L’immigration et l’éventualité de la dénationalisation de la France

Au début du XXe siècle, la France, dont la natalité est en baisse, a recours à l’immigration pour soutenir sa population. En sociologue et en économiste, Paul Leroy-Beaulieu étudie ce mouvement et ses conséquences dans son ouvrage sur La question de la population (1913). Selon lui, l’agglomération d’individus étrangers ou naturalisés, dans des villes particulières où ils conservent leur culture et leur langue, fait courir au pays un risque de « dénationalisation » qui se matérialisera rapidement, en quatre ou cinq générations.

De l’incapacité des étrangers de remplir aucune fonction publique

En 1833, la mort de Jean-Baptiste Say laissant vacante sa chaire d’économie politique au Collège de France, plusieurs prétendants sont envisagés. En premier lieu vient son propre gendre, Charles Comte, aux positions radicales. Il fait face à la concurrence d’un étranger, Pellegrino Rossi, aux idées plus consensuelles. — Dans la courte brochure rééditée ici pour la première fois, C. Comte démontre qu’un étranger ne saurait remplir aucune fonction publique, et que cette exclusion se fonde sur des raisons évidentes et très nombreuses. Cette curieuse profession de foi, dictée par un intérêt de carrière, témoigne aussi de la désunion qui règne alors dans le camp du libéralisme français.
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La liberté des langues

Candidat à la chambre des députés de Belgique, Gustave de Molinari se prononce dans sa profession de foi de 1859 en faveur de la liberté des langues, dans ce pays où cohabitent wallons et flamands. Sans renier son appartenance à la culture française et à sa langue, il veut qu’une place égale soit laissée au flamand, comme vecteur de culture et outil d’expression d’une part de la communauté nationale.