Débat sur le socialisme avec Victor Considérant

Le 2 janvier 1848, dans une réponse à une lettre de Victor Considérant, Frédéric Bastiat critiquait en ces termes les subventions gouvernementales prévues pour venir en aide à des industries malades : « Mais alors, ces industries ruineuses (devenues lucratives par des largesses du public), je vous demanderai avec quoi elles se développeront. Avec du capital, sans doute. Et d’où sortira ce capital ? Des autres canaux de l’industrie où il gagnait sans mettre la main au budget. Ce que vous proposez revient donc à ceci : Décourager les bonnes industries pour encourager les mauvaises ; faire sortir le capital d’une carrière où il s’accroît pour le faire entrer dans une voie où il se détruit, et faire supporter la destruction, non par l’industriel maladroit et malavisé, mais par le contribuable. »

L’enthousiasme de Condorcet pour les États-Unis

À la toute fin du XVIIIe siècle, les libéraux français se retrouvent majoritairement dans le camp des admirateurs des États-Unis, nation dont les institutions libres se présentent, sinon comme un modèle absolu, du moins comme une certaine forme d'excellence. Condorcet est l'un d'eux, et ses écrits sur les États-Unis nous fournissent la preuve de son enthousiasme.

Le libre-échange intégral, sur le modèle de la Ligue de Cobden

Dans ses contributions régulières dans le journal d’audience local, le Mémorial des Deux-Sèvres, Ernest Martineau, un disciple fidèle de Frédéric Bastiat, cherche en 1882 à populariser les idées du libre-échange et à lutter contre les sophismes du protectionnisme, alors dominant. Il se réfère souvent à l’exemple de l’Anti-corn-law-league de Richard Cobden, qui fut en son temps un modèle et une inspiration pour son propre maître à penser, Frédéric Bastiat.

Les sophismes internationaux sur les nations, les nationalités et la guerre

Dans cette étude, Joseph Garnier, marqué par les désastres de la récente guerre franco-prussienne de 1870, analyse la question des nations et des nationalités, dont l’appréciation passionnée et sophistique cause la guerre, l’accroissement des armements et les ambitions sans cesse renouvelées de conquêtes. Contre ces dangers, une politique résolue de non-intervention, de respect des frontières existantes, et d’attention aux intérêts supérieurs des peuples, dont la guerre détruit toujours les membres et les moyens d’existence, peut seule être appelée raisonnable. Plus que jamais, soutient-il, elle s’impose, et plus que jamais elle est praticable.

L’avenir des femmes

Dans cette lettre anonyme, communiquée au Journal des économistes en 1876, une lectrice exprime ses sentiments sur le rôle social assumé par les femmes, sur l’éducation qui leur est prodiguée, et sur les droits qui leur restent à conquérir.

Les réformes économiques de Turgot et les causes de la Révolution (partie 1 sur 2)

En 1877, les économistes libéraux de l’Académie retracent de manière critique le passage de Turgot au Contrôle général des Finances, ministère dont on fête alors le centenaire, et qui vient d’être éclairé par un grand ouvrage de Pierre Foncin. Pour certains, comme Fustel de Coulanges, Turgot a une grande part de responsabilité dans l’échec de ses réformes, et il ne faudrait pas voir de la sagesse dans un homme qui tente volontairement l’impossible. D’autres font valoir les oppositions et les mérites intrinsèques du ministre, qui reste grand au milieu de l’adversité.

La première brochure politique de Frédéric Bastiat (1830)

En 1830, Frédéric Bastiat communique publiquement son soutien en faveur de M. Faurie, candidat aux élections législatives dans les Landes. Dans ce qui est sa première publication, il soutient déjà l’idéal libéral qui sera le but de sa carrière économique et politique. — « Sommes-nous libres, demande-t-il par exemple, si le gouvernement épie tous nos mouvements pour les taxer, soumet toutes les actions aux recherches des employés, entrave toutes les entreprises, enchaîne toutes les facultés, s’interpose entre tous les échanges pour gêner les uns, empêcher les autres et les rançonner presque tous ? »

Le reboisement et la trufficulture

Sujet inlassablement traité par les économistes libéraux du XIXe siècle, la déforestation de la France fait très tôt l’objet de mesures législatives et de règlements d’autorité. Dans cet article du Journal des économistes de juin 1875, Joseph Clément rend compte d’une méthode inusitée et pourtant profitable de reboiser la France sans recourir à l’autorité, mais par la seule force de l’intérêt personnel des propriétaires : il s’agit de planter des chênes truffiers, dont la rentabilité est rapide et sûre.

L’abbé de Saint-Pierre et l’organisation de la paix internationale

Moqué par ses contemporains, qui le traitaient d’idéaliste et de fou, et dévalorisaient ses mœurs pour mieux dévaloriser ses systèmes, l’abbé de Saint-Pierre (1658-1743) fait pour nous œuvre de pionnier. Défenseur tout à la fois de la liberté à l’intérieur et de la paix au dehors, il a défendu toute sa vie des institutions précises, européennes et mondiales, pour pacifier le monde.

Les États-Unis tels qu’ils sont

Témoin, comme Gustave de Molinari, de l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876, Charles Limousin fournit ses impressions de voyage au Journal des économistes. À l’américanophilie du début du siècle a succédé, chez lui comme chez bien d’autres, une certaine retenue, et une appréciation plus critique ou réaliste de l’expérience américaine.

L’éternelle modernité de Diderot

Dans la préface qu’il donne en 1886 à la réédition de plusieurs textes de Diderot, dont le roman La Religieuse, Yves Guyot vante les mérites de ce penseur qui a su s’affranchir des codes et des préjugés et qui a livré une œuvre critique restée très actuelle.

Les débuts des éditions Guillaumin d’après le Journal de la librairie

Dans les premiers temps de sa carrière d’éditeur libéral, Gilbert Guillaumin fit usage du Journal de la librairie pour annoncer ses nouvelles parutions et transmettre diverses informations. L’analyse de ces communications publicitaires, faite ici pour la première fois, nous raconte le développement de cette entreprise, les grandes parutions, mais aussi les retards souvent accumulés.

Quand le libéralisme français se saisissait de la question des femmes

Dans la préface de la réédition que l'Institut Coppet publie ce mois-ci du livre de Paul Leroy-Beaulieu, Le Travail des Femmes au XIXe siècle (1873), Benoît Malbranque présente la période de publication de cet ouvrage comme marquant un point de bascule dans l'histoire du libéralisme français : auparavant, la question des femmes est traitée avec dédain ; vers 1870 cependant, on s'en occupe comme d'une question politique importante, digne d'intérêt, et dans un sens qui sera plus tard celui des authentiques libéraux féministes, comme Yves Guyot.

Essai sur les garanties individuelles que réclame l’état actuel de la société (1818)

Texte d'une puissance rare, et sorte de testament intellectuel, l'Essai sur les garanties individuelles que réclame l’état actuel de la société (1818) de Pierre Claude François Daunou présente une défense raisonnée et complète des principes qui fondent le libéralisme, tant dans ses aspects économiques, que politiques et même sociaux. Classique encore trop peu lu, il est aujourd'hui disponible dans une réédition de l'Institut Coppet.

De l’incapacité des étrangers de remplir aucune fonction publique

En 1833, la mort de Jean-Baptiste Say laissant vacante sa chaire d’économie politique au Collège de France, plusieurs prétendants sont envisagés. En premier lieu vient son propre gendre, Charles Comte, aux positions radicales. Il fait face à la concurrence d’un étranger, Pellegrino Rossi, aux idées plus consensuelles. — Dans la courte brochure rééditée ici pour la première fois, C. Comte démontre qu’un étranger ne saurait remplir aucune fonction publique, et que cette exclusion se fonde sur des raisons évidentes et très nombreuses. Cette curieuse profession de foi, dictée par un intérêt de carrière, témoigne aussi de la désunion qui règne alors dans le camp du libéralisme français.

Table des articles de la 3e série du Journal des économistes (1866-1877)

L'Institut Coppet poursuit la mise au net de la table complète des articles de cette publication classique dans l'histoire du libéralisme français qu'est le Journal des économistes (1841-1940), avec l'ajout du contenu de la 3e série, couvrant les années de 1866 à 1877. Celle-ci vient s'ajouter aux deux séries déjà présentes sur notre site dans la zone bibliographie. — Cet outil, une fois complet, permettra de retrouver les articles consacrés à chaque thématique dans cette grande revue de référence.

De la protection des richesses naturelles (1869)

Dans cet article du Journal des économistes, Clémence Royer examine si l’épuisement possible des ressources naturelles par l’industrie privée n’est pas une raison de s’écarter, en cela, de la règle générale du laissez faire, laissez passer, adoptée par les économistes. Elle trace, de la disponibilité du charbon ou du pétrole américain nouvellement découvert, un tableau qui l’incite à demander une intervention publique à des fins de protection.

Utilité de l’enseignement des notions de la science économique aux jeunes filles

L’économie politique est la science qui traite des prix, des salaires, des impôts, des échanges, et en somme des interactions humaines : elle est par conséquent utile à connaître pour tous les hommes, et aussi pour les femmes, auxquelles ces questions ne peuvent être indifférentes, ainsi que tâche de le démontrer Frédéric Passy dans cette conférence préliminaire d’un cours d’économie politique, en 1870.