Volney – Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique

En 1795 l’idéologue Volney s’embarquait au Havre avec des convictions claires, partant « chez un peuple libre, voir si un ami sincère de cette liberté profanée trouverait pour sa vieillesse un asile de paix dont l’Europe ne lui offrait plus l’espérance. » Trois ans de séjour aux États-Unis devaient toutefois renverser cet enthousiasme. Trente ans avant Tocqueville, il conçut l’ambition de faire de cette nation américaine tant vantée l’objet d’un examen impartial. Malheureusement sa santé ne lui permit pas de publier davantage qu’une première partie, consacrée principalement à la géographie et à la géologie des États-Unis, où des notes et quelques traits épars nous font seuls entrevoir toute sa pensée. — Dans l’introduction à cette nouvelle édition, Benoît Malbranque mobilise le manuscrit de la relation de voyage de Volney, conservé dans les archives familiales, pour éclairer l’expérience américaine, amère et instructive, de l’un des plus attachants représentants du mouvement des Idéologues.

Les Gaulois étaient-ils libéraux ?

Pour se faire une idée complète et juste de la trajectoire du libéralisme en France, il est impossible de prendre l’époque de tel ou tel penseur comme une table rase. Puisque les idées ont une filiation, il n’est pas inutile de pousser la curiosité au plus loin, et de se demander si les Gaulois, anciens habitants de ce qui est devenu la France, ont légué à leurs successeurs un héritage d’indépendance, d’individualité et de progressisme, ou ou tout à l’inverse, de fanatisme, de violence et de rapine.

Questions de statistique à l’usage des voyageurs

Bien avant la mode des voyages d’agrément, plusieurs authentiques libéraux ont été des voyageurs éclairés. Quoique l’histoire d’un pays livre parfois à la postérité une image dans laquelle bientôt il ne se reconnaît plus, les aperçus sur les nations qu’ils ont visitées peuvent encore servir à notre instruction. Mais si Tocqueville ou Volney furent des voyageurs attentifs, ils le doivent à une méthode d’inspection très méticuleuse, dont on a trace, pour le premier, par la correspondance et le carnet de voyage, et dans le cas du second, par le texte publié ici, qui donne le plan de questions que le voyageur doit avoir à l’esprit s’il souhaite acquérir une compréhension rigoureuse du pays qui l’accueille.

Dans la bibliothèque de Benjamin Constant

Pour un penseur d’envergure, la bibliothèque est à l’image de l’homme. À ce titre, c’est une publication utile que la liste de celle de Benjamin Constant, qui vient d’être dressée pour la série documentaire qui accompagne la grande collection des Œuvres complètes publiées chez De Gruyter. Cette liste, reconstituée à partir de quatre catalogues dressés par Constant lui-même à différentes périodes de sa vie, est malheureusement partielle, comme des indications laissées dans sa correspondance, ou certains manques grossiers, le font apparaître. Elle n’en a pas moins une valeur documentaire très forte, qui légitime sa publication et en fera un outil de travail précieux.

Volney, un ‘idéologue’ au service des faits

Au sein du groupe des Idéologues, ces philosophes libéraux moqués et proscrits par Napoléon, Volney a brillé par son attachement à une démarche philosophique au contact des faits et des réalités de terrain. Dans cette vidéo, Benoît Malbranque retrace son parcours et examine ses principaux ouvrages, dont Les Ruines (1791), qui fournit l'occasion d'un voyage à Champlieu (commune d'Orrouy, 60129), au milieu des ruines d'une chapelle romane et d'un théâtre gallo-romain.

L’écologie dans la tradition libérale française

Les grands auteurs qui ont fondé en France la doctrine du libéralisme étaient en grande majorité des ruraux, attentifs à la nature. Dans le domaine des idées, ils ont traité (parfois en vrais pionniers) de thèmes authentiquement écologistes, mettant en avant des convictions étonnantes, et aboutissant à revendiquer, par exemple chez Paul Leroy-Beaulieu, au XIXe siècle, un rôle de protection par l'État des ressources et des richesses du territoire de la France.

Les libéraux français en voyage aux États-Unis

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les libéraux français ont souvent vu et présenté les États-Unis comme un exemple et un modèle. Toutefois, nombreux sont ceux qui, ayant effectué le voyage pour clarifier leur opinion, en sont revenus avec de nombreuses critiques à formuler. C’est le cas, à travers les décennies, de Volney, Tocqueville et Gustave de Molinari.