Grégoire Canlorbe: Dans un article intitulé « Libéralisme et christianisme», vous écrivez notamment : « Il est impossible à un libéral de dénoncer le christianisme sans saper les fondements de sa propre doctrine, de même qu’il est impossible à un chrétien de dénoncer le libéralisme sans renier les bases de sa propre foi. »
Pourriez-vous résumer ici les grandes lignes de votre argument à l’appui de cette thèse ?
François Guillaumat: Depuis que j’ai pu tirer certaines conséquences des analyses de Hoppe concernant l’apparition de l’état, et que, à l’encontre de certains « libéraux » qui les déclaraient illégitimes j’ai dû défendre certaines règles de vie en société, je pense devoir souligner que le libéralisme classique en tant que tel n’est vraiment pour moi qu’un « Ersatz », c’est-à-dire un ensemble de pis-aller éventuels et circonstanciels au problème de l’organisation d’un Etat, ce dernier demeurant lui-même criminel par nature.
En acceptant de reconnaître à la fois un principe vrai – celui de la propriété naturelle – et un principe faux, celui de l’Etat, le libéralisme classique contient un élément d’incohérence qui peut conduire ses adeptes à prendre pour des conséquences de son principe vrai des choix institutionnels – l’immigrationnisme inconditionnel, le burqisme, le soi-disant « antiracisme », la lomolâtrie — qui représentent au contraire des paroxysmes du principe faux.
J’ai exposé cette conclusion dans l’émission de Lumière 101 « Libéralisme et anarcho-capitalisme : le grand écart » : en philosophie politique seul l’anarcho-capitalisme est cohérent donc justifié, et méconnaître ce fait conduit à des contresens sur la norme libérale entendue au sens des conséquences de la propriété naturelle ; il s’ensuit qu’on ne peut pas juger correctement les politiques et les institutions si ce n’est pas du point de vue anarcho-capitaliste qu’on se place.
Ce que j’ai dit du libéralisme dans « Libéralisme et christianisme » n’est donc vrai que de la propriété naturelle, et ne l’est donc pas des « principes » du libéralisme classique, pas plus de sa « démocratie représentative » que de ses « droits de l’homme ».
Ayant appris de Ayn Rand que tout énoncé, de même qu’il en implique d’autres, en présuppose d’autres, je pense qu’on peut partir du principe de la propriété naturelle pour aboutir à la métaphysique du christianisme.
La propriété naturelle naît d’un acte productif, lui-même créateur de valeur.
L’acte est celui d’une personne singulière, qui existe réellement, ce qui réfute le collectivisme métaphysique pour lequel les personnes ne seraient que des amas d’atomes dans le grand Tout, qui serait l’univers matériel : a peine a-t-on constaté l’existence des êtres humains individuels que l’on est déjà tombé sur le fait empirique qui réfute le monisme métaphysique, en l’espèce matérialiste, qui prétend que l’univers serait le seul Etre — car l’Etre absolu ne saurait avoir en lui-même aucune division.
Réfute de même le monisme matérialiste le fait que l’action productive crée réellement de l’information, c’est-à-dire qu’elle fait apparaître une nouveauté réelle dans cet univers. Cette nouveauté réelle traduit le libre arbitre de l’homme, qui est lui-même axiomatique comme le prouvent tant de démonstrations classiques citées par Rothbard dans « Les oripeaux de la science », y compris le fait qu’argumenter contre lui implique une contradiction pratique au sens de Hoppe ; et c’est ce libre arbitre qui rend possible et nécessaire la recherche d’une norme d’action personnelle, sans laquelle la norme chrétienne n’aurait pas de sens : si on n’est pas libre de la choisir ou non, alors ou bien elle s’impose à nous automatiquement, ce qu’on ne constate pas, ou bien on ne peut jamais la choisir et le Message n’a pas d’objet.
Autre énoncé implicite dans la création de la valeur, l’affirmation suivant laquelle cette création est bonne. La création est bonne en soi, elle le sera seulement plus ou moins suivant le but final qu’elle recherche.
Dans l’autre sens, le libre arbitre est en politique ce qui rend une définition du juste possible et nécessaire – faute de quoi aucun raisonnement normatif n’aurait d’objet : on serait simplement « déterminé » à faire ce qu’on fait, et il ne pourrait pas plus être question de choisir une définition du Bien et du Mal que de choisir entre le Bien et le Mal.
Et comme l’action sur la chose de celui qui a créé sa valeur déclare implicitement qu’il a le Droit de le faire, cette affirmation implicite-là peut s’apprécier au regard de la compatibilité logique entre principes : si le possesseur naturel a le Droit de disposer de ce à quoi il a donné de la valeur, il s’ensuit que personne d’autre ne l’a, qu’il est non seulement son possesseur, mais son propriétaire naturel. La Propriété Naturelle une fois prouvée, elle implique la seule définition rationnelle du Vol, de l’Assassinat et de la Convoitise ; et que peuvent valoir les prescriptions politiques du Décalogue – tu ne voleras pas, tu n’assassineras pas, tu ne convoiteras pas le bien d’autrui, et même tu ne mentiras pas (car le mensonge s’accompagne souvent d’un vol), si les mots qui les composent n’ont pas de sens précis voire n’en ont pas du tout parce qu’ils impliquent des contradictions ?
Que cette norme politique est la seule rationnelle et objective a pour effet bien entendu qu’aucun soi-disant « législateur » ne devrait être pris au sérieux s’il appelle « juste » ce qui viole cette définition-là de l’acte juste ; et plus généralement, cela veut bien sûr dire aussi que ces interdictions-là s’adressent à tout le monde, à commencer par les hommes de l’état puisqu’ils sont historiquement, et de loin, les plus grands voleurs et les pires assassins.
Les prescriptions politiques du Décalogue, avec ce qu’elles présupposent, ce qu’elles permettent et ce qu’elles interdisent, sont le noyau commun du libéralisme et du christianisme, toute opposition entre eux à ce titre impliquant nécessairement des malentendus ou des falsifications sur ce qu’ils impliquent, avec les contradictions qui s’ensuivent.
Outre ces rappels philosophiques à l’égard des uns comme des autres, « Libéralisme et christianisme » est une longue litanie de ces erreurs possibles, et qui naissent pour l’un comme pour l’autre dans l’esprit des uns comme dans l’esprit des autres.
Pour ceux qui ont déjà tout compris, cette énumération sera lassante, voire démoralisante ; mais ceux qui n’ont pas tout compris y découvriront certains rappels qui pourraient leur ouvrir les yeux.
Les malentendus les plus courants naissent évidemment du fait que la Propriété Naturelle, n’étant qu’une norme politique, ne peut pas en donner plus qu’elle n’en a, alors que le christianisme en tant que norme concerne tous les aspects de l’action humaine. C’est pourtant une faute de logique élémentaire que de demander une discipline intellectuelle de répondre à des questions pour lesquelles elle n’est pas faite, et plus encore de prendre prétexte du fait qu’elle en est par nature incapable pour lui prêter on ne sait quelle perversion dans ces domaines-là ; condamner à ce titre le principe de la Propriété Naturelle c’est s’en prendre au Décalogue dans ses prescriptions politiques, étant donné qu’ils ne sont qu’une seule et même chose (l’hérésie qui rejette l’Ancien Testament au nom du Nouveau est appelée Marcionisme ; elle implique évidemment de méconnaître l’interprétation correcte de leurs rapports qui est « Je ne suis pas venu pour abolir la Loi, mais pour l’accomplir »).
J’ai commencé par signaler les domaines où le libéral classique, minarchiste, du fait qu’il a accepté l’existence de l’état, risque de prendre pour du « libéralisme » certains « principes » pseudo-universalistes d’un état désormais semi-totalitaire.
Je voudrais maintenant insister sur le reniement, des clercs qui s’opposent à la justice naturelle parce qu’ils sont dupes de l’une ou l’autre des idoles de la violence politique : s’il est vrai que la philosophie morale est par définition seule normative, la théorie économique n’étant qu’une aide pour mettre ses conclusions à l’épreuve, la médiocrité de certains fait regretter qu’ils ne connaissent pas cette dernière, et ne sachent pas qu’en plus d’être tout aussi criminel que les autres, le crime étatique ne paie pas.
Grégoire Canlorbe: Dans certains milieux catholiques (et plus généralement conservateurs) il n’est pas rare d’entendre dire que la société libérale (i.e. où le droit en vigueur protège la liberté de tout un chacun face à la coercition) équivaut à une atomisation de la société, au sens juridique et moral.
L’argument généralement invoqué peut se résumer comme suit : du fait de l’atomisation du lien juridique, les individus ne s’associent finalement plus que par intérêt privé. Ils perdent in fine le sens du sacrifice de soi dans l’intérêt d’autrui. Au-delà du cercle de la famille et des amis les rapports affectifs perdent leur raison d’être : chacun traitant l’autre comme un simple partenaire d’échange, ceci exclut naturellement toute chaleur des rapports humains.
L’appât du gain devient la valeur dominante, au détriment de toute considération d’éthique. Les individus perdent tout sentiment de la dignité d’autrui et ne se préoccupent plus de la souffrance des uns et des autres. Ils suspendent toute aide désintéressée à leurs semblables.
La perte de toute considération pour la dignité de l’être humain s’étend au point que chacun cesse d’avoir du respect pour sa propre personne et qu’il accepte délibérément de multiples atteintes à sa dignité – l’exemple emblématique étant la marchandisation du corps humain, au travers notamment de la prostitution, de la vente d’organes ou de la gestation pour autrui.
Que vous inspirent ces dires en vogue ?
François Guillaumat: L’hostilité des pseudo-conservateurs à la liberté des contrats peut traduire une incompréhension à l’encontre d’évolutions spontanées et bénéfiques de la solidarité entre les hommes :
« … Quiconque voit ses semblables dans le besoin est capable de s’imaginer à leur place, comprenant qu’il pourrait bien un jour s’y retrouver ; c’est une raison de plus pour que, dans les groupes plus larges, des pratiques d’entraide se développent, qui peuvent à la longue se transformer e n institutions traditionnelles : le Docteur Patrice Planté citait […] les Hospices de Beaune comme témoignage de cette entraide efficace et raffinée, et qui présente en outre cet autre aspect fréquent, qu’on retrouve dans les églises, de la solidarité sociale comme aspect secondaire d’une entreprise productive.
« Cependant, on peut juger nécessaire de former des solidarités plus vastes encore, face à des défis de plus grande ampleur. C’est alors que se développent les contrats, engagements plus ou moins longs, plus ou moins formels, où chacun s’engage à fournir un service, et assumer avec lui une partie des aléas d’une organisation commune créée à cette fin. Ces innovations introduisent dans la solidarité un changement moral dans la mesure où, même s’il les inspire aussi, le sentiment y est moins nécessaire pour que cette solidarité existe : on aide les autres parce qu’on s’y est engagé, parce que c’est leur Droit, et parce qu’on reconnaît que c’est l’intérêt de tous.
« On pense naturellement, parce que c’est là que c’est le plus clair, aux sociétés d’assurance mutuelle, organisées à partir du XVIII° siècle pour mettre en oeuvre de nouvelles techniques de définition, de diversification et de réappropriation des risques.
« On sait moins que les marchés organisés, dits “spéculatifs”, jouent le même rôle : en découpant et en recomposant les droits de propriété, ils mettent au point des contrats ajustés aux besoins de chacun, en lui permettant de diversifier son risque, de l’échanger et de le gérer indépendamment de l’épargne.
« On reconnaît encore moins que ce sont tous les marchés qui établissent cette solidarité entre les hommes, en les confrontant à une rareté commune, parce qu’ils mutualisent les aléas auxquels ils sont exposés.
« Turgot […] avait bien compris que c’est en établissant la liberté du commerce et du stockage des grains qu’on ferait disparaître les pénuries et les disparités de prix dans l’espace et le temps, et avec elles la faim des hommes : car le spéculateur ne peut gagner que s’il achète où et quand le grain est abondant et bon marché, et vend où et quand il est rare et cher, et il n’a intérêt à s’arrêter que si les différences de prix dans l’espace et dans le temps ne reflètent plus que les coûts de transport et de stockage…
« Turgot s’était heurté à l’époque à l’égoïsme criminel et stupide des monopoleurs ; le même égoïsme est à l’oeuvre aujourd’hui… »
C’est ce qui peut conduire un pseudo-conservateur à dire, par référence à des relations marchandes dont l’aspect solidaire lui échappe, « chacun traitant l’autre comme un simple partenaire d’échange, ceci exclut naturellement toute chaleur des rapports humains ».
La pétition de principe comme quoi le libéralisme « atomiserait le lien juridique », « dissoudrait le lien social », ne repose donc que sur une erreur de perception, le principe de la propriété naturelle étant au contraire la seule norme politique qui exige sans exception que les contrats à long terme, une fois conclus, soient respectés, comme il est le seul à exiger que le lien social soit noué conformément à la libre volonté des parties — ce qui est a priori une raison de plus pour qu’il tienne une fois formé.
Cependant, il y a aussi dans le pseudo-conservatisme un oubli du fait que c’est la propriété naturelle qui est première, et que ce sont les actes de violence monopoliste qui sont de dangereuses innovations, historiquement et par nature inventées comme un expédient pour voler les autres en violation du Droit existant.
Les monopoles sont une altération radicale de l’ordre social, qu’on a bien le droit de trouver contradictoire avec toute ambition d’« empêcher le changement ».
Ce sont ces violations du Droit, tant naturel que positif, qui impliquent une « perte de toute considération pour la dignité de l’être humain » comme l’est toute agression criminelle : « tu ne voleras pas ».
Plus généralement c’est toute aspiration conservatrice, ou traditionaliste, ou « identitaire », qui voudrait empêcher des changements voulus par des propriétaires légitimes qui est incohérente en plus d’être injuste et destructrice.
Le conservatisme, par définition un refus du changement, n’est pas mauvais en soi, à condition de ne vouloir « conserver » ce que l’on peut effectivement conserver et, dans ce qu’il est possible de garder, de ne garder que ce qui est bon.
Pour leur part les « Conservatives » américains déjà mentionnés qui, avec la Constitution de 1788, défendent le règne du Droit, savent ce qu’ils font et ont entièrement raison de le faire : ils ont toujours su qu’on ne peut à la fois faire respecter le Droit et figer la société en l’état, et que de ces deux ambitions seule la première est pensable ; qu’aspirer à la seconde n’exige pas seulement l’abolition par les puissants de tous les Droits de propriété existants — le Moratoire sur les cerveaux d’« Atlas Shrugged », mais aussi qu’on prétende empêcher d’agir les lois naturelles de l’univers observable, qui sont celles de la création et de la disparition.
Grégoire Canlorbe: Un second reproche fréquent envers le libéralisme consiste à affirmer qu’un homme n’est pas véritablement libre tant qu’il n’a pas reconnu, via l’exercice de sa raison, l’ordre juste, i.e. l’ordre voulu par Dieu, où chacun exerce ou subit l’autorité (éventuellement coercitive) d’un autre homme. La vraie liberté, dit-on, ne consiste pas à faire ce que je veux – sans qu’autrui n’attente à ma vie ou à mes biens. Elle consiste à faire usage de ma raison et à reconnaître (via l’usage de ma raison) l’ordre juste. Elle consiste donc à accepter l’autorité légitime d’autrui (ou à exercer mon autorité légitime envers lui), si coercitive que soit cette autorité.
A cet égard permettez-moi de citer Jean Ousset et ces quelques lignes tirées de son ouvrage Le Couple Liberté / Autorité :
« Dieu a créé l’homme libre, écrit Saint Thomas, non qu’il lui soit permis de faire ce qu’il veut, mais parce qu’au lieu d’être obligé de faire ce qu’il doit par la nécessité de sa nature, comme les créatures sans raison, il agit en vertu d’un libre choix procédant de son propre conseil.
Pour paradoxal que cela paraisse, la vraie liberté consiste donc à se soumettre, à obéir, mais à obéir à la droite raison, à l’intelligence, en sachant pour quels motifs il faut, pour quels motifs il est bon et juste d’agir de telle ou telle sorte. C’est pourquoi l’on peut dire que l’homme “agit” au vrai sens du terme, alors que l’animal, plutôt, “est agi”, soumis qu’il est sans réflexion aux lois de son instinct.
Nous, catholiques, affirmons que l’homme est libre dans la mesure où il est un être pensant, dans la mesure où il comprend quel est l’ordre des choses qu’il lui faut combiner ou auquel il doit se soumettre. Ainsi disparaît l’antinomie que les libéraux s’acharnent à désigner entre l’idée de gouvernement et l’idée de liberté. »
L’enfant vient à la liberté en se soumettant au père de famille : l’adulte fait preuve de sa liberté en se soumettant à la raison. La liberté de l’homme de métier consiste à se soumettre au maître de métier (en attendant de devenir éventuellement maître à son tour) ; celle du serf consiste à se soumettre au seigneur ; et celle du sujet consiste à se soumettre à son roi. Tout homme est fils de Dieu et il n’est point libre tant qu’il ne se soumet pas à Dieu.
La société libérale, en prohibant la coercition qui sous-tend la plupart des rapports d’autorité légitimes, participerait, dit-on, d’une conception fausse de la liberté : une conception « libérale », et non point « catholique ».
Que penser, selon vous, de cette critique couramment formulée envers le libéralisme ?
François Guillaumat: Il est absurde de prétendre déduire, d’une exhortation à se soumettre à la volonté de Dieu, et qui est, elle, logique puisque si Dieu nous donne en permanence le libre arbitre, ce n’est pas pour nous contraindre à lui obéir mais pour nous appeler à le faire par un acte libre d’assentiment raisonné, qu’il faudrait nous soumettre passivement à tel ou tel usurpateur temporel :
le gouvernement, le roi, le seigneur… cela revient à dire : « du fait que vous devez vous soumettre à Dieu par un libre acte de votre volonté, il s’ensuit que vous devez obéir à ceux de vos semblables qui se sont imposés à vous par la force. »
On ne peut même pas dire de ce grossier non sequitur qu’il traduirait une idolâtrie du pouvoir politique qui placerait les tyrans à l’égal de Dieu : en fait, il traduit une idolâtrie du pouvoir politique qui les place au-dessus de lui, puisque justement Dieu nous donne toujours le choix de lui obéir ou pas, alors que par hypothèse les tyrans, eux, le nient et nous en privent par la violence.
Et pour cette idolâtrie du pouvoir politique, bien entendu, il n’existe aucun fondement scripturaire, bien au contraire.
Outre, le fameux « Rendez à César… », l’Ancien Testament nous fait également savoir que l’étatisme est idolâtre :
dans 1, Samuel, 8, confronté aux Anciens d’Israël qui lui réclamaient un roi,
- … Samuel pria l’Éternel.
- L’Éternel dit à Samuel :
… ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux.
« 8. Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour ; ils m’ont abandonné, pour servir d’autres dieux…
La suite est tout aussi réaliste :
- Samuel rapporta toutes les paroles de l’Éternel au peuple qui lui demandait un roi.
- Il dit :
« Voici quel sera le droit du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils, et il les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu’ils courent devant son char ;
« 12. « il s’en fera des chefs de mille et des chefs de cinquante, et il les emploiera à labourer ses terres, à récolter ses moissons, à fabriquer ses armes de guerre et l’attirail de ses chars.
« 13. « Il prendra vos filles, pour en faire des parfumeuses, des cuisinières et des boulangères.
« 14. « Il prendra la meilleure partie de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers, et la donnera à ses serviteurs.
« 15. « Il prendra la dîme du produit de vos semences et de vos vignes, et la donnera à ses serviteurs.
« 16. « Il prendra vos serviteurs et vos servantes, vos meilleurs boeufs et vos ânes, et s’en servira pour ses travaux.
« 17. Il prendra la dîme de vos troupeaux, et vous-mêmes serez ses esclaves.
« 18. Et alors vous crierez contre votre roi que vous vous serez choisi, mais l’Éternel ne vous exaucera point… »
L’idolâtre Ousset semble vouloir opposer au libéralisme une exaltation de l’obéissance en tant que telle, comme si le libéralisme, en tant que système de normes, n’appelait pas par définition à obéir à celles-ci et comme si la question de savoir à qui il faut obéir était déjà résolue, comme si ce n’était pas justement la réponse que l’on attend d’un raisonnement de philosophie politique.
Comme disait Frédéric Bastiat :
“ils veulent être les bergers, et que nous soyons troupeau : qu’ils montrent donc leurs titres !”
Quand il appelle « autorités légitimes » le gouvernement, le seigneur féodal, le roi, l’idolâtre Ousset préjuge entièrement des résultats de toute recherche d’une définition de l’acte juste : c’est l’examen même qu’il exclut par prétérition, de sorte qu’il ne se donne pas, ni ne donne aucun moyen de juger les solutions du libéralisme en tant que tel, c’est-à-dire en tant que philosophie politique, alors que c’est censé être le sujet en cause.
A l’encontre de ces solutions du libéralisme minarchiste, il existe pourtant une objection qui est réellement fondée, et qui tient bien au fait que, comme le sous-entend l’idolâtre Ousset, le libéralisme minarchiste implique que l’on prive les autorités légitimes du Droit d’imposer le Vrai et le Bien ; cependant, ces autorités légitimes-là, celles qui le sont vraiment, ce ne sont pas les tyrans de l’idolâtre Ousset, et pas davantage les hommes de l’état du libéralisme minarchiste : les véritables autorités légitimes, ce sont les propriétaires naturels et leurs associations, auxquels les hommes de l’Etat et autres tyrans ont usurpé le Droit d’imposer chez eux le Vrai et le Bien ; propriétaires naturels qui ont non seulement le Droit, mais le devoir de faire régner chez eux le Vrai et le Bien, le caractère contractuel de la présence chez eux des tiers garantissant contre les abus de leur pouvoir.
L’erreur commune aux libéraux minarchistes et à l’idolâtre Ousset, c’est d’accepter l’existence de l’état, alors que celui-ci est par nature criminel.
De cette illégitimité les libéraux minarchistes déduisent que les hommes de l’état n’ont pas le Droit d’imposer leur propre conception du Vrai et du Bien et entendent le leur interdire, mais c’est à juste titre que l’idolâtre Ousset pourrait faire remarquer que, dans ces conditions, le Mensonge, le Vice et la Subversion pourront se répandre dans la société et à son détriment.
On ne peut trancher entre ces deux positions tant qu’on n’a pas compris que la question n’est jamais de savoir si « on » a le Droit d’imposer l’ordre moral, erreur de catégorie typique du pseudo-universalisme, mais qui a le Droit et le devoir de le faire ; et que ce ne sont ni le seigneur féodal, ni le roi, ni le gouvernement.
Grégoire Canlorbe: Notre entretien touche à sa fin. Aimeriez-vous ajouter quelques mots?
François Guillaumat: Je voudrais insister sur le fait que, dans l’étatisme, ce n’est pas à des hommes ni même à des intérêts qu’il y a lieu de s’opposer, mais uniquement à des illusions et à des mensonges, dont tout le monde est victime à un titre ou à un autre, même les Puissants qui croient en « profiter » ; développer le caractère purement illusoire de l’étatisme, qui est implicite dans ce qui précède, et sur les lois économiques dont l’opération permet son entretien.
L’impossibilité d’un profit certain appliquée à la politique a pour conséquence que les coûts que l’on doit subir pour devenir un Prédateur, ou un Parasite Social Institutionnel, ne peuvent pas être systématiquement moindres que les avantages qu’on en obtient. Les média peuvent bien ne nous faire voir que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont réussi dans la politique, il y a forcément autant d’échecs que de réussites, et même ceux qui y ont réussi ont renoncé à une carrière honnête dont rien ne prouve qu’elle n’aurait pas été plus féconde.
Quant à ceux qui voudraient se servir de la politique pour Faire le Bien, pour Améliorer la Société, il faut leur apprendre la Deuxième Conclusion de Bitur-Camember, à savoir que toutes les politiques économiques et sociales sont vouées à l’échec, aussi bien pour ce qui est de leur objectif réel, à savoir voler les uns au profit des autres, que de leur objectif prétendu, qui est soi-disant d’« améliorer l’efficacité productive. »
A ce dernier égard il faut souligner que, si la violence agressive est par définition destructrice, si la spoliation légale doit détruire autant de richesses qu’elle en vole, l’étatisme détruit aussi bien la régulation sociale que la richesse elle-même : il remplace les décisions de propriétaires légitimes qui en subiront les conséquences par les décisions d’usurpateurs qui par définition les imposent aux autres, et à qui la loi ne permet même pas de disposer comme si elles étaient les leurs des richesses qu’ils ont volées.
Et nous avons vu, à propos de la sophistique pseudo-comptable avec son vol du concept de prix, que les « chiffres » dont ils se servent pour rationaliser leurs actions n’ont aucun rapport définissable avec la réalité des jugements de valeur, c’est-à-dire de la seule réalité économique définissable en raison.
Il s’ensuit que non seulement les hommes de l’état sont systématiquement aveugles à certaines conséquences de leurs décisions, mais qu’ils ont positivement intérêt à ce qu’on ne les connaisse pas (d’autant plus s’ils ont compris que leurs politiques ne peuvent qu’échouer), et que bien sûr tous leurs choix sont parasités par le souci d’acquérir davantage de pouvoir, dans des calculs évidemment étrangers, et contraires, à tout service et à toute production.
Sur la production d’information comme condition de la régulation sociale, il faut lire l’article fondamental de Hayek, « L’utilisation de l’information dans la société ».
Alors pourquoi ces illusions perdurent-elles ?
J’ai mentionné la censure délibérée, qui est l’essence du socialisme. Hayek parlait de « constructivisme » mais, de même que le « Social cost » de Tullock, l’appellation est fallacieuse : le concept que Hayek avait correctement identifié et mal nommé, c’est la négation de la rationalité d’autrui. Il faut bien comprendre que la censure existe dès lors que l’état existe, parce que toutes ses réglementations et tous ses impôts n’ont d’autre raison d’être que d’imposer à leur victimes l’opinion particulière de l’homme de l’état qui les leur inflige.
Pour sa part, la censure politique des opinions publiques prend aujourd’hui la forme de l’impôt-subvention, censure tellement plus efficace puisqu’elle n’est pas perçue comme telle, celui qui subit sa violence – le contribuable – n’étant pas sa cible désignée – le dissident. Rappelons qu’au XIX° siècle c’est aux Etats-Unis comme en France que cette censure par l’impôt-subvention a été imposée dans l’enseignement, avec pour but exprès d’étouffer l’influence de l’Eglise catholique ; aujourd’hui, on observe l’Escroquerie Réchauffiste avec ses dizaines de milliards pour de soi-disant « chercheurs » qui cautionnent et colportent des mensonges à 100 %.
Pour l’économiste, dont c’est le métier que d’identifier le véritable effet des politiques et des institutions, ce Masque de la Violence Indirecte est totalement transparent, et en l’espèce son intention patente. Mais cette tromperie, si l’on peut dire, « automatique » sur la réalité ce cette censure lui donne l’occasion de remarquer que la tromperie délibérée, si elle traduit bien son essence et son intention, n’est que l’un des aspects de la manière dont l’Absurdisme socialiste masque le caractère destructeur et vain de son Esclavagisme.
En effet, ce caractère automatique de la tromperie par la Violence Indirecte de l’impôt-subvention, c’est dans tous les cas de l’ingérence étatique que l’on peut l’observer et le plus souvent, les hommes de l’état en sont dupes tout autant que leurs victimes désignées.
Et ce caractère automatique, c’est à l’Irresponsabilité Institutionnelle qu’on la doit. Rappelons que c’est au moins à deux titres que l’Irresponsabilité Institutionnelle détruit les raisons de s’informer correctement :
dans le chef de l’homme de l’état, parce que c’est par définition qu’il ne subira pas les conséquences des décisions qu’il impose aux autres ; ayant accaparé le pouvoir de décision, il y paraît seul compétent, c’est l’illusion de la Compétence par l’Usurpation ; mais la vérité est qu’il est aveugle à ce qu’il fait, puisqu’une bonne partie de l’information pertinente, celle que possèdent ses victimes ou qu’elles pourraient posséder n’étaient ses ingérences, c’est par principe qu’il refuse d’en tenir compte.
Pour ce qui est de ces victimes, étant privées du pouvoir de décider des affaires qui les concernent, elles n’ont plus non plus d’intérêt à se demander ce qui s’y passe ni ce qu’il faudrait y faire.
Elles ont même un intérêt psychologique à gober les mensonges de la Caste Exploiteuse pour la croire légitime, puisqu’elles sont impuissantes à empêcher ses violences prédatrices : c’est ce que j’appelle le Syndrome du Cocu.
Il y a donc un aspect automatique dans la fausse perception des effets de l’étatisme, qui protège celui-ci de la Colère du Peuple, et la théorie économique a pu décrire les mécanismes de cet aveuglement sous la dénomination d’« Illusion Fiscale ».
L’Illusion Fiscale n’a aucune raison de ne concerner que l’impôt, puisque toutes les interventions de l’état, dont les monopoles réglementaires, ont exactement le même type d’effets, que l’économiste a pour tâche d’identifier par opposition à leurs effets prétendus, suivant la formule de Frédéric Bastiat : « ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas ».
James Buchanan a écrit sur l’illusion fiscale, en se référant au Grand Prédécesseur Amilcare Puviani, mais c’est dès le début du XIX° siècle que le premier procédé d’illusion fiscale avait été exposé, celui que j’appelle la Violence Différée.
— la Violence Différée est le procédé d’illusion fiscale qu’illustre le déficit budgétaire : pour créer l’illusion de la gratuité, les hommes de l’état distribuent aujourd’hui de l’argent que leurs successeurs voleront demain.
Depuis, les théoriciens des Choix publics en ont identifié d’autres
— L’Illusion du Choix est un autre des procédés d’Illusion Fiscale qu’enseignent les théoriciens des Choix publics : elle caractérise par exemple tout le battage organisé autour des élections, alors que les économistes savent bien que l’électeur individuel n’a aucun pouvoir, puisqu’ils parlent de l’« irrationalité du vote ».
— De même, les théoriciens des Choix publics enseignent la Concentration des Avantages et la Dispersion des Charges, où la redistribution politique vole un petit peu à chacun, mais distribue des sommes considérables aux groupes de pression qui les réclament : ainsi, le grand nombre se trouve dépouillé aux ordres (mais pas au profit – voir Bitur-Camember) d’infimes minorités.
Cependant, la liste de ceux qu’on peut découvrir soi-même est bien plus longue que cela, et pour illustrer le processus de découverte, je m’en tiendrai à un groupe de procédés liés entre eux, avant de faire une simple énumération des autres que j’ai identifiés :
— la Violence Impunie est le type d’illusion que réfutent la Théorie des Choix publics et la Démonstration de Bitur-Camember : elle tient au fait que, à la différence des voleurs privés, le voleur étatique peut visiblement s’emparer de ce qui ne lui appartient pas sans être puni pour cela.
C’est ce spectacle-là qui donne naissance au mythe de l’Etat « Deus ex Machina » et amène de soi-disant « économistes » à supposer que l’action de l’état « n’aurait pas de coût » ou, de manière plus sophistique, qu’on pourrait étudier les politiques économiques et sociales en faisant abstraction dudit coût, celui-ci étant de toutes façons « le plus faible possible ».
— la Violence Indirecte, on l’a vu, consiste pour sa part à faire violence à certains avec pour effet d’en atteindre d’autres.
Ce camouflage-là peut être délibéré, comme dans le procédé de la Censure par l’Impôt-Subvention ; il peut être moins consciemment voulu, comme dans ces innombrables échanges où la violence indirecte consiste à voler l’une des parties à cet échange en ne dépouillant visiblement que l’autre ; ainsi, la victime réelle ne sait pas qu’on la vole, alors que celui qui subit effectivement la violence peut savoir qu’elle ne se fera pas à ses dépens.
Ainsi, des prétendues « cotisations sociales patronales » qui sont en fait à la charge du salarié.
La Violence Indirecte est inséparable des Lois économique de l’incidence fiscale et de la Protection effective, qui concluent que celui qui subit effectivement la charge ou reçoit les avantages bruts d’une ingérence étatique est le propriétaire du facteur de production le plus spécifique à l’activité taxée ou subventionnée ; avec l’Impossibilité de Bitur-Camember, elles sont une deuxième raison majeure pour laquelle la redistribution politique ne peut pas atteindre ses objectifs.
Bien entendu les hommes de l’état, quand ils pérorent sur les effets de ladite redistribution politique, ne tiennent jamais aucun compte de ces Lois de l’incidence fiscale et de la Protection effective, alors que ce sont elles qui déterminent la réalité de leurs redistributions brutes
(de même que c’est l’incertitude et elle seule qui détermine la redistribution nette).
— Dans ce contexte, le Leurre de la Loi consiste à détourner l’attention vers les dispositions légales qui « répartissent » ostensiblement les charges ou « décident » des bénéficiaires, alors qu’en réalité seules les Lois de l’Incidence les déterminent.
C’est l’occasion d’innombrables parlotes et négociations qui ont pour effet de…
— Noyer le Poisson, les véritables enjeux, bénéficiaires et victimes n’étant jamais évoqués.
— Noie également le poisson la Violence Masquée : les effets induits par l’ingérence étatique sont tellement multiples, à la fois par ce qu’elle empêche et par ce qu’elle favorise, que seuls les économistes sont capables d’identifier cette violence à l’origine des problèmes, en particulier ce qu’on appelle les « problèmes de société » et qu’on ferait mieux d’appeler « problèmes du socialisme ».
Ce caractère indirect des effets de la violence d’état a pour effet qu’on ne l’identifie pas comme la cause des problèmes, ce qui permet de colporter toutes sortes d’explications fallacieuses …
— … dont le Bouc Emissaire qui consiste, classiquement, à accuser un groupe social des ravages dont les hommes de l’état sont les seuls coupables, pour faire croire au peuple qu’il aurait d’autres ennemis que les hommes de l’état.
J’ai encore jusqu’à présent identifié, associé au Bouc Emissaire, le Piège de la Réciprocité pour donner la Persécution Ostensible et Corruptrice, le procédé des Plumes du Paon, qu’accompagnent l’Amalgame entre Production réelle et Redistribution politique et la Censure Implicite du Monopole.
La Fausse Rareté a une variante, le Besoin Factice par la Pénurie Organisée, et une contrepartie morale dans la Compétence par l’Usurpation, que nous avons déjà vue.
Et il y en a encore quatre autres chez Puviani, qui sont des techniques plutôt délibérées de manipulation de la valeur perçue (comme ce que Gilles de Montéty appelle le Voleur Chinois), les jugements de valeur étant toujours relatifs et non absolus, comme je l’ai implicitement rappelé en montrant l’arbitraire des prétendus « indices de prix ».
A voir la manière dont l’intervention de l’état masque par elle-même ses propres effets délétères, on pourrait désespérer de la voir disparaître ; cependant, face à la Théorie de l’Illusion Fiscale, Madsen Pirie a développé une approche positive, qu’il appelle la Micropolitique, et qui consiste à créer des politiques qui, dans l’autre sens, attireront artificiellement l’attention sur les avantages d’une restitution du pouvoir à la société et du rétablissement de la responsabilité qui l’accompagne.
Historiquement, ces techniques sont liées à la privatisation, qui du point de vue de la perception est l’inverse de la Violence Différée : au lieu de distribuer aujourd’hui ce que les hommes de l’état devront voler demain, on distribue aujourd’hui ce que les hommes de l’état ont volé hier et cela, outre que cela permet également d’accorder des avantages tangibles à des clientèles électorales, a l’immense avantage de réduire les ingérences de l’état dans la société.
La Micropolitique est à tout moment à la disposition de tout politicien qui voudrait effectivement améliorer l’état de la société et, comme elle implique toujours une analyse pertinente de la causalité sociale et des rapports de force, elle peut s’adapter à toutes les situations politiques.
Si elle demeure en partie méconnue, c’est parce que les grands épisodes de libéralisation sont le plus souvent aussi des réponses à des « crises » budgétaires, qui se produisent lorsque les régimes socialistes actuels se trouvent bousculés dans leur irrationalisme foncier par des irruptions de la Réalité, comme le Butoir auquel ils se heurtent lorsqu’ils constatent que leur butin a diminué après qu’ils avaient augmenté les impôts.
La plupart en rabattent alors un peu sur leur Esclavagisme démentiel, et peuvent alors choisir de diminuer à la fois plusieurs formes de leur pillage redistributif, chaque citoyen-contribuable pouvant espérer que l’abolition du privilège dont il est le receleur sera compensée par celles de ceux dont il est la victime : c’est la solution que, pour avoir rencontré Roger Douglas à Paris, j’appelle arbitrairement « néo-zélandaise », mais il y en a force autre exemples, en Suède, au Canada, etc.
J’ai fait naguère avec Georges Lane une émission sur Lumière 101, pour constater que le gouvernement français actuel, qui ne sait apparemment rien de la Micropolitique, tarde à adopter cette dernière solution.
Je vous remercie pour cet entretien.
Grégoire Canlorbe: C’est moi qui vous remercie.
Absolument génial. Merci de faire découvrir à vos lecteurs ces figures atypiques, inconnues mais qui valent la peine de la découverte.