Oeuvres de Turgot – 067 – Le logement des troupes

67. — LE LOGEMENT DES TROUPES.

Lettre à l’Intendant des finances d’Ormesson.

[Citée par d’Hugues (p. 133) comme tirée des Archives de la Haute-Vienne où elle n’a pas été retrouvée.]

(Imposition pour les frais des casernements[1].)

La Province était assez abondante en fourrage et il était d’usage d’y tenir constamment un régiment de cavalerie en quartier. Avant la guerre de Sept ans, on y avait envoyé successivement les régiments de Gramont, du Colonel général, de Bourbon, de la Reine, et de Penthièvre. Après la conclusion de la paix de Paris, dès le mois de mai 1763, on y envoya le régiment de Condé et plus tard, celui des hussards de Berchény. Mais, au lieu de les cantonner comme autrefois, par compagnie dans les petites villes et les gros bourgs, Turgot prit le parti de réunir les régiments entiers, ou du moins les escadrons, dans les villes principales. Cet arrangement, plus avantageux pour la discipline, était plus dispendieux pour les contribuables. Au lieu de loger les soldats chez l’habitant, il fallait pour les caserner, louer des maisons, plus chères dans les grandes villes, et les adapter à leur destination.

Turgot écrivit à d’Ormesson le 2 novembre qu’il avait dû lever pour cet objet une imposition extraordinaire dans sa généralité, « d’après les arrangements pris par le duc de Choiseul, pour subvenir aux frais du casernement du régiment de Condé. Ce sera un objet d’un peu plus de 20 000 livres sur l’élection de Limoges à laquelle il me paraît juste de la faire supporter, puisqu’elle profite de l’argent que répand le séjour de cette troupe. »

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[1] Voir au volume III.

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