Atlas Shrugged Partie I, le film

Par Tibor R. Machan

Traduction Damien Theillier

J’ai vu le film Atlas Shrugged, Partie I (à paraître le 15 avril) et je l’ai beaucoup aimé, tout comme le livre quand je l’ai lu la première fois en 1961 alors que je servais dans l’US Air Force près de Washington, DC. (Le trajet inaugural de la ligne de John Galt était à l’époque le passage le plus fascinant et il l’est encore pour moi, dans le film.)

Étant plus jeune, j’ai d’abord parcouru les idées d’Ayn Rand, sans plus d’intérêt – j’étais dans un groupe de théâtre et à l’époque et nous avions décidé de mettre en scène The Night of January 16th, une pièce dans laquelle un jury est choisi par le public après chaque représentation. Le jury pouvait rester jusqu’aux petites heures à débattre de la façon dont le verdict aurait dû être rendu.

(…) Après cela, j’ai lu et aimé The Fountainhead, en particulier à causes de certaines caractéristiques du roman (par exemple, le fait que l’importance de la personne humaine y soit affirmée et défendue). J’ai été conquis par Rand, en partie parce que j’avais déjà des vues individualistes, ayant survécu à un séjour sous le communisme soviétique. Susan Sontag avait affirmé avec perspicacité il y a plusieurs années, que le socialisme est un proche parent du nazisme dans la brutalité. Ces régimes collectivistes ou communautaires n’avaient aucun attrait pour moi. Pourtant, je n’avais pas encore les moyens de comprendre exactement pourquoi l’individu humain doit être reconnu comme le centre des valeurs, et Rand m’a aidé à comprendre cela.

A tort ou à raison, j’ai trouvé Rand (que j’ai rencontré, en 1962, lors d’une conversation privée d’une minute trente, mais qui m’a banni aussi, plus tard, de son groupe très fermé de disciples) très sensible, passionnée, un peu belliqueuse, et très perspicaces sur presque tous les aspects de la philosophie. Puis vint Atlas Shrugged, pour moi trois ans après sa publication. Et je l’ai lu en une seule journée, d’un seul coup. C’est comme ça qu’il faut lire ce livre qui, à en juger par ses ventes phénoménales à travers le monde, plait encore à ses lecteurs contemporains.

(…) J’ai vu la première partie du film il y a quelques semaines et même si elle ne m’a pas saisi comme l’a fait le livre quand j’ai lu la première fois, comment le pourrait-il, c’est une très bonne image, très moderne, sérieuse, pleine de dialogues poignants, anti-étatistes et pro-capitalistes (contrairement à la plupart des productions d’Hollywood ces temps-ci). Le thème central est très bien rendu, c’est-à-dire la façon dont les individus conscients, productifs, créatifs et industrieux dans le pays qui en ont assez des bureaucrates à Washington, se mettent en grève et laissent le pays en ruine. La qualité est bonne, bien meilleure qu’elle ne l’était dans la version cinématographique de The Fountainhead (avec Gary Cooper et Patricia O’Neal, sauf pour le superbe discours de Cooper au tibunal). Le train et le pont en métal Rearden, sont rendus parfaitement!

Même si des milliards de gens allaient voir Atlas Shrugged 1, 2 et 3, cela ne changera pas le monde, pas plus que le roman (à la consternation de Miss Rand). Il faudrait une réflexion attentive des téléspectateurs, chose qu’on ne peut jamais garantir (c’est une des caractéristiques centrales de l’existence humaine). Pourtant, il va égayer la journée, peut-être même la semaine, de nombreuses personnes qui vont le voir et pourrait inspirer à beaucoup l’idée d’étudier la pensée d’Ayn Rand. Je l’ai fait et je ne le regrette pas un instant !

Auteur : Tibor R. Machan est l’auteur de 40 livres, y compris un livre sur Ayn Rand (Peter Lang, 2001) qui a été récemment traduit en allemand.

Source : le site de Tibor Machan : A passion for liberty

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2 Réponses

  1. blingo1331

    Bonjour,
    Savez vous si le film va sortir en france. Je n’arrive pas a trouver l’information,
    Merci beaucoup

    Répondre

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