B. Constant, Des effets de la Terreur

1797

« Je me propose de prouver que la terreur n’a pas été nécessaire au salut de la république, que la république a été sauvée malgré la terreur, que la terreur a créé la plupart des obstacles dont on lui attribue le renversement, que ceux qu’elle n’a pas créés auraient été surmontés d’une manière plus facile et plus durable par un régime juste et légitime ; en un mot, que la terreur n’a fait que du mal, et que c’est elle qui a légué à la république actuelle tous les dangers qui, aujourd’hui encore, la menacent de toutes parts. (…) Lorsqu’on fait l’apologie de la terreur (et n’est-ce pas faire son apologie que prétendre que, sans elle, la révolution aurait manqué ?), l’on tombe dans un abus de mots. On confond la terreur avec toutes les mesures qui ont existé à côté de la terreur. On ne considère pas que, dans les gouvernements les plus tyranniques, il y a une partie légale, répressive et coercitive, qui leur est commune avec les gouvernements les plus équitables, par une raison bien simple : c’est que cette partie est la base de l’existence de tout gouvernement. » (pp. 167-168) :

De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s’y rallier (1796). Des réactions politiques. Des effets de la Terreur (1797), préface et notes de Philippe Raynaud, Paris, Flammarion, coll. Champs, [1796-1797] 1988, pp. 161-178

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.