“Les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux”

Voici deux podcasts, l’un de la fameuse chronique de Jean Marc Daniel qui nous conte l’histoire du permis de conduire, et l’autre de François Bayrou qui répond à une auditrice sur l’adoption homosexuelle.
Deux sujets qui semblent a priori à des années lumières de se rejoindre, et pourtant ! Le principe n’est il pas le même entre « la voiture c’est une affaire d’hommes » et « l’adoption c’est une affaire d’hétérosexuels » ?

Le permis de conduire était réservé aux hommes, des épreuves sont volontairement rajoutées dans le but de dissuader les femmes de l’obtenir, comme une épreuve de mécanique. Bref, la voiture, c’est une affaire d’hommes ! qu’on disait à cette époque. Aujourd’hui femmes et hommes sont égaux en droit de passer le permis de conduire.

L’adoption est aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels, c’est-à-dire aux couples « normaux ». Pourtant dans les faits nous dit Bayrou l’homoparentalité existe, et ce sont des parents qui aiment et éduquent leurs enfants du mieux qu’ils le peuvent, comme le feraient des parents hétérosexuels. Aujourd’hui l’adoption, c’est une affaire d’hétéro ! dirons nous.

Bayrou répond sur l’homoparentalité

Jean Marc Daniel sur le permis de conduire

“Les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux” nous disait Brassens. Le plus dangereux n’est il pas que la Loi puisse servir à contraindre les individus à suivre cette route ?
Bien entendu l’activisme dans la société civile des femmes pour l’obtention de droits autrefois réservés aux hommes et celui des homosexuels aujourd’hui permet d’élargir l’accès aux droits pour certaines catégories d’individus.

Pour reprendre Pascal Salin, nous avons tous nos propres valeurs, certains s’indigneront sans doute que des couples homosexuels puissent recourir au droit d’adoption, mais ce sont des valeurs qu’il ne convient pas d’imposer à ceux qui ne les partagent pas. Seul la liberté, la responsabilité et la propriété privée dit il peuvent être universalisables, pour le reste, à chacun ses opinions.

Nous ne pouvons ne pas citer Hayek sur le conservatisme :

Le conservateur sent instinctivement que ce sont surtout les idées nouvelles qui provoquent les changements. Mais il craint les idées nouvelles surtout parce qu’il n’a pas de principes propres et différents à leur opposer, et sa méfiance envers les théories et son manque d’imagination concernant tout ce que l’expérience n’a pas encore confirmé, le privent des armes indispensables pour le combat des idées. A la différence du libéralisme qui croit fondamentalement au pouvoir à long terme des idées, le conservatisme est prisonnier du stock des idées héritées. Et comme il ne croit pas vraiment non plus aux vertus du débat, son dernier recours réside d’ordinaire dans la prétention à une sagesse supérieure, associée à la conscience de représenter l’élite.
Extrait de Pourquoi je ne suis pas un conservateur (1960)

Une réponse

  1. Vincent Jappi

    Les prétendus “principes” du libéralisme n’en sont pas, dans la mesure où, en acceptant l’intégration forcée imposée par les hommes de l’état, ils impliquent d’abolir, par une violence injuste, les règles de décence que les propriétaires et leurs associations imposent par contrat sur leurs propriétés, sans les remplacer par un ordre moral étatique à juste titre perçu comme trop dangereux.

    A ce titre, le libéralisme de l’état minimum, à la différence de l’anarcho-capitalisme qui condamne cette violence usurpatrice, est un système d’injustice au service d’une immoralité imposée, et se confond donc avec le socialisme pseudo-démocratique dont il partage aussi bien l’incohérence que le refus de déférer aux choix de la majorité, au prétexte de prétendus “principes” qui n’en sont pas.

    //lumiere101.com/2011/01/19/etat-minimum-et-anarcho-capitalisme-le-grand-ecart/

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