Œuvres de Turgot – 242 – Le capitaine Cook

Œuvres de Turgot et documents le concernant, volume 5

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1777

242. — LE CAPITAINE COOK

Mémoire en sa faveur

[A. L, minute et copie. — D. P., IX, 416.]

Le capitaine Cook, un des plus habiles officiers de la marine royale d’Angleterre, après avoir fait deux fois le tour du globe, après avoir, dans le cours de ces deux voyages, donné le premier à l’Europe une connaissance exacte de l’hémisphère austral, perfectionné la navigation, enrichi la géographie et l’histoire naturelle d’une foule de découvertes utiles, a entrepris d’en faire un troisième, dont l’objet est de reconnaître et de décrire les côtes, les Iles et les mers situées au Nord du Japon et de la Californie.

Il est parti de Plymouth au mois de juillet 1776, sur le vaisseau La Résolution, le même qu’il avait commandé dans son second voyage.

Ce vaisseau, du port de 4 à 500 tonneaux et d’un peu plus de cent hommes d’équipage, n’est point un bâtiment propre aux opérations militaires ; il avait été construit originairement pour le commerce du charbon de terre.

Le capitaine Cook est vraisemblablement en chemin de revenir en Europe.

Son expédition n’ayant pour but que les progrès des connaissances humaines, intéressant par conséquent toutes les nations, il est digne de la magnanimité du Roi de ne pas permettre que le succès puisse en être compromis par les hasards de la guerre. Dans le cas de rupture entre les deux couronnes, on propose à S. M. d’ordonner à tous les officiers de sa marine, ou armateurs particuliers, qui pourraient rencontrer le capitaine Cook, de s’abstenir de toute hostilité envers lui et son bâtiment, de lui laisser continuer librement sa navigation, et de le traiter à tous égards comme il est d’usage de traiter les officiers et les navires des nations neutres et amies, en lui faisant connaître cette marque de l’estime du Roi pour sa personne, et le prévenant que S. M. attend de lui qu’il s’abstiendra de son côté de tout acte hostile.

Il paraît convenable de donner connaissance de cet ordre aux ministres de S. M. Britannique.

(Ce petit mémoire a été remis, par une main tierce, à Sartine qui n’en a jamais connu l’auteur, mais qui soumit la proposition au Roi. Ordre fut donné de respecter le vaisseau, la personne, la mission de Cook. L’Angleterre fit de même lors des voyages de La Pérouse, d’Entrecasteaux, de Baudin. (D. P., IX, et Mém., 414.)

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