Ernest Martineau – Lettres hebdomadaires sur le libre-échange

Ernest Martineau (1844-1905) est une personnalité attachante de la tradition libérale française, et il mérite de passer à la postérité comme le plus fidèle disciple de Frédéric Bastiat. Dans des brochures, des conférences, et surtout dans la presse quotidienne, il a continué la défense du libre-échange sans compromission, avec une rigueur de principes et une richesse d’images qui doivent faire chérir son nom oublié. Ce volume reproduit la longue série de lettres hebdomadaires envoyées par Ernest Martineau au Courrier de La Rochelle, entre 1890 et 1892, et où il développe, touche après touche, un argumentaire complet pour le libre-échange intégral, fondé sur le droit de propriété et les principes de 1789.

Yves Guyot – La propriété : origine et évolution

La propriété est le concept fondamental des sociétés modernes, et le vrai critérium du progrès. Sous l’Antiquité et sous l’Ancien régime, elle existait, mais on la violait : l’esclave n’avait pas même la propriété de lui-même, et le Roi n’était pas contredit s’il murmurait, en regardant le pays autour de lui : « tout ceci est à moi ». Le progrès historique n’a eu qu’un but : affranchir la propriété, et en garantir la jouissance paisible sous la protection des lois. Mais à la toute fin du XIXe siècle, d’hardis novateurs, qui se croient avancés, sollicitent un retour en arrière : Karl Marx et son gendre Paul Lafargue rêvent une société où la propriété privée serait à nouveau absorbée dans un tout collectif, comme à l’ère des tribus et des rois absolus. Il fallait leur opposer la théorie libérale de la propriété : Yves Guyot, le dernier grand représentant de la riche tradition libérale française, l’a fait dans ce livre publié en 1895.

Le Trosne – La liberté du commerce des grains, toujours utile et jamais nuisible

Entre 1765 et 1768, après d’autres auteurs à la notoriété fugitive, le physiocrate G.-F. Le Trosne entra lui aussi dans l’arène, pour défendre la liberté du commerce des grains, point central du programme économique du groupe de Quesnay. Il le fit avec fermeté, demandant toujours une liberté « pleine et entière », et en se fondant sur des principes que ses successeurs, immédiats comme Adam Smith, ou plus lointains comme F. A. Hayek, ont reproduits. Son zèle lui dicta même de nouveaux modes de discours, comme cette « Requête des rouliers d’Orléans », qui rappelle furieusement la « Pétition des fabricants de chandelle » de Frédéric Bastiat.

Frédéric Bastiat – Sophismes économiques (deuxième série)

Au XVIIIe siècle, les économistes français, et particulièrement les physiocrates, ont posé les termes de la question du libre-échange avec une netteté apparente. La liberté du commerce, disaient-ils, est juste, car c’est la conséquence du droit de propriété ; elle est utile, car elle permet l’échange le plus avantageux possible. Au milieu du XIXe siècle, Frédéric Bastiat renouvelait toutefois la défense classique du libre-échange. Au milieu de sceptiques et de libéraux soi-disant pragmatiques, qui acceptaient les termes protectionnistes, il s’attachait plus que jamais aux principes. Surtout, devant l’apathie de l’opinion publique et le dégoût pour les livres sérieux, il se lançait délibérément dans une défense littéraire de la liberté du commerce, et offrait, à l’étonnement de tous mais pour le plaisir de tant de générations, des apologues, des historiettes, qui lui valent une place à part dans l’histoire de la pensée économique. — Ce volume contient le texte de la deuxième série des Sophismes économiques, qui parut en 1848.

Frédéric Bastiat – Sophismes économiques (première série)

Au XVIIIe siècle, les économistes français, et particulièrement les physiocrates, ont posé les termes de la question du libre-échange avec une netteté apparente. La liberté du commerce, disaient-ils, est juste, car c’est la conséquence du droit de propriété ; elle est utile, car elle permet l’échange le plus avantageux possible. Au milieu du XIXe siècle, Frédéric Bastiat renouvelait toutefois la défense classique du libre-échange. Au milieu de sceptiques et de libéraux soi-disant pragmatiques, qui acceptaient les termes protectionnistes, il s’attachait plus que jamais aux principes. Surtout, devant l’apathie de l’opinion publique et le dégoût pour les livres sérieux, il se lançait délibérément dans une défense littéraire de la liberté du commerce, et offrait, à l’étonnement de tous mais pour le plaisir de tant de générations, des apologues, des historiettes, qui lui valent une place à part dans l’histoire de la pensée économique. — Ce volume contient le texte de la première série des Sophismes économiques, qui parut en 1845.

Paul Leroy-Beaulieu – De la colonisation chez les peuples modernes

Libéral authentique, Paul Leroy-Beaulieu n’en a pas moins été, pendant quarante ans, le défenseur attitré de la colonisation française. Cette cause sincère, il ne l’a pas embrassée par simple réflexe nationaliste : plutôt, elle est la manifestation, sur la scène internationale, de ce qu’on peut appeler son « libéralisme identitaire », et qui prit d’autres formes, dans les questions sociales et économiques, comme le soutien à la natalité française et le rejet de l’immigration étrangère. Dans ce volume nous reproduisons la première édition de son grand livre, De la colonisation chez les peuples modernes, parue en 1874.

Yves Guyot – L’A B C du libre-échange

La liberté du commerce a été, pendant deux siècles, la grande affaire des économistes libéraux français. Elle a donné lieu à une controverse théorique de longue haleine, à laquelle se sont mêlés les meilleurs auteurs du courant, des physiocrates à Yves Guyot, en passant par Frédéric Bastiat. Dans le premier titre de cette collection « Les petits classiques du libre-échange », Yves Guyot, en 1913, expose les vrais principes du commerce et met les protectionnistes en face des résultats pratiques de leur système. Dès qu’elle cesse d’être simplement fiscale, pour devenir protectrice, la douane ne crée pas des emplois et des richesses, elle en détruit. Elle force à se tenir en dehors du mouvement progressif du monde, à ignorer les innovations, et à préférer la levée de profits automatiques sur des consommateurs nationaux maintenus captifs. Peu à peu, le travail perd en productivité, les débouchés extérieurs se ferment, et le déclin économique de toute la nation devient irrémédiable.

André Morellet – Réfutation de l’ouvrage de Galiani intitulé : Dialogues sur le commerce des grains

Au XVIIIe siècle, André Morellet a défendu la liberté et la propriété contre tous les sophistes qui l’attaquaient, et son œuvre rappelle, à un siècle de distance, celle de Frédéric Bastiat. En 1770, dans une énième œuvre de circonstance, il s’occupe de réfuter les paralogismes de l’Italien Ferdinando Galiani, défenseur d’un système alternatif de réglementation sur le commerce des grains. Ce sont deux hommes de l’époque des salons, qui se fréquentent, mais leurs opinions divergent. « Vous êtes très décidé contre la liberté », lui écrit Morellet en privé ; « au moins voulez-vous y mettre des restrictions, des limitations, et j’offre le combat à outrance pour la liberté illimitée ».

Alexis de Tocqueville – Textes et notes sur les religions

Tocqueville est un homme paradoxal qui, après avoir perdu la foi, s’est intéressé toute sa vie au fait religieux. L’exemple américain et des réflexions personnelles l’ont convaincu qu’une société démocratique digne de ce nom ne pouvait pas se priver de religion. Mais en même temps, toutes les religions ne se valent pas, et la plupart de celles entre lesquelles le monde se partage sont prisonnières de dogmes parasites. Le temps est donc tout à la fois, pour lui, au sursaut religieux et à la réforme. Avec une connaissance exquise du corpus tocquevillien, Jean-Louis Benoît analyse ici les subtilités de ce message, complexe et controversé, et nous donne des clés pour comprendre la place des religions dans les sociétés modernes.

André Morellet – Fragments d’un traité de la propriété des hommes sur les choses

La propriété, notion cardinale pour les sociétés libres, est attaquée au XVIIIe siècle par une série de sophistes qui en troublent la compréhension et promettent de grands dangers, si on ne les réfute sérieusement. Pour Jean-Jacques Rousseau, la propriété est une usurpation ; pour Mirabeau et Bentham, c’est une institution bienfaisante, mais simple création de la loi, qui peut en modifier les termes, selon les convenances du moment. Toujours en lutte contre les sophismes économiques et pour l’avancée des vérités économiques, l’abbé Morellet expose, dans les fragments de ce traité de la propriété composé à l’époque de la Révolution, une réalité toute différente. La propriété de l’homme sur les choses, explique-t-il, n’est que la conséquence de la propriété qu’a chacun sur soi, sur son corps et sur ses facultés. Par le travail, l’homme s’approprie des choses, sans atteinte à la propriété d’autrui. La loi, qui vient protéger la propriété, ne la fait pas naître, mais la reconnaît pour la garantir des atteintes. Y voir clair sur l’idée de propriété, écarter les sophismes, était une urgence en 1790 ; elle existe toujours.

Alexis de Tocqueville – Brouillons de la 1ère Démocratie en Amérique

Les analyses prophétiques d’Alexis de Tocqueville sur le devenir des démocraties prennent un sens nouveau lorsqu’on étudie, non seulement les deux Démocratie en Amérique (1835, 1840), mais les notes et brouillons pour la préparation de chacun des deux livres. S’y déploie, plus librement, et avec un sens indéniable de la formule, un esprit préoccupé du sort de la liberté et qui cherche avec bonne foi des solutions pour la protéger.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 23)

La menace du socialisme (1867-1869). — L’assouplissement du régime de dictature politique inauguré par l’empereur Napoléon III offre à Gustave de Molinari l’opportunité de poursuivre la diffusion de ses idées dans la presse parisienne, dans un cadre libre, au Journal des Économistes, ou contraint, au Journal des Débats. Dans les réunions socialistes, la liberté et la propriété continuent d’être férocement attaquées ; à travers l’Europe, les gouvernements continuent une folle course à l’armement ; mais l’auteur se laisse convaincre par d’autres signaux, plus positifs : le dédain croissant des ouvriers pour la métaphysique communiste, et l’attrait des masses pour la paix et la sécurité internationale.

Yves Guyot – La tyrannie socialiste

L’histoire de l’humanité est le récit d’une conquête, lente et douloureuse : celle de l’individualité. Dans les premières sociétés humaines, rappelle bien Yves Guyot, l’individu est écrasé, tyrannisé. Le progrès, dont il y a eu tant d’étapes successives, a consisté à remplacer le pouvoir par le contrat, la force par le consentement. Aujourd’hui, cependant, les socialistes entendent revenir à des combinaisons collectivistes, reposant sur l’assentiment majoritaire, dans des formes plus ou moins légales. Ils se disent progressistes, et croient avancer, mais en vérité ils reculent. Leur projet de société, contraire aux grands idéaux de la Révolution française, est dangereux, et mérite d’être combattu. La Tyrannie Socialiste (1893) est le manifeste d’un authentique libéral, qui croit en la valeur de l’individu.

Nicolas Baudeau – Première introduction à la philosophie économique

Publiée en 1771, l’Introduction à la philosophie économique de l’abbé Baudeau est considérée comme l’une des meilleures synthèses de la doctrine physiocratique portée par François Quesnay et les économistes français ses émules. On trouve cependant aussi, et peut-être surtout, dans cet exposé, une défense rigoureuse du libéralisme, fondée sur des définitions claires de la liberté et de la propriété, ainsi que l’intuition d’idées plus tard associées à d’autres personnalités cardinales du courant, comme Frédéric Bastiat.

Œuvres de Vincent de Gournay

Vincent de Gournay (1712-1759), maître à penser de toute une génération, qui en a retenu le caractère impeccable et le credo « laisser faire et laisser passer », est l’auteur d’une œuvre vaste, en grande partie perdue, et seulement récemment redécouverte, mais que cette édition accroît encore, avec la traduction d’un mémoire de Gournay sur la liberté du travail retrouvé en Suède. Des tiraillements évidents se font jour dans ces écrits, entre un programme de libéralisme économique à l’intérieur, et des velléités à peine voilées d’abaissement des nations rivales à l’extérieur, par tous les moyens économiques et politiques possibles. Ils s’expliquent, soutient Benoît Malbranque dans l’introduction, par les conditions des échanges internationaux du temps de l’auteur, en l’absence de toute sécurité en dehors des frontières des États-nations.

Le libéralisme aristocratique d’Alexis de Tocqueville. — Avec Jean-Louis Benoît

Resté célèbre pour ses analyses lucides et prophétiques dans la Démocratie en Amérique puis l’Ancien régime et la Révolution, Alexis de Tocqueville (1805-1859) est le défenseur d’un libéralisme contrasté. Avec Jean-Louis Benoît, l’un de ses meilleurs spécialistes, cette vidéo documentaire, enregistrée au château de Tocqueville dans la Manche, revient sur les différentes facettes de l’héritage de Tocqueville pour produire à deux voix une représentation complète et authentique de ce grand penseur.

Turgot – Éloge de Vincent de Gournay

Tout à la fois philosophe, économiste et homme d’État, Turgot est l’un des grands personnages de notre histoire. Dans ce court texte écrit à la hâte en 1759, nous retrouvons la formulation la plus limpide et la plus précise des idées économiques libérales au siècle des Lumières, idées que Turgot et son maître Gournay partageaient, quoique avec des nuances.

Gustave Schelle – Vincent de Gournay

Vincent de Gournay n’est pas le plus célèbre des économistes français du XVIIIe siècle, loin s’en faut. On lui préfère Turgot, Quesnay et les physiocrates. Dans cette large étude qu’il lui a consacrée, Gustave Schelle, spécialiste des économistes français du XVIIIe siècle, entend réhabiliter la place de Gournay dans la naissance et le développement de la science économique, ainsi que dans l’histoire du libéralisme. Ainsi qu’il l’écrit, « Vincent de Gournay est le premier qui ait entamé la lutte contre les procédés pédantesques des gouvernants et contre la cupidité particulière des protégés. Il a devancé Quesnay de quelques années, Turgot de près de vingt ans. » Vincent de Gournay, qu’on crédite de l’invention de l’expression « laissez faire, laissez passer », apparaît en effet comme l’un des principaux précurseurs de l’économie politique libérale. Par ses combats contre les réglementations, il devient même, à notre époque, d’une brûlante actualité.

Abbé de Saint-Pierre – Abrégé du projet de paix perpétuelle

En 1729, l’abbé de Saint-Pierre a déjà diffusé son projet de paix perpétuelle à travers plusieurs travaux successifs, soit manuscrits à quelques personnalités, soit imprimés pour le plus grand public, qui les a plutôt avidement recherchés. Pour continuer la popularisation de sa grande idée, il compose désormais un abrégé, qui condense et complète l’œuvre précédente en trois volumes. Il s’agit toujours de la même pensée : que les nations européennes signent un traité par lesquelles elles s’engagent à recourir toujours à la voie de l’arbitrage et aux décisions d’un conseil européen, plutôt que la voie de la guerre, qu’elles abandonnent pour n’y plus revenir.

Condillac – Le commerce et le gouvernement

Si l’on peut soutenir à la rigueur que l’année 1776 sonne la naissance de la science économique, c’est à condition d’accorder des mérites de premier ordre à Condillac, qui publie cette année-là son traité d’économie politique sous le titre : Le commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre. Car sur les échanges et la liberté du commerce, sur la concurrence et la liberté du travail, comme sur la monnaie et les quelques attributions légitimes de l’État, il offrait des aperçus plus clairs, plus modernes, qu’Adam Smith. Par sa méthode et son langage, peut-être plus que ses doctrines, il se montrait aussi capable d’innover sur ses prédécesseurs immédiats, les physiocrates, et de façon heureuse.