Charles Comte – Traité de la propriété

Faisant suite à son Traité de législation (4 volumes, 1827-1828) qui posait les problèmes de la science du droit et de la politique mais sans véritablement les résoudre, Charles Comte offre, avec son Traité de la propriété (1834) une étude plus positive, aux applications nombreuses. Le panorama choisi par l’auteur est très large : il étudie tour à tour la nature du droit de propriété, et s’il est la conséquence des faits, ou le fruit des lois ; les différentes sortes de propriété, et si les inventions industrielles et les compositions littéraires, les forêts et les fleuves, sont susceptibles d’une appropriation individuelle ; et jusqu’à la raison d’être des frontières et le fondement de la propriété nationale, dont il dégage les principes. La liberté et la propriété étant deux notions conjointes, cette étude globale, que Frédéric Bastiat estimait beaucoup, possède, au point de vue théorique, une importance considérable.

De l’organisation sociale considérée dans ses rapports avec les moyens de subsistance des peuples (1817)

La société moderne, qui est agricole, industrielle et commerciale, et qui ne doit par conséquent pas vivre par la guerre, les conquêtes et les rapines, doit appeler aux fonctions gouvernementales des hommes qui ont un intérêt direct à conserver et à protéger les propriétés qui mettent en valeur l’industrie, le commerce et l’agriculture. Celui qui s’est enrichi par la spoliation privée ou publique, n’y pourrait prétendre, car ce serait « mal prouver qu’on respectera et qu’on fera respecter les propriétés d’autrui, que de produire des biens qui attestent qu’on les a constamment violées ».

De l’incapacité des étrangers de remplir aucune fonction publique

En 1833, la mort de Jean-Baptiste Say laissant vacante sa chaire d’économie politique au Collège de France, plusieurs prétendants sont envisagés. En premier lieu vient son propre gendre, Charles Comte, aux positions radicales. Il fait face à la concurrence d’un étranger, Pellegrino Rossi, aux idées plus consensuelles. — Dans la courte brochure rééditée ici pour la première fois, C. Comte démontre qu’un étranger ne saurait remplir aucune fonction publique, et que cette exclusion se fonde sur des raisons évidentes et très nombreuses. Cette curieuse profession de foi, dictée par un intérêt de carrière, témoigne aussi de la désunion qui règne alors dans le camp du libéralisme français.