Sur le théâtre de Madame de Staël

L’œuvre littéraire et la carrière politique de Germaine de Staël se tiennent et se répondent, et derrière la figure omniprésente de la romancière elle-même, on retrouve constamment dans Corinne ou dans Delphine le souffle de l’opposante politique. Son théâtre, cependant, touche de plus près à l’art ; au milieu des effervescents débats sur la tragédie, les compositions du groupe de Coppet inaugurent et préparent un renouvellement de la dramaturgie française. Les pièces composées par Germaine de Staël ont aussi une portée plus intime encore que ses romans : non qu’elle ait manqué, dans ceux-ci, d’apparaître en permanence et de se donner constamment la réplique ; mais au moins le roman a une vocation qui est d’emblée publique : le théâtre de Germaine de Staël, au contraire, se joue de la frontière parfois mince entre sphère privée et sphère publique. Ses pièces sont jouées avant tout devant les amis et les proches, moitié par vocation, moitié par devoir. 

Relire ‘Corinne’ de Germaine de Staël

Dans son roman Corinne (1807), traduit dans de multiples langues et fréquemment réédité, Germaine de Staël offre une version d'elle-même dans un personnage féminin puissant et idéalisé, qui lui permet de travailler des notions toujours controversées comme la nationalité (opposé au cosmopolitisme, qu'elle revendique), ou encore le féminisme, dont toute son œuvre témoigne. S'inspirant librement de situations biographiques, le roman offre encore, par touches successives, une remise en cause très âpre du régime de Napoléon, alors régnant.

Jean-Jacques Rousseau, ami et ennemi des libéraux français

Jean-Jacques Rousseau, qui se présente comme un ami de la liberté dans ses écrits, et qui parfois la défend très correctement, a aussi été l’un de ses plus dangereux ennemis, notamment dans ses écrits politiques comme le Contrat social. Son influence sur le mouvement libéral français a aussi été divers, fait d'admiration et de répulsion, de proximité et d'excommunication.