Avant-propos au Droit naturel de François Quesnay (septembre 1765)

Avant-propos au Droit naturel de François Quesnay, par Dupont (de Nemours) ; Journal de l’agriculture, du commerce et des finances, septembre 1765.


AVANT-PROPOS

ARTICLE PRÉLIMINAIRE.

Nous l’avons dit dans notre préface : c’est la connaissance de l’ordre et des lois physiques et naturelles, qui doit servir de base à la science économique. Nous ne saurions trop le répéter à nos lecteurs ; car cette grande vérité fondamentale envisagée avec ses conséquences, fait disparaître tous les préjugés vulgaires et tous les raisonnements captieux que de fausses combinaisons et des intérêts mal entendus ont introduit dans une science où l’erreur est si dangereuse. Et pour peu qu’on se livre à la réflexion, on sent évidemment que les lois souveraines de la nature renferment les principes essentiels de l’ordre économique. C’est dans cet esprit que notre ouvrage périodique a été divisé, de manière qu’il y en a toujours une partie consacrée à rassembler une ample collection de faits ; c’est dans cet esprit que nos raisonnements seront toujours dirigés, et que nous commencions le travail de notre journal, quand une main, bien supérieure à la nôtre, nous a communiqué les Observations suivantes sur le droit naturel des hommes réunis en société. De la manière dont il y est envisagé, il rentre entièrement dans l’ordre des lois physiques de la science économique ; et par conséquent ces Observations peuvent être regardées comme un précis qui indique sommairement, sous le point de vue de l’intérêt général des hommes et des lois naturelles qu’ils doivent observer pour acquérir les biens dont ils ont besoin, qui indique, dis-je, les différents objets qui doivent entrer dans la composition de notre journal. Ainsi, quoique ce mémoire ne contienne pas de détails sur l’agriculture, sur le commerce, ni sur les finances en particulier : comme il renferme les principes dans lesquels ces grands objets doivent être envisagés ; comme nous sommes parfaitement d’accord de ces principes ; comme ils influeront sans cesse sur notre ouvrage, il nous a paru indispensable de les placer à la tête de notre premier journal. C’est donc ici la base solide sur laquelle doit porter l’édifice ; nous espérons ne jamais perdre de vue les vérités fondamentales qui y sont établies, et nous ferons tous nos efforts pour remplir, s’il est possible, l’engagement qu’elles nous donnent vis-à-vis du public.

A propos de l'auteur

Bras droit de François Quesnay à la tete de la Physiocratie, Dupont de Nemours fut aussi lié à Turgot, qu'il assista durant son passage au ministère. Après avoir oeuvré à l'Assemblée constituante, il s'est exilé aux États-Unis.

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