Faire sans faire, une stratégie économique chinoise. Par Romain Bernard

20150917105332741Premier grand historien chinois, Sima Qian (-145, –86) ne partageait pas le mépris des auteurs grecs de la même époque pour les richesses et l’activité économique. Dans un chapitre de ses Mémoires historiques, qui viennent d’être publiées en version intégrale en français, il décrit la recherche de l’enrichissement comme naturelle et légitime et fournit aux commerçants et artisans des explications sur les méthodes les plus propres pour parvenir au succès. Très proche du taoïsme, Sima Qian défend également une certaine idée du gouvernement, plutôt négative, inspirée de la conception du wu wei (non-agir, non-intervention). B.M.


 

 Faire sans faire : une stratégie économique chinoise

Par Romain Bernard

 

Reconnu par décret comme « première histoire officielle de la Chine », le Shi Ji [1] (Mémoires historiques), écrit à la fin du Ie siècle av. J-C, servira d’inspiration pour les Vingt-Quatre Histoires dynastiques (Èrshísì Shǐ) qui ont suivi. Commencé par Sima Tan, qui souhaitait donner une suite aux Annales des Printemps et Automnes, c’est son fils, Sima Qian[2], auquel la rédaction du Shi Ji est attribuée, qui le parachèvera. Cet ouvrage immense, qui tient autant de l’encyclopédie que du roman, consigne pas moins de 2700 ans d’histoire. Il raconte ainsi l’histoire de la Chine, de sa mythologie avec Huang Di (l’Empereur Jaune) jusqu’à l’époque où Sima Qian  vécut, à travers la vie des chefs politiques, des nobles, des fonctionnaires remarquables, des intellectuels tels que Lao Zi, Mozi ou encore Sun Zi, mais aussi en exposant tous les événements économiques et culturels de cette période.

Il était courant, chez les premiers historiens occidentaux, de se borner à l’énoncé des exploits militaires, des conquêtes de pouvoir et des agissements des rois ou des princes. À l’opposée de ces conceptions, Sima Qian livre et étudie dans son chapitre « Biographie des commerçants »[3] la vie et les accomplissements de grands commerçants, la manière dont ils sont parvenus à s’enrichir, et, plus généralement, la manière dont fonctionnait la vie économique à cette époque. À travers ces biographies, Sima Qian présente ce qui, selon lui et selon la pensée chinoise, est la meilleure façon de s’enrichir et ce que l’on pourrait appeler un idéal-type de l’entrepreneur.

Sima Qian va plus loin dans son opposition avec la pensée occidentale de l’époque, puisqu’il déploie l’idée que vouloir s’enrichir, rechercher son intérêt personnel, sont des choses légitimes, humaines, naturelles. Loin de la condamnation du gain matériel, comme par exemple avec la chrématistique chez Aristote, il considère que « s’enrichir fait partie de la nature humaine »[4], chaque individu agissant « parce qu’il attache de l’importance aux récompenses »[5]. Il montre également que le désir de richesse touche aussi bien la sphère productive que non-productive, dépassant le simple domaine de l’économie et faisant partie des linéaments de l’homme. « L’homme courageux qui à l’armée attaque des villes, monte le premier à l’assaut de murailles, transforme des camps en pièges contre les ennemis, décapite des généraux, s’empare d’étendards, s’avance et affronte flèches et pierres, n’esquive pas les marmites d’eau bouillante ni le feu, le fait parce qu’il attache de l’importance aux récompenses. Le jeune qui sorti de ruelles attaque des escorteurs de convois, enterre les cadavres pour les dissimuler, vole les gens, fait le mal, viole des tombes, fabrique de la fausse monnaie, joue le redresseur de torts et en opprime d’autres, se prête à des gens pour les venger, enfreint les lois et se cache, méprise les lois et interdits, pour finir par aller tout droit au terrain d’exécution, en fait agit ainsi pour avoir de l’argent. […] Les praticiens de la médecine et de l’art culinaire qui sont anxieux d’y consacrer toutes leurs capacités le font parce qu’ils attachent de l’importance à leurs émoluments. Les fonctionnaires qui jouent sur les textes et manipulent les lois, gravent des sceaux pour faire des faux au risque du châtiment par le sabre ou par la scie, sombrent dans les pots de vin et les cadeaux. Les paysans, artisans, commerçants, éleveurs cherchent à s’enrichir et à accumuler. Tous y consacrent tout leur savoir et toutes leurs capacités. » [6]

À la manière d’un manuel de gestion moderne, Sima Qian a l’ambition de décrire les voies du succès en matière de commerce et d’artisanat : « Je voudrais raconter brièvement comment, dans un périmètre de mille lieues de la capitale, des hommes compétents de notre époque se sont enrichis pour que les générations ultérieures voient ce qu’elles pourraient choisir afin elles aussi de s’enrichir. » [7] Il offre ainsi, longtemps avant le premier modèle du genre, Le manuel des affaires du français Jean-Gustave Courcelle-Seneuil (1863), un recueil de conseils sur la façon de s’enrichir.

À l’instar d’Israël Kirzner, la fonction d’entrepreneur n’est pas envisagée comme fonction sociale, comme fonction au sein de l’économie, mais comme une fonction intrinsèque à l’homme et à ses activités. Du fait de ce parti pris, Sima Qian, tout au long du texte, dépeint le fameux idéal-type de l’entrepreneur dont nous parlions, et montre quelle serait la meilleure façon de s’enrichir. D’une part, il montre à travers la vie des commerçants qu’ « être économe et travailler de toutes ses forces est la voie correcte dans la vie »[8]. En cela, l’individu doit échapper à la prodigalité des classes riches et prendre exemple sur la famille Ren : « Alors que parmi les riches, c’était à qui serait le plus dispendieux et étalerait son luxe, la famille Ren était très économe et vivait simplement. Elle plaçait son argent dans les champs et l’élevage. »[9] L’enrichissement viendrait donc en premier lieu d’un travail sur soi-même, d’une capacité à se contenter de peu, d’une vie frugale. La richesse est donc possible pour qui s’en rend capable, en faisant des « efforts », c’est-à-dire pour qui se consacre entièrement à une activité, pour qui travaille et persiste dans ses efforts.

Au-delà d’un portrait simpliste de l’individu avide, cupide et égoïste, la richesse, le désir de richesse doit être un leitmotiv, un objectif dont la mise en œuvre va nécessiter l’implication totale de l’individu, de son être, tant physique que spirituel. La richesse est-elle alors accessible à n’importe qui ? Presque. Sima Qian établit en effet une sorte de dichotomie, entre les « compétents » et les « incompétents » ou encore entre les intelligents et les stupides, autrement dit entre ceux qui seront capables ou non d’amener la richesse jusqu’à eux. Car « il est clair que la richesse ne provient pas d’une activité déterminée et qu’elle n’a pas toujours le même maître. Celui qui est compétent peut la faire venir à lui ; pour celui qui ne l’est pas, elle est aussi fragile qu’une tuile. » [10] Ou encore : « Le chemin de la pauvreté ou de la richesse ne peut être ni enlevé ni donné ; les malins ont du surplus, les malhabiles pas assez. » [11] Par conséquent, est compétent celui qui applique et vit les principes décris précédemment, mais pas seulement. En effet, Sima Qian, d’autre part, décrit ce qui est peut-être l’essence même de l’homme « capable » de s’enrichir. Il est plusieurs fois fait mention de celui qui est apte à écouter, attentifs aux changements, aux cycles, qui est apte à agir au moment opportun. On retrouve ici de nombreuses conceptions propres à la philosophie taoïste ainsi que des conceptions présentes dans l’Art de la guerre de Sun Zi. Dans la conception de Sima Qian, les activités socio-économiques sont indépendantes de la volonté de l’homme (d’où la nécessité de savoir reconnaître les « signes » qui permettront d’agir de manière opportune) ; elles sont naturelles :

« Chacun se dévoue à son métier, prend plaisir à faire des affaires, comme l’eau coule vers le bas et comme les jours et les nuits se succèdent ; cela vient de soi-même sans qu’on le réclame, le peuple le produit sans qu’on lui demande. N’est-ce pas ce qui correspond au Tao et ce qu’on expérience dans la nature ? » [12]

Il y a une certaine naturalité dans ces processus. Le Tao[13], qui peut notamment être traduit par « le principe », est ce qui guide toute chose, une sorte de mana (pouvoir spirituel), un principe directeur, dans lequel on pourrait voir mutatis mutandis l’écho du terme de « main invisible »[14]. Bien qu’étant un concept assez « obscur » et que l’œuvre de Lao Zi ne permette pas de le clarifier, le sens général du Tao exprime l’idée « d’une loi dynamique du devenir universel »[15]. Lao Zi parle aussi fréquemment de wu wei que l’on peut traduire par le « non-agir », la « non-intervention », l’individu lui-même ne devant pas intervenir dans le cours des choses mais simplement s’y adapter, épouser le flux de ce qui se passe, du présent, pour agir convenablement et donc s’enrichir. Il saura ainsi tirer profit du « jeu des circonstances » (Lie Zi[16]). Comme on peut le lire dans le Tao-Tö King :

« Le Tao demeure toujours sans agir

et pourtant il n’y a rien

qui se fasse sans lui. » [17]

Pour résumer ces deux points, Sun Zi aurait dit qu’il faut « imiter la vigilance, l’activité, l’ardeur et l’opiniâtreté des fourmis »[18] et que « la circonstance seule doit le déterminer », « un grand général [devant] savoir l’art des changements »[19]. Le rôle de celui qui souhaite s’enrichir, de celui qu’on appellerait aujourd’hui « entrepreneur », semble donc central. Ce n’est pas sans rappeler les théories de l’entrepreneur que l’on retrouve chez Richard Cantillon ou encore chez les auteurs de l’École Autrichienne, qui font de l’entrepreneur un élément essentiel de l’économie et du marché. Par exemple, pour Richard Cantillon, l’entrepreneur équilibre le marché s’il parvient à prévoir correctement l’avenir, ce qu’on appellerait ici les changements à venir. Pour l’Ecole Autrichienne, l’entrepreneur est celui dont l’action permet l’ajustement ou le réajustement sur les marchés, il permet la correction des erreurs et le progrès. Chez Sima Qian, si l’entrepreneur est différent de celui pensé par Joseph Schumpeter, aventurier et innovateur, il est en revanche proche de celui décrit par Israël Kirzner. Pour ce dernier, tout le monde est entrepreneur car nous inventons constamment des occasions de profit et nous les utilisons. Nous sommes plus ou moins en état de vigilance, d’alerte (alertness), pour repérer la meilleure opportunité. Néanmoins, si un rapprochement est possible entre Kirzner et Sima Qian, deux différences essentielles demeurent. Effectivement, bien qu’Israël Kirzner veuille penser le marché de façon dynamique, il ne voit « l’entrepreneur non pas comme une source d’idées innovantes ex nihilo, mais comme quelqu’un d’alerte aux opportunités qui existent déjà et qui attendent d’être remarquées »[20]. L’entrepreneur doit donc dans ce cas non pas s’adapter au cours des choses, au tao, mais doit combler un vide de connaissance, enlever des « poches d’ignorance ». Il n’est pas question de comprendre et d’agir avec la « loi dynamique du devenir universel ». Aussi, si pour nos économistes l’entrepreneur est la dynamique, celui qui la crée, pour Sima Qian l’entrepreneur va être celui qui saisit la dynamique, qui la comprend et ne fait qu’un avec elle, avec le cours naturel des choses. Autrement dit, en Occident l’entrepreneur, du fait de sa volonté et de sa liberté, produit la dynamique, alors qu’au contraire, en Chine, l’entrepreneur reçoit la dynamique[21]. Et s’il est question d’harmonie, ce n’est pas avec un ordre naturel, mais avec un cours naturel des choses, avec un devenir constant, avec cette « loi dynamique ».

Mais que ce soit pour Israël Kirzner, pour Cantillon, pour l’École Autrichienne, ou pour Sima Qian, la liberté, notamment de choix, est condition sine qua non de la réalisation optimale de l’entrepreneur et de sa capacité à s’enrichir. Sans l’affirmer explicitement, Sima Qian nous indique le rôle qu’il attribue à l’État, au gouvernement :

« Après la fondation de la dynastie Han et l’unification de tout le territoire, des passes et des ponts furent ouverts, les interdits sur l’exploitation des montagnes et des marais furent diminués. C’est ainsi que les riches marchands et les grands commerçants se mirent à circuler à travers l’empire, que les échanges commerciaux concernèrent tous les produits et qu’on put obtenir ce qu’on voulait, tandis que les seigneurs les plus puissants et les familles importantes furent déplacés dans la province autour de la capitale. »[22]

Et plus tôt, il faisait remarquer :

« Tout ceci est en gros ce que nous produisons, ce que le peuple chinois apprécie et, dont on dit communément, ce qui lui sert pour se vêtir, manger et fabriquer des objets pour les vivants et les morts. C’est obtenu grâce aux paysans qui nourrissent, aux ouvriers qui extraient, aux artisans qui transforment, aux marchands qui font circuler. Faut-il encore un gouvernement, un enseignement, mobiliser les hommes, les réunir à certains moments, alors qu’ils consacrent naturellement leurs possibilités et se donnent de toutes leurs forces pour obtenir ce qu’ils désirent ? » [23]

On retrouve ici une autre formulation du « laissez faire, laissez passer !» de Vincent de Gournay. De plus, l’ensemble du chapitre est centré sur ce que font les individus pour devenir riche (ce qui est en partie logique étant donné le contexte féodale de l’époque), et non pas sur une entité abstraite telle que l’État, les références à une intervention étatique étant absentes. L’entrepreneur ne doit pas être entravé, il doit pouvoir agir librement, plus précisément avec spontanéité, telle la poussée végétale. Nous observons ici l’influence des philosophes taoïstes, notamment avec le wu wei (on retrouvait par exemple inscrit sur de nombreux trônes chinois « wei wu wei » soit « agir sans agir »). Dans le Tao-Tö King nous pouvons lire ce qui suit :

« Un Etat se régit par les lois.

Une guerre se fait à coups de surprises.

Mais c’est par le non-faire

Qu’on gagne le monde entier.

Comment le sais-je ?

Par ce qui suit :

Plus il y a d’interdits et de prohibitions, 

Plus le peuple s’appauvrit.

Plus le peuple possède d’armes efficaces,

Plus le désordre sévit dans le pays.

Plus on acquiert de technique,

Plus en découlent d’étranges produits.

Plus se multiplient les lois et les ordonnances,

Plus foisonnent les voleurs et les bandits.

C’est pourquoi le saint dit :

Si je pratique le non-agir,

Le peuple se transforme de lui-même.

Si j’aime la tranquillité,

Le peuple s’amende de lui-même.

Si je n’entreprends aucune affaire, 

Le peuple s’enrichit de lui-même.

Si je ne nourris aucun désir,

Le peuple revient de lui-même à la simplicité. » [24]

Pour Lao Zi « on régit un grand État comme on fait frire un petit poisson »[25],  ce qui signifie qu’il ne faut pas toucher aux choses ni chercher à les contrôler ou à les maîtriser. Étiemble, dans les notes de l’édition du Tao-Tö King présente dans le recueil des Philosophes taoïstes, nous donne l’explication suivante : « de même que celui qui sait frire un petit poisson ne doit pas le remuer trop souvent, de même celui qui sait régir son État ne doit pas multiplier les ordonnances. Car quiconque remue trop souvent la friture risque de la mettre en miettes ; quiconque multiplie les lois de l’État risque d’opprimer son peuple. » [26] Par conséquent, écrivait Zhuang Zi, autre auteur taoïste, « on doit laisser le monde à lui-même et être tolérant à son égard et non le gouverner [….] afin que les hommes ne s’écartent pas de leur nature innée. » [27] En d’autres termes, il ne faut pas contrarier le cours nature des choses, il ne sert à rien de contrarier le cours naturel des choses, car « si chacun ne s’écarte pas de sa nature et conserve intacte sa vertu, est-il besoin d’un gouvernement ? » [28]

L’État doit donc, sur le même modèle que pour l’individu, épouser le flux des choses, la loi dynamique et non pas entraver la naturalité de ce qui surgit, de ce qu’il advient. Dans ce sens, l’État n’aura pas pour rôle d’assurer la répartition des richesses, encore moins de l’assurer de façon équitable, ce que nous appelons aujourd’hui « justice sociale ». La répartition de la richesse se fera ipso facto selon la dichotomie compétent-incompétent. Sima Qian avance ainsi ouvertement que face à une personne plus riche qu’eux, « les gens du commun » « se comportent avec humilité », « en ont peur », « cherchent à travailler pour lui » ou bien « espèrent en devenir le serviteur »[29].  Là encore, il dévoile le désir de s’enrichir des individus tout en supposant que ce désir ne s’oppose pas à l’utilisation de l’homme par l’homme, à se mettre au service d’un autre homme plus riche. La question n’est pas placée sous l’angle de la morale mais bien sur le fait que s’enrichir fait partie de la nature humaine et que, par conséquent, mener à bien cette visée n’exclut pas d’être employé par quelqu’un de socialement et économiquement plus élevé[30]. Sima Qian n’a donc rien d’un utopiste ou d’un réformateur qui souhaiterait refonder la société sur des bases telles que l’altruisme ou l’égalité des richesses.

Si nous trouvons un écho lointain à certaines théories libérales, il ne faut pas s’y tromper, Sima Qian, et plus généralement la pensée taoïste et chinoise, ne se classifient pas ainsi aussi facilement. L’« inagir » que prône cette pensée n’a pas pour assise la liberté et la volonté, mais la spontanéité. Tout être, toute chose, pour parvenir à ses fins, devra épouser le devenir, ne faire qu’un avec. Il ne s’agit pas de faire preuve de passivité ou de subir, mais de comprendre que « la voie droite semble sinueuse », la vérité n’étant pas une donnée statique, une donnée immuable, mais une opportunité de l’instant, une donnée qui change, qui se construit, se déconstruit et se reconstruit constamment.

Romain Bernard

 

 

Termes chinois

Annales des Printemps et Automnes, 春秋, Chūn Qiū

Sima Qian, 司马迁, Sīmǎ Qiān

Shiji (Mémoires historiques), 史记, Shǐjì

Tao, 道, dào

Vingt-Quatre Histoires (collection d’annales historiques) 二十四史 Èrshísì Shǐ

Wu wei (non-agir, non-intervention) 无为 wúwéi

 

Bibliographie

Mémoires historiques de Se-ma ts’ien, traduction par Édouard Chavannes, Max Kaltenmark et Jacques Pimpaneau, éditions YouFeng, 2015

Les philosophes taoïstes, Tome 1, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1980, 703 pages.

Cet ouvrage comprend :

Editions Gallimard, 1967, pour la traduction française et la Préface du Tao-Tö-King.

Unesco, 1969, pour la traduction française et la Préface de l’Oeuvre complète de Tchouang-Tseu.

Unesco, 1961, pour la traduction française et la Préface du Vrai classique du vide parfait.

Unesco et Editions Gallimard, 1980, pour l’Avant-propos, la Préface générale, les traductions révisées, les Notices, Notes et Répertoire de la présente édition.

 

___________________

[1] La première édition complète de cet ouvrage en français date de 2015. Une première traduction partielle avait été réalisée par Édouard Chavannes et publiée entre 1895 et 1905 (5 volumes réimprimés en 1969, complétés d’un sixième volume inédit). Ce travail a été complété ces dernières années par Max Kaltenmark et Jacques Pimpaneau, et a abouti en 2015 à la parution chez l’éditeur YouFeng des Mémoires historiques de Se-ma ts’ien en neuf volumes. C’est naturellement à cette édition que nous nous référons, d’autant que le chapitre sur les commerçants, le plus intéressant au point de vue des idées économiques, ne figurait pas dans l’édition de Chavannes.

[2] Nous adoptons dans cet article la transcription pinyin, aujourd’hui la norme internationale, pour transcrire chacun des termes chinois, que nous fournissons au bas de l’article en caractère chinois. L’emploi, par le passé, de diverses autres méthodes de transcription, explique que Sima Qian ait auparavant été connu en Occident sous les noms de Se-ma T’sien, Sseu-ma Ts’ien ou même Ssu-ma Chien.

[3] Il s’agit du 129ème et avant-dernier chapitre du Shi Ji : « Biographie de commerçants », à trouver dans l’édition française 2015 au tome IX, p.387-413.

[4] Mémoires historiques, IX, p.403

[5] Mémoires historiques, IX, p.404

[6] Mémoires historiques, IX, p.403-404.

[7] Mémoires historiques, IX, p.408

[8] Mémoires historiques, IX, p.412

[9] Mémoires historiques, IX, p.411

[10] Mémoires historiques, IX, p.413

[11] Mémoires historiques, IX, p.389

[12] Mémoires historiques, IX, p.389

[13] L’adoption trop récente du pinyin n’a pas modifié l’usage des transcriptions « tao » et « taoïsme ». Les anglo-saxons ont toutefois abandonné l’usage de « tao » et « taoism », issus du système Wade-Giles, et parlent désormais de « dao » et de « daoism ».

[14] Toute proportion gardée, ce rapprochement a que pour but de nourrir les propos de cet article et de permettre au lecteur une meilleure compréhension du concept de « tao ». Si rapprochement il y a, le « tao » et la « main-invisible » demeurent deux choses foncièrement différentes.

[15] Philosophes taoïstes : Lao-Tseu, Tchouang-Tseu, Lie-Tseu. Avant-propos, préface et bibliographie par Étiemble ; textes traduits, présentés et annotés par Liou Kia-Hway et Benedykt Grynpas ; relus par Paul Demiéville, Étiemble et Max Kaltenmark. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1980, Notes (par Etiemble), note page 56 (Tao-Tö-King), p.637

[16] Lie Tseu, Le vrai classique du vide parfait, Livre VIII, VII, « Le Jeu des circonstances », Traduction Benedyct Grynpas, Gallimard, Folio-essais, 2011

[17] Philosophes taoïstes, op. cit., p.40

[18] Sun-tse, Les treize articles sur l’art militaire, traduction Joseph-Marie Amiot, extrait de l’Art militaire des Chinois, Paris, 1782, p.71

[19] Sun-tse, Les treize articles sur l’art militaire, op. cit., p.102

[20] Israel Kirzner, Competition and Entrepreneurship, Chicago University Press, 1973, p.74

[21] Cette différence est une illustration de l’opposition entre philosophie du faire (Occident) et philosophie du non-faire (Chine), très bien décrite dans Ivan P. Kamenarovic, Agir, non-agir en Chine et en Occident, éditions du Cerf, Paris, 2012.

[22] Mémoires historiques, IX, p.395.

[23] Mémoires historiques, IX, p.388-389.

[24] Philosophes taoïstes, op. cit., p.60

[25] Philosophes taoïstes, op. cit., p.63

[26] Philosophes taoïstes, op. cit., Notes (par Etiemble), note page 63  (Tao-Tö King), p.637

[27] Philosophes taoïstes, Tchouang-Tseu, Œuvre complète, XI, Laisser faire et tolérer, p. 155.

[28] Ibid.

[29] Mémoires historiques, IX, p.407.

[30] Bien au contraire, comme l’affirme un commentateur, cet état de fait « peut-être prit comme institution éternelle et valide ». Hu Jichuang, A concise history of chinese economic thought, The Foreign Language Press, 2009, p.247

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