Germaine de Staël – Le Mannequin

La Collection Jeunesse des éditions de l'Institut Coppet s'agrandit, avec la parution d'un nouveau titre. Le Mannequin, de Germaine de Staël (1811), met en scène une jeune femme qui invente un ingénieux stratagème pour délier son père des obligations qu'il a contractées, et s'offrir la liberté d'épouser l'homme qu'elle aime. C'est un plaidoyer pour l'accomplissement des femmes, composé par celle dont le talent et les idées firent naître tant de haines et de persécutions.

Le Mannequin

Un thème récurrent dans l'œuvre de Germaine de Staël, est la position sociale des femmes. Il ressort clairement à la lecture de Corinne et de Delphine, et certaines pièces de théâtre fournissent, de ce combat important de l’auteur, une énième manifestation. La principale à cet égard est naturellement Le Mannequin (1811), qui met en scène un homme songeant tellement à épouser une femme passive, silencieuse et sans volonté, que parlant à distance avec un simple mannequin il est trompé et croit avoir trouvé l’élue. Cette pièce est l’occasion pour Germaine de Staël de moquer la conception « anglaise » de la femme, à travers un comique assez bien manié, mais dont le fond reste au fond sérieux et grave.

Éloge du divorce

Dans un passage de son roman Delphine (1803), très fortement teinté par les récriminations proto-féministes faites à la société du temps, Germaine de Staël proposait un authentique éloge du divorce. Elle le représentait comme la liberté donnée à des couples malheureux de vivre un avenir plus serein, et arguait en sa faveur en rejetant cette morale du sacrifice que le christianisme répand, disait-elle, à sa suite.