Sur le droit de réunion (suite)

En février 1869, Henri Baudrillart continue son évaluation de l’agitation socialiste et communiste révolutionnaire, qu’il a engagée dans le journal qu’il dirige, le Constitutionnel. Il rappelle invariablement ses principes, et les précise : le droit de réunion doit être inviolable, y compris pour les ennemis de la liberté, qui développent leurs sophismes à la tribune. Le droit et la raison mettent cependant cette limite, qu’ils ne peuvent franchir : les meneurs socialistes et communistes ne peuvent accuser et menacer des classes précises de la société et inciter à une révolte violente contre elles.

Sur le droit de réunion (29 janvier 1869)

Dans un article du 29 janvier 1869, Henri Baudrillart s’explique sur le sens de ses critiques à l’égard des turbulentes réunions socialistes qui agitent à ce moment la France. Ce n’est pas, dit-il, un rejet de la liberté de réunion, dont il est chaudement le défenseur. C’est un simple rappel à l’ordre, la loi étant ce qu’elle est, et l’agitation violente étant un délit ; c’est encore un conseil, car les abus de la liberté pourront à terme produire une réaction contraire, qui interdirait toutes les réunions politiques.

La liberté d’écrire sur les affaires de l’État

« Il ne faut pas s'y tromper : toutes les grandes opérations, en matière d'administration, ont besoin d'être aidées de l'opinion publique, ou du moins ne peuvent réussir si elles ont l'opinion publique contre elles. Or, il n'y a point de moyen plus prompt pour diriger cette opinion, que la voie de l'impression, surtout lorsqu'on ne veut montrer aux hommes que la vérité, et qu'on ne cherche que leur bonheur. »
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A-t-on le droit de tout dire ? Par Damien Theillier

Il ne faut pas confondre ce qui est condamnable moralement (les vices) avec ce qui est condamnable juridiquement (les crimes, comme les agressions contre les personnes ou leurs biens). Or, le moralisme de la censure ouvre nécessairement la voie au gouvernement des pensées, à l'interdiction du débat et à des demandes infinies de pénalisation.