Ouvrages de M. P.-J. Proudhon

Ouvrages de M.P.-J. Proudhon. I. Qu’est-ce que la propriété ? Lettre à M. Blanqui sur la propriété III. Avertissement aux propriétaires. IV. De la création de l’ordre dans l’humanité, ou Principes d’organisation politique. Compte-rendu par Joseph Garnier (Journal des économistes, octobre 1843).


OUVRAGES DE M. P.-J. PROUDHON.

I. QU’EST-CE QUE LA PROPRIÉTÉ ? II. LETTRE À M. BLANQUI SUR LA PROPRIÉTÉ. III. AVERTISSEMENT AUX PROPRIÉTAIRES. IV. DE LA CRÉATION DE L’ORDRE DANS L’HUMANITÉ, OU PRINCIPES D’ORGANISATION POLITIQUE[1].

M. Proudhon, naguère encore ouvrier imprimeur, a successivement publié, depuis trois ans, ces quatre ouvrages, qui se distinguent avant tout par la hardiesse de la forme et aussi par l’audace du fond. Il avait déjà inauguré sa carrière de publiciste par un essai de grammaire générale dont il a fait suivre les Éléments primitifs des Langues, de Bergier, et par un beau Mémoire sur l’utilité de la célébration du dimanche, qui lui avait valu l’honneur d’être pensionné par l’Académie de Besançon.

Dans son premier travail, l’auteur, partant de cette donnée que la propriété est un monopole, et que tout monopole est un vol, répond à cette question : Qu’est-ce que la propriété ? par cet aphorisme inusité : la propriété, c’est le vol. Cette assertion, quelle que soit sa valeur scientifique pour M. Proudhon et ses adversaires, était une maladresse, et en l’étalant complaisamment dans la première page, l’auteur se servait d’une étiquette qui valait moins que le sac. Or, il est arrivé au nouvel écrivain ce qui était déjà arrivé à Malthus qui, pour n’avoir pas adouci certaines expressions, s’est vu méconnaître et injurier par tous ceux qui ne l’ont pas lu, et qui forment la plus grande majorité. Que voulait dire et qu’a dit M. Proudhon dans son livre si plein d’érudition, de verve et de talent ? Que la propriété parcellaire, telle qu’elle est aujourd’hui, constituait un monopole nuisible, selon lui, à l’espèce humaine, donnant à entendre qu’il y aurait lieu de la constituer sous la forme de possession, au grand avantage de tous. Est modus in rebus ; M. Proudhon l’a oublié, et nous sommes sûrs qu’il s’en repent. Dire à quelqu’un : vous vous trompez, ou bien vous en avez menti, c’est dire souvent, au fond, la même chose ; mais ceux à qui on parle, même quand ils comprennent, sont tenus de ne pas faire la même réponse. Ainsi, nous n’approuvons pas in extenso la forme de l’honorable pensionnaire de l’Académie de Besançon ; nous l’avons trouvé injuste et brutal à l’endroit de quelques hommes que nous vénérons, à l’endroit des économistes surtout, qu’il traitait avec ce dédain que MM. les socialistes et force publicistes leur ont si souvent prodigué. Si la comparaison pouvait être faite, nous dirions volontiers que l’auteur de Qu’est-ce que la propriété ? nous a fait l’effet d’un sanglier irrité distribuant des coups de boutoir sur son passage, per fas et nefas. Il eût été bien mieux inspiré s’il n’avait employé que le second titre : Recherches sur le principe du droit et du gouvernement, et des locutions plus adoucies ; son livre fût resté ce qu’il est, au fond, une œuvre de science. Alors personne ne s’y serait mépris ; car d’autres, avant lui, n’avaient pas ménagé nos institutions sociales, et ce, en toute liberté. Sans parler de Fourier et des autres excentriques, on peut citer J.-B. Say lui-même qui, défendant le travail contre l’aristocratie foncière, proclamait, sous la Restauration, qu’il n’y avait pas d’héritage qui ne remontât « à une spoliation violente ou frauduleuse, récente ou ancienne ! »

Quoi qu’il en soit, M. Blanqui ayant désapprouvé le fond de ce travail dans une séance de l’Académie des sciences morales, M. Proudhon lui a montré, dans sa Lettre, qu’une foule d’écrivains, avant lui, philosophes, légistes, économistes (M. Blanqui compris), avaient attaqué la propriété.

Dans son troisième Mémoire, l’auteur, répondant aux objections et aux attaques qui lui étaient venues du camp fouriériste, défend la théorie égalitaire, qui n’est basée ni sur la communauté, ni sur la propriété, mais sur un système de possession, qui n’est d’ailleurs pas assez nettement défini. C’est encore là une piquante lecture. L’auteur de la Débâcle politique a trouvé un adversaire digne de lui.

Dans le premier travail, les économistes sont, comme nous l’avons dit, traités avec un profond mépris ; dans le second, M. Proudhon leur parle presque poliment ; dans le troisième, Adam Smith est un homme de génie ; dans le quatrième, enfin, nous avons affaire à un penseur qui a médité sur les vérités fondamentales de l’économie politique, et qui y a puisé une ampleur de vues dont il se montre reconnaissant envers les «économistes, amis passionnés de la vérité, observateurs scrupuleux et infatigables. » Nous avions lu dans le premier livre (p. 148) : « Écoutons l’économiste ; sans lui, sans ses réjouissantes bévues et ses mirifiques arguments, nous n’apprendrions rien… » « Misérable escobar ! » s’écriait-il (p. 234) après avoir cité un argument de J.-B. Say, que le dernier ouvrage traite avec la distinction qu’un pareil nom mérite.

Il est arrivé à M. Proudhon ce qui est déjà arrivé à d’honorables écrivains qu’il est inutile de nommer, ce qui arrivera à tous ceux qui voudront critiquer les travaux des fondateurs de la science sans en avoir pris une connaissance suffisante ; c’est que le premier jugement, railleur et rodomont, fait place à un autre plus modeste et plus respectueux quand on a compris les admirables analyses que les maîtres nous ont données, et dans lesquelles nous sommes heureux de pouvoir nous inspirer pour la solution des problèmes que nous avons à résoudre.

Mais c’est assez insister sur ces premiers écarts, résultats de la fièvre de croissance par laquelle passent tous les écrivains. D’ailleurs, nous pouvons laisser aux théologiens et aux philosophes le soin de la critique, car il leur a porté de rudes coups dans les quatre ouvrages, et pour ainsi dire crescendo. Dans une première partie, il établit que la religion est impuissante à découvrir l’ordre ; que la religion est œuvre de relâchement et de stérilité, et il conclut à la disparition prochaine de la religion. Ici encore il ne faut pas condamner sans lire. M. Proudhon recule trop peu devant l’emploi de certains mots, et on le jugerait fort mal par ses titres. Il n’écrit ni en Chaumette ni en père Duchesne, et les développements de sa pensée prouvent qu’il peut s’élever jusqu’aux sommets les plus élevés de l’entendement, et faire admirer à sa manière la toute-puissance du Créateur. Quant à la philosophie, il fait une distinction : si philosophie veut dire fine fleur de la science, comme semblent l’entendre maintenant quelques grands écrivains et des savants du premier mérite, M. Proudhon se déclare philosophe ; mais si par philosophie vous entendiez ce je ne sais quoi d’impénétrable que nous apprenons à balbutier au collège, l’autour appelle cela la sophistique, et dans une seconde partie de son livre, il analyse les « aberrations philosophiques », les « hallucinations des penseurs » de cet ordre, et leur influence sur la civilisation ; il montre les inconvénients et la transformation de leur arme, le syllogisme, et conclut par le démembrement et la fin de la philosophie. Voici sa dernière phrase : « Quelle est donc l’illusion de ceux qui, maintenant, parlent d’unir comme deux réalités la philosophie et la religion ! La théologie est tombée, la sophistique est frappée à mort ; il n’y a plus de religion, il n’y a point de philosophie. »

Nous n’avons pas à rendre compte ici de nos propres impressions en lisant ce curieux livre. Pour approuver, il faudrait raisonner longuement ; pour désapprouver, plus longuement encore ; nous exposons donc, dans le seul but de signaler à nos lecteurs une production digne de leurs méditations. Continuons l’analyse. Après un grand déblayement dans le champ du socialisme, M. Proudhon va à la recherche d’une méthode autre que la philosophique, et il développe longuement, dans la troisième partie, les principes et les ressources de ce qu’il a nommé la métaphysique. Cette science du raisonnement, méthodique, positive, vraie, comprend l’étude de tous les procédés généraux, le plus souvent analytiques, dont toutes les sciences ont besoin pour aller en avant. Ces études ardues et pourtant intéressantes occupent une grande place dans l’ouvrage. On voit que l’auteur est dans son élément et qu’il s’y complaît, et nous avouons en toute humilité que nous n’avons pas toujours saisi la portée d’une foule de déductions ; nous serions même fort embarrassés de signaler en peu de mots l’importance de la dialectique sérielle, de laquelle l’auteur attend de si grands résultats, quand on aura renoncé aux procédés syllogistiques. Toujours est-il que M. Proudhon, quand on le suit à travers toutes les nomenclatures et toutes les propositions de tant de systèmes philosophiques ou religieux, fait preuve d’une rare facilité de style, et parle des sciences en homme qui a étudié et compris plus que la technologie, ou, comme il dit, la technique. C’est un adversaire qui ne se contente pas d’assertions vagues. Aussitôt que vous avez posé une proposition, vous ne lui inspirez de confiance que si vous savez la lui démontrer et en subir les conséquences, et, nous devons le dire, ce n’est pas un logicien pur et simple, autrement dit, un ergoteur ; c’est un homme de bonne foi qui fait intervenir le bon sens, le sentiment même dans ces recherches.

C’est avec cette préparation si rare que M. Proudhon a abordé l’économie politique dans une troisième partie ; aussi en a-t-il vu tout de suite l’immense portée. Il a pénétré dans l’admirable doctrine de Smith, à côté de laquelle bien des gens passent sans la comprendre, et il en a exposé la philosophie, si l’on peut encore se permettre ce mot après une pareille lecture, avec une élévation peu commune. Les découvertes du penseur écossais l’ont quelquefois passionné, et nous avons lu (p. 357, de l’Ordre) ce passage :

« Cette observation si simple, le travail doit être divisé, a fait faire à la science sociale, depuis cinquante ans, plus de progrès que n’en provoquèrent en vingt siècles la Politique d’Aristote, les Économiques de Xénophon, la République et les Lois de Platon, les codes de Justinien, avec tous les commentaires des jurisconsultes, l’Utopie de Morus, le roman de Fénelon, l’Esprit des lois de Montesquieu, et le Contrat social de Rousseau. Ce que renferment de meilleur les doctrines de Saint-Simon, de Fourier et des économistes découle de la grande loi de Smith ; la plupart des réformes sollicitées par divers organes de la presse n’en sont que des applications. En un mot, tout le problème de la transformation sociale est là. »

C’est donc à l’économie politique que M. Proudhon attribue le principal rôle dans l’avenir ; elle seule saura trouver l’ordre dans l’humanité, c’est-à-dire abattre les privilèges et donner la véritable constitution du travail. Ici l’auteur emploie la fameuse formule de l’organisation du travail, dont on a tant abusé ; mais pour lui elle indique la recherche des lois naturelles qui doivent présider à la production d’une part, à la distribution de l’autre. Sa haute raison lui a fait comprendre la vanité de tous les procédés postiches qu’on nous a proposés. Mais il reproche aux économistes de s’être trop exclusivement occupés de matière industrielle et d’avoir négligé les classifications, c’est-à-dire l’ordre qui féconde les sciences : « Craignant, dit-il, sur toute chose de laisser dégénérer leur science en métaphysique et s’évanouir en abstractions, ils n’ont pas su dégager leur propre méthode, et ils ont été conduits à l’encombrement. » C’est surtout cette tâche que M. Proudhon a voulu remplir. La science, telle que nous l’avons si bien formulée par les maîtres, il la reconnaît (bien différent en cela de la plupart des socialistes, qui l’ignorent), et il se lance hardiment dans la seconde partie, pays inconnu, forêt impénétrable qui attend encore de nombreux pionniers. L’auteur de l’Ordre dans l’humanité est un de ces pionniers, qui a droit, pour cela seul qu’il s’aventure loin, à notre considération ; car, remarquez-le bien, il est parti avec toutes les précautions nécessaires, l’instruction, l’amour de la vérité, le bon sens et la clarté dans les idées. Dans son esprit donc, l’économie politique est plus que la science des richesses, c’est la science du travail. Elle doit diriger les gouvernants, et c’est dans cet ordre d’idées qu’il critique à tort J.-B. Say et M. Michel Chevalier, qui ont séparé l’économie politique de la politique ; nous disons à tort, parce que les paroles de ces deux économistes ont un tout autre sens à cette époque d’imbroglio politique, au milieu de politiques qui ne savent pas toujours ce qu’ils font et ce qu’ils veulent.

Mais où donc M. Proudhon a-t-il été conduit à propos de la répartition, c’est-à-dire en d’autres termes à propos des salaires, à démontrer scientifiquement ce que la doctrine et la Révolution de 1789 avaient fait par sentiment ; à l’égalité des salaires, qu’il déduit de l’égalité des fonctions, d’accord sur ce point, mais sur ce point seulement, avec Owen. Avec cette doctrine, il croit à la nécessité de la famille ; il parle du mariage en homme de bon sens, et il attend de l’instruction universelle les procédés d’application, dont quelques-uns sont en pratique depuis 1789 et plusieurs en germe dans nos mœurs et nos lois.

Qu’on approuve ou qu’on désapprouve de pareilles doctrines, la lecture de cet ouvrage sera utile ; il nous semble propre à agrandir l’horizon scientifique. Quant aux apprentis économistes, s’ils sont sûrs de ne pas trop se passionner pour une méthode énergique, qui a aussi ses inconvénients, il sera pour eux l’objet d’un exercice fort utile, analogue à celui auquel se livre l’arithméticien qui extrait des racines cubiques pour se faire la main aux divisions, indépendamment de tout autre profit.

En parcourant à grands traits l’histoire et en pénétrant dans le théorème de l’égalité des fonctions, M. Proudhon, qui ne croit aux améliorations futures qu’avec le secours de la science bien entendue, demande l’organisation d’une Université vraiment universelle avec un enseignement largement organisé pour l’agriculture et le commerce et toutes les branches de l’esprit humain. Il saisit l’occasion de donner son coup de boutoir à l’Université, bête noire des jésuites (et réciproquement), qu’il accuse d’employer des procédés mécaniques et moutonniers : « On appelle cela enseigner une langue ! s’écrie-t-il. Je dis que c’est siffler des merles ! »

Il ne serait pas impossible qu’on accusât l’auteur de cet article d’avoir trop complaisamment exposé les doctrines de M. Proudhon et d’avoir laissé passer le dogme de la condamnation de la propriété sans un mot de protestation. C’est donc par là que je finirai ma tâche à l’aide de deux écrivains éminents, à l’aide de J.-J. Rousseau et de J.-B. Say, qui, quoique bons amis, se sont querellés souvent sans s’être jamais personnellement rencontrés.

J.-J. Rousseau, en parlant du premier qui s’avisa d’enclore un terrain : « Que de crimes, de meurtres, de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : « Gardez-vous d’écouter cet imposteur ! Vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et la terre à personne. »

J.-B. Say : « Lorsque les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne, la terre ne produit que des bruyères et des forêts, ainsi qu’on le voit au pays des Esquimaux. Si vous voulez manquer de tout, comme les sauvages, vous n’avez qu’à nommer imposteur le premier qui enclora un champ ; après quoi vous arracherez les pieux qu’il aura plantés ; et si à la suite de ce judicieux exploit, votre pays ne produit presque rien qui puisse adoucir votre existence ni augmenter votre population, vous n’en aurez pas moins tous les vices des nations civilisées : l’avidité, la perfidie, les jalousies, les haines, les meurtres ; et vous mangerez vos prisonniers de guerre après les avoir fait mourir dans les tourments, comme cela se pratique dans les pays où il n’y a ni propriétés ni industrie. »

M. Proudhon n’approuve pas la proclamation de Rousseau pour ce temps-là, il ne l’approuve pas non plus pour ce temps-ci ; mais il voudrait hâter le jour où on pourra le faire. En admettant qu’il ait raison dans l’avenir et en admettant qu’il n’y ait pas (ce que l’auteur de cet article ignore) des raisons morales et politiques qui peuvent légitimer la propriété, il est évident que dans l’état actuel de nos connaissances économiques, l’appropriation semble indispensable pour la production de la richesse. Quand les novateurs affirment que le sol appartient à tout le monde (et les plus hardis ne disent pas autre chose), ils ont raison en droit chrétien et humain ; mais ils proclameront une vérité improductive tant qu’ils ne nous proposeront pas un nouveau système réalisable. Et il faut rendre cette justice à M. Proudhon que non seulement il indique son système, mais qu’encore il veut nous y conduire par les mœurs, à l’aide de la métaphysique et de la science. Pour le moment, le monopole est reconnu dans la société intellectuelle, et il n’est plus question du droit divin ; ce monopole est entre les mains de certains fonctionnaires privilégiés, dont le métier est très facile, comme dit J.-B. Say, mais dont, chose assez singulière, on n’a pas encore pu se passer.

On a dit : « Le style c’est l’homme. » Nous éprouvons, à propos de M. Proudhon, le besoin de faire remarquer que cette proposition n’est pas toujours très vraie en science, et pour mieux développer notre pensée, nous rappellerons ici ce que disait naguère M. Cousin, à l’Académie des sciences morales, à propos de saint Augustin. Quand l’évêque d’Hippone combattit les manichéens, partisans exclusifs du principe d’autorité qui dirige l’homme, il exagéra la doctrine du libre arbitre ; et quand il répondit aux pélagiens, qui proclamaient, exclusivement aussi, le principe du libre arbitre, il exagéra le principe contraire. Il arriva que manichéens et pélagiens accusèrent saint Augustin de mauvaise foi, et ce grand écrivain fut obligé d’expliquer sa pensée dans un dernier ouvrage intitulé Retractationes. Ce qui est arrivé à saint Augustin arrive à tous ceux qui luttent, et donne la clef de ce qu’on pourrait traiter superficiellement d’inconstance. Malthus, que nous citions en commençant, avouait qu’ayant trouvé l’arc un peu trop tendu d’un côté, il l’avait à son tour un peu trop tendu de l’autre.

JOSEPH GARNIER.

 

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[1] Paris, 1841, 1842 et 1843, 4 v. in-12. Chez Prévost, rue Bourbon-Villeneuve, 61.

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