Des spéculations de bourse et de leur influence sur la fortune publique, par Louis Reybaud

Au milieu du XIXe siècle, la bourse et les opérations financières commencent à prendre une importance démesurée, qui inquiète les économistes. Dans une vaste étude, Louis Reybaud examine les motifs de cet engouement et décèle la source de nombreux déboires futurs. La spéculation éhontée et la manipulation financière, qui prête appui à des combinaisons industrielles et commerciales parfois peu solides, est pour lui un mirage qui n’emporte actuellement la population que par le défaut d’une saine liberté des transactions : cette pleine liberté, en restreignant l’emprise des privilèges et monopoles, découragera les manipulateurs et enhardira les épargnants.

Défense de l’agiotage, par Alphonse Courtois

Sans cesse vilipendée, la spéculation, aussi connue sous le nom d’agiotage, ne trouva pas chez les économistes libéraux eux-mêmes de très nombreux défenseurs. Associée à un jeu, et enrichissant ses acteurs par autre chose qu’un effort productif, elle s’est vu critiquée tant par Jean-Baptiste Say que par ses principaux successeurs. En disciple de Bastiat, Alphonse Courtois relève le défi, en 1864, de défendre l’agiotage au double point de vue économique et moral.

De l’utilité et de la légalité des spéculations de bourse

Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, la spéculation financière prend des proportions inédites en France, et les scandales retentissent dans la presse et jusque dans les romans. Pour Paul Leroy-Beaulieu (1877), la spéculation est une opération commerciale qui n’est pas sans utilité économique, et qu’il ne faut pas rejeter arbitrairement. La sagesse dira que les investisseurs malhabiles doivent se méfier ; la morale condamnera certaines pratiques peu estimables, quoique licites ; et enfin la loi laissera faire, sauf à interdire de vraies fraudes.

Les mœurs financières actuelles et les réformes légales nécessaires

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la succession de scandales financiers et boursiers préoccupe les hommes d’État et les spécialistes des questions économiques et financières. Pour Leroy-Beaulieu, écrivant en 1875, la spéculation est dans l’ordre des choses et ses ravages fréquents sont hors de la portée du législateur. Il existe toutefois, dans la loi sur les sociétés par exemple, des vices ou des manquements, et des réformes sages, respectant la liberté, pourraient mettre des bornes à certaines pratiques. Mais l’essentiel est pour l’investisseur de se tenir circonspect et attentif.

L’influence de la spéculation sur les cours des produits agricoles en France

En 1905, la Société d’économie politique, avec notamment Paul Leroy-Beaulieu et Yves Guyot, met en débat la question de la spéculation et des trusts ou ententes, et de leurs effets sur le mouvement des prix. La couverture des risques, rendue possible par la spéculation et les marchés boursiers, est saluée comme utile et bénéfique ; quant aux trusts, l’expérience n’est pas lue par tous de la même manière ; la condamnation de l’entente, de la part de penseurs qui se signalent par leur attachement pour la liberté, apparaît même comme quelque peu contre-intuitive.
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Paris sportifs : l’affaire Donaghy. Par Reuven Brenner et Aaron Brown

Cet article, qui conclut un édito en deux parties sur les paris sportifs, est basé sur le livre World of Chance des auteurs publié en 2008 par les auteurs. La première partie est intitulée Le sport, les matchs truqués et les paris illégaux. Les auteurs étudient l’importance des paris dans le fonctionnement et le financement du sport, et s’attaquent aux préjugés négatifs dont ils souffrent bien souvent.