Léonce de Lavergne – Les économistes français du dix-huitième siècle

Plus que toute autre période de notre histoire intellectuelle, le XVIIIe siècle continue de nous dominer et de nous fasciner. Son héritage est tout à la fois scientifique et moral : c’est l’ère de la science, qui certes n’est pas close, et celle d’un humanisme qui reste rafraîchissant. Dans le domaine de ce qu’on appelait encore « l’économie politique », les réalisations furent plus brillantes encore peut-être qu’en philosophie, en littérature ou en politique. En 1700, c’était toute une science sinon à créer, du moins à coordonner et à organiser, que cette discipline, et une série de penseurs dont la notoriété reste encore à faire, s’en sont occupés. Le livre que nous rééditons ici contient une série de tableaux, sur quelques-uns des personnages, tous plus attachants les uns que les autres, qui ont concouru dans cette carrière, autour de l’époque des Lumières : l’abbé de Saint-Pierre, François Quesnay, le marquis de Mirabeau, les physiocrates, Turgot, le marquis de Chastellux, l’abbé Morellet et Dupont de Nemours.

L’agriculture en France et le libre-échange

Spécialiste reconnu des questions agricoles, Léonce de Lavergne étudie dans cet article de 1856 les effets comparés du libre-échange et de la protection sur les principales branches de la production agricole. Contre les protectionnistes, qui soulèvent des craintes chimériques, et contre certains libre-échangistes eux-mêmes, qui font des promesses un peu hasardées, il établit précisément ce que l’agriculture aurait à gagner au libre-échange. Compte tenu des circonstances nationales, ce gain ne serait pas éclatant, mais il serait toutefois clair et évident, dit-il. Il faut donc réformer les tarifs de douane dans le sens du libre-échange et ne les conserver que comme outil fiscal qui en vaut bien un autre. 

L’Afrique sous le gouvernement républicain

En 1848, la colonisation en Algérie, entamée en 1830, fait naître de plus en plus de doutes de la part des libéraux français. Déjà la première génération à l’avoir vécue est devenue plus sceptique, à l’image de Tocqueville. Mais pour certains nouveaux venus, comme Frédéric Bastiat ou Léonce de Lavergne, les résolutions sont plus radicales. Dans cet article, ce dernier demande que l’on enclenche une décolonisation, en abandonnant les campagnes aux indigènes, pour ne maintenir qu’une activité commerciale dans quelque villes choisies. Cette mesure radicale, dit-il, est une nécessité, et elle nous évitera bien des périls, bien des gaspillages, et empêchera surtout que l’histoire de la France soit durablement entachée par les violences et iniquités que la colonisation traîne à sa suite.

Les animaux reproducteurs 

À la suite de l’Exposition universelle tenue à Paris en 1855, Léonce de Lavergne, spécialiste des questions agricoles, revient dans la Revue des Deux Mondes sur les concours d’animaux reproducteurs. Il dresse le bilan des efforts faits en France et en Angleterre pour le croisement des races, l’amélioration ou la spécialisation, et fournit ses appréciations et recommandations à cet égard.