Opinion d’Hippolyte Passy sur l’ivrognerie

Les libéraux français se sont surtout préoccupés de la question de l’alcool du point de vue de l’ivrognerie, et pour combattre ce qu’ils appelaient un fléau. À l’Académie des sciences morales et politiques, Hippolyte Passy donne brièvement la mesure de son soutien à cette lutte morale, intellectuelle et matérielle (par l’intermédiaire d’associations) contre l’ivrognerie, qui fait, dit-il, des ravages immenses en France.

 

 

Opinion d’Hippolyte Passy sur l’ivrognerie

 (Séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques, volume 97, 1872, p. 775-776)

Quelque réserve que doive s’imposer l’Académie en ce qui touche les œuvres étrangères à ses attributions, ses membres n’en ont pas moins le droit, quand l’occasion s’en présente, de dire ce qu’ils pensent de celles de ces œuvres qui ont en vue l’utilité publique, et de témoigner par des adhésions individuelles de l’intérêt dont elles leur semblent dignes. Notre honorable confrère et président M. Paul Janet vient de nous entretenir de l’association française contre l’abus des boissons alcooliques. Certes, le but que cette association se propose d’atteindre, la recommande à la sympathie de tous ceux à qui le bien du pays est cher. L’ivrognerie, en France, devient un véritable fléauet des faits d’une incontestable réalité n’attestent que trop combien il importe d’en arrêter les déplorables progrès. J’ignore ce que pourra à cet égard la loi qui vient d’être rendue ; mais j’attends beaucoup du zèle et des lumières des fondateurs de l’association qui se forme en ce moment. Ce sont des hommes qui appartiennent au corps médical et qui tous doivent à des talents éprouvés, à des connaissances laborieusement acquises, à des services rendus à la pratique aussi bien qu’à la science, le haut rang qu’ils y occupent. S’il est des voix qui méritent d’être écoutées, ce sont bien les leurs, et quand ces hommes signalent les funestes conséquences qu’entraîne et pour ceux qui s’y livrent, et pour la société tout entière l’abus des boissons alcooliques, il est permis d’espérer qu’ils rencontreront dans tous les rangs l’appui que réclame le succès de leurs efforts.

H. PASSY.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.