Aux électeurs de l’arrondissement de Lodève. Élections législatives du 7 juillet 1878.

Paul Leroy-Beaulieu. Aux électeurs de l’arrondissement de Lodève. Élections législatives du 7 juillet 1878.


Élections Législatives du 7 juillet 1878.

À Messieurs les Électeurs de l’arrondissement de Lodève

 

Mes chers concitoyens,

Vous êtes appelé à élire le 7 juillet un député en remplacement de l’honorable M. Vitalis, dont l’élection a été invalidée et qui ne se représente plus à vos suffrages.

Des divers points de l’arrondissement on m’a pressé de présenter ma candidature. J’ai accepté, malgré la brièveté du délai, convaincu que, si vous me faites l’honneur de m’élire, je pourrai rendre de réels services à l’arrondissement de Lodève. 

Je ne suis à aucun degré hostile aux institutions existantes. Je leur ai donné ma sincère adhésion ; j’en désire le régulier et pacifique fonctionnement.

Je ne sépare pas les idées libérales des idées conservatrices. La bonne politique est la politique de modération, de conciliation et d’apaisement ; celle qui évite toute violence, celle qui respecte les minorités et les droits individuels ; celle qui ne donne aucune alarme à la propriété et à la religion ; celle en un mot qui est le règne de la loi égale pour tous.

Il y a des institutions et des principes qui, sous toutes les formes de gouvernement, doivent être sauvegardés, parce qu’ils forment une partie essentielle de notre organisation sociale : l’inamovibilité de la magistrature, par exemple, le budget des cultes, la liberté du père de famille dans le choix des écoles.

En dehors des questions politiques, il est pour notre arrondissement d’autres questions non moins importantes ; ce sont celles qui concernent son développement matériel et sa situation économique.

L’arrondissement de Lodève est aujourd’hui en proie à un double fléau : sa richesse agricole est détruite, son activité industrielle est menacée. Dans nos campagnes comme dans nos villes la gêne et la misère ont remplacé la prospérité d’il y a quelques années.

Jamais il ne fut plus nécessaire pour notre arrondissement d’être représenté par un homme actif, habitué au travail, entièrement dévoué aux intérêts du pays, n’épargnant aucune peine, aucun effort pour obtenir que les pouvoirs publics viennent à son secours et que la législation lui soit favorable.

Au moment où les Chambres ont à discuter des projets de loi économiques de la plus grande importance, à voter irrévocablement le plan définitif d’achèvement de notre réseau de chemin de fer, beaucoup d’entre vous ont pensé que je représenterais mieux qu’un autre l’arrondissement de Lodève ; que, par ma compétence, par mes antécédents, par mes relations, par mon activité bien connue, je pourrais vous rendre aujourd’hui des services signalés.

Par mes liens de famille je suis, depuis longtemps déjà un enfant du pays. Je trouve auprès de moi, dans mon beau-père, M. Michel Chevalier, un exemple d’infatigable dévouement aux intérêts de l’arrondissement. L’an dernier un de vos cantons me nomma à une énorme majorité conseiller général. Dans les deux sessions du Conseil je pris énergiquement la défense des droits de l’arrondissement tout entier pour la construction des voies ferrées nouvelles. C’est avec ce même zèle, mes chers concitoyens, que j’agirai à la Chambre si vous me faites l’honneur de m’élire.

Veuillez agréer, mes chers concitoyens, l’expression de mes plus dévoués sentiments.

Paul Leroy-Beaulieu
Conseiller Général.

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