la place.
C’est ce rôle des prix en monnaie comme repères de la valeur qui permet ce que Ludwig von Mises appelait le « calcul économique », et qui fait de la comptabilité en monnaie, avec les opérations financières éventuellement associées, le seul domaine de l’économie où l’emploi des mathématiques peut avoir un sens.
Il s’ensuit que les quantités de monnaie ne peuvent servir comme repères de la valeur que s’il s’agit de prix authentiques, c’est-à-dire de biens effectivement échangés par leurs propriétaires au moment où la transaction se fait.
En dehors de ces conditions-là, les quantités de monnaie n’ont plus aucun rapport avec les jugements de valeur effectifs, et il est sophistique, charlatanesque, de s’en servir pour quelque raisonnement économique que ce soit.
Ludwig von Mises avait identifié la forme extrême de ce vol du concept de prix quand, dans son fameux article de 1920, il avait conclu que le Planificateur Central du Socialisme ne pourrait jamais connaître la rareté relative des produits dont il se servirait, donc ne pourrait jamais procéder aux fameux « calculs » sur lesquels il aurait voulu fonder la prétendue supériorité de son système.
Illustration concrète de cette impossibilité, c’est en recopiant les prix des catalogues occidentaux que les planificateurs soviétiques affectaient les biens de production, comme le socialiste André Philip avait pu le constater à son grand dépit lors d’une visite en URSS dans les années 1950 :
peut-on illustrer de façon plus flagrante le vol du concept de prix ?
Pour autant, les Economistes Officiels, à la Samuelson, n’ont finalement admis que Mises avait raison qu’après l’effondrement du communisme, et sans nécessairement comprendre pourquoi.
Cependant, le vol du concept de prix ne se limite pas à la planification centrale sur le mode soviétique : en fait, la notion s’applique à tous les cas où les quantités de monnaie ne reflètent pas un échange volontaire entre propriétaires.
Et c’est bien le cas lorsqu’un homme de l’état dépense de l’argent qu’il a, avec ses complices, volé aux autres : c’est pour cela que la prétendue « comptabilité publique », qui recense des richesses n’appartenant littéralement à personne, n’est qu’un rituel magique sans rapport avec les raisons d’agir de ceux qui en disposent.
A fortiori de la prétendue « Comptabilité nationale », qui a le front d’ajouter à ses prétendues « mesures de la production » toute dépense faite par les hommes de l’état alors que, justement, ceux qui les subissent refuseraient de les payer s’ils avaient le choix. C’est doublement une Pseudo-Comptabilité, parce que
— non seulement la moitié des sommes d’argent qu’elle recense n’appartient à personne, mais qu’en outre
— les additions et autres opérations arithmétiques dont elle tire ses prétendues « mesures du produit national » portent sur des objets qui, en théorie de la valeur, ne sont pas commensurables :
double vol du concept de prix.
Quant aux prétendus « taux de croissance de la production » que les statisticiens prétendent en déduire, ceux-ci sont incapables de tenir compte du fait que l’effet naturel des progrès de la production est d’accroître la qualité des produits et de faire baisser leur prix : on l’observe de façon spectaculaire là où les progrès sont les plus rapides, comme dans l’informatique personnelle, où il n’existe aucune « mesure » qui permette de comparer la qualité d’un ordinateur d’aujourd’hui à celle d’un ordinateur d’il y a trente ans.
Et si les progrès de la production se traduisent normalement par des accroissements de la qualité et par des baisses de prix, comment les soi-disant « comptables nationaux » peuvent-ils calculer leurs prétendus « taux de croissance réelle de la production », eux qui ne recensent que des quantités de monnaie ?
Ils ont inventé de prétendus « indices de prix » pour soi-disant « en tenir compte », en même temps que des effets des politiques d’inflation imposées par les monopolistes de la monnaie ; mais comme il est impossible de « mesurer la qualité des produits », ces « indices » comportent une part d’arbitraire décisive, par définition impossible à connaître.
C’est donc de façon cruciale que leurs prétendus « taux de croissance de la production » dépendent des choix arbitraires qu’ils ont faits pour inventer un prétendu « indice général des prix » ; et le vol du concept de prix y est triple, puisque ce prétendu « indice des prix », au lieu d’être une quantité de monnaie qui s’échangerait sur un marché, ne traduit que les impasses de la pratique statisticienne.
C’est dire si les gloses récentes du dénommé Piquetout sur de prétendus écarts de quelques dixièmes de points de pourcentage entre les taux de rentabilité des investissements, estimés on ne sait avec quelle prime de risque, et de prétendus « taux de croissance » qui comportent cette part-là d’arbitraire, sont dépourvus de toute valeur scientifique et de toute pertinence.
Quant aux soi-disant macroéconomistes qui se gargarisent de ce genre de chiffres, ils renchérissent dans le vol du concept de prix puisqu’aux pseudo-concepts d’un prétendu « indice des prix » et d’une prétendue « mesure de la production totale », ils surajoutent les suppositions complètement inexactes que nous avons vues sur la détermination des prix relatifs : quadruple vol du concept de prix.
Un autre aspect essentiel du vol des concepts de propriété, de valeur et de prix, également au service de l’Esclavagisme étatiste dans la plupart des cas, est l’emploi systématique qu’en font les pseudo-expérimentalistes.
Le pseudo-expérimentalisme est à la théorie économique ce que le subjectivisme normatif est à la philosophie morale, c’est-à-dire un rejet a priori, impliquant une contradiction pratique, de la preuve logique au prétexte que seule la méthode expérimentale permettrait de distinguer le vrai du faux.
Evidemment, l’impossibilité de mesurer la valeur est la première vérité qui passe à la trappe du pseudo-expérimentalisme, et on peut en donner un exemple qui montrera à quel point cette méthodologie non seulement est stérile, mais détruit effectivement la science économique : c’est celui qui porte sur les avantages de la spécialisation.
La vraie science économique reconnaît l’échange comme productif et avantageux pour ceux qui s’y adonnent par le seul fait qu’il est volontaire : toute action volontaire produit pour son auteur une valeur nette perçue, qu’on appelle le profit attendu, et sans laquelle elle n’aurait pas lieu. Appliquée à l’échange, cette vérité axiomatique se traduit par le fait que chacune des parties à l’échange y accorde plus de valeur à ce qu’elle y reçoit qu’à ce qu’elle y donne. En outre l’échange permet à chacun de se spécialiser dans le domaine où il est relativement meilleur, ce qui permet à ceux qui sont plus mauvais en tout que les autres de trouver quand même à échanger avec eux.
Il y a des pseudo-expérimentalistes comme Milton Friedman qui, mis au pied du mur, reconnaissent que ces vérités-là sont logiques, irréfutables ; mais d’autres font typiquement comme si elles ne l’étaient pas, et se précipitent alors sur tout ce qui peut leur servir de prétexte à l’emploi de statistiques pour non seulement « vérifier » l’intérêt à échanger, comme si l’existence de l’échange volontaire n’en était pas en soi une preuve suffisante, mais encore comme prétexte pour interdire des échanges, s’ils commettent suffisamment de fautes de logique et d’erreurs d’observation pour soi-disant « prouver », à l’encontre de ceux qui l’ont par hypothèse trouvé pour eux-mêmes, que cet intérêt-là n’existerait pas.
Ils ont donc développé de prétendues théories de l’échange inégal, qui « prouvent » soi-disant que les « pays pauvres » ne devraient pas échanger avec les « pays riches », et dans d’autres variantes les « pays riches » avec les « pays pauvres » ; ces diverses argumentations se contredisent évidemment de façon ridicule, et toutes impliquent la possibilité permanente d’un profit certain puisque, glosant sur la productivité et la rémunération des facteurs de production, elles méconnaissent, et manquent à observer car les illustrations bien entendu surabondent, que celles-ci ne peuvent pas durablement s’éloigner l’une de l’autre.
Bien entendu, en prétendant raisonner sur des échanges « entre pays », ces prétendues « théories » volent le concept de propriété, puisque ce ne sont pas des pays qui échangent, mais des propriétaires singuliers qui possèdent les choses échangées.
En prétendant « comparer les gains à l’échange » elles volent le concept de valeur, puisque celle-ci n’est pas mesurable et donc pas comparable.
Dans la réalité, ce ne sont jamais que des entrepreneurs qui se spécialisent, et eux seuls sont compétents pour juger des raisons pour lesquelles ils le font, les pertes qu’ils pourraient éventuellement constater a posteriori ne pouvant être le résultat que d’erreurs de prévision de leur part.
Enfin, ces prétendues « théories » volent le concept de prix puisqu’elles se servent d’agrégats statistiques, lesquels ne sont pas les choses effectivement échangées.
A cette critique il est facile d’objecter que ces fameux « chiffres » sont tout ce qu’on a, et qu’en leur absence l’état serait aveugle et ferait n’importe quoi.
La réponse évidente est que l’état est bel et bien aveugle, qu’il fait toujours n’importe quoi, et que le seul effet de ces statistiques est de l’illusionner là-dessus aussi.
A cet égard, la pratique de l’homme de l’état peut se comparer à celle de l’ivrogne qui cherche son portefeuille, non pas où il l’a perdu, mais sur le trottoir d’en face, parce que c’est mieux éclairé. A cette différence près, bien entendu, que ce n’est pas lui qui subira les conséquences de cette irrationalité supplémentaire.
A SUIVRE …
juin 23, 2015
sur keynes quelques critiques intéressantes: //docs.google.com/document/d/1hBb4WeTW5jiChmIyUlaEnQnIuqDXIfCXFTqTYL0hHjw/edit
//docs.google.com/document/d/1N-sxGkficTTvYXvUiIi-vc-a3rZtqm1SbzO0SkUtGTQ/edit
//docs.google.com/document/d/1Bit_sp1etFCf9NHGE1rKNoGQXcsmPi2KBj59ESG-s5U/edit
//docs.google.com/document/d/1gYiwGzY4pawMF3ll9kjQimG5HCcKDB19O8x59-JIb4Y/edit
//docs.google.com/document/d/1F3s5iXzR0p_QYrQbUYBJngFrZIgaW2jLmObemifPOFc/edit
//docs.google.com/document/d/1_GQ1mGNfmQu2WvTw1C3YhsXdzWZhbhZ0USw-4XS1Dxc/edit
//docs.google.com/document/d/1JiN_dIQkE2rcoq7Cwaa_balcbt5NyVkHmIHQVM2bmJ4/edit
//docs.google.com/document/d/1liwpujgC-M9DI0rjyCSjXwIfw_xRcx3I6-I7O6ifTbo/edit
//docs.google.com/document/d/1tvi5sVOKBPmQxPvx9PjLzIi_DMOJ1n1H3PGYaxA9oOI/edit
//docs.google.com/document/d/1SjYYVaO4JfP1Qcj4LiNtLdItk0Mix6l0zLufpD_LOEQ/edit?authkey=COSVtt4D
//docs.google.com/document/d/1ep–rvXGZ70RKhHiMia8y3s5B4SctLJqUxbMme1h6Vg/edit
//mises.org/library/failure-new-economics-0 « Henry Hazlitt did the seemingly impossible, something that was and is a magnificent service to all people everywhere. He wrote a line-by-line commentary and refutation of one of the most destructive, fallacious, and convoluted books of the century. The target here is John Maynard Keynes’s General Theory, the book that appeared in 1936 and swept all before it. »
Il y a à piocher ici : //www.google.com/?gfe_rd=cr&ei=vKt5VNvZPMvD8geipYCACg&gws_rd=ssl%2Ccr&fg=1#q=site:contrepoints.org+Keynes
je vous conseille de lire « La paix calomniée », d’Etienne Mantoux
//classiques.uqac.ca/classiques/mantoux_etienne/paix_calomniee/paix_calomniee
Messieurs,
j’ai organisé une conférence sur “L’anarchie plus UN, la pensée de Hans Hermann Hoppe” en 2017.
Je veux publier une recension des articles parus in “Le Lien Légitimiste” de mon ami Gérard de Villèle autour de cet auteur.
Parmi les traducteurs de HHH figure votre ami François Guillaumat, que j’ai souvent entendu chez Serge de Béketch.
J’aimerais demander à François Guillaumat s’il veut nous honorer d’une préface ou postface.
Merci de me faire parvenir une adresse de courriel par laquelle je pourrais entrer en contact avec M. FG.
Dans l’attente du plaisir de vous lire et vous remerciant par avance,
bien à vous,
Denis BATAILLE