Marchands de mort, essai sur l’industrie internationale des armes (1934)

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« Donner des armes à tous les hommes qui en offrent un prix honnête sans considération de personnes ou de prin­cipes : aux aristocrates et aux républicains, au nihiliste et au Tsar, au capi­taliste et au socialiste, au protestant et au catholique, au voleur et au policier, au nègre, au blanc ou au jaune, de toutes sortes et de toutes conditions, de toutes nationalités, de toutes fois, pour toutes folies, toutes causes et tous crimes. »

Profession de foi d’Undershaft, le fabricant d’armes,
dans « Major Barbara », de George Bernard Shaw.

Voici un parfait exemple de révisionnisme de l’histoire de la première guerre mondiale, d’un genre particulier : la chasse aux profiteurs qui se sont enrichis grâce à la machine de guerre. Les marchands de mort fut, de bien des façons, le manifeste d’une génération qui avait juré « plus jamais ça » après la guerre.

Mais le plus étonnant, c’est qu’il fut coécrit par l’un des fondateurs de l’hebdomadaire conservateur Human Events. Ceci n’est pas un long réquisitoire gauchiste contre le profit. C’est une attaque méticuleuse, subtile et néanmoins enflammée contre tous ceux qui utilisent l’Etat pour leur profit personnel au péril de la vie et de la propriété du reste de la population.

Voici un échantillon de son orientation idéologique : « L’industrie des armements n’a pas créé les guerres. Ce sont les guerres, au contraire, qui ont créé l’industrie des armements. Et notre civilisation qui, quoique à contre-cœur, admet la guerre comme arbitre final des disputes internationales, est la première responsable. La racine du mal est donc beaucoup plus profonde. Sa source réside dans le penchant des peuples vers le nationalisme, [le militarisme et la guerre, dans une civilisation qui engendre cet état d’esprit et qui résiste à toute réforme profonde et radicale. Il faudra s’attaquer aux fondations du système guerrier avant que disparaisse la guerre et son corollaire, l’industrie des armements[1]. »]

Ce livre illustre parfaitement ce que Rothbard appelait « la vieille droite » sous son meilleur jour. Non seulement il fait le procès de la machine de guerre ; il expose brillamment l’histoire des profiteurs de guerre, avec tout le sérieux d’une étude universitaire de référence. On imagine aisément l’impact considérable que ce livre a pu avoir.

Pourquoi le rééditer aujourd’hui ? Les profiteurs de guerre sont plus prospères que jamais. Ils ont rarement autant profité des conflits. Tout ce que ce livre rapporte est non seulement véridique, mais bien en-dessous de la vérité. C’est pourquoi ce traité est plus que jamais d’actualité. Il est le véritable héritage de la droite américaine.

Helmuth Carol Engelbrecht (January 15, 1895 – October 8, 1939) était un écrivain américain. Engelbrecht a fait ses études à l’Université de Chicago avant de recevoir son doctorat sur Johann Gottlieb Fichte à l’Université de Colombia en 1932.

En 1934, alors qu’il était assistant à l’Université de Chicago, il a réalisé une étude sur l’industrie de l’armement, Les marchands de mort, en collaboration avec F. C. Hanigen. Ce livre fut un best-seller et fut traduit dans plusieurs langues. Ils publièrent ensuite un autre livre contre la guerre, Révolte contre la guerre (1937).


[1] Curieusement, le passage entre crochets ne figure pas dans la traduction française.

Dans l’actualité : la série documentaire “Manipulations, une histoire française” diffusé récemment sur France 5 et qui retrace 25 ans de ventes d’armes, de commissions et de rétrocommissions en France : les frégates de Taïwan, Clearstream, Karachi, etc. A voir sur Youtube et bientôt disponible en DVD.

Episode 1 : Au commencement, le troisième homme

Episode 2 : Clearstream, la banque des banques

Episode 3 : Jean-Luc Lagardère : le scenario noir

Episode 4 : Taïwan : naissance de la zone grise

Episode 5 : Karachi et le trésor de guerre

Episode 6 : La République des mallettes

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