Le problème du pétrole en France

Il y a un siècle, la fin du premier conflit mondial démontrait, outre le besoin d’une organisation de la paix mondiale, la fragilité de l’équilibre économique de la plupart des nations européennes, fortement dépendantes, pendant la paix mais surtout en cas de guerre, des approvisionnements en pétrole des États-Unis ou d’ailleurs. Aux yeux de nombreux économistes libéraux français, des impératifs de sécurité nationale semblaient légitimer un contrôle réglementaire de l’État sur la production et l’importation de pétrole en France. Un tel contrôle serait aussi un moindre mal, disait-on, en comparaison d’un monopole public sur le pétrole, dont l’idée était alors agitée.

Les nouvelles perspectives budgétaires de la France

Analysant en janvier 1874, pour son journal L’Économiste Français, les dernières discussions sur le budget, Paul Leroy-Beaulieu prend un ton critique, au vu de l’impréparation et de la timidité des mesures proposées. Au lendemain d’une guerre perdue, dit-il, la sécurité ne peut être compromise, et pour en garantir les ressources, rien ne vaut une réforme audacieuse et courageuse des impôts.

Les sophismes internationaux sur les nations, les nationalités et la guerre

Dans cette étude, Joseph Garnier, marqué par les désastres de la récente guerre franco-prussienne de 1870, analyse la question des nations et des nationalités, dont l’appréciation passionnée et sophistique cause la guerre, l’accroissement des armements et les ambitions sans cesse renouvelées de conquêtes. Contre ces dangers, une politique résolue de non-intervention, de respect des frontières existantes, et d’attention aux intérêts supérieurs des peuples, dont la guerre détruit toujours les membres et les moyens d’existence, peut seule être appelée raisonnable. Plus que jamais, soutient-il, elle s’impose, et plus que jamais elle est praticable.

L’abbé de Saint-Pierre et l’organisation de la paix internationale

Moqué par ses contemporains, qui le traitaient d’idéaliste et de fou, et dévalorisaient ses mœurs pour mieux dévaloriser ses systèmes, l’abbé de Saint-Pierre (1658-1743) fait pour nous œuvre de pionnier. Défenseur tout à la fois de la liberté à l’intérieur et de la paix au dehors, il a défendu toute sa vie des institutions précises, européennes et mondiales, pour pacifier le monde.

Une longue paix européenne peut-elle faire oublier aux peuples les maux de la guerre ?

Dans son Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe (1713), l’abbé de Saint-Pierre examine l’objection suivante : est-il possible qu’une paix prolongée fasse disparaître des esprits les maux des guerres passées et qu’ainsi la paix, par une sorte de ruse de l’histoire, fasse le jeu des partisans de la guerre, de l’expansion et des conquêtes ?
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L’avenir de l’Europe

Conférence de l'infatigable pacifiste, Frédéric Passy, en 1895, lucide et visionnaire. « Le présent, vous le connaissez : toute la population valide de l'Europe se préparant à se massacrer mutuellement ; personne, il est vrai, ne voulant attaquer, tout le monde protestant de son amour de la paix et de sa résolution de la maintenir, mais tout le monde sentant qu'il suffit de quelque incident imprévu, de quelque accident impossible à prévenir pour que d'un moment à l'autre l'étincelle tombe, sur ces amas de matières inflammables qu'on amoncelle imprudemment sur les champs et sur les routes, et fasse sauter, pour ainsi dire, l'Europe tout entière. »