Benjamin Constant – Réflexions sur les constitutions

Benjamin Constant est le penseur politique de la liberté et de la démocratie ; sa grande ambition est de combiner l’une et l’autre, notamment par des limites constitutionnelles, qui empêchent les velléités usurpatrices de quelque branche de pouvoir que ce soit. Les circonstances lui donnèrent de nombreuses occasions de développer ces principes ; comme en 1814, après l’abdication de Napoléon, quand il propose ses Réflexions sur les constitutions pour peser sur les délibérations qui précédèrent la promulgation de la Charte.

Benjamin Constant – Mélanges de littérature et de politique

Rassemblés à la toute fin de sa vie, les Mélanges de littérature et de politique de Benjamin Constant se présentent comme un testament politique. « J’ai défendu quarante ans le même principe », commente-t-il en ouverture, « liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique et par liberté, j’entends le triomphe de l’individualité, tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité… Tout ce qui ne trouble pas l’ordre, tout ce qui n’est qu’intérieur, comme l’opinion ; tout ce qui, dans la manifestation de l’opinion, ne nuit pas à autrui, soit en provoquant des violences matérielles, soit en s’opposant à une manifestation contraire ; tout ce qui, en fait d’industrie, laisse l’industrie rivale s’exercer librement, est individuel, et ne saurait être légitimement soumis au pouvoir social. » — Ce livre orchestrait aussi, discrètement, un passage de relai avec la génération de libéraux qui était sur le point d’advenir, et qui, à l’image d’Alexis de Tocqueville, reprendrait les thèmes que Constant chérissait.

Benjamin Constant – Amélie et Germaine. Cécile. Ma vie

Dans trois textes autobiographiques successifs, Benjamin Constant a retracé les étapes de sa vie agitée, pour étudier les motifs qui lui firent prendre des partis souvent bizarres et contradictoires. Dans Germaine et Amélie (1803), d’abord, il fait état de ses tiraillements intérieurs, dans le choix d’une épouse. Cécile (1810) raconte la longue aventure qui précéda son mariage avec Charlotte de Hardenberg. Enfin, Ma Vie (ou le Carnet rouge) (1811) raconte quelques épisodes de sa jeunesse orageuse. — La qualité du style, la richesse des images, l’intérêt des faits, ont valu à ces courts écrits une notoriété littéraire qui ne s’est pas encore démentie.

Benjamin Constant – Principes de politique

Composé en 1815 en réponse aux évènements et sur la base de manuscrits plus anciens, les Principes de politique de Benjamin Constant sont autre chose qu’une œuvre de circonstance. Tout en éclaircissant et en justifiant les dispositions de la nouvelle charte constitutionnelle donnée à la France, l’auteur pose les conditions de toute démocratie libérale : la limitation des attributions de l’État, la décentralisation, la liberté de la presse, l’indépendance de la justice, etc. Pour cette raison son texte n’a jamais cessé d’être médité ; il est digne de l’être.

Benjamin Constant – Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri

Malgré un titre énigmatique, le Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri est un classique hors pair du libéralisme. Relevant dans chaque chapitre une opinion maladroite de l’auteur italien, Benjamin Constant reconstruit par étapes, et dans un ordre simple, ce que doivent être les fondements d’une société libre et prospère. Des bornes constitutionnelles au protectionnisme économique, et des formes judiciaires à la concurrence dans l’éducation, il examine avec hauteur et talent des questions variées, avec une conclusion sans cesse la même, et qui est son credo : que la loi doit apprendre à se taire, et laisser faire.

Benjamin Constant – De l’esprit de conquête et de l’usurpation

Écrit de circonstance, protestation contre l’Empire de Napoléon et ses dérives autoritaires et bellicistes, ce petit livre de Benjamin Constant possède aussi une portée théorique et rhétorique générale. D’abord, l’auteur a puisé, pour l’écrire, dans ses Principes de politique, dont il offre une sorte de quintessence. Mais surtout, Constant rétablit ici face à Napoléon, usurpateur et guerrier, les vrais principes d’une société libre et prospère : la paix, la liberté humaine, la décentralisation, la stabilité des institutions, la réforme progressive.

Benjamin Constant – De la religion

Théoricien d’un libéralisme complet et homme politique aux engagements divers, Benjamin Constant a consacré une grande partie de sa vie à la préparation d’une étude très vaste sur un tout autre sujet : la religion. Dans cette grande fresque historique en cinq tomes, ici réunis en deux volumes, il montre l’évolution graduelle des croyances religieuses sous l’impulsion ou de la liberté, ou du monopole (domination par une caste de prêtres ou sacerdoce). Et si la liberté épure et ennoblit le sentiment religieux, le monopole le vicie et le dégrade. Cette thèse, en parfaite correspondance avec les versants plus connus des œuvres de l’auteur, est présentée avec des développements qui se ressentent de décennies d’un patient travail, et exprimée avec le talent parfait de l’un de nos meilleurs écrivains.

Influence de la liberté religieuse sur le développement de la civilisation

Benjamin Constant a travaillé pendant quarante ans à un ouvrage sur l’histoire des religions, qui complète, sous de nombreux rapports, la doctrine libérale livrée par lui dans ses autres textes politiques. Pour permettre un premier accès à cet ouvrage monumental De la Religion, nous avons sélectionné ce premier extrait, issu des manuscrits, qui résume les arguments de l’auteur en une série de points, sur l’influence de la liberté religieuse sur le développement de la civilisation.

Effets comparés du sacerdoce et de la liberté

Benjamin Constant a travaillé pendant quarante ans à un ouvrage sur l’histoire des religions, qui complète, sous de nombreux rapports, la doctrine libérale livrée par lui dans ses autres textes politiques. Pour permettre un premier accès à cet ouvrage monumental De la Religion, nous avons sélectionné ce deuxième extrait, tiré du cinquième volume, et qui résume en quelques paragraphes l’un des développements majeurs du livre, en comparant les effets néfastes du monopole des prêtres à l’épanouissement et au perfectionnement continuel de la religion sous un régime de liberté.

Pour la liberté de la culture du tabac en France

Dans la séance du 18 mars 1829, Benjamin Constant monte à la tribune de l’Assemblée pour défendre la liberté de la culture et de la vente du tabac, contre le monopole inique alors appliqué. C’est une vérité absolue de l’économie politique, dit-il, que le monopole fait toujours moins bien et plus chèrement ce que l’intérêt particulier offre plus avantageusement. Les prétextes qu’on présente à l’appui du monopole, selon lui, ne tiennent pas, et il s’applique à les réfuter les uns après les autres. Il conclut à l’inefficacité, à l’immoralité même du monopole, de tout monopole. En attribuant un privilège à quelques-uns, contre une charge pesant sur tous les autres, il est une forme de spoliation. Suivre ce système, et donner systématiquement des privilèges aux uns puis aux autres, consiste à « offrir en holocauste aux contribuables en masse les contribuables en détail ».

L’agriculture a besoin de liberté, non de distinctions

Si on doit rendre hommage aux Physiocrates d'avoir défendu, dans bien des questions, le laisser faire et le laisser passer, ils sont tombés dans l'erreur, selon Benjamin Constant, quand ils ont demandé des distinctions publiques pour l'agriculture. C'était, après avoir reconnu que l'autorité agissait mal, réclamer d'elle qu'elle agisse autrement : mais la seule action juste était qu'elle n'agisse pas, dit Constant.
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Des encouragements pour l’agriculture, chapitre III. Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri. Par Benjamin Constant (1822)

Laisser faire et laisser passer était leur devise : mais ils ne l’appliquèrent guère qu’aux prohibitions. Les encouragements les séduisirent. Ils ne virent pas que les prohibitions et les encouragements ne sont que deux branches d’un même système et que tant qu’on admet les uns, l’on est menacé par les autres.