Le libéralisme moderne a évolué vers une croyance à des degrés divers en ce qui pourrait être appelé de façon appropriée, dans un sens général, l’étatisme.
Dans une France déjà amplement hypersocialisée et donc institutionnellement socialiste, nous n'avons électoralement le choix qu’entre diverses variétés de socialisme plus ou moins accentuée.
En France tout spécialement, qu’est-ce qui n’est pas voué à devenir « social » ? Gauche et droite communient dans une frénésie lexicale. Cette mise d’un mot à toutes les sauces induit d’abord une saturation et une confusion sémantiques totales.
Nous sommes entraînés vers une révolution économique qui ne sera comparable qu’à celle qui éteignit la civilisation romaine. Ce sont les nobles et les bourgeois qui ont aiguisé le couperet de la guillotine sous laquelle devait tomber leur tête.
Vouloir établir une égalité réelle pour compenser l’inégalité de fait revient cependant à rétablir l’inégalité en droit qui prévalait avant la démocratie. Cela consiste en effet à sacrifier la liberté des uns au profit des autres. Telle est la critique que formule Yves Guyot à l’encontre de Jean Jaurès et de la démocratie socialiste.
Un malentendu fausse quasiment toutes les discussions sur les mérites respectifs du socialisme et du libéralisme : les socialistes se figurent que le libéralisme est une idéologie.
"Ce sont des espérances que le socialisme propose et c'est ce qui fait sa force. Les croyances qu'il enseigne sont chimériques et ne se réaliseront jamais. C'est l'addition de tous ces rêves, de tous ces mécontentements, de toutes ces espérances qui donne à la foi nouvelle son incontestable force alors que nous sommes fatigués des anciens dieux."
Une critique du socialisme doit partir d'une définition correcte du phénomène, et user d'une méthode acceptable par quiconque, par les socialistes comme par leurs adversaire.