Correspondance inédite entre Gustave Schelle et Yves Guyot

Correspondance de Gustave Schelle avec Yves Guyot

Fonds Guyot, D21J 179

 

Lettres de Gustave Schelle à Yves Guyot (32 pièces)


I.

20 mars 1899

Cher Monsieur,

J’avais réservé la lecture de l’Espagne[1] pour mon dimanche. Je me suis donc donné hier le plaisir de relire les chapitres que je connaissais déjà et de lire les chapitres nouveaux de votre livre. J’ai admiré une fois de plus le vaillant lutteur que vous êtes, le seul qui défende les vrais principes et le seul qui sache le faire. Je lui présente mes sentiments de plus en plus vifs d’affectueux respect.

Schelle


II.

Sans date [vers 1900]

Cher Monsieur,

Pardonnez-moi de ne vous avoir pas encore remercié de l’envoi de deux excellentes brochures que j’ai lues avec l’attention que je mets à ce qui vient de vous. Des raisons de voyage et aussi de santé m’ont fait négliger de vous écrire. Je vous prie d’être assuré néanmoins de mes sentiments tout dévoués.

Schelle


III.

27 octobre 1903

Mon cher ami,

Je suis heureux de vous donner ce nom et je me permettrai de le faire désormais.

J’ai reçu les Conflits du travail. Je n’ai pas encore lu le volume en entier, mais vous savez depuis longtemps mon opinion sur vos conclusions. Elles renferment l’idée la plus heureuse qui ait été émise depuis longtemps. Nous n’en verrons pas, hélas, l’application, mais nous n’en sommes pas à cela près.

Je vous renouvelle mes félicitations et l’expression de mes sentiments dévoués,

Schelle.

15, rue de Bruxelles.


IV.

29 novembre [1903?]

Cher Monsieur et ami,

Le Bilan de l’Église m’est bien parvenu. J’aurais voulu ne vous remercier qu’après vous avoir lu et je n’ai pu le faire. Je ne veux pas attendre plus longtemps pour exprimer une fois de plus mes sentiments d’affectueux respect.

Schelle.


V.

18 juillet 1907

Cher monsieur et ami,

Je viens d’achever la lecture de la Démocratie individualiste. C’est le livre que j’attendais depuis longtemps ; je vous l’ai demandé jadis. Il est fait ; il arrive à son heure et il restera, car il est intéressant — et à un haut degré — d’un bout à l’autre. Ce qui manque, ce sont des politiciens pour adopter un programme qui supprime par avance les promesses. Espérons ; si nous ne devons pas être optimistes dans les théories, nous devons l’être pour les faits à venir.

Je vous renouvelle, cher monsieur et ami, mes sentiments affectueusement dévoués.

Schelle


VI.

13 mai 1908

Cher Monsieur et ami,

Je n’ai pas le texte du programme du Congrès des free traders et j’aurais bien besoin de connaître le libellé exact de la question sur laquelle je dois faire un rapport. Si j’ai bien compris je dois rassembler en outre les rapports spéciaux de plusieurs de nos collègues sur la question. Qui sont-ils ?

Ayez la bonté de me renseigner sur ces deux points. Je dois partir le 20 juin pour Tunis ; je n’ai donc pas un moment à perdre et j’ai eu le tort de ne pas prendre de notes hier.

Votre dévoué,

Schelle


VII.

2 novembre 1908

Cher Monsieur et ami,

Je joins bien volontiers mon apostille à celle de Raffalovich sur la lettre de M. Pierson et j’envoie le tout à Bellet.

Votre dévoué,

Schelle


VIII.

4 juin [1910?, la création Ligue libre-échange date de 1911]

Mon cher Président,

J’ai relu ce matin très attentivement votre manifeste. Je le trouve très bien dans toutes ses parties.

Je vous suggère quelques changements de mots.

Page 2, comme il y a du vrai dans les conseils que l’on donne, je pense qu’il faudrait accentuer l’opposition entre Allemands et Français.

Page 6, Allemagne vaut mieux qu’Europe, en raison de ce qui précède.

Page 8, il faut politique et non civilisation de rupture.

Votre dévoué,

Schelle


IX.

6 juin [vers 1910 ?, la création Ligue libre-échange date de 1911]

Mon cher Président,

Puisque vous voulez bien me demander mon avis sur l’insertion d’un paragraphe relatif aux envois de cotonnades à Madagascar, je m’empresse de vous dire que je suis pour la négative ; vous avez mille fois raison quant à l’utilité de l’abaissement de la taxe ; mais la question est bien spéciale et il y en a une infinité d’autres du même genre que l’on pourrait soulever. Il vaut mieux rester dans les généralités et ne pas alourdir le manifeste.

Votre dévoué,

Schelle


X.

18 février [vers 1910 ? 1911 ?]

Mon cher Président,

J’ai regardé d’un peu près le Bulletin du Journal officiel et je crois qu’il pourrait être allégé fortement sans nul inconvénient. Beaucoup de lecteurs consultent le Bulletin de Statistique des finances.

Quant au tirage, nous avons toujours quelque peine à placer 1500 exemplaires. L’économie se traduit dès lors en dépense.

Votre tout dévoué,

Schelle


XI.

26 avril [1911 ? 1912 ? ou seulement 1920 ?]

Mon cher Président,

J’avais tenu Strauss au courant de son élection.

Pour la Chambre de Commerce internationale, il me paraît intéressant d’y faire entrer la ligue, ne serait-ce que pour avoir des documents. Ce, sous la forme que vous jugerez bonne.

Votre dévoué,

Schelle


XII.

21 mars 1912

Cher Président,

J’ai reçu hier la 3e édition de la Science économique. Je n’en ai encore lu que l’introduction et quelques passages çà et là. Le tout m’a beaucoup plu. Votre vigoureuse autobiographie est excellente. Vous consolez de l’escroquerie dont nous sommes environnés.

Votre dévoué

Schelle

J’ai votre mot trop indulgent.


XIII.

18 mai 1913

Cher Président,

Tous mes regrets de ne pouvoir accepter votre aimable invitation, mais je ne suis pas libre jeudi, ayant pris l’engagement de me charger ce jour d’un mien petit-fils, en l’absence de ses parents.

Le graphique que donne Nouvion dans le journal repose-t-il sur des bases exactes ? Comment se fait-il que la tuberculose pulmonaire fasse chez nous tant de ravages relatifs, tandis que les autres tuberculoses n’en font pas plus qu’ailleurs ?

Autre chose. Vous avez pu voir que M. Dumont en annonçant qu’il ne fera pas d’emprunt signale que l’État doit 200 millions à la Banque d’Algérie. Je le savais. Il est bien dangereux de faire servir une banque d’émission à couvrir les déficits du Trésors Ne pouvez-vous à l’occasion rappeler le ministre à l’ordre.

Votre bien dévoué,

Schelle.


XIV.

13 septembre 1913

Mon cher Président,

Je vous envoie, comme vous me le demandez, mon adhésion à la Conférence du Cobden Club, quoique je ne sois pas certain de pouvoir me joindre à vous.

Je savais que le Monde nouveau vous avait prié de faire un article ; c’est une bonne chose. Sur l’intervention de Pierson, il m’a demandé d’en faire un aussi, pour le 25 septembre, sur le libre-échange et les États-Unis. J’ai dû refuser à mon grand regret en raison de la brièveté du délai pour un sujet où je suis mal documenté et de mes occupations en ce moment.

Votre dévoué,

Schelle

PS : J’ai un neveu qui voudrait aller — peut-être — à la conférence de Londres. Il est libre-échangiste comme la lune, mais il ferait nombre. S’il n’est pas trop tard je vous enverrai son adhésion.


XV.

5 juillet 1914

Mon cher Président,

Je vous envoie mon projet d’article sur les chemins de fer de l’État belge. S’il peut vous servir pour le numéro d’août, je vous serais bien obligé de me faire parvenir l’épreuve à corriger avant la fin du mois, car après l’inauguration du monument de Turgot, je me mettrais tout à fait en villégiature.

Je viens de recevoir du Colonel DuPont de Nemours avis de son arrivée à Paris pour le 28 ou 29 juillet. Donc, nous pouvons maintenir l’inauguration pour le 30. J’irai demain matin voir Dubois de l’Estang à Mantes et dans l’après-midi vers deux heures, je me présenterai chez vous pour trancher, s’il y a lieu, la ? du Président de la République. J’espère que je ne vous dérangerai pas à cette heure.

Mardi, je suis obligé d’aller en Normandie et je ne serai rentré que mercredi dans la journée.

Votre tout dévoué,

Schelle


XVI.

17 juillet [1914]

Mon cher Président,

J’étais à Toulouse hier ; je trouve vos deux lettres ce matin. Je garde la lettre mal pliée pour les archives du monument et je note que vous serez libre le 30. Nous ferons un déjeuner ou un dîner selon les convenances.

Je compte aller voir Mesureur demain.

Votre dévoué,

Schelle


XVII.

22 juillet 1914

Mon cher Président,

Je vous envoie quelques cartes pour l’inauguration du 30. J’y joins une lettre pour le Préfet de la Seine qu’il me paraît utile que vous signiez. Vous aurez ensuite l’obligeance de la faire mettre à la poste ; inutile d’affranchir.

Votre dévoué,

Schelle


XVIII.

Paris, 13 janvier 1916

Mon Cher Président,

Le papier de Bellet n’est pas clair ; il commence par : mon cher président, ce qui ne devrait s’adresser qu’à vous, et dans le courant du billet, il parle à la troisième personne de son vice-président et ami Schelle. Mais, d’après votre lettre, puisqu’il ne vous a rien dit de spécial, il est vraisemblable que ce n’est pas vous qui devez être convoqué devant la Commission du Sénat, ce que d’ailleurs je regrette, à tous points de vue.

J’écris à Bellet pour lui demander confirmation de ma dernière interprétation.

Votre tout dévoué,

Schelle


XIX.

Paris, 15 janvier 1916

Mon Cher Président,

Bellet a débrouillé son chaos ; sa lettre à un président était destinée à Artaud. Il m’avait parlé, en effet, à un jour donné de la convocation de ce dernier par la commission du Sénat, mais je l’avais oublié. Du moment qu’on a peur de vous, cette solution me paraît très bonne. Artaud pourra parler en homme pratique, ce que nous ne pouvons faire. Aussi, comme il est assez grand pour se tirer d’affaire tout seul, je ne vois aucune utilité à ce que je l’accompagne ; cela m’arrange d’ailleurs, car au moment où la convocation viendra, dans la semaine du 24 janvier, paraît-il, je puis être appelé hors Paris.

J’ai écrit à Bellet dans ce sens.

Votre dévoué,

Schelle


XX.

Paris, 23 février 1916

Mon Cher Président,

J’ai reçu et lu vos notes de déposition à la Commission d’Enquête ; je me suis félicité une fois de plus de n’avoir pu me rendre à la convocation qui m’avait été faite, puisque cela vous a permis de dire des choses excellentes.

Je vous renvoie, avec tous mes remerciements, votre papier.

Votre tout dévoué,

Schelle.


XXI.

24 février 1916

Mon cher Président,

Je serai demain avec vous à midi et demi au Café Cardinal, heureux de me trouver avec Sir Morre.

Votre dévoué,

Schelle


XXII.

20 mai 1916

Mon cher Président,

Vous avez dû recevoir, comme moi, le mémoire du Préfet de la Seine sur le budget de la Ville de Paris pour 1916. Je viens de le parcourir. Il renferme des renseignements intéressants : 1° sur les finances de la Ville ; 2° sur les approvisionnements. — Sur cette dernière question la Ville a été beaucoup plus libérale que le Gouvernement et la Préfecture de la Seine beaucoup plus que la Préfecture de police.

Il serait peut-être utile de parler de ces choses dans le Journal des économistes. Si vous étiez de cet avis et si vous aviez de la place, je pourrais vous faire deux courts articles. Le premier : Les finances de la Ville de Paris pendant la guerre.

Le second : Les approvisionnements de Paris pendant la guerre.

À la rigueur, je pourrais vous donner le premier dans quelques jours, 5 ou 6 pages.

Votre dévoué,

Schelle


XXIII.

Paris, le 13 octobre 1917

Mon cher Président,

À la rigueur, j’accepterais le 25 Janvier pour la conférence à l’école des hautes études sociales, mais je préférerais huit ou quinze jours plus tard, parce que je prévoie que je serai assez occupé au mois de janvier ; faites comme vous le jugerez convenable.

Le titre de ma communication pourrait être : Action des droits de douane sur les prix.

Votre dévoué,

Schelle


XXIV.

Paris, 31 mars 1917

Mon Cher Président,

J’ai vérifié la liste des membres de la Commission de l’Alcool, elle est exacte, à quelques lettres près, mais je la reproduis ci-dessous pour votre commodité, avec l’indication des pays auxquels les membres appartiennent.

Meyer (Autriche) Président

Milliet (Suisse) Rapporteur

Von Mayrer (Allemagne)

Hjelt (Russie)

Rygg (Norvège)

Koefoed (Danemark)

Pantaleoni (Italie)

Yermolow (Russie)

Smith (Angleterre)

Schelle

March

Prazak (Autriche)

Yves Guyot

Je n’ai pas l’indication de votre nomination comme président, et vous vous rappelez sans doute que cette commission a été nommée à la fin de la dernière séance, et qu’il y a eu à ce moment un peu de désordre.

Tout à vous,

Schelle


XXV.

20 mars 1918

Mon cher Président,

Je viens de recevoir votre volume et j’aurais bientôt le plaisir de le lire.

Je préparerais bien volontiers l’article dont vous me parlez et je vois que je pourrai aboutir pour le 20 avril, car une affaire m’empêche de m’absenter longtemps de Paris.

Avez-vous reçu le volume de Pinand ; il est intéressant ?

Je vous renouvelle mes compliments pour votre discours à Tunis.

Votre dévoué,

Schelle


XXVI.

21 janvier 1919

Mon cher Président,

J’ai expédié votre lettre à Paturel, en y ajoutant un mot et je vous renvoie les lettres que vous m’avez communiquées.

Je trouve votre socialiste bien pointu. Je me figure que ce sont vos observations sur la reconstruction économique et le décret du 26 novembre qui l’ont effarouché et la phrase :

« Comme on devait s’y attendre, ce décret reçoit l’approbation des socialistes. »

Ne pourriez-vous lui dire que c’est par inadvertance que les observations destinées au Journal des économistes ont été mises dans la partie relative à la ligue du Libre échange qu’elles ne concernaient pas en réalité et que la Ligue ne change rien à son programme ?

Au fond, les engagements de Bellet ont été trop explicites. Mais nous devons ménager M. Tanesse. Il m’avait fait dire, par mon petit-fils qui était élève au Lycée de Tarbes, qu’il était d’accord avec nous. Je me demande si vous ne pourriez pas lui offrir d’imprimer ses vues sur le Libre échange dans le Journal des économistes, sauf à vous à faire quelques réserves sur son article dans une note du Journal.

Quand je vous verrais, je vous raconterais une petite anecdote sur la naïveté de Bellom[2], qui vous amusera.

Tout à vous,

Schelle


XXVII.

30 octobre 1919

Mon cher Président,

Je suis enchanté de ce que vous me dites de votre voyage en Italie.

Je pense que vous pouvez, sans consulter le comité, demander à Neymarck de faire un petit rapport. Je ne vois pas quelles difficultés pourraient être soulevées. Il y aura ensuite à convoquer le comité une fois.

J’ai corrigé les épreuves de l’article sur les économies budgétaires, mais je ne vous les enverrai que lundi à moins que ce retard vous gêne. Je voudrais y penser encore un peu, pour n’y laisser aucun mot fâcheux.

J’ai ajouté une petite phrase sur l’adjonction du commerce extérieur aux affaires étrangères, une autre sur le sous-secrétariat des postes, et un paragraphe final sur les intérêts de la classe ouvrière pour prévenir l’objection qui nous sera faite sur le caractère anti-démocratique de la suppression des dépenses du programme social. Je n’ai pas cru devoir parler des chemins de fer de l’État dans cet article. Je le ferai ailleurs moins brutalement et alors cela ne me gênera pas.

Votre dévoué,

Schelle


XXVIII.

2 avril 1920

(papier en-tête ligue du libre-échange)

Mon cher Président,

Je n’ai aucune objection à faire à votre projet de contribuer pour les frais de réimpression de la conférence de M. Pierson. Nous devons beaucoup à notre ami.

Néanmoins je trouve la publicité du Nouveau Monde un peu chère. Est-ce que cette revue tire réellement à 6000 ?

Votre dévoué,

Schelle


XXIX.

30 août 1920

(papier en-tête Ligue libre-échange)

Mon cher Président,

Je commence par vous remercier de votre aimable invitation. Je serais très heureux d’aller au Bordage porter mes hommages à Madame Guyot et à vos filles, mais je ne pense pas pouvoir quitter Paris pendant le mois de septembre. J’attends mon petit-fils, actuellement militaire dans l’Allemagne occupée et qui va être incessamment en permission. Je ne puis donc que vous exprimer mes regrets.

Je vous renvoie la lettre de M. Jouvenoy ; c’est beaucoup pour nous d’avoir un trésorier aussi aimable et aussi dévoué ; si l’ami Vidal venait à nous, nous serions au complet dans d’excellentes convictions.

Pour la conférence de Londres, y a-t-il à compter sur quelques facilités de voyage ? Le papier anglais n’en dit rien. Je vois, dans ces conditions, qu’il n’y aura pas beaucoup d’amateurs. Je ne parle pas pour moi, car j’ai bien peur de ne pouvoir en être, ayant une réunion fin septembre ou au commencement d’octobre, je ne sais encore.

Mes hommages et souvenirs à ces dames.

Votre dévoué,

Schelle


XXX.

5 août 1921

(Papier à en-tête Ligue libre-échange)

Mon cher Président,

J’ai votre mot. Vous êtes comme toujours infatigable. Je félicite le comité de la paix d’avoir fait appel à votre concours.

J’ai envoyé à Rouen un papier ; mais je n’irai pas, car je n’ai pas réussi à savoir quand les questions sur le protectionnisme seront à l’ordre du jour et je ne puis aller passer une semaine à Rouen pour attendre le bon vouloir de ces messieurs, et cela n’en vaut pas la peine.

J’attends avec impatience L’inflation et la déflation. J’en parlerai si je puis dans l’article que je prépare sur le sujet pour Sciences.

Je vous félicite (vous, c’est le public) de vos études sur le crédit avec Raffalovich ; il en sortira, j’espère, quelque chose d’utile. Si l’on pouvait nettoyer la situation bancaire, ce serait un grand bienfait.

Avez-vous vu le traité de commerce avec la Finlande et la subvention qu’il donne à nos vins de Champagne ? Nous sommes toujours bien loin de la porte ouverte.

Votre dévoué,

Schelle


XXXI.

Paris, le 3 novembre 1923

Mon cher Président,

Vous auriez eu bien tort d’obéir à vos scrupules et de vous dérober à l’ovation qui vous a été faite, elle a été telle que je l’espérais, c’est-à-dire excellente et pour vous et pour les idées que vous personnifiez. Il est bon de jeter de temps en temps la sonde dans le public, on constate alors que nous ne sommes pas aussi isolés que nous le supposons quelquefois.

Merci pour votre bonne lettre et tout à vous.

Schelle

PS : Liesse m’a signalé un article intéressant qui a été inséré dans la semaine financière du lundi 22 sur la question des blés. Je vous le signale à mon tour, je n’ai pu le retrouvé. Il est signé I., ce que ne veut pas dire Maroni.


XXXII.

Paris, le 13 septembre 1924

Mon cher Président,

Je n’ai pu répondre immédiatement à votre bonne lettre, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne m’a pas fait le plus grand plaisir. Je vous envie extrêmement depuis plusieurs mois, car je ne puis plus rien faire et mon incapacité s’est accentuée considérablement pendant le mois d’août. Je ne peux plus circuler dans les rues qu’avec beaucoup de difficulté et c’est avec grande peine que je me tiens au courant de ce qui se passe.

Je voudrais changer d’appartement et je ne puis parvenir à en trouver. Espérons qu’il m’en tombera un du ciel.

Je vois que vous avancez dans la Science économique et que nous la posséderons à la date que vous avez indiquée. Je la lirai nécessairement malgré les difficultés que présentera sans nul doute pour moi cette agréable tâche. Vous êtes le seul à l’heure qu’il est qui souteniez encore les bons principes. Les autres sauf de rares exceptions n’y comprennent rien. Nous allons voir les protectionnistes se réveiller dans la discussion des arrangements allemands.

J’ai lu votre International Free Trade Conference, il est impossible de résumer plus clairement le gros problème du jour.

Veuillez mon cher Président, présenter mes hommages à Madame Guyot et à Mademoiselle et agréer mes sentiments affectueux.

Schelle

PS : Je viens de recevoir la convocation pour une conférence à Londres, les 29 et 30 septembre et 1er octobre. Je ne pourrai pas y assister à mon grand regret.

 

 

 

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[1] L’Évolution politique et sociale de l’Espagne, Paris, E. Fasquelle, 1899, 328 p.

[2] Maurice Joseph Amédée Bellom (1865-1913), ancien professeur d’économie industrielle à l’École des mines de Paris.

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