Éloge du divorce

Dans un passage de son roman Delphine (1803), très fortement teinté par les récriminations proto-féministes faites à la société du temps, Germaine de Staël proposait un authentique éloge du divorce. Elle le représentait comme la liberté donnée à des couples malheureux de vivre un avenir plus serein, et arguait en sa faveur en rejetant cette morale du sacrifice que le christianisme répand, disait-elle, à sa suite.


Éloge du divorce

Par Germaine de Staël

(Delphine, quatrième partie.)

 

LETTRE XVII. — M. DE LEBENSEI À DELPHINE.

Cernay, ce 2 septembre 1791.

Celui que vous aimez est toujours digne de vous, madame, mais son sentiment ni le vôtre ne peuvent rien contre la fatalité de votre situation. Il ne reste qu’un moyen de rétablir votre réputation et de retrouver le bonheur : rassemblez pour m’entendre toutes les forces de votre sensibilité et de votre raison. Léonce n’est point irrévocablement lié à Mathilde, Léonce peut encore être votre époux ; le divorce doit être décrété dans un mois par l’Assemblée constituante ; j’en ai vu la loi, j’en suis sûr. Après avoir lu ces paroles, vous pressentirez sans doute quel est le sujet que je veux traiter avec vous ; et l’émotion, l’incertitude, des sentiments divers et confus, vous auront tellement troublée, que vous n’aurez pu d’abord continuer ma lettre ; reprenez-la maintenant.

Je ne connais point madame de Mondoville ; sa conduite envers ma femme a dû m’offenser, je me défendrai cependant, soyez-en sûre, de cette prévention ; votre bonheur est le seul intérêt qui m’occupe. J’ignore ce que vous et votre ami pensez du divorce, je me persuade aisément que l’amour suffirait pour vous entraîner tous les deux à l’approuver ; mais cependant, madame, je connais assez votre raison et votre âme pour croire que vous refuseriez le bonheur même, s’il n’était pas d’accord avec l’idée que vous vous êtes faite de la véritable vertu. Ceux qui condamnent le divorce prétendent que leur opinion est d’une moralité plus parfaite ; s’il en était ainsi, il faudrait que les vrais philosophes l’adoptassent : car le premier but de la pensée est de connaître nos devoirs dans toute leur étendue ; mais je veux examiner avec vous si les principes qui me font approuver le divorce sont d’accord avec la nature de l’homme et avec les intentions bienfaisantes que nous devons attribuer à la Divinité.

C’est un grand mystère que l’amour : peut-être est-ce un bien céleste qu’un ange a laissé sur la terre ; peut-être est-ce une chimère de l’imagination, qu’elle poursuit jusqu’à ce que le cœur refroidi appartienne déjà plus à la mort qu’à la vie. N’importe ! si je ne voyais dans votre sentiment pour Léonce que de l’amour, si je ne croyais pas que sa femme disconvient à son caractère et à son esprit sous mille rapports différents, je ne vous conseillerais pas de tout briser pour vous réunir ; mais écoutez-moi l’un et l’autre.

De quelque manière que l’on combine les institutions humaines, bien peu d’hommes, bien peu de femmes renonceront au seul bonheur qui console de vivre : l’intime confiance, le rapport des sentiments et des idées, l’estime réciproque, et cet intérêt qui s’accroît avec les souvenirs. Ce n’est pas pour les jours de délices placés par la nature au commencement de notre carrière afin de nous dérober la réflexion sur le reste de l’existence, ce n’est pas pour ces jours que la convenance des caractères est surtout nécessaire ; c’est pour l’époque de la vie où l’on cherche à trouver dans le cœur l’un de l’autre l’oubli du temps qui nous poursuit et des hommes qui nous abandonnent. L’indissolubilité des mariages mal assortis prépare des malheurs sans espoir à la vieillesse ; il semble qu’il ne s’agisse que de repousser les désirs des jeunes gens, et l’on oublie que les désirs repoussés des jeunes gens deviendront les regrets éternels des vieillards. La jeunesse prend soin d’elle-même, on n’a pas besoin de s’en occuper ; mais toutes les institutions, toutes les réflexions doivent avoir pour but de protéger à l’avance ces dernières années que l’homme le plus dur ne peut considérer sans pitié, ni le plus intrépide sans effroi.

Je ne nie point tous les inconvénients du divorce, ou plutôt de la nature humaine qui l’exige ; c’est aux moralistes, c’est à l’opinion à condamner ceux dont les motifs ne paraissent pas dignes d’excuse : mais au milieu d’une société civilisée qui introduit les mariages par convenance, les mariages dans un âge où l’on n’a nulle idée de l’avenir, lorsque les lois ne peuvent punir ni les parents qui abusent de leur autorité, ni les époux qui se conduisent mal l’un envers l’autre, en interdisant le divorce, la loi n’est sévère que pour les victimes ; elle se charge de river les chaînes, sans pouvoir influer sur les circonstances qui les rendent douces ou cruelles ; elle semble dire : Je ne puis assurer votre bonheur, mais je garantirai du moins la durée de votre infortune. Certes, il faudra que la morale fasse de grands progrès avant que l’on rencontre beaucoup d’époux qui se résignent au malheur, sans y échapper de quelque manière ; et si l’on y échappe, et si la société se montre indulgente en proportion de la sévérité même des institutions, c’est alors que toutes les idées de devoir et de vertu sont confondues, et que l’on vit sous l’esclavage civil comme sous l’esclavage politique, dégagé par l’opinion des entraves imposées par la loi.

Ce sont les circonstances particulières à chacun qui déterminent si le divorce autorisé par la loi peut être approuvé par le tribunal de l’opinion et de notre propre cœur. Un divorce qui aurait pour motif des malheurs survenus à l’un des deux époux serait l’action la plus vile que la pensée pût concevoir ; car les affections du cœur, les liens de famille, ont précisément pour but de donner à l’homme des amis indépendants de ses succès ou de ses revers, et de mettre au moins quelques bornes à la puissance du hasard sur sa destinée. Les Anglais, cette nation morale, religieuse et libre, les Anglais ont dans la liturgie du mariage une expression qui m’a touché : Je l’accepte, disent réciproquement la femme et le mari, in health and in sickness, for better and for worse ; dans la santé comme dans la maladie, dans ses meilleures circonstances comme dans ses plus funestes. La vertu, si même il en faut pour partager l’infortune quand on a partagé le bonheur, la vertu n’exige alors qu’un dévouement tellement conforme à une nature généreuse, qu’il lui serait tout à fait impossible d’agir autrement. Mais les Anglais, dont j’admire, sous presque tous les rapports, les institutions civiles, religieuses et politiques, les Anglais n’ont eu tort de n’admettre le divorce que pour cause d’adultère : c’est rendre l’indépendance au vice, et n’enchaîner que la vertu ; c’est méconnaître les oppositions les plus fortes, celles qui peuvent exister entre les caractères, les sentiments et les principes.

L’infidélité rompt le contrat, mais l’impossibilité de s’aimer dépouille la vie du premier bonheur que lui avait destiné la nature ; et quand cette impossibilité existe réellement, quand le temps, la réflexion, la raison même de nos amis et de nos parents la confirment, qui osera prononcer qu’un tel mariage est indissoluble ? Une promesse inconsidérée, dans un âge où les lois ne permettent pas même de statuer sur le moindre des intérêts de fortune, décidera pour jamais le sort d’un être dont les années ne reviendront plus, qui doit mourir, et mourir sans avoir été aimé !

La religion catholique est la seule qui consacre l’indissolubilité du mariage ; mais c’est parce qu’il est dans l’esprit de cette religion d’imposer la douleur à l’homme sous mille formes différentes, comme le moyen le plus efficace pour son perfectionnement moral et religieux.

Depuis les macérations qu’on s’inflige à soi-même, jusqu’aux supplices que l’inquisition ordonnait dans les siècles barbares, tout est souffrance et terreur dans les moyens employés par cette religion pour forcer les hommes à la vertu. La nature, guidée par la Providence, suit une marche absolument opposée ; elle conduit l’homme vers tout ce qui est bon, comme vers tout ce qui est bien, par l’attrait et le penchant le plus doux.

La religion protestante, beaucoup plus rapprochée du pur esprit de l’Évangile que la religion catholique, ne se sert de la douleur ni pour effrayer ni pour enchaîner les esprits. Il en résulte que dans les pays protestants, en Angleterre, en Hollande, en Suisse, en Amérique, les mœurs sont plus pures, les crimes moins atroces, les lois plus humaines ; tandis qu’en Espagne, en Italie, dans les pays où le catholicisme est dans toute sa force, les institutions politiques et les mœurs privées se ressentent de l’erreur d’une religion qui regarde la contrainte et la douleur comme le meilleur moyen d’améliorer les hommes. Ce n’est pas tout encore : comme cet empire de la souffrance répugne à l’homme, il y échappe de mille manières. De là vient que la religion catholique, si elle a quelques martyrs, fait un si grand nombre d’incrédules : on s’avouait athée ouvertement en France avant la Révolution. Spinosa est Italien ; presque tous les systèmes du matérialisme ont pris naissance dans les pays catholiques ; tandis qu’en Angleterre, en Amérique, dans tous les pays protestants enfin, personne ne professe cette opinion malheureuse : l’athéisme, n’ayant dans ces pays aucune superstition à combattre, ne paraîtrait que le destructeur des plus douces espérances de la vie.

Les stoïciens, comme les catholiques, croyaient que le malheur rend l’homme plus vertueux ; mais leur système, purement philosophique, était infiniment moins dangereux. Chaque homme, se l’appliquant à lui seul, l’interprétait à sa manière ; il n’était point uni à ces superstitions religieuses qui n’ont ni borne ni but. Il ne donnait point à un corps de prêtres un ascendant incalculable sur l’espèce humaine ; car l’imagination répugnant aux souffrances, elle est d’autant plus subjuguée quand une fois elle s’y résout, qu’il lui en a coûté d’avantage ; et l’on a bien plus de pouvoir sur les hommes que l’on a déterminés à s’imposer eux-mêmes de cruelles peines, que sur ceux qu’on a laissés dans leur bon sens naturel, en ne leur parlant que raison et bonheur.

L’un des bienfaits de la morale évangélique était d’adoucir les principes rigoureux du stoïcisme ; le christianisme inspire surtout la bienfaisance et l’humanité ; et, par de singulières interprétations, il se trouve qu’on en a fait un stoïcisme nouveau, qui soumet la pensée à la volonté des prêtres, tandis que l’ancien rendait indépendant de tous les hommes ; un stoïcisme qui fait votre cœur humble, tandis que l’autre le rendait fier ; un stoïcisme qui vous détache des intérêts publics, tandis que l’autre vous dévouait à votre patrie ; un stoïcisme enfin qui se sert de la douleur pour enchaîner l’âme et la pensée, tandis que l’autre du moins la consacrait à fortifier l’esprit en affranchissant la raison.

Si ces réflexions, que je pourrais étendre beaucoup plus, si votre esprit, madame, ne savait pas y suppléer ; si ces réflexions, dis-je, vous ont convaincue que celui qui veut conduire les hommes à la vertu par la souffrance méconnaît la bonté divine et marche contre ses voies, vous serez d’accord avec moi dans toutes les conséquences que je veux en tirer. Retracez-vous tous les devoirs que la vertu nous prescrit ; notre nature morale, je dirai plus, l’impulsion de notre sang, tout ce qu’il y a d’involontaire en nous nous entraîne vers ces devoirs. Faut-il un effort pour soigner nos parents, dont la seule voix retentit à tous les souvenirs de notre vie ? Si l’on pouvait se représenter une nécessité qui contraignit à les abandonner, c’est alors que l’âme serait condamnée aux supplices les plus douloureux ! Faut-il un effort pour protéger ses enfants ? La nature a voulu que l’amour qu’ils inspirent fût encore plus puissant que toutes les autres passions du cœur. Qu’y aurait-il de plus cruel que d’être privé de ce devoir ? Parcourons toutes les vertus, fierté, franchise, piété, humanité ; quel travail ne faudrait-il pas faire sur son caractère, quel travail ne ferait-on pas en vain, pour obtenir de soi, maigre la révolte de sa nature, une bassesse, un mensonge, un acte de dureté ? D’où vient donc ce sublime accord entre notre être et nos devoirs ? De la même Providence qui nous a attirés par une sensation douce vers tout ce qui est nécessaire à notre conservation. Quoi ! la Divinité, qui a voulu que tout fût facile et agréable pour le maintien de l’existence physique, aurait mis notre nature morale en opposition avec la vertu ! la récompense nous en serait promise dans un monde inconnu ; mais pour celui dont la réalité pèse sur nous, il faudrait réprimer sans cesse l’élan toujours renaissant de l’âme vers le bonheur ; il faudrait réprimer ce sentiment doux en lui-même, quand il n’est pas injustement contrarié !

De quelles bizarreries les hommes n’ont-ils pas été capables ! Le Créateur les avait préservés de la cruauté par la sympathie ; le fanatisme leur a fait braver cet instinct de l’âme, en leur persuadant que celui qui en avait doué leur nature leur commandait de l’étouffer. Un désir vif d’être heureux anime tous les hommes ; des hypocrites ont représenté ce désir comme la tentation du crime. Ils ont ainsi blasphémé Dieu, car toute la création repose sur le besoin du bonheur. Sans doute, on pourrait abuser de cette idée comme de toutes les autres, en la faisant sortir de ses limites. Il y a des circonstances où les sacrifices sont nécessaires ; ce sont toutes celles où le bonheur des autres exige que vous vous immoliez vous-même à eux ; mais est toujours dans le but d’une grande somme de félicité pour tous que quelques-uns ont à souffrir ; et le moyen de la nature, au moral comme au physique, ce sont les jouissances de la vie.

Si ces principes sont vrais, peut-on croire que la Providence exige des hommes de supporter la plus amère des douleurs, en les condamnant à rester liés pour toujours à l’objet qui les rend profondément infortunés ? Ce supplice serait-il ordonné par la bonté suprême ? et la miséricorde divine l’exigerait-elle pour expiation d’une erreur ?

Dieu a dit : Il ne convient pas que l’homme soit seul : cette intention bienfaisante ne serait pas remplie s’il n’existait aucun moyen de se séparer de la femme insensible, ou stupide, ou coupable, qui n’entrerait jamais en partage de vos sentiments ni de vos pensées ! Qu’il est insensé celui qui a osé prononcer qu’il existait des liens que le désespoir ne pouvait pas rompre ! La mort vient au secours des souffrances physiques, quand on n’a plus la force de les supporter ; et les institutions sociales feraient de cette vie la prison d’Hugolin, qui n’avait point d’issue ! Ses enfants y périrent avec lui ; les enfants aussi souffrent autant que leurs parents quand ils sont renfermés avec eux dans le cercle éternel de douleurs que forme une union mal assortie et indissoluble.

La plus grande objection que l’on fait contre le divorce ne concerne point la situation où se trouve M. de Mondoville, puisqu’il n’a point d’enfants ; je ne rappellerai donc point tout ce qu’on pourrait répondre à cette difficulté. Néanmoins je vous dirai que les moralistes qui ont écrit contre le divorce, en s’appuyant de l’intérêt des enfants, ont tout à fait oublié que si la possibilité du divorce est un bonheur pour les hommes, elle est un bonheur aussi pour les enfants, qui seront des hommes à leur tour. On considère les enfants en général comme s’ils devaient toujours rester tels ; mais les enfants actuels sont des époux futurs ; et vous sacrifiez leur vie à leur enfance, en privant, à cause d’eux, l’âge viril d’un droit qui peut-être un jour les aurait sauvés du désespoir.

J’ai dû, m’adressant à un esprit de votre force, discuter l’opinion qui vous intéresse sous un point de vue général ; mais combien je suis plus sûr encore d’avoir raison en ne considérant que votre position particulière ! Léonce voulait s’unir à vous ; c’est par une supercherie qu’il est l’époux de mademoiselle de Vernon ; vous n’avez pu renoncer l’un à l’autre : vous passez votre vie ensemble, Léonce n’aime que vous, n’existe que pour vous ; sa femme l’ignore peut-être encore, mais elle ne peut tarder à le découvrir ; votre généreuse conduite envers M. de Valorbe a été la première cause des abominables injustices dont vous souffrez ; mais il était impossible que tôt ou tard votre attachement pour Léonce ne vous fit pas beaucoup de tort dans l’opinion. Vous vivez, par un hasard que vous devez bénir, dans une de ces époques rares où la puissance ne méprise pas les lumières ; dans un mois la loi du divorce sera décrétée, et Léonce, en devenant votre époux, vous honorera par son amour, au lieu de vous perdre en s’y livrant. Craindriez-vous la défaveur du monde ? Vous avez vu ma femme la supporter peut-être avec peine ; mais je vous prédis que cette défaveur ira chaque jour en décroissant ; les mœurs deviendront plus austères, le mariage sera plus respecté, et l’on sentira que tous ces biens sont dus à la possibilité de trouver le bonheur dans le devoir.

Il est vrai que le divorce, paraissant à quelques personnes le résultat d’une révolution qu’elles détestent, leur déplaît sous ce rapport beaucoup plus que sous tous les autres ; et comme les haines politiques se dirigent plutôt contre un homme que contre une femme, il se peut que Léonce soit blâmé plus vivement que vous en adoptant une résolution que l’esprit de parti réprouverait. Mais, s’il faut une sorte de raison hardie dans les femmes pour se déterminer à devenir l’objet des jugements du public, il ne doit rien en coûter à un homme sensible pour assurer la gloire et la félicité de celle que son amour a pu compromettre.

Je sais que M. de Mondoville a été élevé dans un pays où l’on tient beaucoup à toutes les idées comme à tous les usages antiques ; mais il est trop éclairé pour ne pas sentir que les illusions qui inspiraient autrefois de grandes vertus n’ont pas assez de puissance maintenant pour les faire renaître. Ces souvenirs chancelants ne peuvent nous servir d’appui, et il faut fonder les vertus civiles et politiques sur des principes plus d’accord avec les lumières et la raison. Enfin, je n’en doute pas, il vous suffira d’apprendre à M. de Mondoville que le divorce devient possible pour qu’il saisisse avec transport un tel espoir de bonheur : il serait indigne de lui de sacrifier votre réputation à son amour, et de ne ménager que la sienne ! il serait indigne de lui de s’affranchir comme il le fait du joug de son mariage et de n’avoir pas la volonté de le briser légalement ! Voudrait-il reconnaître que sa passion pour vous est plus forte que ses devoirs, mais qu’elle céderait aux frivoles censures de la société ? Je m’arrête : une telle supposition est impossible.

J’ai toujours pensé qu’un homme ne peut répondre ni de son bonheur ni de celui de la femme qu’il aime s’il ne sait pas dédaigner l’opinion ou la subjuguer. M. de Mondoville est, de tous les caractères, le plus fort, le plus ardent, le plus énergique ; se pourrait-il qu’il fût dépendant des jugements des autres, tandis qu’il semble plus fait que personne pour dominer tous les esprits ? Non, je ne puis le croire, et c’est de vous seule que dépendra sans doute la décision de votre sort.

Vous inspirez, madame, un intérêt si tendre et si profond, vous vous êtes conduite pour ma femme et pour moi avec une générosité si parfaite, que je donnerais beaucoup de mes années pour vous inspirer le courage d’être heureuse. Le ciel, l’amour, l’amitié, toutes les puissances généreuses seconderont, je l’espère, les vœux que je fais pour vous.

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