Le problème des transports maritimes de la France

En février 1921, Yves Guyot était réélu à la présidence de la Société d’économie politique. « Elle est une société de doctrine, disait-il, dont lobjet est de maintenir les vérités acquises, en recherchant de quelle manière elles peuvent être complétées et en essayant de dégager leurs rapports avec les faits qui se produisent. » Malheureusement le courant était contraire, dans cette société même, comme la discussion du jour, sur les transports maritimes, l’illustrait par son ton bien moins libéral que jadis.

 

 

Le problème des transports maritimes de la France

Discussion de la Société déconomie politique, 5 février 1921.

(Journal des économistes, février 1921)

Pour traiter le sujet dont je vais vous entretenir, il me faudrait, dit M. Lecarpentier, autant de jours que je dispose de minutes pour le faire, et cest plutôt le squelette du sujet que le sujet lui-même que je vous présenterai. Ceci dit, lorateur expose les variations du tonnage mondial. En 1914, il était de 49 millions de tonnes brutes et en 1921 de 57 millions. Le tonnage français a passé de 2,5 en 1914 à 2,8 ou 3,2 en 1921. Les pertes de guerre se sont élevées au total à 14,2 millions ou 29% et pour la France à 807 000 ou 32%. Examinant dans le détail les chiffres se rapportant à la marine française, il remarque que la capacité de notre marine nest pas de beaucoup supérieure à ce quelle était en 1914, parce que la qualité nautique moyenne de lensemble de notre flotte est moindre aujourdhui quen 1916. Laugmentation que lon constate pour la France entre 1914 et 1921 est de 1 500 000 tonnes, si lon tient compte des pertes de guerre, mais cela ne correspond pas malheureusement à des constructions. De 1915 à 1918, les chantiers français nont construit en moyenne annuelle que 25 000 tonnes soit en tout 100 000, il est vrai que la construction a repris en 1919, mais elle na pas dépassé 100 000 tonnes en 1919 et 200 000 ou 220 000 en 1920. Sans doute, depuis 1919, les chantiers étrangers ont travaillé pour nous, mais outre que nous devions regretter que nos chantiers ne nous fournissent pas la majeure partie des navires dont nous avons besoin malgré une activité certainement bien supérieure à celle davant-guerre, il nous faut reconnaître que la majeure partie des additions nouvelles à notre flotte provient dachats, et de quels achats ! ou de cessions faites en vertu du traité de Versailles. Aussi, il ne faut pas croire que notre marine marchande, bien quayant augmenté en tonnage de 900 000 tonnes brutes environ par rapport au tonnage de 1914, soit de 28%, représente un outil dune efficacité augmentée clans la même proportion.

Lorateur dit quelques mots, en passant, de la question de la force motrice. Il signale lees avantages du mazout quon substitue au charbon dans les navires à vapeur ; puis il aborde celle de la main-dœuvre à bord. Il rappelle que la Ligue Maritime française ayant à se prononcer sur larticle 2 de lacte de navigation qui exige que les trois quarts de l’équipage soient français sest déclarée pour la proportion des deux tiers. Il ne demande pas la suppression de linscription maritime, mais montre labsurdité de l’établissement de la journée de huit heures à bord, les raisons quon a fait valoir pour linstituer dans les usines ou maisons de commerce nayant aucune valeur quand il sagit du personnel dun bateau. Le congrès international de Gênes la dailleurs repoussée, les Anglais ayant voté contre et ayant empêché lobtention des deux tiers des voix, majorité requise. Le fait que notre marine soit soumise à cette règle est pour elle une infériorité grave.

Voilà les faits :

Il y a pour la France une nécessité absolue d’être mieux reliée dorénavant aux diverses parties de son empire colonial quelle ne l’était avant la guerre. Comment fera-t-elle ? Il ne faut pas songer à la flotte dÉtat, aujourdhui condamnée ; mais chaque colonie aura-t-elle sa marine propre ? Ici, il faut bien sentendre en précisant le sens du terme marine coloniale. Si lon veut dire par là quil peut exister dans chacune de nos colonies, ou à tout le moins dans quelques-unes dentre elles des navires battant pavillon français, mais qui ne sont pas soumis à la législation qui régit les navires inscrits dans les ports de la métropole, nous avons déjà des marines coloniales par application des principes posés dans le décret de 1911. Seulement on ne saurait admettre que ces marines coloniales, dont les charges légales sont beaucoup plus légères que celles qui pèsent sur larmement métropolitain, viennent concurrencer ce dernier dans nos ports. Que si on entend par flotte marchande coloniale, une flotte dÉtat appartenant à une colonie, Dieu merci, il ny a pas de flotte coloniale. Si, enfin, on désigne sous le nom de flotte coloniale, lensemble des navires de commerce qui font les transports maritimes entre la France et les différentes parties de son empire colonial, nous pensons que la meilleure solution du problème est dans des lignes postales subventionnées ; je nexamine point, dit lorateur, la forme sous laquelle la subvention serait accordée, aussi vaut-il mieux dire, lignes contractuelles dans la mesure où de telles lignes sont indispensables et, pour le surplus, lignes de navigation libres, régulières ou de tramping.

Ceci amène M. Lecarpentier à se demander si la France doit se préoccuper principalement davoir une nombreuse flotte de tramps ou doit sefforcer avant tout de multiplier ses lignes régulières. De la part dune nation maritime, la politique du tramping signifie ou lintention de jouer le rôle de roulier des mers, ou le besoin dimporter et dexporter, dexporter surtout, des quantités considérable de fret lourd et encombrant, tels que du charbon, du minerai, du bois, des céréales, des textiles, sous forme de matière première, des engrais. Avant la guerre, nous manquions de fret lourd de sortie et comment eussions-nous pu songer à vouloir rivaliser avec lAngleterre, les pays scandinaves, voire avec la Grèce comme rouliers des mers ? Notre situation à l’égard du fret lourd de sortie est en voie de changer, mais nous nen sommes pas dès maintenant à pouvoir développer notre tramping. Trop de tonnage mondial pèse sur le marché des frets. Nous avons avant tout besoin de multiplier le nombre de nos lignes de navigation régulières et dintensifier lactivité de celles qui existent déjà.

Lorateur démontre que des services maritimes contractuels sont nécessaires : comme navires postaux et comme transporteurs de passagers. Pour cette double raison, les États sont justifiés de subventionner de telles lignes et tous le font, même les pays libre-échangistes.

Lorateur aborde en passant la question des tarifs soudés qui sont impossibles et celle du connaissement direct qui serait des plus utiles ; puis il s’arrête au problème des navires spéciaux. Jadis le problème du transport des marchandises empruntant la voie des mers était fort simple. Un cargo était une grande boîte dans laquelle on mettait alternativement toute espèce de choses. Aujourdhui, si le cargo « à tout transporter » reste linstrument de transport maritime prédominant, les besoins du commerce ont exigé la création de navires spéciaux pour les fruits, le pétrole, et des bateaux frigorifiques. La France a fait des progrès dans cette voie, mais il lui en reste encore à faire.

Reste un point à élucider. La concurrence étrangère ne va-t-elle pas se faire sentir aussi durement ou plus durement quavant la guerre et tuer dans lœuf notre renaissance maritime ? Certes cette concurrence sera sévère, mais le danger ne viendra peut-être pas du côté où, à première vue, on pourrait le redouter. Il ne suffit pas davoir du tonnage, il faut des marins. La marine allemande réduite aujourdhui à moins de 500 000 tonnes, possède toujours des chantiers maritimes considérables, un nombre de marins important et fera payer ses services en livres sterling et en dollars, le change la favorisera donc et elle est peut-être plus à redouter que dautres beaucoup plus nombreuses. Lorateur compte que nos compagnies sauront profiter des quelques années qui vont venir et pendant lesquelles le change les favorisera, elles aussi, pour placer notre marine marchande dans une situation telle que nos intérêts économiques naient rien à redouter du développement des marines marchandes étrangères.

M. Andréadèdit que dans sa remarquable communication, M. Lecarpentier a montré les épreuves queut à subir la marine marchande française pendant la guerre et les difficultés auxquelles elle dut faire face depuis. Cela a été également le cas de la marine marchande grecque dont lorateur se permet de faire sommairement lhistoire depuis 1914.

Les deux premières années de la guerre laissèrent de très grands profits, plus considérables encore que dans certains autres États neutres, car les armateurs grecs avaient eu depuis 1905 la précaution dacheter des bateaux de grand tonnage, capables de naviguer dans les océans, et que c’était surtout de ces bateaux quon avait besoin depuis le début des hostilités.

On a calculé quen 1915 les armateurs grecs firent 384 millions de bénéfices. Mais cet âge dor dura peu. En 1916, le gouvernement de Salonique fut formé et comme il comprenait la plus grande partie de la Grèce insulaire et maritime, les sous-marins allemands commencèrent contre le pavillon grec une guerre qui alla en saccentuant à partir de 1917.

Lors de la conclusion de larmistice, la Grèce ne possédait plus que 155 navires, elle en avait perdu 299 représentant 64% de son tonnage, principalement du fait des sous-marins ; elle eut même le triste privilège darriver de beaucoup en tête de liste des nations éprouvées par les torpillages.

Cette situation, triste en elle-même, paraît encore plus affligeante quand on la compare à celle des autres États, car ne possédant pas de chantiers, la Grèce ne put combler, fut-ce partiellement, ses pertes.

Ce nest pas tout ; dès le début de 1917 ce qui lui restait de sa flotte fut réquisitionné par les Alliés notamment les Anglais ; mais les time-charter consenties étaient basées sur les cours de 1916 ; depuis il y eut une grosse hausse tant sur les frets que sur la valeur des navires. Ainsi la flotte norvégienne réquisitionnée au cours de 1917 touchait des frets de 50% supérieurs à ceux perçus par les Grecs. De même lindemnité en cas de torpillage était calculée nonsur la valeur de 1917 et 1918, mais sur celle de 1916. De là, une perte à gagner considérable dans les deux cas.

Depuis larmistice, un gros effort a été fait pour reconstituer la flotte. LÉtat ne donna pas de subventions, contraires heureusement aux traditions helléniques, mais il dispensait de limpôt sur les bénéfices extraordinaires, les sommes consacrées aux nouveaux achats. Dans la seule année 1919, les armateurs grecs achetèrent quarante-huit navires jaugeant 250 000 tonneaux bruts. Malheureusement la baisse des frets combinée avec les dépenses dexploitation plus grandes par suite des différentes lois sociales ont empêché que les nouveaux achats fussent rémunérateurs et ont même occasionné une crise assez grave.

M. Francis Sauvage a fait remarquer la situation tout à fait anormale dans laquelle se trouve placé notre armement : alors que daprès le droit commun un patron a le droit de recruter librement son personnel, les armateurs sont obligés davoir un équipage composé, pour les trois quarts, de Français, ainsi quun état-major exclusivement français.

Sans doute à l’époque où tous les matelots travaillaient sur le pont, cette règle était justifiée par les intérêts de linscription maritime, et lon réservait tous les emplois à bord de notre flotte marchande à nos populations des côtes, pour que la flotte marchande devienne la pépinière de la marine militaire.

Mais, aujourdhui, on compte dans l’équipage une proportion de quatre ou cinq mécaniciens ou chauffeurs pour un matelot de pont. En outre, à bord de nos grands paquebots la proportion saccroît chaque jour de gens qui sont uniquement employés au plaisir ou à lagrément des passagers : cuisiniers, valets de chambre, et même musiciens ou interprètes. Il est vraiment excessif que tout ce personnel soit considéré comme faisant partie de l’équipage auquel sapplique la proportion des trois quarts.

M. Francis Sauvage fait remarquer également que les armateurs placés en dehors du droit commun à l’égard de leur personnel, font à leur tour subir aux chargeurs, cest-à-dire aux consommateurs, une situation difficile : en vertu des clauses de leurs connaissements ils cessent d’être responsables, aussitôt que la marchandise est à bord, de tous les dommages qui peuvent survenir, et alors même que ces dommages seraient causés par une faute de leur personnel. Il ny a toutefois aucun reproche à adresser à cet égard à nos compagnies françaises qui nont fait que suivre lexemple de l’étranger, et il y là une situation qui ne pourrait prendre fin que par suite dune entente internationale.

M. Francis Sauvage réclame aussi une entente au sujet du connaissement direct qui peut rendre de très grands services au commerce dexportation, et, par conséquent, contribuer à lamélioration de notre change, mais à la condition que lexportateur ne soit pas obligé daller plaider à lautre bout du monde contre le dernier transporteur responsable daprès les clauses usuelles du connaissement du sort final de la marchandise.

M. Pérouse clare quil est difficile dajouter des compléments à la communication si documentée de M. Lecarpentier ; il se bornera à reprendre quelques points.

Le mazout a des avantages, mais il faut en avoir ; or, on nen trouve pas partout, tandis quil y a du charbon dans toutes les escales.

La prétention des syndicats est que tout le personnel du bateau compte dans l’équipage. Ily a là une injustice, une cause dinfériorité manifeste pour notre marine ; les autres marines recrutent les chauffeurs et les soutiers où ils veulent. Pour faciliter lexpansion de notre marine, il lui faudrait une liberté plus large dans la composition des équipages.

Les compagnies de navigation ne demandent pas la suppression de linscription maritime ; ce qui les gêne, cest lacte de navigation.

Pour relier les colonies, les sociétés existent ; mais il faut abandonner les transports de faveur pour le personnel et le fret de l’État. Le gouvernement belge paye le prix fort et donne encore des subventions, alors que les colonies françaises exigent une réduction dun tiers !

Il est évident quil y a des lignes qui ne peuvent être exploitées sans lassistance de l’État, et il y a mille manières de subventionner une compagnie de navigation. La marine marchande française, conclut M. Pérouse, ne demande aucune protection ; ce quelle veut, cest l’égalité avec ses rivales.

M. de Rousiers ne veut apporter de précisions que sur deux ou trois points.

Lorateur rappelle le rôle respectif des chantiers navals français et alliés durant la guerre. Quand les États-Unis sont entrés en guerre, ils ont reconnu quil fallait parer au danger de la guerre sous-marine, en construisant à force. Ils sont passés pendant la guerre de 300 000 tonneaux avant, à 3 300 000 tonneaux en 1919. À ce point de vue, ils nous ont largement aidés ; mais la guerre passée, lAmérique a conservé sa flotte ; alors que chez nous, le matériel de guerre fabriqué dans nos chantiers était détruit.

On avait décrété linterdiction de transfert de pavillon ; il y a eu des exceptions qui nous ont permis des achats de bateaux, mais de bateaux mal assortis.

Les États-Unis avaient 1 million de tonneaux avant la guerre ; ils en ont 9 millions ; mais ils en sont embarrassés et sont arrivés à des expédients, à la protection. Lorganisation leur manquait ; ils lont trouvée en Allemagne : agences, états-majors, banques.

Lorateur signale les ententes du groupe Harriman avec la Hamburg-America et celle dun autre groupe. Les Américains avaient saisi 600 000 tonneaux de bateaux allemands ; on les passe dans ces combinaisons et actuellement arrivent à Brème des bateaux portant des noms américains mais dans lesquels les Allemands reconnaissent leurs anciens bateaux.

Ces combinaisons étaient fatales, mais le calcul semble mauvais pour les Américains, car il couve un œuf allemand.

Au sujet des pétroliers, lorateur fait remarquer quil ne faut pas se lancer dans des constructions trop vastes, car on ne peut rien substituer au pétrole dans le chargement ; et pour alimenter une grande flotte pétrolière, il faut être en rapport étroit avec des producteurs.

Je serai très bref, dit M. Paul Cloarec, étant donné lheure avancée ; dailleurs, les discours que vous avez entendus vous ont fourni tous les chiffres qui vous permettront de vous faire une idée exacte de la situation actuelle de la marine marchande française et de la marine mondiale. Je ne reviendrai donc pas sur ce qui a été dit, et fort bien dit ; je me bornerai à vous exposer quelques aspects de la question que l’étendue du sujet na pas permis aux orateurs de mettre en lumière.

Je voudrais, tout dabord, insister sur lintérêt de la France à posséder une marine marchande suffisante. Il nous arrive dentendre émettre lopinion quil importe peu que les transports soient faits sous le pavillon national ou sous un pavillon étranger, pourvu quils soient bien faits et à bon marché. Le pavillon nest pas seulement un emblème qui rappelle dans les ports étrangers le pays quil représente, il est une enseigne pour les marchandises quil couvre. Dans lancienne marine, c’était même le nom que lon donnait au pavillon. Au strict point de vue économique, une marchandise est en quelque sorte dénationalisée par le pavillon étranger qui la couvre. De nombreux commerçants se sont aperçu, à leurs dépens, de cette vérité : ayant confié à des marines étrangères leurs marchandises, pour réaliser une économie immédiate de quelques francs, ils étaient surpris de constater, lannée suivante, que leur client les avait abandonnés pour sadresser aux industriels du pays transporteur.

Je signalerai aussi linfluence de la marine marchande sur le change, influence dune importance particulière à lheure présente : quand nous payons une marchandise importée, au prix de la marchandise dans le pays dorigine sajoute le fret ; si nous le payons à des étrangers, nous décaissons de lor, directement ou indirectement, donc nous alourdissons notre change ; si nous transportions sur navires français, cet or resterait dans la fortune nationale. Le taux élevé de la livre est dû, en grande partie, à ce tribut que toutes les nations payent à la marine britannique, grande roulière des mers.

Je voudrais dire encore un mot de la question des connaissements directs soulevée tout à lheure par M. Sauvage. M. Denis Pérouse a fort justement répondu que toutes les responsabilités se payent et que si les compagnies de navigation étaient rendues responsables de la continuité du voyage, il leur faudrait en tenir compte dans le prix du fret. Lentente nécessaire avec toutes les compagnies de chemin de fer doutre-Océan entraînerait, dautre part, des complications considérables. Je me permets de rappeler que jai indiqué un remède qui nest pas une nouveauté, mais une généralisation dune organisation existante ; il consiste, pour les commerçants, à sadresser pour leurs transports à des agences spéciales qui prennent la responsabilité totale et savent utiliser au mieux tous les raccordements de terre et de mer. Il importerait, seulement, que ces agences fussent françaises pour éviter les dangers que jai signalés tout à lheure. Cest une affaire d’organisation.

Je ne veux pas terminer sans remercier la Société d’économie politique et son éminent président de laccueil quils mont personnellement réservé et de laimable invitation quils ont adressée à la Ligue Maritime, particulièrement heureuse de voir lintérêt porté par cette savante Société à une question quelle estime capitale pour le relèvement de la fortune de la France.

M. Yves Guyot dit quil prend la parole, non pour sintroduire dans lintéressante discussion qui vient davoir lieu, mais pour constater que ses collègues, en réalisant en bloc le bureau de la Société d’économie politique, ont montré qu’ils approuvaient les dispositions des statuts qui ont pour but dy assurer la permanence de la tradition.

Elle est une société de doctrine dont lobjet est de maintenir les vérités acquises, en recherchant de quelle manière elles peuvent être complétées et en essayant de dégager leurs rapports avec les faits qui se produisent.

Je suis profondément reconnaissant à mes collègues qui ont bien voulu mappeler de nouveau à la présidence, je suis confus des paroles trop aimables dont viennent de mhonorer mes amis Raphaël-Georges Lévy et Emmanuel Vidal. La vitalité, dont la Société dÉconomie politique a fait preuve pendant et depuis la guerre, ne saurait que se développer grâce au dévouement et à lactivité de son secrétaire perpétuel et au prestige de son premier président.

M. Raphaël-Georges Lévy a parlé de mes travaux et de mes actes : mais il apporte à la présidence lautorité que lui donnent les expériences dune vie mêlée à tous les grands problèmes de l’époque, sa carrière de professeur et ses importantes publications.

M. Raphaël-Georges Lévy ne veut pas résumer une discussion où chaque orateur a apporté une contribution excellente au débat. Il se bornera à mettre en lumière deux points qui en ressortent en toute évidence : 1° les lois de l’Économie politique se sont fait sentir ici dune manière éclatante. Que disait-on, il y a deux ans ? Quon ne reviendrait pas au régime antérieur ; on croyait à la hausse des frets et à son maintien. Or, on a eu une augmentation de la production, un ralentissement de la consommation, et une diminution des prix du fret ; 2° Les flottes particulières demandent la liberté. Le législateur devra semployer à la leur accorder.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.