Benjamin Constant – De la religion

Théoricien d’un libéralisme complet et homme politique aux engagements divers, Benjamin Constant a consacré une grande partie de sa vie à la préparation d’une étude très vaste sur un tout autre sujet : la religion. Dans cette grande fresque historique en cinq tomes, ici réunis en deux volumes, il montre l’évolution graduelle des croyances religieuses sous l’impulsion ou de la liberté, ou du monopole (domination par une caste de prêtres ou sacerdoce). Et si la liberté épure et ennoblit le sentiment religieux, le monopole le vicie et le dégrade. Cette thèse, en parfaite correspondance avec les versants plus connus des œuvres de l’auteur, est présentée avec des développements qui se ressentent de décennies d’un patient travail, et exprimée avec le talent parfait de l’un de nos meilleurs écrivains.

Influence de la liberté religieuse sur le développement de la civilisation

Benjamin Constant a travaillé pendant quarante ans à un ouvrage sur l’histoire des religions, qui complète, sous de nombreux rapports, la doctrine libérale livrée par lui dans ses autres textes politiques. Pour permettre un premier accès à cet ouvrage monumental De la Religion, nous avons sélectionné ce premier extrait, issu des manuscrits, qui résume les arguments de l’auteur en une série de points, sur l’influence de la liberté religieuse sur le développement de la civilisation.

Effets comparés du sacerdoce et de la liberté

Benjamin Constant a travaillé pendant quarante ans à un ouvrage sur l’histoire des religions, qui complète, sous de nombreux rapports, la doctrine libérale livrée par lui dans ses autres textes politiques. Pour permettre un premier accès à cet ouvrage monumental De la Religion, nous avons sélectionné ce deuxième extrait, tiré du cinquième volume, et qui résume en quelques paragraphes l’un des développements majeurs du livre, en comparant les effets néfastes du monopole des prêtres à l’épanouissement et au perfectionnement continuel de la religion sous un régime de liberté.

Pour la liberté de la culture du tabac en France

Dans la séance du 18 mars 1829, Benjamin Constant monte à la tribune de l’Assemblée pour défendre la liberté de la culture et de la vente du tabac, contre le monopole inique alors appliqué. C’est une vérité absolue de l’économie politique, dit-il, que le monopole fait toujours moins bien et plus chèrement ce que l’intérêt particulier offre plus avantageusement. Les prétextes qu’on présente à l’appui du monopole, selon lui, ne tiennent pas, et il s’applique à les réfuter les uns après les autres. Il conclut à l’inefficacité, à l’immoralité même du monopole, de tout monopole. En attribuant un privilège à quelques-uns, contre une charge pesant sur tous les autres, il est une forme de spoliation. Suivre ce système, et donner systématiquement des privilèges aux uns puis aux autres, consiste à « offrir en holocauste aux contribuables en masse les contribuables en détail ».

L’agriculture a besoin de liberté, non de distinctions

Si on doit rendre hommage aux Physiocrates d'avoir défendu, dans bien des questions, le laisser faire et le laisser passer, ils sont tombés dans l'erreur, selon Benjamin Constant, quand ils ont demandé des distinctions publiques pour l'agriculture. C'était, après avoir reconnu que l'autorité agissait mal, réclamer d'elle qu'elle agisse autrement : mais la seule action juste était qu'elle n'agisse pas, dit Constant.
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Des encouragements pour l’agriculture, chapitre III. Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri. Par Benjamin Constant (1822)

Laisser faire et laisser passer était leur devise : mais ils ne l’appliquèrent guère qu’aux prohibitions. Les encouragements les séduisirent. Ils ne virent pas que les prohibitions et les encouragements ne sont que deux branches d’un même système et que tant qu’on admet les uns, l’on est menacé par les autres.