Frédéric Passy – Discours contre la colonisation française au Tonkin

En 1885, Frédéric Passy fait partie des quelques libéraux français qui, au milieu d’un courant d’opinion contraire, s’opposent ouvertement à la colonisation de l’Afrique et de l’Asie et plaident pour un renoncement pur et simple.

Dans la péninsule cochinchinoise que nous appelons aujourd’hui le Vietnam, tout, les faits et les principes, concourt à nous faire rebrousser chemin.

Les habitants du Tonkin ont leur pays, leurs terres, leur nationalité, à laquelle ils tiennent comme nous-mêmes aux nôtres. Ce n’est pas, de plus, par la force du canon ou sur des ruines fumantes qu’on bâtit la prospérité commerciale, et l’on n’échange pas fructueusement avec un peuple qu’on terrorise, qu’on pille méthodiquement après l’avoir violenté, et dont la clientèle nous coûte des millions. Si la nature, enfin, n’a pas permis que toutes les cultures puissent être entreprises partout, c’est pour forcer l’humanité à coopérer ; ce n’est pas pour que deux ou trois peuples parmi tous les opèrent de leurs mains sous toutes les latitudes, dans des pays dont le climat leur est hostile, et où, sans adaptation, ils languissent et ils meurent.

Ces principes, posés par Frédéric Passy dans cette discussion mémorable, découlent en droite ligne des enseignements du libéralisme. L’opposition libérale à la colonisation rappelle le mérite qu’il y a à les défendre rigoureusement, et à ne pas se laisser emporter par des mouvements d’enthousiasme, qui préparent des déboires et des regrets.


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