Qui a inventé le capitalisme ? Par Michel Leter

capitalMichel Leter, L’invention du capitalisme, Les Belles Lettres, janvier 2015, 412 pages.

Michel Leter est docteur ès lettres, il a enseigné au Collège International de Philosophie, à l’université Paris 8, à l’Institut d’études politiques de Paris ainsi qu’à La Courneuve.

L’invention du capitalisme, qui vient de paraître et est le premier tome de son vaste ouvrage intitulé Le Capital.

Dans «Le Capital, l’invention du capitalisme», Michel Leter réhabilite une idéologie telle qu’elle fut conçue par Destutt de Tracy avant d’être détournée par Marx. Il actualise les analyses de Jean-Baptiste Say, Charles Coquelin et Yves Guyot, en proposant la définition suivante: «Le capital est dans l’ordre de la création ce qui ne vient pas du Créateur mais de la créature. Propriété d’un individu ou d’une communauté de savoir, il est constitué par l’ensemble des valeurs antérieurement soustraites tant à la consommation improductive qu’à la production stérile et que le passé a léguées au présent.» Cependant le grand paradoxe du capitalisme est qu’il n’a pas été forgé par ceux qui plaident la cause du capital mais par ses ennemis. Michel Leter entreprend alors de traquer le capitalisme au coeur de la poétique collectiviste.

Michel Leter anime à Paris un cycle de conférences consacré au libéralisme français. Pour en savoir plus, cliquez ici. (Voir les vidéos ici).

Ci-dessous, Michel Leter autorise aimablement l’Institut Coppet à proposer un chapitre de son livre en accès libre :

3.1. Qui a inventé le capitalisme ?

Le grand paradoxe du capitalisme est qu’il n’a pas été conçu par ceux qui sont censés plaider sa cause.

En effet, pour peu que l’on ouvre les livres, que l’on touche au canon, que l’on examine le corpus, on découvre avec étonnement que le capitalisme est mis en exergue non pas tant par les défenseurs du capital que par ses adversaires.

Bien que les histoires du capitalisme ne se comptent plus, on ne trouve pas la moindre trace d’un économiste classique qui ait employé le terme capitalisme et qui l’ait adopté comme étendard de la défense des libertés individuelles. Aujourd’hui, il est communément admis par l’Université que le capitalisme est un « système » reposant sur « l’idéologie » libérale. Or aucun des deux grands dictionnaires d’économie politique d’inspiration libérale publiés en France au xixe siècle, celui de Charles Coquelin (1852) et celui de Léon Say (1900) n’attestent le vocable. Le fameux Palgrave Dictionary of Economics, qui fit autorité dans le monde anglo-saxon, n’est pas plus résolu à apporter sa caution lexicographique au capitalisme.

Le Grand dictionnaire universel du xixsiècle de Pierre Larousse qui, ironie du sort, paraît en 1867, la même année que le livre I du Capital de Marx, consacre une vingtaine de colonnes à la définition du capital et seulement quelques lignes à celle du capitalisme, qualifié de néologisme : « CAPITALISME s. m. (ka-pi-ta-li-sme — rad. capitaliser). Néol. Puissance des capitaux ou des capitalistes : “La terre est encore la forteresse du capitalisme” (Proudhon). “Plus le commerce international prend d’extension et plus le capitalisme se centralise, plus aussi le paupérisme se multiplie” (Proudhon)[1]. » On observera qu’en dépit des deux citations de Proudhon Larousse ne définit pas encore le capitalisme comme un système mais comme un attribut des capitalistes, sans lui accoler les connotations péjoratives qui seront de rigueur dans les encyclopédies du xxsiècle.

Comment, dès lors qu’il n’a ni théoricien ni adepte dans le camp libéral au siècle de la révolution industrielle, le capitalisme a-t-il pu être présenté comme un système économique ? C’est ce mystère que tout historien des idées sérieux devrait avoir pour vocation d’éclairer au lieu de prendre le capitalisme pour argent comptant, car cette singularité est bien plus énigmatique que « l’alchimie » du capital circulant, que cette « magie » du capital qui fascine Marx.

D’où vient que ceux qui sont historiquement censés avoir été les promoteurs d’un système aussi redoutable aient montré si peu d’ardeur à le défendre ? La raison en est pourtant élémentaire : le mot n’a pas été conçu par les libéraux. Claude Jessua a résumé la genèse du capitalisme en une phrase : « Le terme de “capitalisme” a été forgé au xixe siècle par des socialistes français comme Proudhon, Pierre Leroux ou Blanqui, qui désignaient ainsi le système économique et social de leur temps, système qu’ils espéraient voir remplacer, à plus ou moins long terme, par le “socialisme”. Très vite, sous la plume des doctrinaires, ce néologisme a acquis une connotation péjorative, associé qu’il était aux notions d’injustice et d’exploitation, au point que les auteurs libéraux lui ont substitué des expressions qu’ils estimaient plus neutres, telles que “économie de libre entreprise” ou “économie de marché”[2]. »

En fait, les libéraux classiques, particulièrement ceux de l’école française, n’ont pas eu besoin de « substituer » au capitalisme ces dernières notions, car elles n’en sont pas l’équivalent. Si l’école française se garde d’adopter le concept de capitalisme, ce n’est pas seulement parce qu’il est polémique, et donc qu’il n’est pas susceptible d’être employé scientifiquement, mais aussi parce que le capital, nous l’avons vu, est une donnée anthropologique qui ne relève pas de la sociologie historique où on l’enferme généralement. Il n’est donc pas affaire de doctrine, et le suffixe –isme ne lui convient pas.

Comment l’Occident en est-il arrivé à prendre pour argent comptant la fiction capitalisme sachant qu’à partir des années 1830 on s’était borné à fustiger le capital sous la forme d’une allégorie anthropomorphique, comme le signale la majuscule dans ce texte de Proudhon : « Pendant la période républicaine, le Capital s’est retiré sur le mont Aventin et a livré la France au chômage, à la misère, à la famine. Le Capital ne souffrait pas. Il a accumulé les épargnes. Il levait sa dîme comme à l’ordinaire sur le Travail, il accaparait le fruit des sueurs populaires et le retirait de la circulation. Cet excédent, ce revenu qu’il prélève et qu’il ne restitue au courant qu’en échange de nouvelles primes, il préférait le garder improductif, diminuant ses propres gains pour affamer les masses et les contraindre à capituler. Faites donc des révolutions qui laissent le Capital aux mains de l’ennemi. Le cri du Capital, c’est l’esclavage ou la mort[3] ! » En personnalisant le capital, comme le résume Yves Guyot, il s’agit de « construire de toutes pièces un monstre subjectif, puis l’accabler d’injures, d’anathèmes, d’outrages, de menaces, d’exorcismes et de malédictions », de « remplacer le vieux diable à cornes et au pied fourchu, à barbe de bouc et à griffes, qui présidait au sabbat des sorcières et des chats noirs, par un autre, avec un nom nouveau, comme le Capital[4] ».

Le capital, voilà l’ennemi. L’économie politique est alors essentiellement libérale et les tribuns socialistes hésitent encore à charger le capital d’un ‑isme, craignant sans doute que la spontanéité de la poésie socialiste se perdît dans le dédale d’un système économique. En raison de sa prétention scientifique, Marx redouble de prudence et il faut attendre l’avant-dernière section du livre I du Capital pour voir apparaître le mot capitalisme, non pour désigner un sytème mais pour qualifier le rapport entre l’accumulation du capital et la hausse du taux de salaire : « De même que la reproduction simple ramène constamment le même rapport social – capitalisme et salariat – ainsi l’accumulation ne fait que reproduire ce rapport sur une échelle également progressive, avec plus de capitalistes (ou de plus gros capitalistes) d’un côté, plus de salariés de l’autre[5]. » Preuve que Marx ne vise pas un système mais plutôt la figure du juif, le capitaliste, il ne retrace pas la genèse du capitalisme industriel mais la « genèse du capitaliste industriel[6] ».

Curieusement la première occurrence du mot en français ne se trouve pas dans un traité d’économie ni un pamphlet socialiste mais dans un ouvrage lexicographique de Richard de Radonvilliers, qui, en 1842, ne définit pas le capitalisme comme un système économique mais comme un système découlant, par dérivation grammaticale et sémantique, des propriétés intrinsèques du capital : « CAPITALISME s. m. Système de capitalisation[7]. »

À partir des années 1870, les universitaires allemands abandonnent ces inutiles préventions à l’égard de l’emploi du concept polémique de capitalisme. Dans la foulée de la fameuse proclamation de l’Empire dans la galerie des Glaces par Bismarck en uniforme de cuirassier, l’Allemagne avance au pas de charge vers le socialisme d’État. L’Empire a besoin de savants pour légitimer scientifiquement la collectivisation de la société allemande, et le capitalisme est l’épouvantail idéal pour instaurer « le droit » à « l’assurance sociale » et inciter les prolétaires à quitter les sociétés de secours mutuel, qui avaient spontanément répondu à l’esprit de prévoyance des classes ouvrières dans la période libérale du Zollverein.

Freddy Raphaël, en se penchant sur la controverse qui opposa Weber à Sombart sur la sociologie religieuse du capitalisme[8], avance que le mot capitalisme est apparu en Allemagne dans les années 1880 profitant d’une vague de création de concepts scientifiques en –ismus. Cette affirmation est à la fois juste et inexacte. Elle est inexacte car le mot, dans son sens moderne, est attesté, du moins en français, dès la première moitié du xixe siècle. Elle est juste car c’est à la faveur du socialisme d’État bismarckien que le mot, dès lors qu’il est présenté comme un « système » économique, se déleste peu à peu de sa charge polémique pour conquérir ses lettres de noblesse scientifiques.

Seule la grande Université allemande a l’autorité requise pour recycler, en la parant de tous les attributs de la scientificité, une imprécation révolutionnaire née sur les tribunes du socialisme utopique. La réalisation du bien commun et surtout l’instauration d’une paix sociale indispensable au déclenchement de la Grande Guerre sont à ce prix.

Il est courant que les membres d’un mouvement adoptent un terme qui leur a été attribué péjorativement par leurs adversaires. Il en fut ainsi de l’impressionnisme. En revanche, les défenseurs du capital au xixsiècle ont refusé d’adopter le terme polémique proposé par leurs adversaires, car, si le capital existe comme donnée, le capitalisme n’existe pas comme doctrine et à ce titre il ne saurait constituer un système puisqu’il n’a ni théoricien ni corpus. Le corps de doctrine le plus proche du capitalisme, c’est le libéralisme, c’est-à-dire la doctrine juridique fondée sur l’état de droit (rule of law) selon laquelle le respect de la souveraineté individuelle est la condition du bonheur du plus grand nombre, tandis que le socialisme est à la fois un système économique et un corps de doctrine élaboré par des penseurs identifiés se définissant eux-mêmes comme socialistes.

Le socialisme a ses chapelles et ses internationales. Où est l’internationale capitaliste ? Trouve-t-on trace d’une première internationale capitaliste que des opposants auraient quittée pour fonder une deuxième internationale puis une troisième internationale plus authentiquement capitaliste avant que des opposants au capitalisme dans un seul pays ne fassent dissidence pour lancer une quatrième internationale plus ultra-capitaliste encore ?

Car voilà un nouveau paradoxe du capitalisme : s’il fallait l’inventer, ce n’est pas pour magnifier le capital mais pour glorifier le socialisme. Un idéal ne se démontre pas et, si l’idée du capitalisme s’est imposée avec autant de vigueur, ce n’est pas tant pour ses manifestations que parce qu’intangible, insaisissable, il pouvait aisément tenir lieu de mythe fondateur de la poétique socialiste.

En effet les partisans du collectivisme ont cette singulière supériorité sur les libéraux d’avoir saisi que l’homme était sensible avant d’être raisonnable. Pour flatter l’homme et plus encore l’électeur, il va sans dire qu’il est préférable de faire appel à la poésie plutôt qu’au bon sens. Dès le xviiie siècle, dans le bouillonnement romantique qui précéda l’essor du socialisme, le visionnaire anglais William Blake avançait déjà que « tout ce qui est imaginable est vrai ». Aussi le succès de la fiction capitalisme repose-t-il moins sur sa pertinence politique que sur sa puissance poétique.

Valéry disait de la poésie qu’elle est si vague que le public prend ce vague pour la poésie elle-même. Cette formule convient, sans doute mieux encore qu’à la poésie, au capitalisme, abcès de fixation, catalyseur de toutes les haines, de l’envie, du ressentiment et de l’antisémitisme qui fut un des principaux ferments du collectivisme, comme nous allons pouvoir l’observer dans le prochain chapitre en mettant en lumière le caractère séminal de Sur la question juive de Marx. En politique, les passions ont toujours été plus convaincantes que les arguments, et le socialisme, bras armé du romantisme, pour qui comparaison est raison, va utiliser tous les ressorts du mythe. Paul Valéry précise sa pensée en observant que proposer des définitions exactes, c’est s’interdire d’abuser d’un terme. Le capitalisme, comme la poésie, est de ces termes amphibies qui ne produisent un effet de réalité que parce qu’ils n’évoluent aisément que dans les eaux troubles de l’imaginaire.

La réception poétique de la propriété et du capital préparée par Rousseau ruine la philosophie pascalienne des limites pour qui « les choses extrêmes » étaient « pour nous comme si elles n’étaient point ». Dans la concurrence farouche que se livrent les socialistes dans les années 1840, seuls survivront ceux qui campent dans cet extrême. Marx sait qu’il ne détrônera Proudhon qu’en jouant l’outrance et la surenchère. Comme l’observait La Rochefoucauld, « l’homme le plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui n’en a point », et on peut penser que le libéralisme sera victime, au tournant des années 1880, de son absence de passion, de son défaut de poétique. Car, pour l’anticapitaliste, dans le grand capital tout est grand. Tout ce qui est reproduction est accumulation. Tout ce qui est fruit est profit. Sa figure de proue sera donc l’hyperbole et ses multiples déclinaisons.

Dans l’ensemble constitué par la poétique romantique, le mythe du capitalisme se singularise par deux figures, l’hypotypose et l’hypallage. Ces dernières sont les figures de prédilection du socialisme, car elles permettent dans un premier temps de donner à voir de façon frappante ce qui n’existe pas (hypotypose) et dans un second temps d’inverser la réalité (hypallage).

Nous définirons l’hypallage comme la figure de style qui consiste à inverser dans une proposition donnée les propriétés de certains mots pour les attribuer à d’autres. Si j’évoque une descente à ski et que je dis : « La vallée fonçait vers moi à grande vitesse », je fais une hypallage. Si je dis, en suivant les keynésiens, que « le capitalisme financier est à l’origine de la crise des subprimes de 2008 » et qu’il convient donc de « moraliser le capitalisme en relançant la dépense publique », je commets une autre hypallage puisque, nous y reviendrons lorsque nous nous pencherons sur le mythe du capitalisme financier, c’est la « moralisation » néosocialiste (le néosocialisme étant l’avatar actuel du socialisme qui ne dit plus son nom et se donne pour capitalisme), en proclamant que le capital appauvrit et que la dette enrichit, qui a provoqué cette crise. Accréditant politiquement cette hypallage, qui n’est pourtant qu’une figure fonctionnant en dépit du bon sens, la communauté scientifique attribue à une dérégulation néolibérale imaginaire les perturbations causées par la réalité des « réglementations » néosocialistes. En matière de crise financière, le collectivisme ne peut donc échapper au procès qu’en cultivant la fiction capitalisme.

Dans la même optique, le socialisme a besoin du capitalisme à partir du xixe siècle pour faire accréditer l’idée qu’il est une riposte au capital. Or, comme le rappelle Yves Guyot, « le socialisme et le communisme ne sont pas des réponses au développement du capitalisme. Ces doctrines immémoriales sont bien antérieures puisqu’elles plongent leurs racines dans l’Antiquité[9] ».

Comme nous l’avons vu avec les communes et comme nous le verrons avec la Hanse, le socialisme moderne procède d’une double réaction au catholicisme, qui du xie au xve siècle avait permis l’éclosion du capital : la Renaissance, qui se construit sur une poétique du retour au tout politique de l’Antiquité gréco-latine ; et la Réforme, qui nourrit ses fables d’un retour à une Antiquité hébraïque rêvée, occultant la Torah pour la confondre avec un « Ancien Testament ».

Nous nous pencherons sur la Réforme en abordant dans le livre III du Capital la relation entre l’éthique protestante et l’esprit du socialisme. Quant à la Renaissance, elle ne fait que reprendre, à partir de Machiavel, le canevas spartiate de la République de Platon, utopie dont l’Assemblée législative française, oubliant Condorcet, fera une république réelle fondée non pas sur les leçons de la grande République américaine mais sur la nostalgie de l’homme sans capital de la République romaine lorsqu’elle dégénéra en empire[10]. Le socialisme moderne n’a donc pas attendu la « révolution industrielle » pour s’imposer déjà tout armé par le culte de l’Antiquité enseigné dans les collèges royaux et les lycées impériaux (ce que Frédéric Bastiat stigmatise dans son « Baccalauréat et socialisme »).

Avec l’hypallage, la figure de prédilection de cette poétique « républicaine », qui nourrit l’anticapitalisme bien avant l’apparition du socialisme révolutionnaire, est l’hypotypose.

Pour Fontanier, « l’hypotypose peint les choses d’une manière si vive et si énergique qu’elle les met en quelque sorte sous les yeux, et fait d’un récit ou d’une description une image, un tableau, ou même une scène vivante[11] ». Dans la poétique socialiste, l’hypotypose a pour fonction de donner à voir ce qui n’a pas eu lieu.

On se souvient que Rousseau ébaucha la fiction capitalisme par une hypotypose restée fameuse : « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. » Ce premier homme, arrachant au cosmos le droit de propriété, n’a jamais existé que dans le poème de Rousseau.

On peut considérer les utopies de Platon, More et Campanella comme de vastes hypotyposes. Au lieu de prescrire ou de prôner des corrections de l’ordre social, ces auteurs présentent un tableau uchronique de l’ensemble de la société rénovée, remodelée par la main ferme du législateur. Au demeurant, il est paradoxal que Platon bannisse les poètes de sa République puisque, en filant l’hypotypose, il fait lui-même œuvre de poète. Mais cette proscription devient évidente pour peu que l’on songe au peu de succès qu’eût rencontré sa République si elle n’avait pas su flatter par une vaste hypotypose l’imaginaire collectiviste de générations d’apprentis législateurs.

[1] P. Larousse, Grand dictionnaire universel du xixe siècle, t. III, Paris, 1867, p. 320.

[2] C. Jessua, Le Capitalisme, 2e édition, Paris, PUF, 2004, p. 3.

[3] A. Blanqui, « La guerre du capital à la Révolution », avril 1866, in Œuvres choisies, édition électronique, Les Classiques des sciences sociales, université du Québec à Chicoutimi, 2008, p. 146.

[4] Y. Guyot, La Propriété, origine et évolution, thèse communiste par P. Lafargue, réfutation par Y. Guyot, t. I, Paris, Delagrave, 1895, p. iv.

[5] K. Marx, Le Capital, Livre I, in Œuvres, Économie I, Paris, Gallimard, 1965, p. 1123.

[6] Idem, p. 1211.

[7] R. de Radonvilliers, Enrichissement de la langue française, dictionnaire de mots nouveaux, Paris, 1842, p. 88.

[8] Cf. F. Raphaël, Judaïsme et capitalisme : essai sur la controverse entre Sombart et Weber, Paris, PUF, 1982.

[9] Y. Guyot, La Science économique et ses lois inductives, Paris, Schleicher frères, 1907, p. 451.

[10] Dans le deuxième livre du Capital, nous reviendrons sur ce processus exemplaire qui a été magistralement décrit par Philippe Fabry dans son Rome, du libéralisme au socialisme, leçon antique pour notre temps.

[11] P. Fontanier, Les Figures du discours, Paris, Flammarion, 1968, p. 390.

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