Entretien avec François Guillaumat, par Grégoire Canlorbe

Francois_Guillaumat

Économiste de l’Ecole Autrichienne et traducteur d’une douzaine de langues en français et en anglais, François Guillaumat a publié les livres en français de Murray Rothbard et demeure le principal traducteur des textes de Hans-Hermann Hoppe.

Plus récemment, il est devenu spécialiste de l’ex-Yougoslavie, puis analyste de la politique intérieure américaine ; il traduit en ce moment un livre du brésilien sur l’art de la séduction.

Il a enseigné à Paris V, Lille II et Dauphine et écrit de nombreux textes principalement théoriques en économie et en philosophie politiques.

En économie, sa référence est Ludwig von Mises par l’intermédiaire de Murray Rothbard ; en philosophie de la connaissance c’est Ayn Rand, même si Claude Tresmontant lui a prouvé l’existence de Dieu et enseigné le peu qu’il sait de la théologie. Sans se faire d’illusions sur la possibilité actuelle d’une société sans état, il tient qu’on ne peut analyser les principes politiques que dans les termes de l’anarcho-capitalisme tel que récemment enrichi par Hans-Hermann Hoppe.

Il analyse ici l’étatisme d’un point de vue à la fois logique, insistant sur la contradiction pratique et en particulier le vol de concepts comme moyen privilégié d’identifier les erreurs de raisonnement, et économique, exposant le Charlatanisme Ordinaire des économistes contemporains qui refusent de tirer les conséquences, pour les rationalisations de l’étatisme, de faits qu’ils reconnaissent par ailleurs comme absolument vrais.

D’où sa dénonciation de l’emploi fallacieux, illégitime, de notions liées à la propriété, à la valeur et aux prix dans le discours des “économistes” contemporains, ses Conclusions de Bitur-Camember sur les ravages et l’échec garanti des interventions de l’état, et son analyse des effets de l’Irresponsabilité Institutionnelle qu’elles entretiennent sur la perception de ses problèmes par la société.

Cet entretien vous est proposé en trois parties.

 

Grégoire Canlorbe: Le passage du positif au normatif, de la description du monde tel qu’il est aux prescriptions sur ce que le monde devrait être, est un problème épistémologique bien connu. Au sein de la tradition libérale, les auteurs jus-naturalistes, tels que Locke, Bastiat et Rothbard, tiennent la propriété privée légitime (i.e. acquise sans violence) pour un droit naturel, i.e. qui se déduit de la nature humaine.

Il est souvent argué que cette position philosophique n’est pas valable en ce sens qu’elle infère un devoir-être sur la base de l’être, ce qui constitue une aberration logique. En tant que libéral anarcho-capitaliste et défenseur revendiqué de « la propriété naturelle», que répondriez-vous à cette critique récurrente ?

François Guillaumat: Après avoir longtemps été admirateur de Karl Popper,  donc dupe de l’affirmation suivant laquelle les normes ne sauraient se déduire des faits,  j’inviterais ceux qui me succèdent à parcourir les trois phases habituelles de la conversion intellectuelle :  le chemin singulier  suivi pour découvrir l’erreur,  puis la découverte des innombrables occasions manquées de s’en apercevoir,  et enfin une démonstration ancrée dans un cadre philosophique plus étendu.

Le chemin singulier,  c’est la découverte progressive  de toutes ces situations  où l’économiste  se sera rendu compte  que sa science spécifique,  qui se soucie de distinguer le vrai du faux  en matière de causalité sociale,  permet de présenter certains choix comme absurdes, puisqu’ils ne peuvent aboutir  aux résultats qu’ils prétendaient viser : ce que même les adeptes du subjectivisme normatif reconnaissent  au moins implicitement.

Cette phase-là se résume et s’achève  par la réplique de Rothbard à Mises,  disant que si les jugements de valeur  ne sauraient être que subjectifs,  indépendants des faits de la réalité,  alors qu’importe de la connaître ou non,  cette réalité-là ?

Oui,  si le subjectivisme normatif est vrai,  à quoi sert de connaître  les faits ?

Rothbard lui-même avait démontré,  paradoxalement sans s’en apercevoir  (cf. dans L’éthique de la Liberté le sophisme pseudo-universaliste de « l’uniforme vert réglementaire »)  qu’en philosophie politique au moins,  le critère seul  de la cohérence logique  non seulement permet de circonscrire le domaine de l’action rationnelle  mais conduit à une définition non contradictoire unique de l’acte juste,  comme respectant le critère de la propriété naturelle.

Une fois passé le premier frisson que l’on éprouve  à se retrouver du Mauvais Côté  du Positivisme Officiel  (au moins dans l’Université),  on se rend compte  que leur fameux subjectivisme normatif,  les subjectivistes eux-mêmes  ne s’y conforment jamais :  ne les voit-on pas,  après qu’ils ont sentencieusement disqualifié en tant que tel tout raisonnement philosophique normatif,  multiplier les jugements de valeur au nom de leur (prétendue) Science descriptive ?

Et cette contradiction-là  va bien au-delà de la Sophistique Technocratique ordinaire,  où tout rapport logique fait défaut  entre les fameux « chiffres »  (presque toujours dépourvus de fondement  en théorie de la valeur)  et les politiques  dont ils sont le prétexte :

c’est le fait même de raisonner à l’appui d’une norme  quelle qu’elle soit  qui implique qu’on y a renoncé,  au subjectivisme normatif :  par le seul fait qu’il est un « isme »  c’est-à-dire  un parti pris de penser et d’agir d’une certaine façon,  c’est en vertu de ses propres principes et définitions  que le subjectivisme normatif est arbitraire  et par conséquent  se disqualifie lui-même.

Pour sa part,  Ayn Rand appelait « vol de concept »  le fait de se servir d’une notion dont,  à un titre ou à un autre,  on nie les fondements dans la réalité objective :  contradiction qui bien entendu réfute tout énoncé qui en ferait usage.

Le critère du Vol de concepts  est aujourd’hui l’outil principal de ce qu’elle appelait le « Détective philosophique »,  celui qui débusque les erreurs de raisonnement,  parce que  la pensée contemporaine  perd de vue aussi bien la hiérarchie  que la dépendance réciproque des définitions   telles qu’elle les a décrites  dans son Introduction à l’épistémologie objectiviste.

Karl_PopperEt si elle les perd,  c’est  parce qu’elle est marquée  par ce que Karl Popper,  qui en était dupe,  appelait le nominalisme,  lequel prétend que les définitions des mots  seraient arbitraires  et conventionnelles,  donc indépendantes  des lois de la réalité ;  comme l’emploi d’un mot  implique l’existence d’une chose,  dotée de certaines caractéristiques – sa nature, disent les philosophes réalistes – une pensée,  ou soi-disant telle,  qui nie la possibilité d’une définition objective  se retrouvera minée par les contradictions internes  que ce parti pris aura multipliés entre les présupposés,  et à un moindre degré  les implications,  de la définition des mots dont elle se sert.

Et cela affecte bien sûr toute la pensée : la philosophie normative n’étant en fait qu’une définition du Bien,  l’absurdité du subjectivisme en la matière  n’est qu’un exemple parmi d’autres  des absurdités  auxquelles le nominalisme conduit.

Et absurdités-là,  on s’aperçoit qu’elles sont encore plus nombreuses qu’on ne l’imaginait lorsqu’on a compris,  avec Hans-Hermann Hoppe,  que toute action implique certaines affirmations, que l’on peut entre autres confronter au discours parlé  pour repérer des contradictions.  Il s’en est servi pour prouver que la propriété de soi est axiomatique (« si je dispose de mon corps pour parler,  j’affirme implicitement que j’en suis le propriétaire »),  mais on peut aller au-delà :  agir dans un certain sens,  c’est affirmer  non seulement qu’on a le Droit de le faire,  mais que c’est une bonne chose, que l’on sait comment agir,  qu’on en attend un certain résultat,  entre autres cet excédent de la valeur sur le coût de l’action que l’on appelle profit,  etc. :  la liste demeure ouverte.

C’est donc dans l’action que se trouve  le lien naturel entre l’être et le devoir faire,  et c’est tout naturellement, qu’il est revenu à un praxéologiste,  comme l’avait remarqué Rothbard, d’avoir de nouveau comblé,  par l’intermédiaire  des affirmations implicites de l’action,  et des contradictions pratiques qui peuvent exister entre ce discours implicite  et ce qu’on affirme par ailleurs expressément,  le fossé apparent inventé par les fausses philosophies contemporaines  entre les faits  et les normes.

La notion de contradiction pratique  n’a donc pas encore livré  tout son potentiel ;  on peut même y voir,  dans l’état de la pensée contemporaine,  une porte d’accès privilégiée  vers la découverte du vrai et l’exposition des erreurs :  songeons seulement  aux rationalisations de l’Esclavagisme étatiste  qui présupposent que les hommes de l’état disposeraient d’une « information parfaite »  sur des faits  dont on est au contraire certain  qu’ils ne pourront jamais l’avoir…

C’est que le subjectivisme normatif  n’est pas toujours  une erreur innocente,  mais demeure au contraire  un instrument majeur de l’arbitraire politique,  dans la mesure  où il disqualifie  a priori la morale commune et le Droit naturel qui condamnent l’intervention de l’Etat : « Tu ne voleras pas, tu ne désireras pas injustement le bien d’autrui, etc » :  seuls les voleurs et les assassins ont intérêt à ce que la définition du vol et de l’assassinat passe pour une affaire d’émotion subjective  et les hommes de l’état  sont de très loin les pires voleurs et les pires assassins :  sous le masque du « pluralisme » et du scientisme,  ils censurent les opinions pour que ça ne se sache pas.

A la 27° minute de La Normalophobie,  émission que j’ai faite avec Georges Lane sur Lumière 101,  je détaille plus avant le rôle que le nominalisme, avec son expression politique  à travers le subjectivisme normatif,  joue au service de l’Esclavagisme Absurdiste  du Socialisme Pseudo-Démocratique.

Grégoire Canlorbe: Sous quelles circonstances et pour quels motifs êtes-vous venu à la philosophie de la propriété naturelle ?  Quel a été l’élément déclencheur de votre conversion ?

François Guillaumat: Quand Georges Lane a voulu me démontrer que les prétendues « externalités », pour les économistes  le Prétexte Numéro Un des Usurpations étatiques,  ne sont qu’un mirage conceptuel, c’est-à-dire que la théorie est absurde  en plus d’aboutir à des conclusions arbitraires  comme l’avait remarqué Rothbard,  j’ai mis six années à comprendre pourquoi  : je suis donc  plutôt lent à la détente,  et si j’ai découvert deux ou trois choses,  c’est pour avoir commencé tôt  et continué longtemps.

Comme tout le monde en France, j’avais d’abord gobé tous les mensonges et sophismes de la Pseudo-Démocratie Socialiste. Pire encore,  j’avais commencé par faire Sciences Po,  section « Service public »,  laquelle n’est,  pour reprendre l’expression de René de Laportalière,  qu’une « fabrique d’alibis »  pour l’Esclavagisme Absurdiste de la Caste Exploiteuse.  Les professeurs étaient sincères et bienveillants,  pourquoi m’auraient-ils raconté des mensonges ?  Et je les ai tous admirés,  à l’exception de Laurent Fabius.

J’avais quand même remarqué trois choses :

Premièrement,  en deuxième année on y discutait des politiques économiques et sociales  sans tenir compte de la théorie économique  apprise en première année – y compris pour les vérités élémentaires de la théorie des prix,  comme le fait que le salaire minimum  n’est qu’une interdiction de travailler  et absolument pas une garantie de revenu.

Deuxièmement,  j’avais quand même compris que,  pour que les hommes de l’état imposent leur prétendue « justice sociale »,  il leur faudrait un pouvoir totalitaire,  et que cette condition-là,  bien qu’absolument nécessaire,  ne serait toujours pas suffisante.

Enfin, dans le fatras des « explications » de l’inflation  qui pullulaient à l’époque,  j’avais été contraint par le raisonnement logique  de conclure  que tous les prix  ne peuvent pas monter indéfiniment  si la quantité  de monnaie ne s’accroît pas,  opinion  qui à l’époque était fort mal vue  et taxée de « simplisme » :  comme pour le salaire minimum,  c’était là une vérité inéluctable parce qu’en fait elle est vraie par définition ;  mais je n’en étais certes pas  à professer que la théorie économique n’est qu’une branche de la logique,  et certes pas une science expérimentale.

C’est alors que je suis tombé  sur les écrits de Henri Lepage  avec son flair pour nous présenter les auteurs contemporains : Friedman, Hayek, Buchanan, Rothbard…

Ensuite, Paul Blair m’a fait découvrir Ayn Rand puis, paradoxalement car il est resté pseudo-expérimentaliste,  Florin Aftalion qui m’a amené  à lire Mises,  ce que j’avais d’abord refusé de faire pendant un an et demi… parce que celui-ci disait que la théorie économique n’est pas une science expérimentale !.

Cela dit, au-delà de ces accidents de parcours  qui accélèrent votre compréhension,  si on veut réfléchir  sur les conditions générales d’une telle conversion,  il faut constater qu’à de rares exceptions près,  on devient « libéral »  quand on s’est progressivement aperçu  que les politiques économiques et sociales  échouent à réaliser leurs objectifs,  réels comme prétendus,  bien avant d’identifier les raisons logiques fondamentales pour lesquelles elles ne le peuvent jamais.

C’est ensuite qu’on se rend compte non seulement que la philosophie politique  est la discipline intellectuelle qui permet de juger ces politiques  mais qu’elle est la seule à pouvoir le faire :  en d’autres termes que,  pour juger les politiques économiques et sociales,  la philosophie politique est à la fois nécessaire  et suffisante,  et que la théorie économique  n’est utile que comme un double :  double de même nature,  puisque les moyens de preuve  sont les mêmes  (« la validité des concepts et la cohérence du raisonnement »),  et qu’elle a presque le même objet,  étant donné que ce qui est injuste  est destructeur et réciproquement ;  ce double est très utile  puisqu’il permet  au philosophe politique de repérer des erreurs qui lui auraient échappé autrement,  mais il n’est pas logiquement nécessaire  et les plus grands philosophes peuvent par conséquent  s’en passer.

La morale commune  et le Droit naturel,  c’est-à-dire les normes que chacun reconnaît vis-à-vis d’autrui et auxquelles il se conforme  dans sa vie de tous les jours,  quand il ne se rêve pas en homme de l’état,  sont donc suffisantes  pour juger les politiques et les institutions ;  bien entendu,  comme pour l’abandon du subjectivisme normatif,  en se retournant on repère toutes les occasions  qu’on avait eues  de s’en rendre compte,  et qu’on a manquées faute d’oser tirer les conséquences  de ce qu’on savait déjà  de science certaine.  La plupart des gens ont besoin  qu’on leur prenne la main  pour les leur faire tirer,  ces conséquences,  et c’est le rôle que jouent aujourd’hui  Rothbard, Ayn Rand  et Hoppe,  bien plus que Mises et Hayek,  meilleurs économistes  que philosophes.

Grégoire Canlorbe: Vous écrivez : « L’économiste qui refuse de reconnaître les Droits de propriété ou, comme c’est le plus souvent le cas,  se met à oublier qu’il l’a fait  au départ de son raisonnement,  dit littéralement n’importe quoi :  son discours n’est plus  qu’une litanie absurde,  née d’un vol de concepts. »

Pourriez-vous expliciter et développer cette idée d’un « vol de concepts » commis par tout économiste qui suggère  le bien-fondé  de certaines entorses à la propriété naturelle ?

François Guillaumat: En l’espèce,  la question de savoir  si la propriété est naturelle ou non  n’est pas nécessairement pertinente et peut même égarer le raisonnement,  comme c’est arrivé  à Amartya Sen : dans « The Impossibility of a Paretian Liberal »,  celui-ci invente  de prétendus  « écarts à l’optimum »  qui soi-disant naîtraient de la propriété naturelle,  sans voir  que c’est n’importe quelle configuration  des contraintes de propriété,  quelles qu’en soient  la nature et l’origine,  qui donnerait l’occasion  de soi-disant  « identifier »  des écarts de ce genre  à partir du moment où l’on accepterait  sa manière sophistique,  arbitraire et absurde,  d’envisager leurs conséquences.

Ce qui est pertinent, donc,  c’est qu’en économie,  on ne peut pas seulement définir une représentation théorique  sans préciser à quelles contraintes de rareté se confrontent les personnes qui agissent,  puisque tous leurs jugements de valeur en dépendent :

— sans contrainte de rareté,  pas de valeur du tout  (dans la plupart des cas, « l’air est gratuit ») ;

— dans l’autre sens,  à contrainte exceptionnelle,  valeur anormalement élevée :  que l’on songe à Robinson Crusoe  quand il n’avait que quelques clous  pour bâtir ses abris et ses enclos !

Dans le cadre de la société,  la contrainte de propriété – ce que j’ai effectivement le droit de faire,  avec quoi et quand,  représente une contrainte de rareté essentielle,  sans laquelle on ne peut tout simplement pas raisonner sur l’économie.

Le vol du concept de propriété  par le Charlatanisme Ordinaire  se fait de deux manières :

— directe d’une part,

— et d’autre part indirecte  par le biais de la valeur,  laquelle devient alors  elle-même le concept directement volé,  les deux concepts étant intimement liés.

Vole directement le concept de propriété l’économiste,  ou soi-disant tel,  qui prétend « justifier »  l’intervention de l’état par ses rationalisations principales que sont  les prétendues « externalités »  ou les prétendus « monopoles sur un marché libre ».

En effet,  ces rationalisations traitent le Droit de propriété  à la fois comme s’il existait – comme condition nécessaire pour définir leurs représentations théoriques,  et comme s’il n’existait pas  — pour contester certaines de ses conséquences : on est dans le monde d’Alice au Pays des Merveilles,  pour reprendre l’expression  de Georges Lane.

Ayn_Rand1Ces rationalisations présentent  l’exercice paisible de leur Droit de propriété  par leurs victimes désignées  non pas comme la réalisation même de l’« optimum » économique  tel qu’ils l’ont eux-mêmes implicitement défini  en postulant l’existence des contraintes de rareté comme condition nécessaire de leurs représentations théoriques,  mais,  au prix d’une contradiction qui devrait être manifeste,  comme un obstacle à la réalisation de cet « optimum » :  arbitrairement, ils dénoncent  comme un « problème » certaines des conséquences naturelles du fait que,  par hypothèse,  personne  ne peut faire  ce qu’il veut  avec ce qui n’est pas à lui,  et qui découlent du fait  de la contrainte de propriété  en tant que telle.

En d’autres termes,  ayant postulé l’existence des Droits de propriété,  avec toutes leurs implication logiques  parce que c’était une condition nécessaire pour définir leur « modèle » y compris l’« optimum »  qui y est associé,  ils font ensuite comme si ces Droits ne devaient pas avoir certaines des conséquences qu’ils ont naturellement.

La définition de cet « optimum »-là  étant strictement déterminée  par ces Droits de propriété-là,  ils volent le concept de propriété  en prétendant leur opposer quelque « optimum » que ce soit :  car,  dans ce type d’analyse, tout « optimum », s’il existe,   est déterminé  par les contraintes postulées au départ ; on ne peut donc pas définir un « optimum économique » indépendamment des Droits de propriété tels  qu’on en a postulé l’existence,  et encore moins  contre eux.

En prônant l’intervention de l’état,  ce qu’ils recommandent en fait c’est une autre configuration des Droits de propriété,  mais celle-ci déterminerait un autre optimum,  sans rapport avec le premier  et impossible à comparer avec lui  dans ce contexte.

Et c’est alors que,  à l’occasion de leur vol direct du concept de propriété,  apparaît le lien intime entre le vol du concept de propriété et le vol du concept de valeur :  car cette comparaison-là,  ils prétendent quand même la faire,  et cela impliquerait nécessairement que l’on puisse mesurer,  et soustraire entre eux  les jugements de valeur des agresseurs étatiques  et de leurs victimes  pour parvenir  à un solde net  qu’ils appelleraient « accroissement de l’utilité sociale ».

Or,  la valeur n’est pas mesurable :  les jugements de valeur sont des actes de la pensée au moment d’agir,  qui ne se prêtent donc  à aucune mesure,  aucune comparaison ni addition ni solde entre les personnes ;  et tous les économistes le savent,  qui se réfèrent sans cesse au Critère de Pareto,  lequel n’a été inventé  que pour tenir compte,  justement,  de cette impossibilité.

Il s’ensuit  que toute prétendue « comparaison de coûts  et d’avantages »  entre les personnes,  a fortiori entre des groupes de personnes,  est entièrement dépourvue de fondement  en théorie de la valeur  et qu’elle est,  de ce fait,  pure charlatanerie :

en économie,  si on peut juger les contraintes de propriété,  ça ne peut se faire que par référence  à la métaphysique de la production  c’est-à dire,  dans la pratique,  à la Propriété Naturelle des philosophes politiques,  ce qui est injuste étant destructeur et réciproquement ;  c’est pourquoi, entre autres,  la Démonstration de Bitur-Camember s’y réfère expressément pour décrire les « investissements » dans la politique  comme autant de pseudo-investissements,  perdus pour toute production réelle.

On notera  à cette occasion la deuxième manière  dont le critère du vol de concepts  permet de déceler  les erreurs de raisonnement :

Dans le cas du subjectivisme normatif,  le sophiste contredit  donc réfute lui-même  son faux principe  en raisonnant à l’appui d’une norme,  pratique qui  (entre autres,  de ce fait)  est en soi licite  et même nécessaire ;

dans le cas des prétendues « comparaisons coûts/avantages »,  c’est la pratique qui se trouve  disqualifiée  par le fait  qu’elle méconnaît un principe  que le sophiste lui-même a reconnu  comme vrai.

Cette sophistique qui vole le concept de valeur en prétendant s’en servir alors qu’elle méconnaît sa nature,  on l’appelle utilitarisme  en science économique :  elle y est l’un des grands fleurons  dans la panoplie de son Charlatanisme Ordinaire  alors que son inventeur,  Jeremy Bentham,  reconnaissait déjà en privé  son caractère totalement fallacieux  tout en la continuant à la pratiquer :

‘C’est en vain que l’on parle d’ajouter des quantités qui,  après cette addition,  continueraient comme devant ;  le bonheur d’un homme ne sera jamais le bonheur d’un autre […]

vous pourriez tout aussi bien feindre d’additionner vingt pommes avec vingt poires […]

‘cette additivité des bonheurs de différents sujets […]  est un postulat sans l’admission duquel tout raisonnement pratique  est remis en cause.

Ce texte de Bentham  a été retrouvé  dans ses papiers personnels  par Elie Halévy

(The Growth of Philosophical Radicalism,  p. 495.)

Cependant,  l’utilitarisme ne vole le concept de propriété  qu’indirectement,  par le truchement  de l’« optimum » implicite,  en l’espèce indéfinissable,  dont il prétend soi-disant « rapprocher ».

Le Charlatanisme Ordinaire  des économistes mathématiciens  les a conduits  à pratiquer une autre manière  de voler le concept de valeur  en dénaturant celle-ci sous la forme de prétendues  « fonctions d’utilité »  (avec leur corollaire,  les prétendues « courbes d’indifférence).

La notion est implicitement pseudo-expérimentaliste,  dans la mesure  où elle prétend réduire les jugements de valeur  à des réactions mécaniques,  en formant des « hypothèses » qu’ils voudraient statistiquement « vérifiables »  sur leurs prétendus « déterminants ».

Comme,  dans la réalité,  ces jugements de valeur sont des actes de la pensée au moment d’agir face à une contrainte,  actes de la pensée  dont on ne peut rien savoir en-dehors de l’action effective,  les gloses sur les raisons d’agir des individus,  a fortiori lorsqu’on ne peut pas observer leur action,  n’appartiennent pas à la théorie économique  mais à l’art  de la prévision,  qui est une discipline historique  (laquelle peut faire usage,  entre autres,  des résultats de la psychologie expérimentale).

En soi,  le vol du concept de valeur  par les prétendues « analyses »  en termes de « fonctions d’utilité »  ne vole pas le concept de propriété ;  cependant,  il a bel et bien conduit à de prétendues représentations théoriques des jugements de valeur qui,  à force de méconnaître leur nature,  l’ont totalement oublié.

Le Charlatanisme Ordinaire a une autre manière  de méconnaître le fait que la valeur ne se mesure pas  qui vole bien plus directement le concept de propriété,  quand il pratique ce que François-René Rideau a identifié  sous le nom de sophisme comptable,  et que j’appelle pour ma part le Sophisme Pseudo-Comptable,  pour le distinguer du Sophisme Anti-Comptable.

Le Sophisme Anti-Comptable viole les conditions d’une comptabilité rationnelle en se soustrayant à ses disciplines élémentaires : par exemple,  en méconnaissant  que toute richesse a une origine comme elle a une affectation,  ce qui entretient le mythe de l’état-Père Noël,  qui distribuerait des cadeaux venus on ne sait d’où.

Autre exemple connexe,  oublier que toute action a un coût :  seuls les théoriciens des Choix publics tiennent compte du fait  que toute action politique  a un coût  pour celui qui agit.

Enfin,  méconnaissent  aussi les disciplines élémentaires de la comptabilité

— le protectionnisme,  qui prend un gain pour une perte  et une perte pour un gain (comme l’exposait Frédéric Bastiat)  et

— le keynésianisme,  dont les prétendus « multiplicateurs »  sont,  comme l’a signalé Rothbard,  une inversion magique  grotesque  des rapports de l’arithmétique avec la réalité,  appliquées aux sommes d’argent – aux quantités de monnaie — qui font l’objet de la comptabilité.

Le keynésianisme  est également une Sophistique Pseudo-Comptable  dans la mesure  où,  comme tout « raisonnement macroéconomique »,  il vole le concept de prix :  pour reprendre  les termes de Georges Lane,  Keynes a donné

« naissance à une démarche  qui consistera à considérer  qu’on peut faire abstraction des prix en théorie économique,  ou qu’il revient au même  qu’un prix soit fixé par le marché  ou qu’il soit fixé  par les hifis ! »

(les HiFis,  ce sont les Hauts Fonctionnaires  dans la phraséologie de Michel de Poncins.  Dans ce dernier cas,  « publics » ou privés, ce n’est pas à des prix  que l’on a affaire mais à des tarifs.)

En effet,  le Sophisme Pseudo-Comptable  viole les conditions d’une comptabilité rationnelle en méconnaissant ses conditions de validité :  il consiste,  dans une vaine tentative  pour échapper au fait que la valeur n’est pas mesurable,  à traiter ces mêmes sommes d’argent  comme une prétendue « mesure » de substitution  dans des conditions où ces sommes d’argent  ne traduisent pas les jugements de valeur des personnes qui agissent ;  c’est en volant ainsi le concept de valeur  qu’il vole le concept de propriété,  puisque c’est en se confrontant aux contraintes effectives  auxquelles ils font face  que les individus forment leurs jugements de valeur réels  pour disposer de la richesse.

Le Sophisme Pseudo-Comptable  commet un troisième type de vol de concepts,  toujours associé à la propriété comme concept volé,  à savoir qu’il vole le concept de prix,  puisqu’il se sert  de cette notion  dans des conditions  où elle ne peut pas s’appliquer.

Rappelons donc  à quelles conditions,  et dans quelle mesure  les quantités de monnaie traduisent les jugements de valeur :  dans tout échange effectif de monnaie  contre quelque chose d’autre,  l’« acheteur » démontre qu’à ce moment,  il donne au moins autant de valeur à ce qu’il « achète »  qu’à la quantité de monnaie qu’il aura livrée à la place.

C’est ce rôle des prix en monnaie  comme repères de la valeur  qui permet ce que Ludwig von Mises appelait le « calcul économique »,  et qui fait de la comptabilité  en monnaie,  avec les opérations financières éventuellement associées,  le seul domaine de l’économie  où l’emploi des mathématiques  peut avoir un sens.

Il s’ensuit que les quantités de monnaie ne peuvent servir  comme repères de la valeur  que s’il s’agit de prix authentiques,  c’est-à-dire de biens effectivement échangés par leurs propriétaires au moment où la transaction se fait.

En dehors  de ces conditions-là,  les quantités de monnaie  n’ont plus aucun rapport avec les jugements de valeur effectifs,  et il est sophistique,  charlatanesque,  de s’en servir pour quelque raisonnement  économique que ce soit.

MisesLibraryLudwig von Mises  avait identifié  la forme extrême de ce vol du concept de prix  quand, dans son fameux article de 1920,  il avait conclu  que le Planificateur Central du Socialisme ne pourrait jamais connaître la rareté relative des produits dont il se servirait,  donc ne pourrait jamais  procéder aux fameux « calculs »  sur lesquels il aurait voulu fonder la prétendue supériorité de son système.

Illustration concrète de cette impossibilité,  c’est en recopiant les prix des catalogues occidentaux  que les planificateurs soviétiques  affectaient les biens de production,  comme le socialiste  André Philip avait pu le constater  à son grand dépit lors d’une visite en URSS dans les années 1950 :

peut-on illustrer de façon plus flagrante le vol du concept de prix ?

Pour autant, les Economistes Officiels,  à la Samuelson,  n’ont finalement admis que Mises avait raison  qu’après l’effondrement du communisme,  et sans nécessairement comprendre pourquoi.

Cependant,  le vol du concept de prix  ne se limite pas  à la planification centrale  sur le mode soviétique :  en fait,  la notion s’applique à tous les cas  où les quantités de monnaie ne reflètent pas  un échange volontaire  entre propriétaires.

Et c’est bien le cas  lorsqu’un homme de l’état  dépense de l’argent qu’il a,  avec ses complices,  volé aux autres : c’est pour cela  que la prétendue « comptabilité publique »,  qui recense des richesses n’appartenant littéralement à personne,  n’est qu’un rituel magique  sans rapport avec les raisons d’agir  de ceux qui en disposent.

A fortiori  de la prétendue « Comptabilité nationale »,  qui a le front d’ajouter à ses prétendues « mesures de la production » toute dépense faite par les hommes de l’état  alors que,  justement,  ceux qui les subissent refuseraient de les payer  s’ils avaient le choix.  C’est doublement une Pseudo-Comptabilité,  parce que

— non seulement la moitié des sommes d’argent qu’elle recense  n’appartient à personne,  mais qu’en outre

— les additions  et autres opérations arithmétiques  dont elle tire ses prétendues « mesures du produit national » portent sur des objets qui,  en théorie de la valeur,  ne sont pas commensurables :

double vol du concept de prix.

Quant aux prétendus « taux de croissance de la production » que les statisticiens prétendent en déduire,  ceux-ci  sont incapables de tenir compte du fait  que l’effet naturel des progrès de la production  est d’accroître la qualité des produits  et de faire baisser leur prix :  on l’observe de façon spectaculaire  là où les progrès sont les plus rapides,  comme dans l’informatique personnelle,  où il n’existe aucune « mesure » qui permette de comparer la qualité d’un ordinateur d’aujourd’hui  à celle d’un ordinateur  d’il y a trente ans.

Et si les progrès de la production  se traduisent normalement par des accroissements de la qualité  et par des baisses de prix,  comment les soi-disant « comptables nationaux » peuvent-ils calculer leurs prétendus « taux de croissance réelle de la production »,  eux qui ne recensent que des quantités de monnaie ?

Ils ont inventé de prétendus  « indices de prix »  pour soi-disant « en tenir compte »,  en même temps que des effets des politiques d’inflation imposées par les monopolistes de la monnaie ;  mais comme il est impossible de « mesurer la qualité des produits »,  ces « indices »  comportent  une part d’arbitraire décisive,  par définition impossible à connaître.

C’est donc de façon cruciale  que leurs prétendus « taux de croissance de la production »  dépendent des choix arbitraires qu’ils ont faits pour inventer un prétendu « indice général des prix » ;  et le vol du concept de prix y est triple,  puisque ce prétendu « indice des prix »,  au lieu d’être  une quantité de monnaie qui s’échangerait sur un marché,  ne traduit que les impasses  de la pratique statisticienne.

C’est dire si les gloses récentes  du dénommé Piquetout  sur de prétendus écarts de quelques dixièmes de points de pourcentage  entre les taux de rentabilité des investissements,  estimés on ne sait avec quelle prime de risque,  et de prétendus « taux de croissance »  qui comportent cette part-là d’arbitraire,  sont dépourvus  de toute valeur scientifique et de toute pertinence.

Quant aux soi-disant macroéconomistes  qui se gargarisent  de ce genre de chiffres,  ils renchérissent dans le vol du concept de prix  puisqu’aux pseudo-concepts  d’un prétendu « indice des prix »  et d’une prétendue  « mesure de la production totale »,  ils surajoutent  les suppositions complètement inexactes que nous avons vues  sur la détermination des prix relatifs :  quadruple vol du concept de prix.

Un autre aspect essentiel  du vol des concepts de propriété,  de valeur et de prix,  également au service de l’Esclavagisme étatiste dans la plupart des cas,  est l’emploi  systématique qu’en font les pseudo-expérimentalistes.

Le pseudo-expérimentalisme  est à la théorie économique  ce que le subjectivisme normatif  est à la philosophie morale, c’est-à-dire un rejet a priori,  impliquant une contradiction pratique,  de la preuve logique  au prétexte  que seule la méthode expérimentale  permettrait de distinguer le vrai du faux.

Evidemment,  l’impossibilité  de mesurer la valeur  est la première vérité  qui passe à la trappe  du pseudo-expérimentalisme,  et on peut en donner un exemple qui montrera à quel point cette méthodologie  non seulement est stérile,  mais détruit effectivement la science économique :  c’est celui qui porte sur les avantages de la spécialisation.

La vraie science économique  reconnaît l’échange comme productif  et avantageux pour ceux  qui s’y adonnent  par le seul fait qu’il est volontaire :  toute action volontaire produit pour son auteur  une valeur nette perçue,  qu’on appelle le profit attendu,  et sans laquelle elle n’aurait pas lieu.  Appliquée à l’échange,  cette vérité axiomatique  se traduit par le fait que chacune des parties  à l’échange  y accorde plus de valeur à ce qu’elle y reçoit  qu’à ce qu’elle y donne.  En outre l’échange permet à chacun de se spécialiser dans le domaine où il est relativement meilleur,  ce qui permet à ceux qui sont plus mauvais en tout que les autres  de trouver quand même à échanger avec eux.

Milton_friedmanIl y a des pseudo-expérimentalistes comme Milton Friedman qui,  mis au pied du mur,  reconnaissent que ces vérités-là sont logiques,  irréfutables ;  mais d’autres font typiquement comme si elles ne l’étaient pas,  et se précipitent alors  sur tout ce qui peut leur servir de prétexte  à l’emploi de statistiques  pour non seulement « vérifier »  l’intérêt à échanger,  comme si l’existence de l’échange volontaire  n’en était pas  en soi  une preuve suffisante,  mais encore comme prétexte pour interdire des échanges,  s’ils commettent suffisamment de fautes de logique  et d’erreurs d’observation  pour soi-disant  « prouver »,  à l’encontre de ceux  qui l’ont par hypothèse trouvé  pour eux-mêmes,  que cet intérêt-là  n’existerait pas.

Ils ont donc développé de prétendues théories de l’échange inégal,  qui « prouvent » soi-disant que les « pays pauvres »  ne devraient pas échanger avec les « pays riches »,  et dans d’autres variantes  les « pays  riches »  avec les « pays pauvres » ;  ces diverses argumentations se contredisent évidemment de façon ridicule, et toutes impliquent la possibilité permanente d’un profit certain  puisque,  glosant sur la productivité  et la rémunération  des facteurs de production,  elles méconnaissent,  et manquent à observer car les illustrations bien entendu surabondent,  que celles-ci ne peuvent pas durablement s’éloigner  l’une de l’autre.

Bien entendu,  en prétendant raisonner  sur des échanges « entre pays »,  ces prétendues « théories »  volent le concept de propriété,  puisque ce ne sont pas des pays qui échangent,  mais des propriétaires singuliers  qui possèdent les choses échangées.

En prétendant  « comparer les gains à l’échange »  elles volent le concept de valeur,  puisque celle-ci n’est pas mesurable  et donc pas comparable.

Dans la réalité,  ce ne sont jamais que des entrepreneurs  qui se spécialisent,  et eux seuls sont compétents  pour juger des raisons pour lesquelles ils le font,  les pertes  qu’ils pourraient éventuellement constater a posteriori  ne pouvant être le résultat que d’erreurs de prévision de leur part.

Enfin,  ces prétendues « théories » volent le concept de prix  puisqu’elles se servent  d’agrégats  statistiques,  lesquels ne sont pas  les choses effectivement échangées.

A cette critique  il est facile d’objecter  que ces fameux « chiffres »  sont tout ce qu’on a,  et qu’en leur absence  l’état serait aveugle  et ferait n’importe quoi.

La réponse évidente  est que l’état est bel et bien aveugle,  qu’il fait toujours  n’importe quoi,  et que le seul effet  de ces statistiques  est de l’illusionner là-dessus aussi.

A cet égard,  la pratique de l’homme de l’état peut se comparer à celle de l’ivrogne qui cherche son portefeuille,  non pas  où il l’a perdu,  mais sur le trottoir d’en face,  parce que c’est mieux  éclairé.  A cette différence près,  bien entendu,  que ce n’est pas lui qui subira les conséquences de cette irrationalité supplémentaire.

A SUIVRE …

3 Réponses

  1. jacques

    juin 23, 2015

    sur keynes quelques critiques intéressantes: //docs.google.com/document/d/1hBb4WeTW5jiChmIyUlaEnQnIuqDXIfCXFTqTYL0hHjw/edit
    //docs.google.com/document/d/1N-sxGkficTTvYXvUiIi-vc-a3rZtqm1SbzO0SkUtGTQ/edit
    //docs.google.com/document/d/1Bit_sp1etFCf9NHGE1rKNoGQXcsmPi2KBj59ESG-s5U/edit
    //docs.google.com/document/d/1gYiwGzY4pawMF3ll9kjQimG5HCcKDB19O8x59-JIb4Y/edit
    //docs.google.com/document/d/1F3s5iXzR0p_QYrQbUYBJngFrZIgaW2jLmObemifPOFc/edit
    //docs.google.com/document/d/1_GQ1mGNfmQu2WvTw1C3YhsXdzWZhbhZ0USw-4XS1Dxc/edit
    //docs.google.com/document/d/1JiN_dIQkE2rcoq7Cwaa_balcbt5NyVkHmIHQVM2bmJ4/edit
    //docs.google.com/document/d/1liwpujgC-M9DI0rjyCSjXwIfw_xRcx3I6-I7O6ifTbo/edit
    //docs.google.com/document/d/1tvi5sVOKBPmQxPvx9PjLzIi_DMOJ1n1H3PGYaxA9oOI/edit
    //docs.google.com/document/d/1SjYYVaO4JfP1Qcj4LiNtLdItk0Mix6l0zLufpD_LOEQ/edit?authkey=COSVtt4D
    //docs.google.com/document/d/1ep–rvXGZ70RKhHiMia8y3s5B4SctLJqUxbMme1h6Vg/edit
    //mises.org/library/failure-new-economics-0 « Henry Hazlitt did the seemingly impossible, something that was and is a magnificent service to all people everywhere. He wrote a line-by-line commentary and refutation of one of the most destructive, fallacious, and convoluted books of the century. The target here is John Maynard Keynes’s General Theory, the book that appeared in 1936 and swept all before it. »
    Il y a à piocher ici : //www.google.com/?gfe_rd=cr&ei=vKt5VNvZPMvD8geipYCACg&gws_rd=ssl%2Ccr&fg=1#q=site:contrepoints.org+Keynes
    je vous conseille de lire « La paix calomniée », d’Etienne Mantoux
    //classiques.uqac.ca/classiques/mantoux_etienne/paix_calomniee/paix_calomniee

    Répondre
  2. Denis BATAILLE

    Messieurs,
    j’ai organisé une conférence sur “L’anarchie plus UN, la pensée de Hans Hermann Hoppe” en 2017.
    Je veux publier une recension des articles parus in “Le Lien Légitimiste” de mon ami Gérard de Villèle autour de cet auteur.
    Parmi les traducteurs de HHH figure votre ami François Guillaumat, que j’ai souvent entendu chez Serge de Béketch.
    J’aimerais demander à François Guillaumat s’il veut nous honorer d’une préface ou postface.
    Merci de me faire parvenir une adresse de courriel par laquelle je pourrais entrer en contact avec M. FG.
    Dans l’attente du plaisir de vous lire et vous remerciant par avance,
    bien à vous,
    Denis BATAILLE

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.