Franz Oppenheimer réédité aux Belles Lettres

1474239_10152017305594784_1320953112_oEn librairie le 21 novembre 2013 : Franz Oppenheimer, Moyen économiques contre moyens politiques. Textes choisis et présentés par Vincent Valentin. Collection : Bibliothèque classique de la liberté, dirigée par Alain Laurent. 558 pages, 35 euros.

Quasi oubliée aujourd’hui, la pensée de Franz Oppenheimer fut une grande source d’inspiration tant pour la « Old Right » américaine de l’entre-deux guerre (Nock, Mencken) que pour les libertariens après 1945 (Chodorov, Rothbard). Elle s’appuie sur deux grandes idées fondamentales, souligne Vincent Valentin dans sa présentation :

1° Les grandes inégalités sociales ont une origine politique et non économique.

2° L’État n’est pas un agent d’émancipation mais l’instrument privilégié de la violence. Qu’il se présente comme libéral, conservateur ou socialiste, il est toujours édifié sur des guerres de conquête.

La liberté ne passe donc pas par l’augmentation du contrôle politique sur l’économie mais par l’extension des relations économiques volontaires et pacifiques entre les individus : libre-échange, concurrence, propriété privée. Le but que veulent atteindre les socialistes, la justice sociale, ne sera pas atteint par les moyens politiques mais par les moyens économiques, explique Oppenheimer. D’où son idée de constituer un « socialisme libéral » anarchisant, synthèse d’Adam Smith et de Proudhon.

Deux ouvrages du sociologue allemand sont ici réédités dans un même volume : « L’économie pure et l’économie politique » (1910), d’une part, « L’État » (1907), d’autre part.

Vincent Valentin consacre quelques pages très intéressantes à la filiation intellectuelle entre Oppenheimer et Schopenhauer. Deux regrets toutefois. D’une part, on aurait aimé trouver dans la présentation une biographie d’Oppenheimer, dont on ne sait rien de la vie, si ce n’est qu’il a fini ses jours aux USA. D’autre part, on aurait aimé aussi lire une analyse de son influence sur la naissance du mouvement libertarien américain.

A lire donc, pour compléter, l’excellent article de Copeau sur son blog. On y trouvera précisément ces deux points.

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