Pourquoi naissons-nous pauvres tandis que certains d’entre-nous deviennent riches ?

Par Don Watkins, Ayn Rand Institute, co-auteur de Free Market Revolution: How Ayn Rand’s Ideas Can End Big Government (Palgrave 2012).

Traduit par Chris Drapier, Institut Coppet

Un des aspects sur lesquels j’entends insister quand je parle de droit social est que la pauvreté est un problème de production. Seul un regain de richesse peut sortir quelqu’un de la pauvreté.  Si vous voulez voir la fin de la pauvreté – et qui ne le souhaite ? – alors votre seul sujet de préoccupation ne peut que consister à découvrir comment des pauvres peuvent parvenir à créer plus de richesses pour eux-mêmes.

Mais nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, traitent la pauvreté comme un problème politique ne pouvant être résolu autrement qu’en transférant une partie de la richesse de ceux qui en créent en produisant vers ceux qui n’en ont pas créées.

Mickael Katz est une des sommités sur l’histoire de la pauvreté et des efforts gouvernements contre ce fléau en Amérique. Il y a peu, je lisais son livre « Le pauvre qui ne le mérite pas » (The undeserving poor) et je suis rapidement tombé sur cette ligne : « mais, tout bien considéré, la pauvreté relève de la redistribution ; c’est la résultante du fait que certains reçoivent beaucoup moins que d’autres ».

La pauvreté ne relève que de la redistribution ? Est- ce- que les hommes des cavernes étaient pauvres parce que les peaux d’animaux ou les pointes de flèches n’étaient pas redistribuées équitablement ?

En vérité, nous sommes nés dans la pauvreté. La pauvreté est l’état naturel de l’Homme. Il doit se servir de son cerveau pour découvrir les possibilités des matières premières qu’il trouve dans la nature puis fournir un effort productif pour les transformer en richesses. Il doit apprendre que certaines baies peuvent être mangées en toute sécurité, il doit ensuite les récolter.

Pour être honnête avec Katz, il reconnaîtrait que le remède contre la pauvreté a toujours été le travail productif. Il écrit, quelques lignes plus loin :

« La pauvreté n’est plus considérée comme naturelle ; c’est désormais un produit social. Comme les nations émergent de la tyrannie à la subsistance, gagnent le contrôle de la production de richesses, développent la capacité à nourrir leurs citoyens et à générer des surplus, la pauvreté ne provient plus d’une rareté ou d’une insuffisance de production mais bien de la politique économique ».

Ok, il dit en effet qu’il fut un temps où la pauvreté était bel et bien un problème de production. Mais nous possédons maintenant assez de richesses pour tous et, malgré cela, certains reçoivent beaucoup plus que d’autres, en laissant beaucoup toujours pauvres.

Le problème réside dans le fait que Katz ignore ou feint d’ignorer que la richesse n’est pas un produit social anonyme : elle est crée par des individus.

C’est un point dont nous avons débattu il y a quelque temps dans un article paru dans Forbes : bien que de nos jours les économies de la division du travail soient devenues extrêmement complexes, en deçà de toutes les complexités, votre niveau de vie est rendu possible par des individus engagés dans les deux mêmes actions de base qui permirent la survie des hommes des cavernes : penser et produire.

Aujourd’hui, toutefois, on ne court plus dans les bois pour ramasser les baies. Si vous êtes dans l’industrie agro–alimentaire, vous jouez un petit rôle dans le processus, disons, en conduisant le camion qui emmène les baies sur le marché. Contrairement à un homme des cavernes ou un fermier en auto–suffisance, vous ne consommez pas ce que vous produisez. En retour de votre contribution productrice, vous recevez de l’argent que vous échangez alors contre ce que vous consommez : des vêtements, des soins médicaux, des ordinateurs, des boissons sans alcool ou des shows télévisés produits par d’autres. La division du travail n’altère pas la nature individuelle de la production de richesse – tout au plus la rend – elle plus dure à voir.

La raison pour laquelle certains deviennent riches, dès lors, ne tient pas du fait qu’ils reçoivent plus mais qu’ils produisent plus que les autres. Notre économie n’est pas une tarte collective où une plus grosse part pour vous signifierait une plus petite part pour moi. Chacun d’entre nous se rend plus riche en donnant vie à plus de richesses.

C’est en fait encore plus simple que ça. Dans le processus de vous enrichir dans le système capitaliste, vous enrichissez les autres. Steve Jobs a fait des milliards, mais il les a fait en créant des produits révolutionnaires tel que l’i-phone : il a fait cette fortune en rendant notre vie plus agréable, pas en la faisant pire.

Où tout cela nous mène–t–il ? Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est que les USA ne sont pas un pays capitaliste mais au contraire un pays extrêmement contrôlé et régulé (et mieux vaut ne pas me faire parler du reste du monde à ce sujet). En conséquence, nombre d’américains qui pourraient prospérer dans un pays libre ont du mal à joindre les deux bouts. C’est regrettable mais le problème reste un problème de production. Seulement maintenant, la barrière face à la production n’est plus faite de manque de savoir ou de richesses comme au temps de nos ancêtres des cavernes, elle est désormais faite d’intervention gouvernementale.

Source : Ayn Rand Institute

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