Ludwig von Mises : Défenseur du Capitalisme

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   Titre original : Ludwig von Mises : Defender of Capitalism

 Texte de George Reisman – Paru dans le Mises Institute of Canada

(Traduction de Jacques Peter)

     Ludwig von Mises : Défenseur du Capitalisme

Le 29 septembre 2014 est le cent trente troisième anniversaire de la naissance de Ludwig von Mises, économiste et philosophe social, décédé en 1973. Mises fut mon professeur et mentor et la source d’inspiration de l’essentiel de ce que je sais et considère comme important et digne d’intérêt dans ces domaines – de ce qui me permet de comprendre les événements qui façonnent le monde dans lequel nous vivons. Je voudrais profiter de cette occasion pour lui rendre hommage, car je pense qu’il mérite d’occuper une place  majeure dans l’histoire intellectuelle des temps modernes.

Mises est important car ses enseignements sont nécessaires à la préservation de la civilisation matérielle. Comme il l’a montré, la base de la civilisation matérielle est la division du travail. Sans l’accroissement de la productivité rendue possible par la division du travail, la grande majorité de l’humanité mourrait tout simplement de faim. Néanmoins, le bon fonctionnement de la division du travail, repose de façon vitale sur les institutions d’une société capitaliste – c’est-à-dire sur un gouvernement limité et sur les libertés économiques, sur la propriété privée du sol et de toutes les autres  propriétés, sur l’échange et la monnaie, sur l’épargne et l’investissement, sur les inégalités économiques et la compétition économique, et sur la motivation du profit – institutions qui sont partout attaquées depuis plusieurs générations.

Lorsque Mises entra en scène, le marxisme et les autres sectes socialistes bénéficiaient d’un quasi  monopole intellectuel. Des défauts et des incohérences majeures dans les écrits de Smith et Ricardo et de leurs disciples permirent aux socialistes de revendiquer l’économie classique comme leur alliée de fait. Les écrits de Jevons et des premiers économistes « autrichiens » – Menger et Böhm-Bawerk – furent insuffisamment exhaustifs pour offrir une contradiction aux socialistes. Bastiat avait tenté d’en fournir une, mais mourut trop tôt, et, de toute façon, manquait probablement de la profondeur théorique nécessaire.

Ainsi, lorsque Mises apparut, il n’y avait pratiquement pas d’opposition intellectuelle systématique au socialisme ni de défense du capitalisme. Les remparts intellectuels de la civilisation n’étaient  littéralement pas défendus. Ce que Mises entreprit de faire, et qui résume l’essence de sa grandeur, fut de construire une défense intellectuelle du capitalisme et par conséquent de la civilisation.

L’argument dominant des socialistes était que les institutions du capitalisme ne servaient que les intérêts d’une poignée « d’exploiteurs » sans scrupules et « monopolistes »  et agissaient contre les intérêts de la grande majorité de l’humanité, que le socialisme précisément allait servir. Alors que la seule réponse que les autres pouvaient proposer était de concevoir des plans pour prélever sur les capitalistes un peu moins de richesse que ce que les socialistes réclamaient, ou de préconiser que les droits de propriété soient néanmoins respectés malgré leur incompatibilité avec le bien être de la plupart des gens, Mises mit en cause l’hypothèse de base de tout le monde. Il montra que le capitalisme agissait dans l’intérêt personnel de tous, y compris les non capitalistes – les soi-disant prolétaires. Mises montra que dans une société capitaliste, la propriété privée des biens de production servait le marché. Les bénéficiaires physiques des usines et des fabriques sont tous ceux qui achètent leurs produits. Et, en même temps que l’aiguillon des pertes et profits et la libre concurrence qu’elle implique, l’existence de la propriété privée assure une offre toujours croissante de produits pour tous.

Ainsi Mises a montré le non sens absolu de clichés tels que « la pauvreté produit le communisme ». Ce n’est pas la pauvreté, expliqua-t-il, mais la pauvreté plus l’idée fausse que le communisme est le remède à la pauvreté, qui cause le communisme. Il a montré que si les révolutionnaires mal inspirés de pays arriérés et de quartiers déshérités comprenaient l’économie, tout désir qu’ils pourraient avoir de lutter contre la pauvreté en feraient des avocats du capitalisme.

Mises a démontré, dans sa plus grande contribution originale à la pensée économique, que le socialisme non seulement abolissait l’aiguillon des pertes et profits et de la libre concurrence, ainsi que la propriété privée des moyens de production, mais rendait impossible le calcul économique, la coordination économique et la planification économique, et conduisait donc au chaos. Car le socialisme signifie l’abolition du système de prix et de la division intellectuelle du travail ; il signifie la concentration et la centralisation de toute prise de décision dans les mains d’une agence : le Bureau Central du Plan, ou le Dictateur Suprême.

Mais la planification d’un système économique est au-delà du pouvoir d’une seule conscience : le nombre, la variété et la localisation des différents facteurs de production, les possibilités technologiques variées qui leur sont offerts, et les différentes permutations et combinaisons de ce qu’ils peuvent produire, sont bien au-delà de la force mentale de même le plus grand des génies. Mises a montré que la planification économique nécessite la coopération de tous ceux qui participent au système économique. Elle ne peut exister que sous le capitalisme, où, chaque jour, les hommes d’affaire font des plans sur la base des calculs de perte et profits ; les travailleurs sur la base des salaires ; et les consommateurs sur la base des prix des biens.

Les contributions de Mises au débat entre capitalisme et socialisme – la question dominante des temps modernes –  sont  écrasantes. Avant qu’il n’écrive, les gens ne réalisaient pas que le capitalisme, c’est de la planification économique. Ils acceptaient sans critique le dogme marxiste selon lequel le capitalisme est une anarchie de la production et le socialisme la planification rationnelle de l’économie. Les gens étaient (et la plupart sont toujours) dans la position de Monsieur Jourdain qui ne réalisait pas que ce qu’il avait parlé toute sa vie était de la prose.  Car, en vivant dans une société capitaliste, les gens sont littéralement encerclés par la planification économique, et néanmoins ne réalisent pas qu’elle existe.

Chaque jour il y a d’innombrables hommes d’affaire qui planifient de développer ou de réduire leurs entreprises, planifient d’introduire de nouveaux produits ou d’en retirer, planifient d’ouvrir de nouvelles agences ou d’en fermer, planifient de changer leur méthode de production ou de conserver l’actuelle, planifient d’embaucher des travailleurs nouveaux ou d’en licencier. Et chaque jour, il y a d’innombrables travailleurs qui planifient pour améliorer leurs compétences, changer d’occupation ou de lieu de travail, ou de laisser les choses en l’état ; des consommateurs, qui planifient pour acheter des maisons, des voitures, des stéréos, du steak ou des hamburgers, et comment utiliser les biens qu’ils possèdent déjà – par exemple d’aller au travail en voiture ou de prendre plutôt le train.

Pourtant les gens refusent le terme de planification pour toutes ces activités et le réservent aux faibles efforts d’une poignée de responsables de l’Etat qui, ayant interdit la planification aux autres, ont la prétention de substituer leur connaissance et leur intelligence à celles de dizaines et de centaines de millions. Mises a identifié l’existence de la planification en régime capitaliste, le fait qu’elle repose sur les prix (« calcul économique »), et le fait que les prix servent à coordonner et harmoniser les activités de tous les millions de planificateurs isolés et indépendants. Il a montré que chaque individu, en se préoccupant de gagner un revenu ou de produire une recette tout en limitant ses dépenses, est conduit à ajuster ses plans personnels avec ceux de tous les autres.

Par exemple, l’étudiant qui décide de devenir comptable plutôt qu’artiste, parce qu’il estime supérieurs les revenus d’un comptable, modifie son plan de carrière en fonction des plans des autres de se procurer des services comptables plutôt que des peintures. L’individu qui décide qu’une maison dans un certain quartier est trop chère et qui ainsi renonce à y vivre, est pareillement engagé dans un processus d’ajustement de ses plans à ceux des autres ; car ce qui rend la maison trop chère, ce sont les plans des autres qui ont les moyens et le désir de l’acheter pour un prix plus élevé. Et, par dessus tout, Mises a montré que chaque entreprise, en cherchant à faire des profits et à éviter des pertes, est amenée à planifier ses activités de manière non seulement à servir les plans de ses propres clients, mais à tenir compte des plans de tous les autres utilisateurs des mêmes facteurs de production dans tout le système économique.

Ainsi Mises a démontré que le capitalisme était un système économique planifié rationnellement par les efforts combinés et intéressés de tous ceux qui y participent. L’échec du socialisme, résulte du fait qu’il ne représente pas la planification économique, mais la destruction de la planification économique qui n’existe que sous le capitalisme et le système des prix.

Mises n’était pas avant tout anti-socialiste. Il était pro-capitaliste. Son opposition au socialisme, et à toute forme d’intervention gouvernementale, venait de son soutient du capitalisme et de l’amour sous-jacent qu’il portait à la liberté individuelle et de la conviction que les intérêts des hommes libres sont harmonieux – que le gain de l’un en régime capitaliste n’est en effet pas la perte d’un autre, mais en fait un gain pour les autres. Mises était le défenseur constant de l’homme qui s’est fait tout seul, du pionnier en idées et en affaires, dont les activités sont la source du progrès pour toute l’humanité et qui, a-t-il montré, ne peuvent s’épanouir que sous le capitalisme.

Mises a démontré que la concurrence sous le capitalisme était d’une nature entièrement différente de la compétition dans le règne animal. Il ne s’agit pas d’une concurrence pour un moyen de subsistance rare donné par la nature, mais d’une concurrence pour la création positive de richesse nouvelle et additionnelle, qui profite à tous. Par exemple, l’effet de la concurrence entre les fermiers  utilisant des chevaux et ceux utilisant des tracteurs ne fut pas la mort de faim des premiers, mais davantage de nourriture pour tous et des revenus disponibles pour acquérir d’autres bien en plus. Ceci fut vrai même pour les fermiers qui avaient « perdu » dans la concurrence, dès lors qu’ils s’étaient reconvertis dans d’autres secteurs de l’économie, qui précisément se développèrent du fait des améliorations dans l’agriculture. De même, l’effet de l’automobile détrônant la carriole a eu pour effet de profiter même aux éleveurs de chevaux et aux maréchaux-ferrant, une fois qu’ils avaient procédé aux reconversions nécessaires.

Dans un exposé minutieux de la Loi des Avantages Comparés de Ricardo, Mises a montré qu’il y avait de la place pour tous dans la concurrence capitaliste, même pour ceux disposant des aptitudes les plus modestes. Il suffit que ces gens se concentrent dans les domaines où leur infériorité productive est la moindre. Par exemple, un individu dont l’aptitude ne lui permet pas une situation meilleure que celle de gardien, n’a pas à craindre la concurrence du reste de la société, dont presque tous les membres pourraient être de meilleurs gardiens que lui, si c’est ce qu’ils choisissaient de devenir. Car, même s’ils avaient pu faire de bien meilleurs gardiens, leur avantage dans d’autres domaines est encore plus grand. Et aussi longtemps que la personne aux aptitudes limitées accepte de travailler comme gardien pour un salaire moindre que ce que d’autres peuvent obtenir dans des domaines différents, il n’a pas à craindre leur concurrence. En réalité il est plus compétitifs qu’eux pour le poste de gardien en acceptant un revenu plus faible qu’eux. Mises a montré que dans ce cas aussi l’harmonie des intérêts l’emportait. L’existence du gardien permet à des gens plus talentueux de consacrer leur temps à des tâches plus exigeantes, pendant que leur existence lui permet d’obtenir les biens et services auxquels il ne pourrait autrement absolument pas accéder.

En se basant sur ces faits, Mises exclut la possibilité de conflits d’intérêt inhérents aux races et aux nations, ainsi qu’aux individus. Car même si une race ou une nation était supérieure (ou inférieure) aux autres dans tous les aspects de son habileté productrice, la coopération mutuelle dans la division du travail serait néanmoins bénéfique à tous. Ainsi, il montra que toutes les doctrines annonçant des conflits inévitables reposaient sur l’ignorance de l’économie.

Il argumenta avec une logique implacable que les causes économiques de la guerre étaient le résultat d’interventions gouvernementales, sous forme de barrières douanières au commerce et à la migration, et que ces interférences limitant les relations économiques étrangères étaient le produit d’autres interférences gouvernementales, frappant l’activité économique intérieure. Par exemple, des droits de douane s’avèrent nécessaires comme moyen pour éviter le chômage dû à l’existence de lois sur le salaire minimum qui empêchent les forces de travail intérieures de faire face à la concurrence en acceptant des salaires plus bas si nécessaire. Il a montré que le fondement de la paix mondiale reposait sur une politique de laissez faire aussi bien intérieure qu’internationale.

En réponse aux accusations des marxistes, vicieuses et largement crues, que le nazisme était une expression du capitalisme, il montra que le nazisme était en réalité une forme de socialisme. Tout système caractérisé par le contrôle des prix et des salaires, et ainsi par des pénuries et des contrôles sur la production et la distribution, comme l’était le nazisme, est un système dans lequel le gouvernement est de facto propriétaire des moyens de production. Car, dans ces circonstances, le gouvernement décide non seulement les prix et les salaires, mais aussi ce qui doit être produit, en quelle quantité, par quelles méthodes, et où il faut l’envoyer. Ce sont les prérogatives fondamentales de la propriété. Cette dénomination du « socialisme selon le modèle allemand », comme il l’appelait, est d’une valeur immense pour comprendre la nature de toutes les demandes de contrôle des prix.

Mises montra que toutes les accusations portées contre le capitalisme étaient soit infondées, soit auraient dû être portées contre l’intervention gouvernementale qui empêche le fonctionnement du capitalisme. Il était parmi les premiers à faire remarquer que la pauvreté des premières années de la Révolution Industrielle était l’héritage de toute l’histoire précédente – qu’elle existait parce que la productivité du travail était encore lamentablement faible ; parce que, pour l’améliorer, les savants, les inventeurs, les hommes d’affaire, ainsi que les épargnants et les investisseurs ne pouvaient produire les avancées et accumuler le capital nécessaires que peu à peu. Il montra que toutes les politiques de la prétendue législation sociale et du travail allaient en fait contre les intérêts des masses de travailleurs qu’elle était censée aider – que leur effet fut de créer du chômage, du retard dans l’accumulation de capital, et ainsi de restreindre la productivité du travail et le niveau de vie de tous.

Dans une contribution majeure et originale à la pensée économique, il a montré que les dépressions étaient le résultat de politiques d’expansion du crédit voulues par les gouvernements en vue de faire baisser les taux d’intérêts du marché. De telles politiques conduisaient à des malinvestissements sur une grande échelle, qui privaient le système économique de capital et produisaient une contraction du crédit et donc une dépression. Mises était un des principaux défenseurs de l’étalon-or et du laissez-faire de la profession bancaire, ce qui, pensai-il, devrait conduire à des réserves en or de presque 100% et rendre ainsi impossible aussi bien l’inflation que la déflation.

Ce que j’ai écrit sur Mises ne donne que l’indication la plus dépouillée du contenu intellectuel qui se trouve dans ses écrits. Il a écrit environ vingt livres. Et je me hasarde à dire ne pas me souvenir d’un seul paragraphe dans n’importe lequel de ses livres qui ne contienne pas une ou deux pensée ou observation profonde. Même là où il m’a paru nécessaire d’être en désaccord avec lui (par exemple son opinion que le monopole pouvait exister en régime capitaliste, son soutien de la conscription obligatoire, et certains aspects de ses opinions sur l’épistémologie, la nature des jugements de valeur, et le point de départ approprié de l’économie), j’ai toujours trouvé que ce qu’il avait à dire était extrêmement utile et un stimulus puissant pour ma propre pensée. Je ne pense pas que quiconque puisse prétendre être vraiment instruit s’il n’a pas absorbé une dose importante de l’immense sagesse qui se trouve dans ses œuvres.

Les deux livres les plus importants de Mises sont Human Action et Socialism, qui représentent le mieux l’étendue et la profondeur de sa pensée. Ils ne sont toutefois pas pour débutants. Ils devraient être précédés par quelques uns de ses livres populaires comme Bureaucracy et Planning for Freedom.

The Theory of Money and Credit, Theory and History, Epistemological Problems of Economics, et The Ultimate Foundations of Economic Science sont des œuvres plus spécialisées qui ne devraient sans doute être lues qu’après Human Action. Les autres écrits populaires en anglais comprennent Omnipotent Government, The Anti-Capitalist Mentality, Liberalism, Critique of Interventionism, Economic Policy, et The Historical Setting of the Austrian School of Economics. Pour quiconque est intéressé par l’économie, par la philosophie sociale, ou par l’histoire moderne, toute la liste devrait être considérée comme lecture requise.

Mises doit être jugé, non seulement comme un penseur remarquablement brillant, mais aussi comme un être humain remarquablement courageux. Il plaçait la vérité de ses convictions au-dessus de tout et était prêt à être seul à les défendre. Il n’attachait aucune importance à sa renommée personnelle, sa position, ou ses gains financiers, s’il fallait sacrifier ses principes pour les obtenir. Au cours de sa vie, il fut évité et ignoré par le monde intellectuel, parce que la vérité de ses vues et la sincérité et la puissance avec lesquelles il les exposait, brisaient le tissus d’erreurs et de mensonges sur lesquelles la plupart des intellectuels construisaient alors, et même  maintenant, leurs carrières professionnelles.

Ce fut mon grand privilège d’avoir connu Mises personnellement sur une période de vint ans. Je l’ai rencontré la première fois lorsque j’avais seize ans. Parce qu’il a reconnu le sérieux de mon intérêt pour l’économie, il m’a invité à participer à son séminaire à l’Université de New York, ce que je fis presque chaque semaine pendant les sept années suivantes, n’arrêtant que lorsque le début de ma propre carrière d’enseignant m’empêcha d’y assister régulièrement. Pendant cette période, j’ai obtenu ma licence et mon doctorat sous Mises.

Son séminaire, comme ses écrits, se caractérisait par le plus haut niveau de savoir et d’érudition, et toujours par le plus profond respect pour les idées. Mises ne se préoccupait jamais des motivations ou du caractère d’un auteur, mais uniquement de la question de savoir si son idée était juste ou fausse. De même, son comportement personnel était toujours très respectueux, réservé, et une source d’encouragement amical. Il s’évertuait toujours à faire ressortir le meilleur de ses étudiants. Ceci, combiné à son insistance sur l’importance de connaître les langues étrangères, m’a conduit à utiliser une partie de mon temps à l’université pour apprendre l’allemand et ensuite entreprendre la traduction de son Epistemological Problems of Economics – quelque chose que j’ai toujours considéré comme une de mes réalisations les plus dignes de fierté.

Aujourd’hui, enfin, les idées de Mises semblent gagner en l’influence. Ses enseignements sur la nature du socialisme ont été confirmées de la manière la plus spectaculaire possible, à savoir par l’effondrement de l’ancienne Union Soviétique, et pas la conversion importante de la Chine continentale, de la Russie et du reste de l’Empire Soviétique au capitalisme.

Certaines des idées de Mises ont été mises en avant par les lauréats du prix Nobel F.A. Hayek (lui-même un ancien élève de Mises) et Milton Friedman. Ses idées ont inspiré le « miracle » du redressement économique allemand après la deuxième guerre mondiale. Elles ont exercé une influence majeure sur les écrits de Henry Hazlitt, Murray Rothbard, et l’équipe de la « Foundation for Economic Education », ainsi que des anciens élèves célèbres comme Hans Stennholz et Israel Kirzner. Elles se perpétuent avec une puissance et une influence croissantes dans le travail quotidien du « The Ludwig von Mises Institute », qui publie des livres et des revues et organise des conférences, des séminaires et des cours sur ses idées.

Les œuvres de Mises méritent d’être des lectures requises dans le curriculum de toutes les universités – pas seulement dans les départements d’économie, mais aussi dans les départements de philosophie, d’histoire, d’administration publique, de sociologie, de droit, de commerce, de journalisme et des humanités. Lui-même devrait recevoir un Prix Nobel immédiat et posthume – en réalité plus qu’un. Il mérite de recevoir toutes les marques de reconnaissance et de mémoire que notre société peut conférer. Car, autant que quiconque dans l’histoire, il œuvra pour la préserver. S’il est suffisamment lu, ses travaux pourraient vraiment réussir à la sauver.

George Reisman, Ph.D., est l’auteur de Capitalism : A Treatise on Economics. Il est Professeur Emeritus d’économie à Pepperdine University. Son site web est www.capitalism.net , son blog est www.georgereismansblog.com. Suivez-le sur Twitter @GGReisman et consultez sa page d’auteur sur Amazon.com.

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