Oeuvres de Turgot – 016 – Décisions de la Faculté de Théologie

16. — FACULTÉ DE THÉOLOGIE : DÉCISIONS ADMETTANT TURGOT 1° À LA PREUVE DES MŒURS ET COURS ; 2° À LA MAISON DE SORBONNE.

[B. N., Conclusions de la Sorbonne. — Nourrisson, Trois révolutionnaires, 163, 164, 166]

I. — Procès-verbal de l’assemblée de la Sorbonne du 23 mai.

Conclusiones latæ in comitiis Sorbonæ anno D. N. Jesu Christi 1749, priore M. Ludivico Duplessis d’Argentré, Presb. Rhedoninensi. Die Veneris vigesima tertia Maii, in prævigilio Pentecostes habita sunt comitia generalia eademque ordinaria, in quibus.

2° Censuit via scrutinii procedendum esse circa supplicationem MM. scilicet… M. Annæ Roberti Turgot, diaconi Parisini…

12° Via scrutinii admissi sunt ad probationem morum et cursus pro Societate… M. Anna Robertus Turgot, diaconus Parisinus… Quibus assignati sunt inquisitores sorte ducti, scilicet… M. Turgot, SS. MM. NN. Parent, Maurellet. Ita est : Duplessis d’Argentré, prior[1].

II. — Procès-verbal de l’assemblée du 30 octobre.

Die Jovis trigesima octobris, in præ vigilio festi sanctorum omnium habita sunt comitia generalia eademque ordinaria in quibus Societas censuit : … 2° Procedendum esse via scrutinii circa supplicationem MM., scilicet… M. Annæ Robert Turgot, acoliti Parisiani… 4° Via scrutinii admissi sunt ad Societatem… M. Anna Robertus Jacobus Turgot, acolitus Parisinus… Ego infra scriptus Sorbonæ prior misi in possessionem realem et actualem Societatis Sorbonicæ Annam Ludovicum Jacobum Turgot — Duplessis d’Argentré, prior[2].

III. — Procès-verbal de l’assemblée du 31 décembre.

Die Mercurii trigesima prima decembris habita sunt comitia… 9° Via scrutinii electus est in priorem domus M. Anna Robertus Jacobus Turgot, subdiaconus Parisinus… Ita est : Societatis senior, Lenormant[3].

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[1] « Décisions prises dans les assemblées de la Sorbonne, l’an de N.-S. Jésus-Christ 1749, Louis Duplessis d’Argentré, prêtre de Rennes, étant prieur. Le vendredi 23 mai, avant-veille de la Pentecôte a été tenue une assemblée générale et ordinaire, dans laquelle… 2° la Société a été d’avis que l’on procédât par voie de scrutin quant aux demandes des dénommés… Anne Robert Turgot, diacre parisien…

« 12° Par voie de scrutin ont été admis à la preuve des mœurs et cours pour la société :

« … M. Anne Robert Turgot, diacre parisien… auxquels ont été assignés comme examinateurs choisis par le sort… à M. Turgot, maîtres, savoir : Parent et Maurellet ; certifié, Duplessis d’Argentré, prieur. »

M. Nourrisson a consacré tout un chapitre de son livre à résoudre la question de savoir si Turgot, comme l’avait prétendu Delort, avait été dans les ordres. Il en résulte que Turgot, dans les actes de la Sorbonne, fut appelé tantôt diacre parisien, tantôt acolyte parisien, tantôt sous-diacre, de sorte qu’on ne peut attacher aucune importance à ces dénominations, qu’enfin Turgot ne figure pas dans la liste des licenciés du temps.

On voit aussi, par une lettre de Turgot à Du Pont de Nemours, que s’il ne s’est pas marié, ce n’est pas parce qu’il était attaché à l’Église, mais plus simplement parce qu’il n’avait pas trouvé une femme à sa convenance.

On doit enfin remarquer que, dans les décisions de la Sorbonne, les prénoms de Turgot sont tantôt Anne-Robert- Jacques, tantôt Anne-Robert, tantôt Anne-Louis-Jacques. Ce qui prouve qu’il ne faut pas prendre à la lettre tout ce que ces décisions contiennent.

[2] « Le jeudi 30 octobre, avant-veille de la Toussaint, a été tenue une assemblée générale et ordinaire dans laquelle la Société a été d’avis : … 2° qu’il serait procédé par voie de scrutin sur la demande des dénommés : … M. Anne-Robert Turgot, acolyte parisien… 4° Par voie de scrutin ont été admis dans la Société : M. Anne-Robert-Jacques Turgot, acolyte parisien… Moi, prieur soussigné, j’ai envoyé en possession réelle et actuelle de la Société de Sorbonne, Anne-Louis-Jacques Turgot… Duplessis d’Argentré, prieur. »

[3] « Le mercredi, 31 décembre, a été tenue une assemblée… dans laquelle… : 9° Par voie de scrutin a été élu comme prieur de la maison M. Anne Robert Jacques Turgot, sous-diacre parisien. Certifié, Lenormant, doyen. »

On lit dans les lettres du Prévôt des marchands à son fils le Chevalier à Malte :

24 janvier 1749. — « Votre frère l’abbé s’accommode fort bien de la vie du séminaire où M. l’abbé Couturier qui en est le supérieur a mille bontés pour lui. Il vient ici dîner une fois toutes les semaines et je suis fort aise de le voir. »

18 mai. — « Votre frère l’abbé était hier si absorbé dans l’étude qu’il n’entendit pas sonner la cloche du dîner, ni même celle du second. L’abbé d’Agoult, chanoine de Notre-Dame, alla voir l’abbé Couturier après le dîner du séminaire et demanda votre frère qu’on fit venir chez l’abbé Couturier. Ce fut alors, qu’étonné de ce qu’on ne dînait pas, et sortant de l’extase où il était, il s’aperçut trop tard que le dîner, et même le second, étaient finis. Vous le reconnaîtrez bien à ce trait. Il doit venir ici vendredi, jour de la séance, où il se dédommagera de ce dîner manqué, car nous sommes déjà sûrs d’un esturgeon, d’un saumon, d’un turbot, de magnifiques soles pour le rôt, de raies, de maquereaux, etc., pour les entrées. »

29 octobre. — « Votre frère l’abbé vient de faire en Sorbonne le Panégyrique de sainte Ursule en latin. Il me mande qu’il avait été averti fort peu de jours auparavant ; ainsi, je ne sais pas trop comment il aura réussi. »

 

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