André Morellet – Réfutation de l’ouvrage de Galiani intitulé : Dialogues sur le commerce des grains

Au XVIIIe siècle, André Morellet a défendu la liberté et la propriété contre tous les sophistes qui l’attaquaient, et son œuvre rappelle, à un siècle de distance, celle de Frédéric Bastiat. En 1770, dans une énième œuvre de circonstance, il s’occupe de réfuter les paralogismes de l’Italien Ferdinando Galiani, défenseur d’un système alternatif de réglementation sur le commerce des grains. Ce sont deux hommes de l’époque des salons, qui se fréquentent, mais leurs opinions divergent. « Vous êtes très décidé contre la liberté », lui écrit Morellet en privé ; « au moins voulez-vous y mettre des restrictions, des limitations, et j’offre le combat à outrance pour la liberté illimitée ».

André Morellet – Fragments d’un traité de la propriété des hommes sur les choses

La propriété, notion cardinale pour les sociétés libres, est attaquée au XVIIIe siècle par une série de sophistes qui en troublent la compréhension et promettent de grands dangers, si on ne les réfute sérieusement. Pour Jean-Jacques Rousseau, la propriété est une usurpation ; pour Mirabeau et Bentham, c’est une institution bienfaisante, mais simple création de la loi, qui peut en modifier les termes, selon les convenances du moment. Toujours en lutte contre les sophismes économiques et pour l’avancée des vérités économiques, l’abbé Morellet expose, dans les fragments de ce traité de la propriété composé à l’époque de la Révolution, une réalité toute différente. La propriété de l’homme sur les choses, explique-t-il, n’est que la conséquence de la propriété qu’a chacun sur soi, sur son corps et sur ses facultés. Par le travail, l’homme s’approprie des choses, sans atteinte à la propriété d’autrui. La loi, qui vient protéger la propriété, ne la fait pas naître, mais la reconnaît pour la garantir des atteintes. Y voir clair sur l’idée de propriété, écarter les sophismes, était une urgence en 1790 ; elle existe toujours.

Traité de la propriété de l’homme sur les choses

Au beau milieu de la période révolutionnaire, André Morellet observe de toutes parts la propriété attaquée et son concept même renversé ou nié. Dans ce traité, conservé en manuscrit dans ses papiers, il rétablit, contre Rousseau, Hobbes, Hume ou même Bentham, le sens et la portée de cette propriété qu’un homme peut légitimement exercer sur les choses, et notamment sur la terre.

La liberté d’écrire sur les affaires de l’État

« Il ne faut pas s'y tromper : toutes les grandes opérations, en matière d'administration, ont besoin d'être aidées de l'opinion publique, ou du moins ne peuvent réussir si elles ont l'opinion publique contre elles. Or, il n'y a point de moyen plus prompt pour diriger cette opinion, que la voie de l'impression, surtout lorsqu'on ne veut montrer aux hommes que la vérité, et qu'on ne cherche que leur bonheur. »

Réfutation de l’ouvrage qui a pour titre Dialogues sur le commerce des blés

Parmi les innombrables textes que l’Institut Coppet met en ce moment en ligne, nous mettons en avant ce livre de l’abbé Morellet, qui est un exposé assez magistral des mérites de la liberté du commerce, contre son fameux contradicteur, l’abbé Galiani. La position libérale et individualiste, défendue avec force, a valu à Morellet le titre de précurseur d’Ayn Rand.